MJ Exil - S - Mise au poing [Evans]

Sujet: MJ Exil - S - Mise au poing [Evans] 14.12.11 22:57

3 jours… 3 jours maintenant qu’ils étaient coincés sur cette maudite planète et qu’ils tentaient de survivre. La fatigue et la rudesse des conditions de vie se lisaient sur les visages et commençaient à se faire ressentir dans les paroles des survivants. Ceux-ci étaient sur les nerfs, le peu de confort et de nourriture n’y étaient pas pour rien mais ce n’était pas grand-chose comparé au sentiment de retrouver la planète Terre, leurs proches et ce dernier diminuait de plus en plus.
Les barres énergétiques n’étaient plus qu’un souvenir maintenant… Il fallait maintenant trouver de la nourriture. Une petite expédition était sur la route du retour après avoir été jeté un coup d’œil aux F-302, peut être qu’une barre s’était cachée sous le siège mais rien du tout. Tous espéraient tombés sur une bête où quelque chose à se mettre sous la dent car là cela commençait à être dur. L’estomac désespérément vide d’Eversman laissa échapper une longue plainte, lui qui avait l’habitude de manger pas mal de cochonneries, c’était la diète sèche. Contrairement à certains, il n’aviat pas encore touché aux bestioles ou écorces préférant sans passer.

Les différentes marches afin d’explorer les alentours ou même les corvées d’eau puisaient dans les réserves et les nuits avec l’estomac vide étaient assez courtes. Le lieutenant venait de refiler son sac à un soldat, en ayant marre de supporter son poids et avait hâte de rentrer au campement. Sa surveillance était assez médiocre, préférant se préoccuper à ronger un de ses ongles comme si cela pouvait lui permettre de manger un peu.
Dablord venait de passer à ses côtés lui faisant une remarque sur sa protection quasi inexistante, il n’en fallut pas plus pour Matt ne réplique d’un ton cinglant.

« Ferme-la… Si on est coincé là, c’est entièrement de ta faute alors ferme la, Sous-Lieutenant… »

Les nerfs à vifs n’aidaient pas, pas plus que la mauvaise humeur et Eversman réenchérit de nouveau.

« Tu fous toujours la merde… Toi et ton copain Riedel… Toi et ton put**** d’alien… » Le ton montait peu à peu tandis que le Ranger venait de stopper son avancée pour faire face à Evans. Certains scientifiques se retournaient pour les écouter, se demandant ce qui était en train de se passer.

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Evans n’était pas de garde. Non, de ce côté-là, il était tranquille, alors du coup, forcément, on l’envoyait en mission. Comme si cela ne suffisait pas. Comme s’il n’avait que ça à faire de ses journées. Lui déjà bien fatigué en temps normal, cette fois il avait perdu toute trace de bonne humeur. Il fallait être réaliste : ils étaient foutus. C’était une planète merdique, ils ne pouvaient espérer attendre aucun secours… Rien ni personne ne viendrait les sortir de là. Croyait-on réellement qu’escorter des scientifiques jusqu’aux F-302 et profiter du voyage pour chercher nourriture et plantes médicinales le revigorerait soudainement ? C’était dans ce genre de moments que le médecin sentait ce qui l’avait toujours différencié des autres militaires : lui détestait les pénibles randonnées à but indéterminé et dont le résultat était plus qu’incertain. Cerise sur le gâteau, Eversman était avec eux, et apparemment d’aussi mauvaise humeur que lui. Ses incessantes remarques concernant la responsabilité qu’il avait dans leur mésaventure commençaient sérieusement à l’agacer. Ne pouvait-il pas se taire, de temps en temps ? Après tout c’était un Ranger ; il était censé être entraîné pour de telles missions. S’il y avait bien quelqu’un qui devait gueuler dans ce merdier, c’était Evans. Et pour couronner le tout, le fraîchement promu « premier lieutenant » n’était même pas capable de maintenir sa garde tout au long du trajet… On ne lui demandait pourtant pas grand-chose ! Juste « surveiller » les environs pour que rien ne leur tombe sur la gueule !

- Restez concentré, lieutenant ! lui lança Dablord en passant à côté. S’il devait assumer le boulot d’escorte en plus de se préoccuper de ces maudites plantes inconnues – recherche contre laquelle il s’était fermement opposé auparavant, soit dit en passant –, ils n’étaient pas prêts de rentrer au camp…

- Le sous-lieutenant t’emmerde, mon cher Matt. Qu’on soit paumés ou pas, je reste ton patron, alors un minimum de respect…

Evidemment, non content d’être insolent, Eversman comptait en plus revenir sur le passé. Quand allait-il donc comprendre ? Riedel était un terroriste. Il avait trompé le NID autant que le SGC, et Evans n’avait rien à voir avec ça. D’ailleurs, il s’était tellement opposé à son supérieur qu’il en avait payé le prix avant de finir dans un placard d’entretien – lieu qui lui avait tout de même permis d’apprendre à respecter quelqu’un, mais ça ne changeait rien au principe. Et pour finir, bien sûr, le reproche général : Khalek. Matt osait même s’arrêter et lui cracher ça en pleine figure, devant tous les autres. La hiérarchie, il connaissait ?!

- Allez-y, on vous rattrapera, lança l’agent à ceux qui composaient le reste du groupe. Il resta alors là à fixer le lieutenant, attendant que tous se décident à partir, et une fois suffisamment éloignés il ouvrit enfin la bouche. Moi, je fous la merde ?? Tu l’as oublié, Hale ? Et l’colonel Biceps, là… ? Aaaah, Quaritch, voilà ! Tu crois que je « fous la merde » plus qu’eux ? Il me semble pourtant qu’au SGC c’est avec toi qu’il y a eu des histoires… Tu sais que m’a dit Rasmussen ? Si je l’avais écouté, ça ferait longtemps que tu serais en prison, mais ça t’as un peu tendance à l’oublier ! Tu bosses toujours pour ce Programme parce que je suis là, et si aujourd’hui tu peux fièrement arborer ta si chère barrette de lieutenant, c’est parce que j’ai fait pression pour ! Je fais mon boulot, Matt ! Alors maintenant, si t’as plus rien à dire, je me tire…

Arrivé au SGC : 07/02/2009

« Tu es peut être mon supérieur mais uniquement lorsque tes fesses sont dans le trône du SGC ! » Matt fit semblant de regarder autour de lui. « Dommage pour toi, il est pas là… Tu as dû l’oublier dans le dédale !»

C’était parti pour un échange cinglant entre les deux hommes, ceux-ci étant soudainement décidés à l’ouvrir après deux journées de survie. La tension accumulée depuis deux jours et la fatigue n’aidaient en rien à modérer leurs paroles bien au contraire, elles étaient d’une grande violence auxquelles l’autre ne pouvait pas rester insensible.
Dablord demanda aux autres de continuer les laissant ainsi en tête à tête pour quelques explications. Eversman ne se défila pas, soutenant le regard du médecin tout en encaissant la réplique de celui-ci. Une veine se mit à palpiter au niveau de sa tempe, signe d’un énervement avancé et son visage trahissait aussi certains signes hostiles. Les noms de Quartich et Hale continuaient d’être difficile à entendre pour lui, toujours associé à de sanglants et difficiles moments. Pas de réponse laissant un silence s’installait mais celui-ci ne dura pas plus d’une dizaine de secondes avant que Matt ne l’ouvre.

« Qui a choisi de réanimer ce fichu alien ? » dit-il en faisant un pas vers Evans. « Qui est responsable de ce merdier ?!! Qui est responsablede la mort de beaucoup sur le dédale ?!! » Nouveau pas, les deux hommes n’étaient désormais plus qu’à moins de vingt centimètres et Matt n’hésita pas à le repousser. « TOI ! UNIQUEMENT TOI, DABLORD ! »

Le ton était monté crescendo et Matt commençait à avoir du mal à se retenir. Son poing se sera, enfonçant ses onglets dans la paume de sa main pour éviter de l’envoyer à l’encontre du blondinnet. Pourtant rien ne lui ferait plus plaisir de le faire, cela le soulagerait même. Le Lieutenant continuait de fixer le médecin avec toujours cette envie d’en découdre.

« J’aurais dû te laisser crever à Léonis… ça m’aurait éviter de croupir pour le reste de mes jours sur cette planète pourrie… » ajouta il en soupirant avant de détourner les talons pour éviter que tout ne termine en bagarre.

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Evans crut pendant un instant que Matt avait décidé de prendre sur lui. Il allait même se retourner pour rejoindre le reste du groupe quand finalement le Ranger l’ouvrit à nouveau, et ce pour encore et toujours revenir sur la responsabilité du médecin dans leur exil forcé. Bien sûr qu’il se sentait coupable pour l’équipage du Dédale ! Il avait travaillé avec eux ! Il en connaissait une partie, et il savait pertinemment que c’était indirectement de sa faute ! Seulement voilà, ce fardeau était déjà suffisamment lourd à porter après trois longues années à regarder des collègues et des camarades se faire tuer au combat, pour qu’en plus les officiers en rajoutent une couche. Et maintenant Eversman, cet impulsif qui avait survécu de justesse d’une balle dans le dos parce que Dablord était là, osait le provoquer ?! Il reparlait même de Leonis, cette saleté de planète qui ne savait qu’attirer des ennuis aux équipes d’exploration osant s’y aventurer…

- Quoi, tu t’en vas déjà ?! J’ai pas fini, moi !

Aussitôt la fermeture éclair ouverte, il se sépara de son gilet tactique, trop encombrant. Détachant rapidement sa ceinture où étaient maintenus son couteau et son arme de poing, Evans l’envoya un peu plus loin par terre, contre un arbre, et se mit à enlever sa veste pour se retrouver en T-shirt.

- C’est facile de toujours tout me mettre sur le dos ! T’es toujours en train de me faire des reproches, alors maintenant assume ! Allez, qu’est-ce que t’attends ?! D’habitude t’es pas le dernier à frapper les autres ! Tu t’souviens pas d’la fin de l’enquête sur ton ami le russe ? Tu t’souviens pas de la simulation à bord du Dédale ? En vérité, t’es juste jaloux, Matt ! Jaloux, parce que toutes mes théories se sont toujours révélées exactes ! Jaloux, parce que je me suis toujours montré bien plus intelligent que toi ! Jaloux, parce que moi j’ai été suffisamment malin pour être au sommet de la pyramide, alors que toi t’es toujours en train d’explorer des planètes merdiques, à patauger dans la boue et à côtoyer les cochons, parce que finalement, quand on y pense, t’es juste une merde !

Matt l’avait provoqué ; il allait s’en souvenir. Il était maintenant largement temps de mettre les points sur les i, et ce même s’il fallait que leurs visages en gardent des traces !

- J’ai pas peur de toi, Eversman ! J’ai déjà affronté un Kull au corps à corps, alors je ne vais sûrement pas me rabaisser face à une mauviette !

Se jetant sur le lieutenant, Evans et lui se retrouvèrent tout de suite au sol, contre la terre. Le médecin cognait de toutes ses forces, bien déterminé à ce que la tête du Ranger imprime clairement le message qu’il voulait lui faire passer.

Arrivé au SGC : 07/02/2009

La discussion n’était pas finie entre les deux hommes et Matt fut étonné de voir le médecin retirer son équipement ne laissant aucun doute sur la suite des événements. C’était parti pour la réplique cinglante d’arguments qu’Eversman encaissa en retirant la sangle de son M4 avant de le déposer au sol bientôt rejoint par son gilet tactique et sa veste. Jaloux de lui ? C’était n’importe quoi… Il n’y avait pas de quoi être jaloux d’Evans bien au contraire, Matt lui était resté fidèle au Stargate Command et n’avait pas retourné sa veste..

« Tu as préféré te planquer dans ton trône… derrière ton bureau pendant que moi je risque ma vie… Tu n’es qu’un sale planqué plutôt ! Un lâche ! »

Le dernier argument d’Evans fit rire le Ranger qui ne se génait plus pour se moquer de son collègue avant d’en rajouter une couche.

« Et ce kull, il était en plastique ? Ou non, je sais, tu venais de le battre et soudain tu t’es réveillé, c’est ça… ça ne peut être que çaaaaa… » Evans venait de se jeter sur lui, le faisant basculer en arrière sous l’impact avant qu’une pluie de coup ne s’abattent sur son visage. Le médecin ne retenait pas ses coup, se protéger ne servait à rien, il fallait frapper à son tour. Le Lieutenant lui rendit la pareille d’un bon coup dans l’estomac aussitôt suivi de la rencontre de ses genoux avec les côtes. Il frappait vite et fort comme il l’aurait fait pour un véritable ennemi.
Evans ne restait pas inactif pour autant ayant toujours le dessus jusqu’à ce qu’une main se pose sur son épaule pour le faire basculer. A son tour, de manger un peu de boue. Eversman ne se rua sur lui, préférant se remettre debout sur un sol instable, balayant d’un geste du bras la boue sur son visage tout en ne quittant pas le médecin des yeux.

« Allez Dablord, j’en ai pas terminé avec toi ! »

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Evans frappait, frappait et frappait encore, n’ayant à cet instant qu’une obsession : faire comprendre à l’autre officier que loin d’être lâche, il savait simplement éviter la plupart des situations délicates. Au début Matt eut bien du mal à réagir, sûrement sidéré par le fait que le médecin ose aller jusque là, mais visiblement, comme toujours, il le connaissait finalement bien mal. Malheureusement, au bout d’un moment, le Ranger parut être pris d’une impulsion soudaine pour renverser la situation, et comme une illustration de ce phénomène Evans se retrouva la seconde suivante sur le dos, prêt à déguster à son tour. Il sentait déjà de violentes douleurs sur toute la partie abdominale, mais bizarrement Matt préféra se relever un instant histoire d’avoir l’impression de dominer la situation. De quoi voulait-il se convaincre ?! Croyait-il donc vraiment qu’Evans allait renoncer juste par intimidation ?

- T’es pas plus courageux que moi, Matt, lui lança le toubib avec un sourire narquois. T’es incapable de prendre les décisions difficiles, celles qui s’imposent malgré le fait que tout le monde soit contre toi… Si tu risques ta vie tous les jours sur le terrain, c’est pas par courage mais simplement parce que tu fuis autant que possible les responsabilités ! Je crois que t’as raison, Matt… Il y a bien un lâche ici, mais ce n’est sûrement pas moi !

Toujours allongé sur le dos, le docteur renversa l’autre homme avec son pied, le faisant alors retrouver la terre qu’il venait tout juste de quitter. A présent ils se battaient comme des chiffonniers, chacun leur tour au-dessus ou en-dessous de l’autre. Evans se sentait rouler il-ne-savait-trop-où, se recouvrant ainsi des pieds à la tête de terre et de boue. Fatigués, n’ayant rien mangé de consistant depuis plusieurs jours, et sans arme pour les aider, le combat ne s’arrêterait que par épuisement de l’un ou l’autre – voire des deux, ce qui était finalement plus probable au rythme où ils se frappaient. Le seul avantage que le médecin avait vraiment, c’était que lui n’avait pas eu à courir partout ces derniers jours, que ce soit pour explorer une planète enneigée, sécuriser un vaisseau ou retrouver des pilotes de F-302 pas fichus de se rendre seuls aux coordonnées transmises. C’était ça qui permettait de rééquilibrer le combat, et Evans était bien décidé à l’exploiter au maximum…

- … quand je pense au nombre de fois où je t’ai sauvé la peau !… je peux te jurer… que cette promotion… était bien la dernière…

Arrivé au SGC : 07/02/2009

Evans venait de toucher un point sensible. Les responsabilités. Matt avait toujours tout fait pour les éviter jusqu’à retarder sa promotion finalement inévitable au grade de Lieutenant quiquonque le connaissait bien était au courant de cela. On lui avait déjà reproché son manque d’autorité, de discipline. Il n’avait pas vraiment été gâté pour ses missions avec Hale et Quartich mais ce n’était pas une raison… Le médecin profita de ce moment de flottement pour lui asséner un coup dans la cheville, qui le déstabilisa en le renvoyant au sol.
C’était reparti pour un échange de coups. La boue atténuait un peu les dégâts mais Matt cherchait à frapper vite et fort quitte à mettre KO son adversaire mais en finir rapidement. En temps normal, il aurait pu tenir le combat suffisamment pour prendre le dessus mais là l’estomac le tiraillait réclamant à être rempli. Les forces lui manquaient mais il ne s’arrêterai pas, pas tant qu’Evans continuait à décharger son venin.

« Tu auras pas à me filer cette promotion… Tu seras viré avant pour incompétences ! Ou peut-être même que tu crèveras avant… »

A force de rouler pour prendre le dessus, les deux hommes s’étaient déjà écartés de plusieurs mètres de leur équipement. Une belle droite permit à Matt de se dégager de l’emprise du médecin, il l’attrapa par le t-shirt pour le renvoyer au sol sauf qu’il n’y avait plus de sol à sa droite mais le début du marécage. La main d’Evans s’agrippa à lui les envoyant tous les deux prendre un bon bain tête la première. C’était certes peu profond mais suffisant pour qu’ils soient complétement trempés. Matt s’empressa de se relever pour respirer de nouveau et comprendre aussi ce qui lui était arrivé. Dablord était toujours là malheureusement.

«Maintenant y en a marre. » dit il en sortant le beretta qui était dans son holster depuis le début le pointa sur Dablord se mettant en position de tir. « Tu l’ouvres encore une fois, je t’en colle une… » Comme pour mieux le convaincre, d’un simple doigt il enclencha le pointeur lazer découvrant un point placé sur le cœur d’Evans.

Arrivé au SGC : 13/01/2009

- Si je crève ici, mon p’tit bonhomme, dis-toi bien que t’es dans la merde !

Matt n’avait donc pas été tenu informé ? Il n’y avait que quatre médecins sur cette maudite planète, et dans ce domaine Evans était convaincu – ou plutôt persuadé – d’être le meilleur. S’il mourait, le toubib savait que le Ranger allait vite le regretter… Néanmoins, pour le moment, le lieutenant semblait bien plus préoccupé par son envie de se venger de Dablord, qui se sentit bientôt soulevé par le col sans qu’il ne puisse rien faire. Alors pour se défendre, son instinct le poussa à attraper lui-aussi le T-shirt de son adversaire, et quand il fut envoyé vers le bord du marécage il emmena ainsi Matt dans sa chute. Tous deux se retrouvèrent la tête dans la vase, et même s’il paraissait que les bains de boue étaient bénéfiques pour la peau, Evans était loin d’apprécier la blague. Il retrouva l’air libre en se servant de ses mains comme appui dans l’eau, et quand il se fut rapidement nettoyé le visage avec son bras – en tout cas suffisamment pour pouvoir ouvrir les yeux et voir ce qu’il se passait autour –, il remarqua que Matt n’était plus à côté de lui mais à nouveau debout. Et plus surprenant encore : cette fois, il avait sorti son arme – en activant bien sûr le laser, histoire d’appuyer ses dires.

- Malheureusement y a un truc que tu ne sembles pas avoir encore bien assimilé : si t’abats un des seuls médecins que vous avez à votre disposition, je ne suis pas sûr que les autres cautionneront, que je sois du NID ou pas…

Et encore, il ne parlait même pas de la réserve limitée de munitions à leur disposition ni de la légitimité future de son poste… Etrangement, ce choix d’Eversman d’avoir recours à une arme à feu plutôt qu’aux poings n’avait qu’un seul impact sur l’agent gouvernemental : la déception. Evans avait toujours cru qu’au moins il savait affronter les autres en face à défaut de se servir de son cerveau, mais apparemment il se trompait…

- Quoiqu’il en soit, il est navrant de constater que t’aies besoin d’une arme pour t’imposer… C’est moi qui te fais peur ou t’es juste hydrophobe ?

Arrivé au SGC : 07/02/2009

« Tu es pas indispensable que ça Dablord… Andrews est tout aussi capable que toi voir même plus… Et puis cela ferait une bouche en moins à nourrir… »

La main gauche venait de se poser sur l’arme afin de permettre un meilleur soutien et donc gagner en précision. Eversman continuait de maintenir le médecin en joue ayant bien envie de lui faire passer son air supérieur de celui-ci qui est meilleur que tout le monde. Lui faire comprendre qu’ici, il n’est qu’un médecin, qu’une personne parmi tant d’autre. Il n’était plus le big Boss, il était comme les autres loin de son trône. Petite remarque sur son arme.

« Ferme la ! »

Eversman fit quelques pas en direction de Dablord, le tenant toujours en joue se rapprochant lentement en guettant les gestes de celui-ci. Il finit par se rapprocher suffisamment pour pouvoir poser le canon de son arme face au médecin. Il n’y avait pas l’ombre d’un sourire sur le visage du Ranger qui tenait la vie d’Evans au bout de son doigt. Un simple appui et s’en était fini, il mettait fin à une vie. Il avait beau avoir la plus grande haine pour lui à ce moment-là, il aurait bien été incapable d’appuyer sur la gâchette. Le blesser surement, le tuer non.

« Tu m’as permis d’intégrer le programme SG et d’y rester… et maintenant tu me coinces sur cette maudite planète… Je t’ai sauvé la vie sur Léonis… Tu as sauvé la mienne la dernière fois… Toutes ces coïncidences… »

Cela faisait effectivement beaucoup de coïncidences entre les deux soldats, des parcours pourtant si différents et ces événements partagés ensemble. Eversman baissa quelque peu le canon de son arme, son doigt quittant la gâchette mais ce n’était pas terminé pour autant. Le Ranger finit par frapper le médecin avec la crosse de son arme d’un geste rapide avant de détourner les talons.

« Ne me traite plus jamais de lâche… »

Le lieutenant se fichait de l’état de Dablord, il remonta sur la terre ferme avant de continuer en direction de son équipement sans un regard vers le médecin.

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Il n’y avait pas à dire : quand il était en mode psychopathe, Eversman était flippant. Réellement. On aurait dit que ses yeux d’habitude si innocents – pour ne pas dire naïfs – avaient été remplacés par ceux d’un tueur en série. Et cette fois, le voir avec une arme à la main était loin d’être drôle. Plus il se rapprochait, plus Evans craignait qu’il mette sa menace à exécution. Après tout, si ce n’était pas la première fois qu’ils se battaient, d’habitude il y avait toujours quelqu’un à proximité pour calmer les esprits, et là, sachant qu’ils étaient coupés de la Terre, il n’y avait finalement plus rien pour retenir l’impulsivité du Ranger. Celui-ci était apparemment désespéré, et tout le monde savait que les désespérés étaient extrêmement dangereux car imprévisibles. Que pouvait donc bien faire le toubib à part rester le plus statique possible ? Il fallait attendre que sa colère retombe, car vraisemblablement, Matt était devenu complètement instable – s’il ne l’avait pas toujours été, en fait.
Finalement le soldat parut retrouver la raison subitement, comme s’il avait eu une révélation. Wwwwouuaah, il venait tout juste de se rappeler de ce qu’ils avaient fait l’un pour l’autre par le passé… Il était peut-être un peu temps. Le retournement de situation était tellement brusque qu’Evans s’attendait même à le voir se confondre en plates excuses… mais au lieu de reconnaître ses torts, il préféra assener un violent coup de crosse de son Beretta au front du toubib, qui crut alors voir une vingtaine d’étoiles tourner autour de lui pendant cinq bonnes minutes. En vérité, il n’en était rien : s’il avait réellement été frappé – il sentait clairement son sang couler abondamment le long de son visage –, il ne s’était en fait écoulé que quelques dizaines de secondes – et aucune étoile n’avait changé de position dans le but de le désorienter un peu plus. Matt était d’ailleurs déjà en train de repartir, se disant sûrement que le problème était résolu. Mais ce qu’il avait l’air d’oublier, c’était qu’ils allaient devoir cohabiter encore un très très long moment ensemble…

- Je ne crois pas aux coïncidences, Matt ! cria le docteur en espérant que son collègue ne soit pas assez stupide pour partir maintenant. Tout n’est qu’une succession de causes et de conséquences… reprit-il plus bas en fixant sa main couverte de sang. On travaille pour le même projet parce qu’on a des compétences complémentaires. On se côtoie souvent en mission parce qu’on sait comment réagit l’autre, et que du coup on est efficace ensemble… Mais personne ne pouvait prévoir comment ça se terminerait avec P5R-523… Nous sommes peut-être tous bloqués ici à jamais à cause de la décision que j’ai prise, mais si je n’avais rien fait il y aurait peut-être eu des milliers de morts sur Terre… Alors je crois que… si c’était à refaire… si on me laissait une chance de revenir sur cette décision en sachant pertinemment ce qu'il allait se passer… eh bien… je referais exactement la même chose…

Arrivé au SGC : 07/02/2009

Un tel geste aurait pu lui valoir cher sur Terre où Dablord était encore une personne influence, ici il ne risquait pas grand-chose. Evans allait il le balancer à Turner ? Il devrait alors justifier la bagarre et même. Il n’y avait pas de prisons, de conseils de discipline donc il aurait bien été incapable de le mettre aux arrêts… Toute personne pouvant porter les armes devenait même précieuse dans cet environnement hostile. Le Lieutenant se baissa pour ramasser son fusil d’assaut et son gilet tactique vu son état boueux, il valait mieux les porter à la main plutôt que de les enfiler. Même un passage par la case fleuve s’imposait s’il ne voulait pas subir de nombreuses questions. Il portait quand même attention aux paroles du médecin. Complémentarité… Efficacité… Ensemble. C’était de grands et beaux mots mais dans la réalité c’était autre chose. Avait-il vraiment confiance en Evans ? Il était incapable de répondre sincèrement. Evans avait balancé son nom et l’avait fait mettre aux arrêts. Certes il s’était rattrapé mais la confiance accordée avait volée en éclats.

Matt se releva, son équipement dans ses deux mains pourtant il ne s’était toujours pas mis en route et le discours d’Evans n’y était pas pour rien. Il ne pouvait pas prévoir qu’il se retrouverait coincé ici et il valait surement mieux qu’eux soient ici plutôt que la Terre soit détruite avec ce fichu congelé et attirant les flottes d’Anubis. Un sacrifice nécessaire qu’Evans ne regrettait pas et qu’il serait prêt à refaire pour sauver sa planète. Sa vie et celles placées sous sa responsabilité pour son pays… Le Ranger ne put s’empêcher de tourner la tête vers l’homme, il n’avait pas pensé à cet aspect de la chose, de leur exil sur cette planète. Que préférait-il ? Revenir sur Terre et ramener le fléau qui la ravagera ou alors être coincer ici mais alors d’une certaine manière protéger la planète ? Difficile question…

« Vu de cette façon… J’aurais certainement fait le même choix… De toute façon, nous ne pouvons revenir en arrière. Ce qui est fait, est fait… Et toi, tu es venu m’arrêter à la base… Certes, tu t’es rattrapé en me promant mais ce n’est pas ce geste qui va restaurer la confiance qui a pu avoir entre nous… »

La rancune était toujours tenace chez Eversman, il n’avait vraiment pas apprécié le geste de son « ami » qu’il avait associé à un geste de trahison. La confiance qui pouvait exister avant avait volé en éclats le jour où Dablord l’avait mis derrière les barreaux et elle n’était pas près de revenir. Sans plus d’explications, Matt se mit en route enchainant quelques pas, la tête basse.

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Finalement Matt semblait lui pardonner la décision prise au sujet de Khalek. C’était effectivement ce qui avait paru le plus sensé à Evans, le moins dangereux et le plus sage. Beaucoup lui en voudraient encore très longtemps de ce choix fait en toute liberté, mais l’essentiel était qu’au final, le docteur avait quand même réussi à convaincre le plus réticent. C’était un grand pas en avant, et ce même si cela lui avait coûté beaucoup d’énergie et qu’il avait dû prendre sur son intégrité physique. Malgré tout, ces tensions étaient loin de disparaître puisque le Ranger reprochait toujours au médecin l’arrestation opérée pour le compte du NID. Un acte accompli dans le cadre d’une opération gouvernementale, mais que tout le monde considèrerait sans doute à jamais comme une trahison. Etait-ce alors nécessaire de continuer à plaider l’intégrité professionnelle, alors que le personnel du Programme avait depuis longtemps statué sur son degré de responsabilité dans ce désastre ? Probablement pas. De toute évidence, ce ne serait qu’une perte de salive et de temps. Les deux hommes s’étaient déjà largement suffisamment battus pour aujourd’hui, autant sur le plan physique que moral. Ils avaient déjà abouti à un consensus ; on ne pouvait pas en demander plus à quelqu’un qui n’était vraisemblablement pas encore tout à fait remis d’une déception aussi récente. Le lien de confiance qui les unissait auparavant avait été rompu ; il fallait maintenant simplement l’accepter et vivre avec.

Eversman s’en alla sans que l’agent ne rajoute quoi que ce soit. Tout avait été dit. Troublé, Evans resta plusieurs minutes à méditer là-dessus, oubliant presque le fait que du sang s’échappait constamment de sa plaie au front. Quand cela lui revint à l’esprit, il prit sur lui de se lever et dut faire quelques pas hésitants pour se remettre de tous ces hématomes qu’il sentait émerger simultanément sur tout son corps. Et puis il se décida à retourner à leur position initiale, celle où Matt avait jugé bon de déclarer les hostilités ouvertes. Il remit sa veste sur son dos, rattacha sa ceinture autour de sa taille, et une fois son gilet tactique renfilé sur ses épaules il prit à son tour la direction du campement.

Arrivé au SGC : 27/12/2006

Matt :

• 1. Orthographe / Conjugaison / Structure des posts : 4 / 4
• 2. Cohérence dans les posts / Imagination & originalité : 3 / 4
• 3. Respect des règles de RP, de l’intrigue générale & des posts précédents : 2 / 2

>> 9 / 10

Evans :

• 1. Orthographe / Conjugaison / Structure des posts : 4 / 4
• 2. Cohérence dans les posts / Imagination & originalité : 3 / 4
• 3. Respect des règles de RP, de l’intrigue générale & des posts précédents : 2 / 2

>> 9 / 10

Point XP attribué.

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