Le général pris le temps d’éclairer nos lanternes. Ils nous expliqua comment procéder avec ce peuple pas forcément coopératif et conscient du danger qui les guettait. De toutes façons, si nos tentatives restaient vaines, nous devions rentrer par la porte et surtout ne pas essayer de résister à d’éventuelles attaques ennemies. C’est généralement quand on veut rentrer à la base que ça se complique, jamais quand on en sort. Une fois le briefing fini, je saluais le général puis je fis signe au reste de l’équipe d’aller s’équiper.

* Les missions sans responsabilités me manquent. *

Il était loin le temps où je n’était que simple soldat. Juste ton arme et des ordres à recevoir. Pas de tactiques à établir, pas d’ordres à donner. La belle vie.
Une fois dans l’armurerie, je m’équipais de mon gilet tactique, remplissant les poches de celui-ci avec du petit matériel divers. Puis je m’équipais d’armes. Un bon G36 allemand, 5 chargeurs de 5,56 mm, un M9 et 3 chargeurs de 9 mm, puis un pain de C4 et une flash bang. Une fois tout l’équipement vérifié et armé, je me rendis en salle d’embarquement.

-« Fait tourner Walter. »

Il n’avait surement pas entendu ce que j’avais dit, cela n’avait guère d’importance. Sur ordre du général, il commença à entrer les coordonnées de la porte. Je profitais de ca laps de temps pour faire un petit briefing perso à mes hommes.

-« Bon, ça à l’air d’une mission de routine, mais méfiez vous. C’est toujours plein de surprise de l’autre coté. On ne se prend pas la tête. Si ça commence à tourner vinaigre,, on revient ici. »

Je concluais en montrant le GDO attacher à mon bras. J’espérait que cela allais les mettre en confiance. Un dernier coup d’œil, tout le monde semblait prêt. Pourvu que Alix ne nous fasse pas d’autre coup foireux et que Lambert soit un bon élément.

Waarachtig, zelfs zal deze taak niet erg rusten zijn...
( Décidément, même cette mission ne va pas être de tout repos... )

Alix n'était pas si loin de la vérité que cela. Cette mission, elle ne la sentait pas mais par faute d'effectif suffisant, elle avait été appelé. Elle était aussi peu motivée à y aller que Wells et Fett à faire équipe avec elle. Ça promettait d'être une vrai partie de plaisir. Enfin, elle ne pouvait pas tellement leur en vouloir, elle même avait de l'animosité contre eux. Même si ce n'était qu'une illusion, cette mission n'avait pas montré le meilleur d'eux même et Alix se rendit compte qu'elle n'avait aucune valeur à leurs yeux. Sa vie valait bien moins que la leur et dans cette optique, elle ne pouvait pas les apprécier. Jamais elle n'avait pensé que leur vie avait moins de valeur que la sienne. C'était même le contraire. Eh bien, il était vraiment temps que la jeune femme retrouve le grand air, à force d'être enfermée, des pensées néfastes investissaient un peu trop souvent son cerveau et ses pensées ces derniers temps. Pourquoi se mettait elle en tête que sa vie avait moins de valeur que celle des autres. Elle en avait tout autant, il fallait qu'elle arrête sa psychose ! Ô oui, le grand air, sur une nouvelle planète, allait lui faire le plus grand bien et avec un peu de chance, elle n'aurait pas besoin de rester sans cesse coller aux membres de cette équipe qu'elle n'appréciait pas. La réciproque étant vraie, eux non plus n'allaient pas chercher à se rapprocher d'elle. Bien, c'était au moins une deuxième bonne nouvelle dans cette journée. Finalement, avoir été appelée pour cette mission n'était pas une mauvaise chose en soit. Elle allait juste devoir faire attention à son épaule droite, voilà tout. Elle pourrait en profiter pour respirer un peu le grand air, rester enfermer autant de temps dans cette base avait tendance à jouer sur son humeur mais ayant promis au docteur Andrews de se tenir à peu près calme, elle n'avait pas essayé de sortir et n'avait pas demandé à Davis de la faire sortir non plus. La nature lui manquait un peu, la télé ne remplaçait pas la fraicheur et la douceur de l'herbe sous ses pieds. Oui, ce contact lui manquait mais une promesse était une promesse, même elle les respectait. Aussi était elle restée assez sage et n'avait fait sauter ses points qu'à deux ou trois reprises, une broutille pour une hyperactive. A force de guérir, Alix avait repris des forces. Seulement, cette blessure handicapait terriblement malgré tout. Elle n'avait totalement retrouvé l'usage de son bras et devait même y faire très attention. Cette situation ne lui facilitait pas les choses et si l'opinion des autres la concernait, elle s'en serait voulue de leur montrer sa faiblesse. Alix savait bien qu'ils allaient y penser, blessée elle ne leur était d'aucune utilité et l'envie de demander à cet homme blessé ce qu'elle avait à voir avec cette mission la titillait un peu. Elle n'en fit rien toutefois et tint sa langue dans sa poche. Pour une fois! Alix comptait suivre les conseils qu'on lui avait donné et rester calme et polie pour améliorer les futurs contacts qu'elle pourrait avoir avec les Tauris. Mais pour l'instant, le seul contact qu'elle voulait avoir, c'était... Euh... aucun en fait, mise à part avec les habitants de cette planète. Enfin, s'ils arrivaient à les approcher seulement. D'ici à ce que ça finisse en bagarre général, il n'y avait pas des kilomètres et cela, elle pouvait le comprendre. Seulement, elle n'en serait pas l'investigatrice et n'y prendrait pas part non plus. Déjà que ce peuple était menacé de destruction, ce n'était pas pour aller ajouter en plus une bagarre qui allait les blesser. Néanmoins, si la menace était fondée, cela dérangerait Alix de les abandonner à leur sort. Elle n'avait pas le cœur de pierre des Tauris et n'hésiterait pas à rester se battre avec eux sur place. Les Goa'ulds avaient détruit sa famille et sa vie, elle réclamait vengeance et n'en démordait pas. Qu'importe qu'il y ait risque qu'elle y perdre la vie tout court. Elle le prendrait si c'était pour sa vengeance ou pour défendre un peuple incapable de le faire lui même. Après tout, rien ne leur interdisait de leur apprendre à se battre pour sauver le plus de vie possible. Mais si c'était un peuple d'agriculteur, il ne devait pas avoir d'armes, ou du moins, posséder des armes que certains de cette équipe avaient tendance à sous estimer...

La fin de cet entretien était déclaré, Alix partit se préparer. Elle adressa un signe de tête à Davis en passant à proximité de celui ci. Ils se connaissaient, avaient confiance l'un envers l'autre et s'étaient même engagés dans une relation qui n'était connue que d'eux seuls pour le moment. Cela convenait parfaitement à la jeune femme qui n'avait pas pour objectif de rendre cette attirance mutuelle publique. Non pas qu'elle s'inquiétait de ce que l'on pourrait penser d'elle et du fait qu'elle soit avec un membre de SGC. C'était plutôt pour Davis qu'elle s'inquiétait. Elle vivait dans son monde, n'en connaissait pas les codes et n'était pas des plus appréciées. Seulement, elle savait que les langues ne manqueraient pas de se délier contre lui aussi et Alix ne voulait pas Davis en soit affecté. Ni qu'il se mette le monde à dos pour rester avec elle, si c'était la décision qu'il prendrait en pareille circonstance. En résumé, Alix ne voulait pas Davis ait des ennuis par sa faute. Aussi aimait elle la situation dans laquelle ils étaient, ensemble et pourtant non visibles, pour le moment du moins, jusqu'à ce que quelqu'un se rende réellement compte qu'il y avait anguille sous roche. Mais d'ici là, il y avait cette mission à effectuer. Par ce signe de tête, Alix tentait de faire comprendre à Davis qu'il devait rester professionnel et tout faire pour respecter leur secret. Même en danger, il ne devait pas intervenir si le danger n'était pas menaçant pour sa vie. Alix, même blessée, était capable de se défendre seule. Quittant la pièce jusqu'à la prochaine fois, elle rejoignit ses quartiers en vitesse pour sa changer. Arrivé sur place, elle balança ses fringues sans faire attention et en prit d'autre, plus confortables et plus agréables pour les mouvements. Elle aimait bien les tuniques longues que les femmes Tauris portaient comme des robes. Non pas qu'elle les trouvait spécialement belles, juste adaptées pour courir et se déplacer rapidement dans les bois. Plus agréable qu'un pantalon militaire pour bouger rapidement. En dessous, elle mit un pantalon de toile dont elle resserra les ficelles à ses chevilles pour éviter les flottements. Suffisamment large pour ne pas gêner ses mouvements et également léger pour lui éviter d'avoir trop chaud, elle appréciait aussi ce vêtement en mission ou en entrainement. Pantalon de toile marron sur une tunique blanche à manche courte, révélant son bandage à l'épaule, elle était prête à partir.
Alix avait suivit les consignes du médecin, elle ne devait pas porter trop de poids de vêtement sur ses épaules. Elle espérait juste que les rayons solaires de cette planète n'allaient pas être de la même trampe que ceux de la dernière mission. Sa peau avait été cruellement brulée et avait du mal à s'en remettre.

Avant de gagner la salle d'embarquement, Alix passa par l'armurerie où ses armes étaient stockées lorsqu'elle ne s'en servait pas. Cette fois, elle du se résoudre à partie sans son arc et ses flèches. Cette blessure était une vraie plaie ! Bon, au moins Wells n'avait elle plus cette excuse pour la provoquer. Elle ne prit pas d'armes Tauris, comme d'habitude, faisant confiance à ses propres armes, elle empoigna ses deux épées légères. Testant rapidement leur équilibre qui n'avait pas bougé depuis son dernier entrainement, elle les noua dans son dos, tête à l'envers prêtes à être dégainées. Pourquoi ne tombait elle pas ? Allez savoir. Peut-être qu'Alix était magicienne à ses heures. Quoiqu'il en soit, ses armes bien en place, elle se lança dans les couloirs pour rejoindre la salle d'embarquement. Pieds nus, elle montrait encore plus sa différence. Elle n'avait pas l'habitude des chaussures et était capable de marcher, courir et bondir quelque soit le sol sous ses pieds.
En salle d'embarquement, elle y retrouva Fett et la jeune femme qu'elle ne connaissait pas. Adressant un léger signe de tête en deux personnes, elle remarqua qu'elle n'était pas en retard, ni la dernière arrivée alors qu'elle s'était changée entre temps. Elle avait été rapide et en fut heureuse. A coup sur, si elle avait été en retard, les pensées désobligeantes n'auraient pas manqué de fuser. Tandis que la porte des Étoiles était actionnée pour composer le code de la porte de la planète à visiter, Fett s'adressa à l'équipe maintenant réunie :

Bon, ça a l’air d’une mission de routine, mais méfiez vous. C’est toujours plein de surprise de l’autre coté. On ne se prend pas la tête. Si ça commence à tourner vinaigre,, on revient ici.

Alix voyait les priorités de cette planète. Leur vie avant celle de paysans incapables de se défendre face à une menace trop grande pour eux. La jeune extraterrestre, qui pouvait se sentir plus proche de ce peuple qu'eux, s'en désola. Les forts survivent pendant que les faibles meurent.

C'était l'heure du départ.
Toute l'équipe était rassemblée dans la salle d'embarquement. La porte des étoiles avait été actionnée par Walter, qui avait entré les coordonnées de P3X-machin chose. Davis se fit désirer, étant le dernier à arriver. Du haut de la salle de contrôle, le Général O'Neill observait chacun des membres du groupe, en se demandant si c'était la dernière fois qu'il les verrait. Qui sait, tout pouvait arriver une fois arrivé de l'autre côté, à des années lumières de là...

"Bonne chance." Dit-il dans le micro, fixant Fett, avant que celui-ci ne fasse le premier pas pour aller vers la porte et ne traverse l'horizon des évènements.

Le regard du Général ne put s'empêcher de se poser sur le déhanché de certains élèments féminins de l'équipe... Une équipe bien féminine, avec trois femmes et seulement deux hommes, ces deux là étant les plus gradés... Que des veinards...
Il encouragea du regard le Major Davis, pour qui la vie n'avait pas été très rose ses derniers temps. Il repensa à cette soirée dans cette pizzeria et eut un sourire amusé mais un peu triste. Voyant le regard de Walter posé sur lui, il oublia cette pensée mal placée et attendit de voir que tout le monde traverse le vortex pour retourner vers son bureau, avant que l'alarme ne cesse de brailler...


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