Je n'étais à Cheyenne Mountain que depuis peu et mes journées se résumaient à l’étude des dossiers qui se trouvaient dans une dizaine de cartons volumineux que l’on m’avait très gentiment apportés dans mes quartiers. Au début je fus tenté de faire disparaître les cartons avec un zat, comme l’avait fait Davis lors de l’entrainement (cela m’aurait en même temps entraîné au tir comme je l’avais promis au major… Oui, je vous l’ai dis, je fus très tenté…).

Je ne rencontrais guère de personnes au SGC. Depuis que j’avais parlé au général (cela avait été une catastrophe, je n’avais pas réussi à aligner deux phrases sans bégayer…) je m’étais cloitré dans mes quartiers. Je ne me rendais au self que rarement, lorsqu’émergeant d’un dossier poussiéreux je pensais à ma sustentation physique (étant plutôt repus au niveau intellectuel). Cela tombait rarement avec les heures de repas traditionnels, aussi je ne rencontrais pas grand monde. Cela me convenait tout à fait, n’ayant pas encore tout à fait digéré mon recrutement (une seule chose à la fois).

Toc toc toc.

- « AIEEE ! »

Et la lumière… ne fut plus. Je me frottais vigoureusement la tête, alors que le haut de mon crâne protestait vigoureusement suite à sa rencontre malencontreuse et inamicale avec l’ampoule de ma lampe de bureau.
Je levais mes yeux bouffis et accommodants puis observais mon bureau… où du moins ce qui se trouvait sur le dessus. Plusieurs dizaines de kilos de dossiers divers s’y entassaient. Tout ce qui n’avait pas pu y tenir en équilibre par tous moyens, sauf par magie, était répandu un peu partout dans la pièce. C’était ma technique de travail… très personnel, mais efficace à souhait.
Je levais la tête et observait le nouvel arrivant, qui, n’entendant aucune réponse audible à sa manifestation sonore, était entré…


Hrp : c'est un rp ouvert, n'importe qui peu participer Je n'ai pas prévu de scénar.

Putain de garde à l'infirmerie ce matin. Ennuyeuse au possible.
A part un pansement rapide et une prise de sang, j'avais alterné entre vaccination anti-grippe et paperasse administrative.

Incroyable de passer plus de temps à remplir des formulaires officiels qu'a faire une injection dans une épaule...

Pour tout arranger, un mal de crâne sourd était venu agrémenter la fin de ma garde. Joie. Ne m'étant pourtant pas fait prier pour piocher deux antalgiques dans le stock de la pharmacie, j'avais tout juste réussi à faire baisser d'un ton mes céphalées.

Mes transmissions faites à ma collègue de l'après-midi, je quittai l'infirmerie, deux anti-douleurs en réserve dans la poche et me repliais vers les douches.
Les vingt minutes passées à sans doute épuiser le stock d'eau chaude de tout le SGC furent salvatrices, car cela avait cloué le bec au mal qui vrillait ma boîte crânienne.

C'est presque le cœur léger que je regagnai, chantonnant, ma piaule pour profiter d'une après-midi de repos. Le cerveau libéré, je mettai en place mentalement mon emploi du temps:

Mmh... Faim: Sandwich ! M&M's !! ... et bouquinage =)

C'est alors qu'à deux portes de ma chambre, j'avisai le rai de lumière au pied de l'une d'entre elles (de porte). Celle (de chambre) d'un nouvel arrivant me semblait-il, puisqu'innocupée depuis pas mal de temps auparavant me semblait-il. Pourtant cette porte était constamment fermée, mais allumée, depuis que des gars de l'intendance y avaient fait des aller-retours les bras chargés de cartons et de lourds dossiers...
Etaient-ils en train de transformer le secteur en zone d'archives ? Je veux dire étaient-ils en train d'oublier ma présence jusqu'à venir entreposer un jour tout leur fatras administratif même sur mon lit ? Ma curiosité était piquée...

Je m'approchai alors doucement de cette mystérieuse porte, craignant à chaque instant d'en voir surgir un étrange personnage aux grosses lunettes-loupes d'archiviste maugréant je ne sais quelle invitation à tamponner un obscur formulaire CF-203B... Bien qu'à l'affût du moindre bruit, rien ne semblait parvenir de cette pièce, si ce n'était cette lumière.

Non mais Ducon, pourquoi ils laisseraient la lumière pour des cartons ? Depuis quand les papiers ont peur du noir ?

Fort de cette avancée décisive dans ma réflexion de haut vol, je décidai finalement de toquer deux coups secs à la porte.

Toc toc toc.

Emporté par mon élan et par l'excitation, je ne saurai dire, j'en fit finalement trois.
Et ne recevant aucune réponse, je pris l'initiative d'ouvrir la porte de la Pièce Aux Secrets, bravant ma crainte d'être confronté à son Dragon gardien. J'étais le gars en t-shirt avec une serviette sur l'épaule et une trousse de toilette sous le bras poussant les portes du Mordor quoi.

Sous le choc, la surprise mêlée d'émerveillement et de crainte, je ne pus réprimer un cri primaire, étranglé, à peine audible:

Ah... ah ouai quand même....

Je n'en espérait pas tant. Mes craintes étaient bien fondées: au milieu de montagnes formées de cartons et de papiers, se redressait une créature au visage poilu, frottant ses cheveux ébouriffés et rajustant de l'autre main ses lunettes cerclées de métal gris...

Merde, mon voisin est un nerd...

Devant sa mine quelque peu effarée par mon apparition, ne sachant dire qui de nous deux fut le plus surpris, je lui lancait un "Salut !" amical, joignant à ma parole le geste d'une main levée et ouverte, signe largement employé à travers différentes peuplades, mêmes primitives, pour exprimer "je viens en paix".
Car même si celui-ci à l'air fort sympathique au demeurant, on ne sait jamais avec les nerds...

Le voyant se frotter la tête de douleur, les antalgiques que j'avais en poche me revinrent en mémoire. Joignant le geste à la parole je sortais les deux comprimés et les proposai à mon nouveau voisin.
"Désolé de t'avoir surpris. Tiens, ca te soulagera."
"On dirai qu'on est voisins de chambre alors, bienvenue." dis-je dans un sourire. "Je m'appelle Mike. Je suis infirmier ici." ajoutai-je en lui tendant la main.

Après avoir avalé les comprimés que je lui avais proposé, mon nouveau voisin fit enfin entendre sa voix :

« - Bonjour, moi c’est Michael… Anderson… Je suis… un archéologue… envoyé à la base pour vous aider… enfin je crois… En fait je ne sais pas trop encore ce que je fais là, mais l’étude de ces dossiers… est très intéressante. »

*Un nerd, un vrai.* me dis-je devant cette bafouille en lui adressant une moue dubitative.
« Etude de dossiers très intéressante ». Une suite de mots incompatibles pour moi. Cependant je pouvais comprendre sa passion pour son travail d’archéologue. Fouiller le présent pour comprendre le passé, toutes ces cultures… Un job certainement très enrichissant. Et la Porte des Etoiles devait amener quantité de choses incroyable pour les gars comme lui.

C’est alors à son regard apparemment gêné que je réalisai que j’étais entré dans sa piaule en caleçon et en t-shirt. Je compris soudain mieux son bafouillage. Ce fut à mon tour d’être quelque peu gêné et j’affichai un sourire crispé en relevant les sourcils.
Ma main offerte étant restée en suspend, mine de rien j’en tendis l’index en direction de ma chambre et lui dis :

« Heu… Bon désolé de t’avoir dérangé. Dans cette tenue en plus. Je vais aller m’habiller hein. Et je te laisse bosser tranquille. Salut. »

Je fis mine de sortir, puis me retournais vers mon-gentil-voisin-le-nerd.

« Oh et heu si jamais t’as besoin d’un truc, hésites pas, je suis deux chambres plus loin donc… si je peux t’aider… Voilà. Bon. »

Attrapant la poignée de la porte, je sortis enfin.
* Non mais c’était naze. Et si… ? * Une idée me vint, là, dans le couloir, face à cette même porte, fixant ma main scotchée sur la poignée. Je rouvris aussitôt.

« ‘Scuses. Heu je sors de garde là, je comptai aller manger un truc à l’extérieur » expliquai-je tout en semblant désigner quelque chose derrière moi avec le pouce « Ca te dit de m’accompagner ? Tu bosses trop, t’as l’air d’avoir besoin d’air frais. » argumentai-je avec le sourire. « Et t’inquiètes pas, je m’habille. J’arrive ! »

Je n’avais pas envie de rester enfermé dans les sous-sols du SGC et étais décidé à profiter de mon après-midi de repos. J’avais besoin de me vider la tête. Il y avait bien Fort Carson tout proche, mais c’était une petite ville essentiellement militaire et je n’avais aucune envie de me retrouver parmis des troufions en permission. J’optais donc pour Colorado Springs et l’anonymat qu’offrait ce genre de grande ville.
De plus, récemment, j’étais passé près d’un café donnant sur un lac proche du centre ville. Ce lieu m'avait semblé bien agréable et j'y repensai depuis quelques jours. C'était l'occasion.

Ne lui laissant pas le choix, je gagnai prestement ma chambre. J’y enfilai un pantalon battle kaki, un t-shirt blanc Quiksilver et une paire de baskets Simple marron foncé très confortables.
*Ce gars m’a l’air bien sympa.* me dis-je en m’habillant.
Puis j’attrapai ma veste légère de toile noire dans laquelle je glissai mon portefeuille, mon fidèle couteau suisse, mon téléphone portable et mes clés de bagnole.
Après avoir fermé ma chambre, je trainai Anderson hors de sa tanière et à travers le complexe jusqu’à rejoindre la surface.
« On va à Colorado Springs ! En route pour l’aventure ! » dis-je en souriant en montant dans ma voiture, une Chrysler PT Cruiser, garée près de l’entrée.
« Bon OK, c’est un peu moins l’aventure avec un GPS, c’est vrai » dis-je en entrant des coordonnées sur l’appareil.

La mi-octobre offrait encore de belles journées ensoleillées et la douceur de l’air promettait une agréable après-midi.

Garder le contrôle ! A tout prix !
Mais c’était trop tard.
Je sentis les capteurs de la machine qui avaient détectés un corps étranger sur ma structure. J’entendis aussi le message d’alarme causé par une substance étrangère aux propriétés destructrices.

- « Il faut aider mes amis ! »

Alors que je tentais de me retourner pour balayer les rangs ennemis de mes rayons plasma les commandes ne répondirent pas.
Sacré machine ! Un peu d’acide de Réplicateur et ça tombe en panne !

Commande invalide. Pour sauvetage du plus grand nombre, protéger utilisateur Remi-are 12 en premier : chance de survie : 10% pour trois personnes du groupe.

- « Il est hors de question que j’en laisse derrière moi ! Il faut les aider maintenant ! »

Mais plus rien ne répondait. Ce que je craignais était enfin arrivé : la machine avait pris le dessus sur l’homme. Putain, j’en ais marre d’avoir raison.

Analyse disque externe en cours…

Tout d’un coup je sentis de petites décharges électriques à l’intérieur de mon crâne, et ma vie défila devant mes yeux. J’espérais soudain que ce ne fut pas la préquelle de ma propre destruction.

Contact hostile repéré…

Stener

Acquisition de la Cible.

- « C’est quoi ce délire ! »

FEU !

Mais il ne se passa rien. Je bandais ma volonté sur une seule commande : celle des armes.
Je luttais de toutes mes forces. La machine n’aurait pas raison de mon esprit, il n’en était pas question.

FEU ! FEU ! FEU !

Mais rien ne se produisit. J’avais remporté le bras de fer avec la machine. Qui l’aurait cru ? Pas vous ? Vous auriez eu raison, car à l’instant même où je me félicitais d’avoir remporté cette bataille, le doyen de la faculté apparu devant moi, son sourire suffisant accroché à son visage… La machine n’eut même pas à me redonner l’ordre. J’ouvris le feu.

Une odeur de viande grillée fut traduite par la machine directement à mon cerveau. J’étais couvert de bouts de chairs. Certains cautérisés, fumaient encore, d’autres avaient laissés une empreinte sanglante sur le cockpit.

[HRP] : (Extrait deMJ Evolution by Jack : https://stargate.superforum.fr/t5609p40-mj-evolution-by-jack#144337)[/hrp]
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Je me réveillais en sursaut et me cognais violemment l’arrière du crâne sur ma lampe de bureau. Je me frottais vigoureusement cet endroit particulièrement sensible tout en cherchant de mon autre main l’interrupteur prêt de la porte, l’ampoule de ma lampe n’ayant pas survécu à sa rencontre inamicale avec ma caboche.

Un an et demi bientôt, et cette image me hantait toujours. Personne ne m’avait jamais reproché cet incident… personne… excepté moi-même. Il ne se passait pas un seul jour sans que cette image défile dans ma tête.
Aussi j’avais décidé de me retirer des équipes d’exploration, ayant perdu totalement toute confiance en moi. Pour essayer d’oublier – tentative bien illusoire - je me plongeais corps et âme dans le travail. Les rapports archéologiques défilèrent à une vitesse impressionnante devant mes yeux et je rédigeais un grand nombre de thèses en tous genres, tamponnées « confidential »
En un an, je n’avais participé qu’à une demie douzaine de sorties scientifiques sur d’autres planètes alliées à la recherche d’artefacts quelconques. A chaque fois l’image du corps déchiqueté de Stener apparaissait devant mes yeux avec un luxe de détails horrifiques. Aussi je n’étais jamais resté bien longtemps, repartant vite sur terre pour étudier nos trouvailles scientifiques.

Je regardais l’écran de mon ordinateur portable pour reprendre là où je m’étais arrêté momentanément pour siester bien malgré moi.

La dernière phrase qui avait été rédigée était:

"La nef de l’église présente une voute en ghhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhv…"

Et cela sur dix pages. Hum… Cela expliquerait les brulures sur mon front. Il semblerait que je me sois endormi la tête sur mon clavier.

Secouant la tête, je fermais ce document sans enregistrer et en ouvris un autre machinalement comme je l’avais fait presque tous les jours depuis quelques temps déjà, celui-ci protégé par un mot de passe. Lorsqu’il fut chargé, je soupirais. C’était mon meilleur moment de la journée. La première phrase du document indiquait :

« Lettre de démission à l’intention du général O’Neill. »

Cela faisait maintenant six mois qu’elle trainait sur mon ordinateur. J’avais cru à un moment que le temps et le travail suffirait pour oublier… Ce n’était clairement pas le cas, bien au contraire. Il semblait que les images de cette mission me revenaient avec d’autant plus de détails tandis que le temps passait. Etait-ce en relation avec ma symbiose momentanée avec Rémi-are 12 ?

Je n’en avais aucune idée mais ce qui était certain c’est que la situation ne pouvait pas rester en l’état. Je pris mon courage à deux main et cliquais sur « print »…