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| Retour des enfers [Post-intrigue 8] | |
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Jack O'Neill---------------- ---------------- ----------------
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| Sujet: Retour des enfers [Post-intrigue 8] 22.11.13 19:02 | |
| Michael Anderson était réveillé depuis quinze bonnes minutes maintenant. Et exactement 24 heures après sa blessure, subie en défendant la base des hordes de jaffas de Sokar. Cinq heures après son opération, il s'était éveillé. Il avait été pris en charge, gardé en observation, puis s'était rendormi pendant de longues heures pour se reposer du stresse et de la fatigue, aussi bien morale que physique, de ces derniers jours. Bientôt, il pourrait se lever, marcher un petit peu avec de l'aide et s'asseoir sur un siège. Son corps se rétablissait petit à petit et mettrait encore plusieurs jours pour retrouver ses forces optimales.
L'homme qui entra dans la pièce connaissait assez bien cette situation. Il s'était réveillé en entendant bon nombre de grabuge dans l'infirmerie et après des premiers examens de la part des infirmiers, il avait insisté pour se lever. Dressé sur son lit, il avait aperçu Michael allongé dans son lot, dans la pièce d'à côté.
Le Général Jack O'Neill, debout et s'aidant d'un déambulateur à roulette pour bouger, s'approcha du lit. Il était vêtu de la tenue adéquate du patient ayant été hospitalisé, à qui on avait donné en plus un petite robe de chambre à carreaux sur laquelle sa main était fermement accrochée à son col, comme s'il avait peur d'attraper froid. Le poids de sa blessure par balles l'avait terriblement épuisé. Ses cheveux gris et ses traits tirés, pâles, lui donnaient dix années de plus. Il avait tout l'air d'un grand père en maison de retraite. Et il détestait ça.
« Docteur Anderson. » Sa voix était rauque et sa langue pâteuse, peu habituée à ce que la gorge résonne depuis ces quatre derniers jours. Il déglutit plusieurs fois avant de prendre appui sur son déambulateur et de s'asseoir sur le petit coussin qui était installé par dessus.
« Comment vous sentez-vous ? »
Il avait posé la question pour savoir si l'homme était en mesure de parler. Il semblait être hors danger de mort, ce qui était une bonne chose.
« Vous semblez aussi fatigué que moi... On... On m'a mis au courant de la situation... Je suis fier de vous. » Malgré sa faiblesse apparente, O'Neill était déterminé à revenir dans la partie et à aider les autres du mieux qu'il pouvait. Il en avait assez d'être mis à l'écart dans cette base qui avait subi l'enfer.
« Dites moi, Docteur Anderson... On m'a très brièvement expliqué que le SGC avait été attaqué... Êtes-vous dans la capacité de me dire qu'est-ce que c'est que tout ce bordel ? … Que s'est-il passé dans ma base ? »
Depuis la tentative d'assassinat qui avait failli avoir raison de lui, il avait sombré dans ses rêves les plus noirs et une solitude sans nom. Il revenait aujourd'hui du monde des morts et ne comptait pas y retourner de si tôt. Il réfléchit un instant aux derniers souvenirs qu'il avait avant de s'être réveillé ici. Une question lui vint alors à l'esprit.
« Et où est le Lieutenant Finch ? » |
| | | Michael Anderson---------------- ---------------- ----------------
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| Sujet: Re: Retour des enfers [Post-intrigue 8] 27.11.13 10:31 | |
| J’ouvrai les yeux… pour les refermer aussitôt. Je n’avais rien vu, tout étant flou autour de moi. L’opération me demandait beaucoup de forces, mes paupières semblant peser plusieurs quintaux chacune. Je rééditai l’opération plusieurs fois, me forçant à les rouvrir sachant très bien que si je les laissais fermées quelques temps, je retomberais dans le profond sommeil d’où je m’étais extrait difficilement quelques secondes plus tôt. Et il en était hors de question.
Bientôt je pus laisser mes paupières ouvertes assez longtemps pour que j’accommode. Je reconnus tout de suite l’infirmerie. Des rideaux étaient tendus de chaque côté de mon lit, m’interdisant de voir mes camarades d’infortune. Quelques geignements accompagnés des murmures rassurants des infirmiers émanaient des lits autour de moi. J’étais complètement perdu. Comment et pourquoi j’étais là étaient des questions insolubles qui tournaient sans fin dans ma boîte crânienne. Alors que je continuais de me creuser les méninges tout en me forçant à rester éveillé, une bien belle infirmière entra dans mon champ de vision pour vérifier mes constantes.
J’essayaisde parler mais aucun son ne fut émis par mes cordes vocales.
- Ah vous êtes réveillé docteur. Attendez je vais vous extuber.
Une fois cette opération peu agréable effectuée, je pus enfin prononcer quelques mots :
- Qu’est-ce qui m’est arrivé ?
Je me demandais quelques secondes si le son rauque que j’avais émis était audible jusqu’à ce que l’infirmière me réponde.
- Vous avez été blessé par une lance goa’uld alors que vous tentiez de sauver un membre de votre équipe. C’était courageux mais idiot. Vous auriez pu y rester si vous n’aviez pas été pris en charge rapidement. L’opération s’est bien passée, vous avez de la chance. Vous devriez être sur pied d’ici quelques jours. En attendant reposez-vous.
Le conseil sembla apporter un regain de force à mes paupières qui retrouvèrent de leur lourdeur. Après une lutte acharnée ces dernières remportèrent la victoire.
Lorsque je réouvrai mes paupières j’eus l’impression d’avoir dormi une journée entière. Le bip de la machine à côté de moi m’informa que mes constantes vitales étaient bonnes. Les rideaux qui me bouchaient la vue avaient disparus. On m’avait certainement changé de place. Beaucoup des lits qui se trouvaient autour de moi étaient occupés par des blessés graves qui avaient été sédatés. J’essayais de bouger mais un râle de douleur franchit mes lèvres. La guérison n’était pas pour tout de suite. Je restai donc couché, soupirant de frustration. Il faudrait que je demande le plus tôt possible à ce que mes collaborateurs m’apportent des dossiers à traiter. Ce n’est pas parce que j’étais condamné à rester allongé quelques jours que je ne pouvais pas mettre ce temps à profit. Dès qu’une infirmière passerait je lui demanderais.
« Docteur Anderson. Comment vous sentez-vous ? »
Je fixais des yeux le vieillard qui semblait me connaitre en me demandant avec horreur si je n’étais pas devenu amnésique et quelles parties de ma vie j’avais bien pu également oubliées. Puis je reconnu enfin l’homme. Il semblait avoir pris quinze ans mais c’était bien lui… je me demandais à quoi moi-même je devais ressembler. Je restais bouche-bée un instant puis lui répondit :
- Comme quelqu’un qui vient de recevoir un tir de lance jaffa en pleine poitrine et qui est encore de ce monde pour en parler. Cela me fait plaisir de voir que vous êtes debout général. Vous nous avez fait peur.
Une aussi longue tirade me provoqua une quinte de toux dont je sortis pantelant, la toux réveillant la douleur à ma poitrine.
« Vous semblez aussi fatigué que moi... On... On m'a mis au courant de la situation... Je suis fier de vous. »
- Merci général. Je ne sais pas ce qu’on vous a raconté mais il n’y a pas de quoi être fier. Je me suis même fait remonter les bretelles par une infirmière à mon réveil.
« Dites moi, Docteur Anderson... On m'a très brièvement expliqué que le SGC avait été attaqué... Êtes-vous dans la capacité de me dire qu'est-ce que c'est que tout ce bordel ? … Que s'est-il passé dans ma base ? »
- Je ne suis pas sûr d’en savoir plus que vous mon général. Je ne sais pas ce qu’est devenu le lieutenent Finch. Comme vous et moi nous sommes toujours entiers je suppose que les Black Eagles ont réussis leur mission et que la flotte de Sokar est en déroute.
Devant le regard de perplexité que me lança le général je me lançai et lui expliquais tout ce qui s’était passé à la base depuis sa blessure et jusqu’à la mienne. Lorsque j’eus terminé je lui renvoyais la question :
- Et vous général vous avez appris quelque chose d’autre depuis que vous êtes réveillé ? |
| | | Jack O'Neill---------------- ---------------- ----------------
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| Sujet: Re: Retour des enfers [Post-intrigue 8] 28.11.13 20:08 | |
| Jack détestait cet endroit. Tout l'y dégouttait et lui donnait envi de partir. Et s'il ne pouvait pas, il irait se recoucher, les yeux fermés, pour ne plus voir les murs de cette horrible pièce. Et cette odeur d'hospitalisation lui donnait la nausée. Le seul réconfort ici était la présence de Michael Anderson. Ce dernier lui expliqua que Sokar avait attaqué la Terre et que les Black Eagles avaient été envoyés pour l'éliminer. Mais que le SGC avait subi un premier assaut brutal. Ils avaient tous résisté vaillamment et Anderson s'en était tiré avec une blessure. En bref, Jack avait l'impression d'avoir été absent toute une vie.
« Déjà, soyez content de ce que vous avez pu accomplir ici. Les infirmières ont toujours aimé nous remonter les bretelles... C'est pour ça qu'on les aime. »
Il voulut continuer mais fut pris d'une vilaine toue. Après plusieurs impulsions qui lui firent courber l'échine, il se redressa, la gorge sèche et irritante.
« Je n'en sais pas beaucoup plus... Je n'ai vu personne de haut placé, enfin, à part vous... Tout ce qu'on m'a dis jusqu'à maintenant, c'est à quel point on est heureux de me voir vivant. Et je commence déjà à trouver ça pénible. »
O'Neill se tourna, jetant un regard par delà son épaule pour observer l'infirmerie. La dernière fois qu'il l'avait vu aussi occupée, c'était au retour de Nebek. Ou bien même lors de l'attaque d'Apophis sur la base... Oui, cela lui rappelait cet événement qui avait vu la mort du serpent. Le Général redressa la tête.
« Ah, oui, je crois que Sokar est mort... J'ai cru entendre quelqu'un le crier dans le couloir, y a quelques heures... C'est ce qui m'avait réveillé, d'ailleurs. Une belle coïncidence bien que j'aurais aimé être de retour plus tôt. J'ai l'impression d'avoir raté quelque chose de très important, et de vous avoir abandonné... »
O'Neill ferma les paupières et le souvenir de Franz Scorzi et David Finch, revenant sur Terre par la porte des étoiles, lui revint en mémoire. Il se souvint de les avoir félicité de s'être échappé des griffes de Nirty, puis il y avait eu le coup de feu, les coups de feu même, qui avaient mis Jack et Franz au sol. Il se sentait lourd, comme si les fragments de balles étaient toujours présents en lui, alourdissant son poids.
« Je vois que vous nous n'avez pas claqué entre les mains, quelle bonne nouvelle. J'ai eu peur que le SGC soit orphelin de vos présences, messieurs. »
Le Docteur Robert White referma la porte de la pièce et enleva des gants de chirurgie, ainsi que son bonnet. Juste avant d'entrer, il avait jeté son tablier plein de sang sur le sol.
« Au moins, nos efforts n'auront pas été vain. Vous vous êtes bien reposé ? »
« Ce n'est pas le mot que j'emploierais... » Répliqua Jack, qui n'avait pas l'habitude d'avoir un médecin chef aussi sarcastique. Le Docteur Andrews lui manquait cruellement.
« Faites-nous plaisir Docteur, dites nous ce que vous savez sur la situation. »
White s'arrêta dans ses mouvements et observa Jack, puis Michael, analysant leur état d'un rapide coup d'oeil avant de répondre sérieusement.
« Sokar est mort, les Black Eagles ont réussi leur mission. Et d'après ce qu'on m'a dit, l'Odyssée est revenu... Ah, et les jaffas rebelles étaient venus à temps pour nous aider mais heureusement, grâce à la mort de Sokar, ils n'ont pas eu à se battre. Maintenant si vous voulez bien m'excuser, j'aimerais prendre une bonne bière accompagnée de quelques heures de repos. »
« Gardez en aux frais pour nous. »
Un petit sourire apparu au coin de son visage et le médecin chef du SGC poussa les doubles portes coupe-feu de la pièce pour sortir.
« Étrange homme, mais efficace... »
Jack reporta son regard sur Michael. Le pauvre homme avait reçu un tir de lance jaffa mais son cœur et son esprit vivaient toujours. Il était plus costaud qu'il en avait l'air.
« Soyez attentif, Docteur Anderson. Les blessures, c'est comme une chute de petits pépins. On peut être en très bonne santé pendant des années et du jour au lendemain, être blessé sérieusement et enchaîner les petites blessures handicapantes... Je ne sais pas pourquoi je dis ça. »
Jack se frotta les yeux, un peu fatigué, le cors encore affaibli. Et surtout terriblement frustré d'avoir manqué autant de choses en si peu de temps. |
| | | Michael Anderson---------------- ---------------- ----------------
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| Sujet: Re: Retour des enfers [Post-intrigue 8] 04.12.13 9:43 | |
| Plusieurs fois j’avais dû arrêter mon explication. La plupart du temps c’était parce que je reprenais mon souffle ou que je toussai. Je fus soulagé lorsque mon récit arriva à sa fin.
« Déjà, soyez content de ce que vous avez pu accomplir ici. Les infirmières ont toujours aimé nous remonter les bretelles... C'est pour ça qu'on les aime. »
Puis après une toux presque aussi vilaine que la mienne, il continua :
« Je n'en sais pas beaucoup plus... Je n'ai vu personne de haut placé, enfin, à part vous... Tout ce qu'on m'a dis jusqu'à maintenant, c'est à quel point on est heureux de me voir vivant. Et je commence déjà à trouver ça pénible. « Ah, oui, je crois que Sokar est mort... J'ai cru entendre quelqu'un le crier dans le couloir, y a quelques heures... C'est ce qui m'avait réveillé, d'ailleurs. Une belle coïncidence bien que j'aurais aimé être de retour plus tôt. J'ai l'impression d'avoir raté quelque chose de très important, et de vous avoir abandonné... »
- Sokar est mort ? D’après ce que je me souviens de la bataille, c’est un petit miracle qu’on ait gagné. Je nous voyais déjà tous six pieds sous terre… même si j’avais confiance envers les Black Eagles. C’est un petit miracle. Quand à votre abandon… je trouve ça lamentable ! Etre gravement blessé ne doit pas être une excuse à tout ! Vous auriez pu faire un effort pour guérir plus vite quand même. Les généraux ce n’est plus ce que c’était, ça ne tient plus la route.
J’avais dit tout ça avec un air des plus sérieux, puis j’explosais de rire. Une quinte de toux me secoua alors et je terminai en gémissant de douleur. C’est à ce moment-là qu’un médecin entra dans la pièce. Le docteur White se débarrassa de ses habits de chirurgie souillés, dont certains atterrirent directement sur le sol. Puis il se dirigea vers nous.
« Je vois que vous nous n'avez pas claqué entre les mains, quelle bonne nouvelle. J'ai eu peur que le SGC soit orphelin de vos présences, messieurs. Au moins, nos efforts n'auront pas été vain. Vous vous êtes bien reposé ? »
- ça pour dormir, j’ai dormi. Je ne sais même pas quel jour on est.
Répondant à une question du général, le médecin enchaîna :
« Sokar est mort, les Black Eagles ont réussi leur mission. Et d'après ce qu'on m'a dit, l'Odyssée est revenu... Ah, et les jaffas rebelles étaient venus à temps pour nous aider mais heureusement, grâce à la mort de Sokar, ils n'ont pas eu à se battre. Maintenant si vous voulez bien m'excuser, j'aimerais prendre une bonne bière accompagnée de quelques heures de repos. »
Puis le médecin ne s’attarda pas en notre compagnie. Il sortit de la salle.
« Étrange homme, mais efficace... »
- Oui… Il n’a pas dû dormir des masses ces derniers jours et pourtant son esprit est toujours aussi prodigieusement aiguisé et synthétique. C’est admirable. Il me fait un peu penser au docteur Cottle dans Batlestar Galactica. J’ai toujours été fan des séries de SF malgré leurs nombreuses incohérences.
« Soyez attentif, Docteur Anderson. Les blessures, c'est comme une chute de petits pépins. On peut être en très bonne santé pendant des années et du jour au lendemain, être blessé sérieusement et enchaîner les petites blessures handicapantes... Je ne sais pas pourquoi je dis ça. »
- Il semblerait que vous parliez d’expérience, général. Et pourtant je n’ai jamais eu vraiment l’impression que vous sembliez handicapés par vos blessures. Vous ne subissez pas votre handicap. Vous êtes un modèle pour tous ici. Comment ne pourrions-nous pas guérir de nos blessures alors que notre propre leader n’a l’air aucunement gêné par les siennes ?
Une énième quinte de toux me secoua et je grimaçai e douleur. Comme par magie, une infirmière sembla sortir de nulle part. Voyant O’neill déjà sur pieds, elle lança un regard assassin au général mais n’osa rien dire. Elle changea alors ma perfusion tout en parlant, sans même daigner nous regarder.
- Docteur ceci devrait calmer vos quintes de toux. Ça peut avoir aussi comme effet de vous faire dormir ce qui n’est pas plus mal pour votre guérison. Certaines autres personnes de ma connaissance devraient s’en inspirer au lieu de déambuler en dérangeant mes patients.
Elle disparut comme elle était apparue en maugréant. Je lançais un regard interrogatif au général, puis j’éclatai de rire. Je le regrettais aussitôt ma cage thoracique me faisant toujours un mal de chien. |
| | | Jack O'Neill---------------- ---------------- ----------------
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| Sujet: Re: Retour des enfers [Post-intrigue 8] 20.12.13 11:03 | |
| O’Neill attendit d’être à nouveau seul avec Anderson pour lui répondre. L’infirmière qui entra lui lança un regard qui souhaitait dire « vous n’avez rien à faire ici dans votre état. Reposez-vous ». Elle s’occupa de son patient, n’osant pas parler directement au Général.
« Ne vous inquiétez pas, je ne compte pas rester longtemps. Il y a bien d’autres gens dont je vais devoir embêter. »
Il pensait à ce moment-là à Narah. Mais le Colonel et responsable intérimaire de la base devait être débordé à l’heure qu’il était. Et de toute manière, lui-même avait besoin de repos avant de sortir de l’infirmerie et d’affronter le monde extérieur. Narah, le Pentagone, le Président… Son voisin, son banquier, tous ces gens qu’il n’avait plus eu l’occasion de voir depuis une semaine et dont il n’était pas pressé de revoir pour autant. A part peut-être Menchu qui était son ami avant tout. L’infirmière sortit et Anderson fut pris d’une vilaine toux suite à un rire aigu. Jack lui sourit, avant de répondre à ces propos avant qu’ils n’aient été interrompus par l’infirmière.
« Pour en revenir à ce que vous me disiez… Subir les blessures est une chose, le montrer aux yeux du monde en est une autre. Je le cache bien et pourtant, les faits sont là… » Il réfléchit, perdu dans ses pensées et ses souvenirs. « J’ai été touché à la jambe dès le début des combats sur Nebek… J’ai à peine eu le temps de faire un tir que j’ai dû être rapatrié en urgence. J’ai envoyé mes hommes à la mort ce jour-là, une journée que j’ai passée dans le noir… »
Toujours appuyé sur le rebord du lit et sur son déambulateur à roulettes, il ne parla même pas de son œil gauche, blessure trop personnelle qu’il avait reçu en dehors de ses fonctions.
« L’année dernière, quand le NID a pris le SGC je n’étais pas là non plus. J’étais à Washington avec Layer et nus avons été attaqué. Il a fallu un petit moment avant que je ne revienne reprendre ma base… Et puis là maintenant… Je me fais tirer dessus comme un bleu et je loupe l’invasion de la Terre et l’attaque de Sokar sur ma base. A chaque fois, ce sont mes hommes qui font le boulot et moi, je passe à côté de l’évènement. J’ai l’impression de ne servir à rien, mis à part me réveiller à la fin de chaque bataille et de faire le compte des vivants… »
O’Neill se redressa, s’étira et se posa contre le mur. Affaibli, il avait l’humeur un peu plus en berne. Il avait le cafard, comme qui dirait, revers de son rétablissement après plusieurs jours d’inactivités. Et le pire dans tout ça, c'est que personne n'était assez proche de lui pour se soucier de sa personne. Aucun appui, aucun soutient, aucune affection qui lui permettrait de ne pas y penser. Cela faisait bien avant le lancement du programme Portes des Etoiles que sa famille avait été détruite. Par la suite, il avait rencontré plusieurs jeunes femmes, dont deux au SGC et dont il gardait particulièrement des souvenirs et sentiments affectifs. Mais aucune n'était là aujourd'hui. L'une d'entre elle était décédée. L'autre disparue. Il était à l'abandon, comme un déchet, comme une épave relatant d'une autre vie, et rentrerait chez lui seul.
« Y a-t-il quelqu'un qui vous attend à la maison, Docteur ? Avez-vous une famille.. ? » |
| | | Michael Anderson---------------- ---------------- ----------------
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| Sujet: Re: Retour des enfers [Post-intrigue 8] 26.12.13 18:21 | |
| Je repris difficilement mon souffle à la suite de cet éclat de rire dévastateur. Lorsque le général eut fini de parler, la vive douleur ressentie à ma poitrine commençait juste à se calmer mais je n’avais pas perdu une miette de ce qu’avait révélé le général de son état d’esprit.
- Ce sentiment de frustration est courant quand on est un responsable militaire. On a l’habitude de l’action mais on ne peut plus la vire pleinement. A la place on envoie d’autres personnes faire le travail. C’est notre fonction.
Je ne suis plus parti en mission depuis que vous m’avez nommé responsable des scientifiques de la base. Mon rôle n’est plus d’explorer, il est d’être présent à la base si on a besoin de moi. Beaucoup de paperasse et peu de travail de terrain… C’est le lot de tous ceux qui montent en grade.
Je comprends donc votre sentiment de frustration général concernant certains événements majeure de ce programme, mais vous au moins vous n’avez pas tué de collègue… je me rappelle encore l’expérience Asgard qui a mal tournée. C’était la première fois que nous rencontrions des réplicateurs humanoïdes… Je me souviendrais toujours de l’étonnement sur le regard de l’homme vers qui ma machine se tournait pour le détruire. Je ne me le suis jamais pardonné.
C’était ma première mission ici et il a fallu plus d’un an avant que je ne reparte. Un an passé enfermé dans mon bureau à travailler sur les artefacts ramenés de missions diverses et variées.
J’étais donc là lorsque le NID a pris le SGC. Cet événement m’a fait comprendre une chose lorsque j’étais enfermé avec Evans Dablord dans un placard : l’erreur est humaine. Et j’ai commencé non pas à me pardonner, mais à tourner la page. C’est pour cela que je vous ai donné cette lettre vous demandant d’être indulgent envers Evans. Cet homme regrettait ses erreurs et il nous fallait… tourner la page. Evans…
Mes yeux s’embuaient alors que je repensais à cet homme qui avait été mon ami. Cet homme incompris qui avait fait certains mauvais choix mais qui étaient toujours partis d’une bonne intention. Cet homme qui était mort après environ six mois d’exil sur une planète alors que les secours arrivaient quelques jours plus tard. Cet homme qui avait demandé à une des personnes présentes lors de son agonie de me léguer une partie de sa fortune personnelle…
Le général me posa alors une question. C’était une question banale, mais elle me plongea quelques secondes dans le silence le plus total. La vérité c’est qu’il y a des choses qui sont délicates à révéler de peur de la réaction des autres : le mépris ou la compassion. J’abhorrais l’un comme l’autre.
- Chez moi c’est ici, ma famille ce sont les habitants de cette base. Je n’ai pas remis le pied dans mon appartement depuis des lustres. Je suis célibataire, comme beaucoup de gens ici et ce ne sont pas les raisons qui manquent pour le rester vu les dangers qu’entraînent notre travail et le temps qu’il nous prend. Quant à ma mère, elle est morte j’entrais tout juste à la fac. Mon père je ne l’ai jamais connu. Il a abandonné ma mère lorsqu’il l’a su enceinte de moi. Et vous général ? Avez-vous de la famille ? |
| | | Jack O'Neill---------------- ---------------- ----------------
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| Sujet: Re: Retour des enfers [Post-intrigue 8] 29.12.13 12:51 | |
| O’Neill écoutait le Docteur Anderson comme un enfant qui serait à l’écoute des plus anciens, bercé par la sagesse de leurs paroles. La conversation devenait presque intime ou thérapeutique et le Général était accroché aux lèvres du responsable scientifique. Littéralement, il restait cramponné sur son déambulateur, penchant parfois vers l’avant à cause de la fatigue. Mais au-delà de cette faiblesse, Jack restait présent, son esprit concentré comme jamais depuis qu’il s’était réveillé de son long sommeil. Alors qu’il laissait Michael exprimer son point de vue, il se rendit compte à quel point la perte de cet homme aurait été terrible pour cette base. Il avait connu des expériences incroyables depuis son arrivée au SGC. Et il était toujours là, laissant son égo de côté pour préserver l’intérêt collectif. Malgré les épreuves, il faisait son travail, un peu dans l’ombre de ce programme. Il commençait à devenir un vétéran de la base de par cette expérience, alors qu’à chaque fois que Jack lui parlait, il avait l’impression de voir la même recrue scientifique que lors de son premier jour, cette recrue un peu loufoque, discrète et incomprise dans sa passion pour l’archéologie par des militaires comme Jack. Cet homme avait appris, grandi, et s’était fait une raison pour vivre avec les évènements, les enchaînant les uns après les autres. Il avait survécu et était resté droit dans ses basquettes.
O’Neill avait connu de grands hommes en devenir au SGC comme Evans Dablord, Paul Davis, Jeffrey Rico ou bien encore Chris Redfield. Il avait vu en chacun d’eux une personnalité importante qui s’imposerait à la base comme un élément incontournable. Et aujourd’hui, aucun d’eux n’était là pour protéger la Terre, perdu dans leur rôle déchu. Certains avaient tout simplement baissé les bras, d’autres perdants espoirs en leur combat après avoir vu tant d’atrocité arriver à leurs proches ou leurs collègues. D’autres avaient abandonné, ne se sentait plus utile ici, le moral miné ou ne trouvant plus leur place. Et d’autres encore en voulaient toujours plus, sentant comme un sentiment de frustration et ne pouvant endurer cette place restreinte, à encaisser les coups tout en continuant d’avancer, de tenir son poste, de défendre la Terre, de combattre sur des zones de guerre et de pouvoir oublier leurs souvenirs le lendemain matin, telle une ardoise qu’on effacerait au réveil. C’était aussi un poids lourd à porter pour la conscience. Michael n’était pas de ceux-là. Au début, Jack n’aurait pas parié sur cet homme et pourtant, il était toujours là, à raconter que sa vie actuelle se résumait à cette base et qu’il n’avait rien à regretter de sa vie passée.
O’Neill fit passer un long silence répondre aux confidences de l’archéologue, laissant un suspend sa question. S’il avait pu, il aurait juste répondu « pareil » concernant sa vie à la base, ou professionnel rimait avec personnel. Et même s’il n’avait pas vraiment eu la même enfance que le Docteur, il y avait quand même des points communs et leurs chemins se croisaient ici, avec des conclusions similaires. Pour le moment.
« Cette base est tout pour moi… Je n’ai rien qui compte à l’extérieur, personne qui ne m’attend chez moi mis à part un pack de bière bien frais. Non, je n'ai plus personne. » Il fit un léger sourire puis se mit à tousser encore une fois. Cette fois, il fut tellement pris de toux qu’il décida d’arrêter le massacre et de regagner son lit.
« Veuillez m’excuser, Docteur Anderson. Je crois que j’ai besoin d’un petit remontant, vous pensez qu’ils me l’accorderont ? … Reposez-vous, Michael. Et merci. »
Ces derniers mots sortirent naturellement. Il retint sa toux quelques instants avant de se retourner pour partir, laissant Michael se reposer. Jack aussi avait besoin de repos, lui qui était de plus en plus pris d’une toux incontrôlable qui lui rendait sa poitrine douloureuse. Il lui fit un signe amical de la main puis poussa le déambulateur contre la porte pour l’ouvrir et sortit de la petite pièce, laissant Michael seul dans son cocon. Il regagna son lit juste après, accompagné d’une infirmière qui s’occupa de l’ausculter et de prendre ses constantes…
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