La fin d'une ère [MJ BE]

Sujet: La fin d'une ère [MJ BE] 17.08.11 13:31

Epilogue de la MJ Black Eagle

Tout semblait plus calme dorénavant.
Il n’y avait plus de musique, plus de chants ni de défilés. Les esclaves étaient au repos et les danseurs oubliés. Il n’y avait plus de lumière étincelante, plus cette ambiance si particulière, festive et impériale à la fois. La citée Céleste avait perdu de sa splendeur et de son éclat. La beauté de ses jardins et de ses tours restait pourtant la même, mais depuis la disparition de son créateur divin, la lueur qui faisait vivre ces lieux semblait disparue à tout jamais. Plus rien de ce qui avait été bâti ici n’avait d’intérêt.
Eekuin, ancien Prima de Svarog, n’était pas quelqu’un de nostalgique. Il était conscient de l’importante avancée de leurs conquêtes, de leurs travaux, de leur quête vers la perfection, qu’ils avaient frôlée du bout des doigts, comme un feu d’artifice qui s’élèverait au plus haut dans le ciel avant d’éclater de mille lumières. La gloire avait été toute proche mais à force de vouloir s’y approcher trop vite, ils avaient chuté sur la dernière marche.
Et Svarog était mort. Bel et bien mort, tel un vulgaire mortel.
Il ne restait plus rien de son corps ni de son armure ou de sa hache si emblématique. Il n’était plus, ni lui ni Tyrion ni Cyrus.
Eekuin était désormais seul et s’il ne voulait pas payer le prix des erreurs de son ancien Maitre, il n’avait plus le choix. Debout dans la salle principale du vaisseau mère du défunt Svarog, il avait longuement observé le trône vide dans l’attente que son Dieu refit surface, que ça soit juste une apparition de son esprit ou de son corps matériel, mais rien ne s’était passé. Le trône était occupé par un silence absolu que même Eekuin n’osait pas interrompre.
Le Jaffa se retourna et d’un mouvement de tête, ordonna à ce qu’on ouvre une communication avec l’autre vaisseau mère qui était venu à leur rencontre peu de temps avant. Eekuin le reconnaissait, l’ayant déjà vu plusieurs fois au cours des grandes réunions entre Svarog et son allié le plus puissant : Anubis.

« Monseigneur. » Fit Eekuin, le regard planté sur l’écran de vision dévoilant le Dieu de la Mort, assis sur son propre trône dans le vaisseau qui leur faisait face.

« Au nom de la citée Céleste et de tous les guerriers sous mon commandement, nous vous portons allégeance. »

Anubis sembla prendre cette nouvelle de façon neutre, presque ignorante. Il avait été prévenu de la mort de Svarog et prendre l’armée de celui-ci était une chose logique. Il n’avait pas besoin d’avoir l’autorisation d’Eekuin pour ça. Les anciens soldats de Svarog n’avaient pas le choix : servir le Chacal ou mourir.

« Bien… Rassemblez vos jaffas et tenez-vous prêts à combattre pour moi. La guerre est loin d’être terminée… »

« C’est un honneur que de vous servir. » Répondit dans un premier temps l’ancien Prima. Puis il ajouta, d’un ton réservé :

« Que fait-on du reste des troupes ? Les Fils de Svarog ? Ce ne sont que des humains mais ils sont nombreux et peuvent être redoutables si… »

Anubis le coupa dans son élan, brandissant fermement sa main droite. Eekuin ne le voyait pas mais sentait le regard invisible du seigneur de la Mort se fondre sur son être tout entier, glaçant sa chaire et dégageant une armée de frissons le long de sa colonne vertébrale.

« Ces Fils de Svarog sont inutiles… Nous n’avons plus besoin d’eux. Leur destin doit rejoindre celui de leur père. » Eekuin perçut un ton moqueur dans la voix d’Anubis, ce qui était assez rare pour le signaler. Celui-ci laissa place ensuite à un ordre défiant toute insubordination.

« Ils doivent disparaître. »

Un hoquet de surprise s’empara du Jaffa, qui resta bouche bée durant quelques petites secondes avant de se reprendre. Il n’aimait pas particulièrement les Fils de Svarog, c’étaient tous des fanatiques idiots et faibles. Mais ils avaient tout de même joué un rôle important dans la croisade de Svarog et le fait de s’en séparer et pire, de les liquider, donnait à Eekuin un goût de trahison et de gâchis déconcertant. Cependant, il ressentit toujours le regard puissant d’Anubis fixé sur lui et baissa la tête, résigné.

« A vos ordres, Monseigneur… Nous ne vous décevrons pas. »

« J’espère bien. » Fit Anubis qui, avant d’éteindre la communication et de partir, prononça ces dernières paroles, un grondement de tonnerre roulant dans sa voix :

« Malheur à celui qui ignorera mes ordres ou brisera son allégeance envers moi… Celui-là deviendra mon ennemi, et sur lui comme sur tous ses suivants s’abattra une telle dévastation que jusqu’au terme de toute chose, il regrettera le jour où il sera détourné de ma lumière. »