Washington D.C.
Pentagone
Agent du C.I.S.
Joey Rasmussen


Le 27 octobre 2011,
Colorado Springs

Agent Rasmussen,

J'apprécie fortement que vous ayez pris le soin de me tenir informé de l'enquête que vous avez menée sur le sergent Matt Eversman et le soldat de Seconde classe Miles Quaritch. Vos conclusions auront sans doute été fort utiles à ce Programme.
Toutefois, ma nomination à ce poste au Stargate Command ne s'est pas faite sans compromis, que j'ai moi-même recommandés au Pentagone, à votre agence et à la mienne. En outre, toutes les charges retenues à l'encontre du personnel de cette base et de celui du projet X-304 ont été purement et simplement abandonnées. Si j'ai démarché en faveur de ces mesures, c'est en premier lieu parce que je pense qu'après de nombreuses remontrances et de nombreuses sanctions il était temps de passer à autre chose : nous ne pouvons nous permettre d'alimenter d'éternelles querelles au sein de ce Programme. J'ai d'ailleurs bon espoir que cette nouvelle les incitera à se remettre en question et à rigoureusement respecter les protocoles. Le cas échéant, je prendrai bien évidemment toutes les mesures nécessaires et ferai appel à vous si cela semble indispensable.

Concernant le sergent Matt Eversman, sachez, et je pense que vous devez avoir reçu un courrier l'annonçant très récemment, que le Pentagone l'a promu Premier Lieutenant lors de ma prise de fonctions. Le connaissant personnellement, ayant pour ainsi dire réalisé de nombreuses missions à ses côtés, je connais autant ses qualités que ses défauts : son impulsivité est particulièrement dangereuse pour le Programme, et par extension tous ses membres, mais il a un sens de l'honneur très prononcé. C'est, je pense, ce qui lui joue toujours des tours. J'ai par ailleurs écouté l'enregistrement que vous m'avez fourni ; s'il dit vrai, son acte est compréhensible, bien que non justifié (je reviendrai sur Miles Quaritch à la fin de cette lettre). Je me suis de plus à plusieurs reprises confronté à ces valeurs inébranlables, ce qui a même failli me coûter mon poste face à votre collègue l'agent Rodolph Layer, mais l'expérience m'a permis de comprendre ce qui discordait entre le militaire qu'on aimerait voir et celui que l'on a en face. Son activité au sein des Rangers lui a fait développer un sens du travail d'équipe très important à ses yeux, et c'est ce qui lui pose problème avec le soldat Quaritch. Aussi, je pense qu'il est encore trop accroché à cette solidarité entre hommes du rang, et ainsi il ne peut supporter de voir d'autres militaires n'ayant pas la même formation se comporter différemment ; en outre, ces très belles valeurs d'égalité lui portent préjudice, puisqu'il a par conséquent assez de mal à élaborer une hiérarchie dans laquelle il pourrait évoluer jusqu'à devenir la pièce maîtresse. C'est la raison pour laquelle, au lieu de le faire comparaître en cour martiale, j'ai suggéré cette promotion à ses supérieurs et à la Maison Blanche. Accéder au rang d'officier lui permettra sans aucun doute de se rendre compte des responsabilités qu'il a acquises avec le temps, et qu'il ne peut donc plus se comporter aussi impunément qu'auparavant. Il doit montrer l'exemple, et je ferai en sorte qu'il le fasse, car c'est à mon avis un des militaires sur lequel on peut le plus compter dans cette base en cas de coup dur. Le jour où nous subirons l'attaque des Goa'ulds ou d'autres ennemies tout aussi puissants, il nous faudra des hommes expérimentés et qui savent prendre les décisions qui s'imposent : le lieutenant Eversman est certes expérimenté, mais comme je vous l'ai dit c'est le sens des responsabilités qui lui fait défaut. J'espère donc que cette promotion lui permettra de se comporter comme on s'attend à ce qu'il le fasse, et alors je pense que nous aurons bien fait de le préserver au sein de ce Programme.

Le cas du soldat de Seconde classe Miles Quaritch est, lui, beaucoup plus compliqué - ou beaucoup plus simple, si seulement on n'avait pas abandonné toutes les charges à son encontre. C'est un homme expérimenté, qui a vécu de nombreuses guerres et a acquis ses galons sur le terrain ; c'est aussi ce qui lui a fait croire qu'il avait vécu toutes les horreurs possibles sur cette Terre. Malheureusement, l'univers ne se résume pas à notre planète... Le Pentagone l'a intégré à ce Programme en sachant l'intégralité de son parcours ; cet ancien colonel doit donc avoir des qualités non négligeables pour notre guerre contre les Goa'ulds et les Réplicateurs. Oui, c'est un homme dont on aura besoin le jour où l'on devra coûte que coûte défendre la Terre. Néanmoins, pour le moment, il pose plus de problèmes qu'il n'en résout... Si j'omets toutes les insultes qu'il a proférées contre moi lorsque j'ai reçu l'ordre de l'arrêter, lors du contrôle de la base par l'agent Riedel, je dois tout de même souligner son absence totale de respect pour la hiérarchie et ses coéquipiers. A cause du grade qu'il a jadis acquis au sein d'une petite garnison, il pense justement être au sommet de l'organisation pyramidale de cette base. Il ne fait preuve d'aucune écoute, et en mission c'est un grave danger, autant pour la sécurité de ses coéquipiers du moment que celle de notre population. Je pense que l'envoyer en mission extra-planétaire représente un risque que l'on devrait éviter, et que l'on devrait plutôt le garder en réserve le jour où les choses tourneront mal. Mais peut-être que ce n'est pas le travail au SGC qui lui correspond, mais plutôt celui qu'il peut accomplir pour le projet « Dédale » ? En tout cas, une chose est sûre : il ne peut être intégré à l'équipe des Black Eagle, la discrétion et la finesse étant une qualité qu'il n'a jamais frôlée. En fait, en y réfléchissant, je pense qu'aucun poste que le Programme pourra créer ne lui conviendra jamais... Aussi, je pense qu'il est de mon devoir de ne rien laisser passer le concernant : j'éplucherai minutieusement chaque rapport de mission à laquelle il a participé, et dès que j'aurai un motif valable je lui présenterai la sortie.

En tout cas, je suis très content que vous ayez d'ores-et-déjà décidé de collaborer avec mon agence qui, il est vrai, n'a pas toujours été blanche comme neige. C'est d'ailleurs un point que je ferai en sorte de remédier durant les prochains mois. En attendant, si vous avez besoin de quoi que ce soit au sein de cette base, n'hésitez pas à mon contacter ; je me ferai un plaisir de vous aider.

Sincères salutations,

Dr. Evans Dablord,
N.I.D.