MJ Exil - S - Le mystére du onze janvier [pv Evans]

Arrivé au SGC : 05/05/2011

Ses paupières tremblèrent encore une ou deux fois, puis Julia se décida à lever le regard de son ouvrage. La technique d'entrecroisement des fils que l'on expérimentait lui crevait les yeux, surtout le lendemain d' une garde de nuit. On était en plein après-midi pourtant et le soleil brillait, la lumière était idéale pour effectuer ce genre de tâche. Ayant remarqué des lianes dans les arbres on avait eu l'idée d'essayer de les séparer en fils et d'essayer de les tisser. Il était évident qu'à un moment on manquerait de tissu, alors il fallait se débrouiller. Cela faisait bien deux semaines que les Terriennes avaient entrepris cette expérience. De nombreuses chutes de ce tissus grossier avaient été réunies dans un coin. On avait beau prôner l'égalité hommes-femmes force était de constater que certains travaux ne pouvaient pas revenir équitablement aux uns et aux autres, constitution physique obligeant. Il fallait des doigts fins pour manier le fil. La jeune femme ramena à elle le mouchoir, qui deviendrait peut être couverture à elle et fit mine de se draper dedans.

- Je ne sais pas ce que je donnerais pour des vêtements neufs! On va peut être pouvoir lancer une mode!

Les filles opinèrent mais le tissu qu'elles obtenaient étaient bien trop rêche pour penser à s'en vêtir. Les chutes furent réparties en deux tas : un pour les réserves et l'autre pour l'infirmerie. La pilote se proposa d'emmener celles qui étaient destiné au service médical. Cela lui donnerait l'occasion de bavarder un peu avec Eiden. Chemin faisant elle saluait ceux qu'elle croisait et en profitait pour échanger quelques mots. Lorsqu'elle poussa la porte du la remise de l'infirmerie Julia lança un entraînant :

- Bonjour! Comment ça va ce matin ? Ou plutôt cet après-midi.

Ronde de nuit obligeant Julia n'était levée que depuis quelques heures et était par conséquent un peu décalée. Elle aperçut au Tolérance O qui devait faire l'inventaire du matériel. Eiden devait donc assurer les consultations dans la partie de la cabane prévue. Julia entreprit de ranger les tissus sur l'étagère en bois construite à cet effet. Elle écouta la réponse de son interlocuteur improvisé et se mit à penser que c'était la première fois qu'elle se retrouvait en tête à tête avec lui. Evans, pour ce qu'elle en savait, avait été un des premiers à être dépêché pour cette mission qui tournait si mal. Il avait vécu les choses d'une autre manière, sur la passerelle du Dédale notamment ou en discutant avec le congelé pendant que Simon et Julia essayaient de traduire un livre. Peu-être que si ils parlaient tous les deux, ils arriveraient à faire le point et à trouver un élément, une piste qui leur donnerait un indice sur la raison qui faisait qu'ils étaient coincés sur cette planète. A tort ou a raison, et depuis Mc Clane, Julia se demandait si ils étaient vraiment tombés ici par hasard. Aussi demanda-t-elle.

- Docteur, vous auriez un instant à m'accorder ?

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Une journée de plus sur cette affreuse planète. Il y avait encore un an, Evans ne se serait jamais imaginé dans une telle situation. S'il avait soutenu Riedel jusqu'au bout, il se serait peut-être retrouvé en état de fugitif pourchassé sur Terre comme dans toute la galaxie, traitant avec des individus peu recommandables pour des actions qu'il ne cautionnait finalement pas, mais récemment il s'était au contraire plutôt fait à l'idée de se voir un jour confier le commandement d'une quelconque base extra-planétaire pour le compte du Pentagone. Qui aurait cru qu'à la place il deviendrait un colon contraint d'assurer simplement le bon fonctionnement d'un hôpital militaire archaïque au beau milieu de nulle part ?

Cette pensée ne le quittait jamais, et ce jour-ci, bien sûr, ne faisait pas exception. La veille il avait pourtant eu une discussion très intéressante avec Eversman – c'était même sûrement l'échange le plus instructif qu'il eût jamais eu avec lui jusqu'à ce jour –, mais si cela l'avait remis d’aplomb pour un long moment et qu'il ne broyait plus du noir constamment, s'il avait retrouvé des nuits paisibles même sur ces infâmes lits faits de rondins de bois, il devait bien avouer qu'il était loin d'être à son aise en ces lieux. On avait appris à faire avec sa présence, en particulier parce que ses connaissances et compétences médicales étaient particulièrement utiles par ici, mais au fond il ne fallait pas se voiler la face : en le voyant tout le monde avait encore largement en tête l'homme qui avait annoncé la rigueur au SGC. Il était encore assimilé à la folie de Riedel et à la trahison d'O'Neill, et finalement personne n'était réellement détendu lorsqu'il s'avérait nécessaire de lui faire la conversation. Même Lang, avec qui il avait formé il y avait quelques mois un duo plutôt efficace pour sauver le cul de Matt, n'était pas à l'aise avec lui. Il n'y avait qu'à voir son comportement lors de la chasse qu'ils avaient partagée : le sergent était distant et constamment sur ses gardes, comme si le médecin était la pire menace qu'il pouvait y avoir sur cette planète. Résultat de toute cette paranoïa collective : le docteur Dablord restait la plupart du temps en retrait de façon à ne pas devoir plus longtemps affronter ces éternels regards qui ne pouvaient que le dévisager dans le but de le juger une fois de plus. Ainsi Evans ne prenait part quasiment à aucune décision du campement, gardant clairement en tête la première décision qu'avait prise Turner en arrivant ici : il n'avait plus aucune autorité sur quiconque. Le plus dommage, dans cette histoire, était surtout qu'il avait l'impression que toutes ces années passées derrière les lignes ennemies à risquer sa vie pour sauver celle des autres n'avaient jamais eu aucun impact sur le sentiment des gens à son égard. On ne se fiait pas à son jugement, et ce malgré son expérience. Dans ces circonstances, qu'il y avait-il de mieux à faire que se cacher dans la réserve de l'infirmerie ?

Raison officielle : « faire l'inventaire », comme on se plaisait si bien à le dire. Raison officieuse : tout faire pour ne plus croiser le chemin des autres, en particulier à cause du fait qu'il en avait tout de même assez traumatisé certains pour qu'ils tirent dans le tas sans plus se préoccuper que cela des relations qui les liaient tous. Peut-être un jour irait-il se bâtir une maison à l'écart des autres... à quelques kilomètres... loin, très loin, assurant ainsi à tout le monde qu'il ne serait plus responsable d'un quelconque massacre. Alors quel remède pour tenir le coup ? Une nouvelle boisson ; un genre de « thé » dont on avait récupéré les feuilles au pied des montagnes. C'était tonifiant, stimulant, et la seule addiction qu'il avait su lui-même se créer pour tenir la tête hors de l'eau. Et encore : contrairement à beaucoup, ses vêtements étaient encore en parfait état, et ce grâce au fait qu'il s'épargnait la plupart des tâches fastidieuses.

- Bonjour! Comment ça va ce matin ? Ou plutôt cet après-midi.

Le regard dans le vide, indéfiniment fixé sur le bloc-notes qu'il tenait en mains – en somme complètement plongé dans ses pensées, il fit à peine attention à la jeune femme qui entra par « l'arrière-boutique » de l'infirmerie, dans son dos. Un coup d’œil derrière ; il s'agissait de Becker. Ironiquement, cette pilote n'était là que par un malheureux concours de circonstances : Evans venait de recevoir le message de Spence et Lang patientant bien difficilement en grelottant de froid sur P5R-523, il voulait y aller pour aller étudier le mystérieux congelé – qui se révélera par la suite être « l'Abominable Homme des Neiges » –, il avait donc besoin de bras pour porter son matériel et – manque de chance pour elle – elle avait croisé son chemin dans les couloirs. Résultat la militaire se retrouvait là elle-aussi alors qu'elle n'avait rien demandé, et au vue de l'attitude qu'elle avait adoptée les premiers jours, elle avait longtemps fait partie des principaux détracteurs du docteur. Sympa.

- Grrmppfff, grogna le toubib en constatant l'évidente déception de Becker lorsqu'elle vit que ce n'était « que » lui. Un doute le prit alors, et voulant finalement savoir ce qu'elle venait traîner ses guêtres ici il porta un regard plus attentif à ce qu'elle faisait. Apparemment elle n'était là que pour compléter leur pseudo « stock » de couvertures pour les malades. Enfin... « malades », c'était vite dit, car en fait personne n'avait vraiment développé de symptômes d'une quelconque maladie. D'ailleurs, les rares fois où Evans avait vu de tels patients, il n'avait donné strictement aucun médicament, considérant qu'étant donné leurs maigres réserves il était préférable de les conserver pour les vrais blessés et ainsi leur éviter toute infection post-traumatique. Car bien sûr, dans un tel environnement, leur système immunitaire affaibli ils ne pouvaient pas se permettre d'attraper une quelconque maladie, auquel cas ils en mourraient certainement. Ce qui lui faisait d'ailleurs penser...

- Ouais ouais, répondit vite fait Evans pour passer à autre chose – et ce même si en fait il ignorait tout de ce dont voulait lui parler Becker. Au fait, vous ne sauriez pas où sont passés les médocs ? Parce que je suis sûr de ne pas en avoir distribué autant, et pourtant j'ai l'impression qu'ils se font tous la malle !

En fait, pour être plus exact, il commençait surtout à soupçonner ses collègues d'avoir la main bien trop lourde quand il s'agissait de soulager les maux de leurs compatriotes. Car s'il fallait bien évidemment soigner tout le monde et ce même des maladies les plus bénignes, Evans était convaincu que se montrer trop souples leur porterait forcément préjudice sur le long terme. Mais s'ils donnaient des comprimés à chaque fois que quelqu'un s'enfonçait une épine dans le doigt, bien sûr...

Arrivé au SGC : 05/05/2011

Au fait, vous ne sauriez pas où sont passés les médocs ? Parce que je suis sûr de ne pas en avoir distribué autant, et pourtant j'ai l'impression qu'ils se font tous la malle !

Tout en continuant à ranger Julia réfléchit à la question de Tolérance 0. Elle avait bien entendu parler d'un endroit spécial où seraient ranger les médicaments mais elle n'y avait pas vraiment prêter attention. Elle n'était pas infirmière ce n'était pas son domaine elle n'avait donc pas eu de raison de s'en préoccuper. Pourtant il lui semblait que...Ah oui ça y était elle se souvenait.

- Essayez voir dans la caisse qui doit être au deuxième niveau.

Julia désigna de la main une étagère non loin du médecin. Cette caisse et son évocation l'avait marqué pour la simple et bonne raison qu'elle avait le même gabarit et le même poids que celle qu'un gratte papier sans le moindre sens des réalités s'était figuré qu'elle pouvait porter quand elle avait rejoint l'équipe sur la planète gelée. La pilote ne s'était jamais appelé Xena et si elle avait eu les muscles d'un bodybuilder elle le saurait. Elle soupçonnait d'ailleurs Tolérance 0 d'être à l'origine de cette merveilleuse initiative. D'ailleurs elle était curieuse de savoir comment il allait se débrouiller avec la caisse tiens!! Toutefois comme il était capable de se faire mal elle préféra se retourner pour regarder comment il s'y prenait. Elle s'adossa au mur et croisa les bras puis engagea la conversation

- Il y a eu un moment sur le Dédale où vous avez interrogé Khalek. Qu'est ce qu'il vous a dit Docteur ? J'imagine bien qu'il n'a rien révélé d'intéressant mais peut être que si on recoupe ça avec ce que Simon et mois avons trouvé dans le livre...

Peut être...mais pas sûr. En discuter ne coûtait rien de toutes façons.

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Pour toute réponse Julia lui indiqua la caisse posée sur l’étagère juste au-dessus. S’il ne comprenait absolument pas quelle logique pouvaient bien suivre certains pour ranger quelque chose d’aussi lourd et encombrant aussi haut au lieu de le laisser au ras du sol, il savait déjà très bien ce que la malle contenait : du matériel chirurgical et de réanimation, mais sûrement pas des médicaments. D’ailleurs, vu ce qu’elle lui avait répondu, elle ne devait pas avoir réellement compris toute la subtilité de sa question : il ne cherchait pas à savoir où étaient habituellement rangés les produits de santé – ça il le savait déjà –, mais par quel prodige l’équipage arrivait à en engloutir autant en si peu de temps ! En effet il était clair que le stock se réduisait à vue d’œil, et s’ils voulaient tous pouvoir en profiter un peu plus longtemps ils allaient devoir apprendre à faire sans et à n’en prendre qu’en derniers recours…

- Merci mais là-dedans c’est scalpels, ECG et compagnie…

Visiblement dans ce domaine Becker se croyait bien mieux renseignée que lui, sinon elle se serait contentée d’un « désolé j’en sais rien » ou d’un « on en a déjà beaucoup consommés, alors c’est normal qu’il n’en reste plus beaucoup »…
Ignorant donc son pseudo-renseignement, Evans reprit le cours de ses recherches tout en écoutant d’une oreille bien distraite ce que la pilote avait à lui dire. Apparemment elle n’avait toujours pas digéré que les Goa’ulds aient su garder sur eux une longueur d’avance et qu’ils se soient réellement fait avoir en beauté… Khalek avait été à lui seul toute une cascade d’événements que personne n’aurait pu prévoir, et même si Anubis avait réussi un coup de maître avec le Dédale le docteur doutait sérieusement que cela eut été volontaire. Il avait eu de la chance, tout simplement, et les terriens, eux, en avaient clairement manqué. Qu’il y avait-il donc à redire à cela ? Ils ne pouvaient pas réécrire l’histoire, et comme l’avait si bien dit Matt à présent il fallait tourner la page et avancer malgré cela.

- « Si on recoupe ça » ? répéta le médecin sans arrêter ce qu’il était en train de faire. Qu’est-ce que vous croyez pouvoir découvrir, Becker ? Quoi, vous croyez que nous ne sommes pas là par hasard ?! Je vois très bien où vous voulez en venir, et je peux vous certifier que le destin n’existe pas, et que même un Goa’uld comme Anubis n’aurait pu prévoir un coup pareil !

Si cette mission avait été pour le moins hasardeuse, le représentant du NID n’avait pas besoin de réfléchir bien longtemps pour comprendre où voulait en venir son interlocutrice et lui répondre qu’elle faisait complètement fausse route. Il était évident que ressasser cette histoire ne leur apprendrait rien, car Khalek avait certes modifié la trajectoire du vaisseau mais c’étaient les terriens qui avaient fait sortir l’appareil de l’hyperespace à cet endroit précis de la galaxie. A l’origine le Goa’uld avait voulu les emmener bien au-delà de cette planète, et peut-être même que la destination avait été complètement choisie au hasard, car après tout le but d’Anubis et de son clone était clair : détruire la Terre, rien de plus.

- Les circonstances, reprit-il peu après en faisant une pause dans ses mouvements et en fixant cette fois Becker droit dans les yeux, étaient parfaitement imprévisibles pour n’importe qui. Pourtant je peux vous dire que je suis un fervent défenseur de la théorie déterministe, mais là… Il regarde un instant dans le vide, hésitant.
Ce qu’il s’est passé à bord du Dédale était seulement destiné à nous tuer au pire, et au mieux à nous amener tout droit à Anubis. Mais vous l’avez vu comme moi : Anubis n’est jamais venu ici et ne viendra jamais, parce que ses vaisseaux ont été détruits et qu’il n’a aucune idée de notre position ! Et franchement c’est bien dommage, parce que si lui était au courant, le SGC aurait bien moins de mal à nous retrouver… Disons, pour vous faire une idée, qu’on aurait une chance sur cent de revoir la Terre au lieu d’une chance sur vingt milliards…

Arrivé au SGC : 05/05/2011

Bien sûre que les médicaments se trouvaient dans cette fameuse caisse. A l'abri de l'humidité, de la lumière, de la chaleur et des regards des gens qui passaient dans la piéce mais Julia préféra ne pas insister. Si Evans préférait chercher et se plaindre que ses collaborateurs avaient la main lourde c'était lui que ça regardait. Et puis la suite de la discussion l'absorba toute entiére.

- Au moment où Khalek s'est réveillé Marks a capté des mouvements d'énergie anormaux. Ensuite il a été incapable de remettre le Dédale sur la trajectoire de la Terre. C'est un fait et ça n'a rien avoir avec le destin ou le hasard. Alors...si, comme vous le pensez, le but d'Anubis est de détruire la Terre, pourquoi Khalek ne nous a t-il pas laissé y retourner avec lui ?

Julia ne savait pas si ils étaient là par hasard ou non mais elle avait cru comprendre qu'Anubis n'était pas comme les autres Goa'ulds. De plus il étudiait les humains et les voyait comme des rats de laboratoires. Alors, perdre un échantillon d'hommes sur une planéte et pouvoir les observer à loisir ne pouvait que lui plaire. Il se pouvait d'ailleurs que les vaisseaux qui les avaient attaqué avait cet objectif : les conduire ici.

- Et puis il y a cette procédure de passage en HE. L'ordinateur caclule des coordonnées pour générer une fenêtre d'hyper espace puis en détermine d'autres pour en sortir. Je veux bien croire que Khalek n'a en rien influencé tout ça mais est-ce que vous pouvez en être certain docteur ?

Rien n'étant coulé dans le bêton Julia était prête à changer d'avis. Si évidence il y avait il faudrait bien s'y rendre. Mais pour l'instant on nageait dans le flou artistique. Puis Evans parla des circonstances malheureuses et imprévisibles qui les avaient mené ici. Il semblait s'en vouloir de ne pas avoir pu se douter de ce qui s'était passé ou tout simplement il en était triste.

- Le risque 0 n'existe pas dans notre métier et nous le savons. Et ceux malgré toutes les précautions que nous pouvons prendre.

Elle haussa les épaules

- En tous cas je ne vois pas ce que l'on peut faire d'autre que d'essayer de sortir de là. Il est trop tôt encore pour se résigner. Peut être que parler, essayer de se remémorer ce qui s'est passé est inutile, que ça ne nous donnera aucune piste de réflexion mais tant qu'on n'essaye pas on ne peut pas savoir.

Julia passa une main dans ses cheveux, repoussant une méche et regarda par terre en proie à une certaine réflexion.

- Est ce que vous savez ce qui a dirigé le choix de cette planéte que nous sommes allés visiter ?

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Becker avait décidément bien du mal à voir la réalité en face. Elle s’obstinait inlassablement à suivre une théorie du complot, du sabotage, de l’infiltration ou de la manipulation clairement farfelue, et le fait qu’elle continue d’insister dans ce sens désespérait quelque peu le docteur Dablord. Celui-ci voyait en effet d’un très mauvais œil qu’on ressasse perpétuellement des faits qui étaient désormais gravés dans leur histoire, car à présent ce ne serait certainement pas le passé qui les aiderait à sortir de ce pétrin. Non, il fallait aller de l’avant, et pour cela il fallait plutôt se concentrer sur ce qu’ils avaient plutôt que sur ce qu’ils n’avaient plus : les cinq F-302 restants, les explosifs, et d’une manière générale toutes les connaissances scientifiques et techniques de toutes les personnes présentes dans ce naufrage spatial… Ils pouvaient vraiment faire de grandes choses, mais pour cela il fallait peut-être penser à se détacher de Khalek et de son maître…

- Ouais, répondit vaguement le médecin lorsque la pilote s’intéressa aux raisons du choix de P5R-523 pour cette mission. En fait c’était un choix commun entre moi, le général O’Neill et le hasard… Il faut savoir qu’au SGC, nous possédons plusieurs superordinateurs qui calculent en permanence de nouvelles séries de coordonnées de planètes qui sont au fur et à mesure ajoutées à la liste que nous possédons déjà. On a ainsi tous les mois quatre à cinq destinations supplémentaires, et à chaque fois on envoie un MALP en exploration pour déterminer si la planète est viable et si les environs sont suffisamment intéressants pour justifier l’envoi d’une équipe sur place… P5R-523 ne fait pas exception à cette règle : suivant la procédure standard on a envoyé une sonde qui nous révélé la présence d’anneaux de transfert Goa’ulds, et comme ça nous semblait bizarre qu’il y en ait sur une planète enneigée le général O’Neill a pris la décision d’envoyer l’équipe d’Eversman pour enquêter là-dessus… Et ensuite, c’est parce qu’Eversman a poussé ses recherches un peu plus loin et a trouvé ce labo que j’ai ordonné que le Dédale nous rejoigne sur place pour ramener Khalek sur Terre et pouvoir l’étudier convenablement.

Il s’arrêta alors, se penchant légèrement en avant pour bien chercher le regard de Julia et qu’elle comprenne le message qu’il voulait lui faire passer :

- C’est juste une succession de hasards, conclut-il en détachant bien chaque mot des autres.

Suite à cela Evans reprit le cours de son inventaire, montant sur un genre d’escabeau pour se surélever et ainsi être à la hauteur de la malle métallique. Le toubib était loin d’être à l’aise sur cet escabeau d’appoint fait de bois et légèrement bancal, mais au moins il pouvait ainsi sans trop de mal attraper la caisse et la descendre de son perchoir. Et quand il l’ouvrit, il ne découvrit non pas des médicaments mais bien du matériel de diagnostic et de chirurgie, comme il l’avait annoncé. A cela il haussa juste le sourcil gauche, esquissant un demi-sourire qui ne révélait que sa lassitude face à tout ce foutoir.

- Même sur Terre, Khalek n’aurait jamais pu faire autant de dégâts qu’à bord du Dédale, reprit-il finalement comme s’il venait d’avoir une illumination. Je vous rappelle qu’il lisait dans nos pensées ; il savait donc parfaitement qu’une fois sur Terre on ne le laisserait pas au SGC mais qu’on l’enverrait dans une prison de haute sécurité, bien loin de la Porte des Etoiles. Oh bien sûr il aurait pu faire beaucoup de morts, mais il n’aurait jamais pu pénaliser autant la Terre qu’en la privant de notre seul moyen de défense efficace, qui nous a d’ailleurs servi par le passé à riposter. Peut-être même voulait-il que le vaisseau revienne à Anubis pour s’en servir contre nous, voire nous garder prisonniers pour nous torturer et obtenir le code d’ouverture de l’iris… Mais en tout cas, sur Terre, Khalek n’aurait jamais été aussi dangereux qu’un guerrier Kull.

Il lui désigna alors l’étagère du haut et la caisse qu’il avait descendue à cause d’elle :

- Vous m’aidez ?

Arrivé au SGC : 05/05/2011

Finalement Evans dissipa un peu le brouillard dans lequel Julia nageait. Une simple succession de hasards, c'était sa théorie...irréfutable, inattaquable. Question de point de vue! Toutefois il était inutile d'insister, de plus le Docteur avait été assez aimable pour fournir à Julia les renseignements dont elle avait besoin notamment ce choix des explorations de planètes qui l'avait travaillée un moment. De toutes manières qu'ils soient là par hasard ou non le problème restait le même. Il fallait partir de cette planète, trouver une solution. Lorsqu'il la regarda elle plongea son regard dans le sien et prit soin de détacher chaque mot de sa dernière phrase.

- Votre message est parfaitement claire Docteur. Et je vous remercie d'avoir éclairer ma lanterne. C'est important de connaître l'histoire dans son intégralité et de réfléchir sur des bonnes bases. En tous cas pour moi ça l'est.

Elle se tourna à nouveau vers l'étagère pour terminer de la remplir ruminant ses pensées. Une autre question technique lui vint à l'esprit.

- Vous pensez que si une porte des étoiles a été enterrée, le Dédale peut quand même la détecter ?

Elle ne poussa pas plus loin son raisonnement. Evans avait certainement compris où elle voulait en venir. Puis celui-ci sembla avoir une sorte d'illumination. Khalek aurait fait moins de mal sur Terre et avait privé les humains d'un moyen de défense efficace. Julia plissa les yeux en proie à une certaine réflexion.

- Oui ça se tient. C'est sûre que sans le Dédale la Terre se retrouve privée de son meilleur atout. Toutefois...et ce n'est qu'une idée...n'importe quel Grand Maître Goa'uld aurait pu détruire le Dédale ne serait-ce qu'en provoquant un combat spatial. Parce que face à leur flotte, le Dédale n'aurait aucune chance de s'en sortir. D'après ce que j'ai pu comprendre Anubis n'est pas un Goa'uld comme les autres, et Khalek a été...

Julia marqua une légère pause cherchant le mot approprié. Cette histoire digne du Dr Maboul et de Frankenstein lui paraissait toujours surréaliste. Et puis elle surveillait du coin de l'oeil le numéro d'équilibriste du Docteur qui ne semblait pas spécialement à l'aise dans la discipline acrobatie. C'est qu'il était capable de se faire mal!

- Créé avec la mémoire génétique d'Anubis. Il devait donc pouvoir raisonner comme lui ou à peu prés. N'aurait-il pas plutôt chercher à détruire la Terre que le Dédale et seulement le Dédale ? Chose faisable une fois au SGC. Prenez par exemple le contrôle de nos bombes nucléaires et tout saute! De plus si vous avez raison cela signifie que actuellement Anubis est en train d'attaquer la planète bleue ou sur le point de le faire.

A cette idée Julia frissonna et pâlit. Si leur sacrifice ne servait à rien, si la Terre était attaquée alors c'était pire que tout. La vision de sa soeur face à Anubis s'imposa à elle et elle passa une main nerveuse dans ses cheveux pour l'en chasser. Le fait que la caisse ne contienne en réalité que des instruments chirurgicaux la surprit au plus haut point et l'aida à ne pas pas s'attarder sur cette vision. Tout avait encore été changé de place!

- Vous m’aidez ?

- Oui. Il vaut mieux être plusieurs pour soulever ces sacrées caisses.

Elle retint un sourire amusé. Le fait que Dablord se rende compte lui-même du poids du matériel qu'il faisait porter était une bonne chose. Elle fit glisser jusqu'à elle une sorte de marche-pieds, grimpa dessus, se baissa et attrapa la caisse par une extrémité tandis qu'Evans se chargeait de l'autre côté. Quelques secondes plus tard la caisse était de nouveau à sa place et Julia jeta un rapide regard à sa montre.

- Et voilà! Je rejoins l'équipe des porteurs d'eau dans vingt minutes, vous avez besoin d'un coup de main pour votre inventaire en attendant ?

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Lorsque Becker lui demanda si le Dédale aurait quand même pu détecter une Porte des Etoiles enterrée, le docteur Dablord ne sut pas vraiment quoi répondre. Il resta littéralement bouche bée, ses yeux quadrillant l’espace pour trouver une réponse, et ce alors qu’il réfléchissait activement à ce que pouvait être la vérité. Mais en fait, il n’en savait strictement rien… Une Porte des Etoiles, même enterrée, était théoriquement tout de même repérable du fait des radiations émises par le Naquadah composant chaque Porte, et ce quelle que soit la profondeur à laquelle le puissant artefact pouvait être dissimulé. Ou plutôt : le Dédale était censé pouvoir repérer toute Porte enterrée à une profondeur dite « raisonnable », c’est-à-dire à moins de plusieurs kilomètres sous la surface. Mais après… il fallait bien avouer que les détecteurs du DSC-304, aussi puissants qu’ils pussent être, avaient leurs limites. Du béton, du plomb… Tout cela pouvait sûrement largement dissimuler l’activité d’une Porte des Etoiles, et donc la rendre indétectable sur les écrans du vaisseau. Autant dire que c’était finalement une question extrêmement pertinente, à laquelle le médecin ne put qu’hausser les épaules, n’étant lui-même pas un spécialiste en physique et ingénierie…

- Non, ça n’se tient pas, reprit-il ensuite lorsqu’elle évoqua la destruction du Dédale par un moyen a priori bien plus simple et efficace, à savoir un combat spatial face à un Grand Maître Goa’uld. Contrairement au Prométhée, le Dédale a été doté de boucliers bien plus puissants. En outre il faudrait de très nombreux Ha’taks, ou en tout cas une puissance de feu bien supérieure à celle que peuvent fournir deux ou trois vaisseaux-mères, pour venir à bout de ces boucliers. Une embuscade, peut-être, aurait eu des chances de marcher, mais franchement je ne vois pas comment… On aurait largement le temps d’activer l’hyperpropulsion avant de se retrouver véritablement dans la merde. Quant au SGC… La seule bombe nucléaire présente à l’intérieur est destinée à une éventuelle autodestruction, ce qui veut dire qu’elle est prévue pour détruire la base, mais aussi pour ne pas s’étendre à l’extérieur de la montagne Cheyenne. Et franchement, là-bas on l’aurait sûrement abattu avant d’arriver à une telle extrémité…

De toute façon, à présent, si Anubis était effectivement en formation près de la Terre, prêt à attaquer, eux ne pouvaient plus rien faire. Alors à part oublier et considérer que cela ne les concernait plus, cela ne servait à rien de se miner le moral avec cela…

Suite à leur longue conversation, Becker accepta tout de même d’aider le toubib à remettre la caisse à sa place. Cependant le fait de s’y prendre à plusieurs fut finalement peut-être pire, car cela le rendait relativement bancal et donc dangereux pour les deux… Soit Evans allait tomber avec la caisse sur lui, soit Julia chuterait de son escabeau et finirait un ou deux membres cassés. Heureusement il n’en fut rien, et la pilote finit par proposer une fois de plus son aide pour terminer l’inventaire. Evans réfléchit alors une demi-seconde avant de décliner l’offre, considérant que de toute façon cela ne servait pas à grand-chose sans quelques renseignements de la part de ses collègues, et qu'en plus s’il le faisait trop rapidement il allait s’ennuyer ferme par la suite…

Arrivé au SGC : 27/12/2006

Julia :

• 1. Orthographe / Conjugaison / Structure des posts : 3 / 4
• 2. Cohérence dans les posts / Imagination & originalité : 3 / 4
• 3. Respect des règles de RP, de l’intrigue générale & des posts précédents : 2 / 2

>> 8 / 10

Evans :

• 1. Orthographe / Conjugaison / Structure des posts : 4 / 4
• 2. Cohérence dans les posts / Imagination & originalité : 3 / 4
• 3. Respect des règles de RP, de l’intrigue générale & des posts précédents : 2 / 2

>> 9 / 10

[Si vous avez des questions concernant la note, n'hésitez pas à m'envoyer un MP MJ Exil - S - Le mystére du onze janvier [pv Evans] 1119

MJ Exil - S - Le mystére du onze janvier [pv Evans] 1119

]