Juchés sur un chasseur, Steve et Julia finissaient d' inspecter les armes d'un F302 tout en discutant de Arthur, résidant permanent du site Alpha. Steve avait pris le fils de Julia sous son aile et lui racontait son évolution en tant que tireur d'élite invité au sein de leur base. Leur attention fut détournée cependant lorsqu'ils virent l'officier Drovetti s'approcher. Une Italienne d'environ vingt-cinq ans, pilote aussi, dont la cascade de cheveux noirs devait en faire rêver plus d'un.
- Ah! Vous avez aperçu Giovanna! C'est mon nouvel ailier.
- Arthur m'a beaucoup parlé de vous j'avais hâte de vous connaitre.
Steve se gratta le menton
- D'autant plus que Arthur et Giovanna sont très proches pas vrai ?
Julia se raidit instantanément en saisissant ce que "très proches" voulait dire. Cette fille qui avait à peu prés le même âge qu'elle était la petite amie de son fils ? Elle soupira. Le Arthur venu du futur avait vingt-cinq ans. Mais le Arthur du présent allait sur ses sept ans.
- Je...je suis désolée, je...
Julia se ressaisit et adressa un sourire à la belle Italienne
- Ne vous méprenez pas je suis heureuse pour vous deux. En revanche interdit de m'appeler "Maman" ou "Belle Maman". Je viens déjà de me prendre un sacré coup de vieux!
Steve avait tenu sa promesse. Il avait finit par remplacer David Finch, qui avait été son ailier et meilleur ami, par quelqu'un de totalement différent "Impossible pour moi de voler avec un type qui me ferait penser à lui". C'était réussit!
....
ALORS C'EST PAS LA VIE DE CHATEAU ICI ???
Si chef!
J'ENTENDS RIEN !!!
OUI CHEF !!!
La course progressive était un exercice inventé pour les pilotes de chasse qui subissaient des augmentations de pression et de vitesse au fur et à mesure de leur vol. Des balises avaient été posées dans les coursives de l'Odyssée et dés que l'une d'elle était franchie, soit toutes les dix minutes, il fallait augmenter son allure. Si l'endurance était mise à rude épreuve le chef avait rajouté une difficulté supplémentaire. Celle de courir par deux et au même rythme dans un parfait ensemble. Les binômes courraient les uns derrière les autres à un mètre de distance qui devait toujours rester un mètre. Dégoulinante de sueur, haletante et les muscles douloureux Julia, en tête de peloton, faisait équipe avec le chef qui continuait à beugler pour motiver ses troupes. La main ferme de son supérieur vint se ficher au bas du dos de la jeune femme afin de l'aider à maintenir la même vitesse que lui. Et dans précisément trois minutes elle ferait la même chose. L'entre-aide et l'unité étaient cruciales dans leurs corps de métier. Elle se jeta ensuite comme une perdue sur la corde qui pendait du plafond du gymnase et tira sur ses bras, poussa sur ses pieds pour monter au même rythme que le chef puis en descendre. Tous deux se jetèrent ensuite à terre et rampèrent, coude à coude sous un tunnel de bancs. Le changement de position aidant, les binômes n'étaient déjà plus séparés d'un mètre, c'était même le bordel! Le chef qui avait les yeux partout hurla
"ELLE EST OU LA COHESION LA ??? ON RECOMMENCERA JUSQU'A CE QUE CA RENTRE !!!"
Le grand jour était arrivé. Au loin à travers la baie d'observation, la silhouette rouge feu de Netu se dessinait semblant prête à vomir la lave de sa colére. Le spectacle était à la fois fascinant et inquiétant. Pourtant les pilotes étaient plus que jamais concentrés sur les derniéres recommandation du chef. L'estimation de six contre un, numériquement à leur désavantage, n'était pas surprenante. Telle était la technique des goa'ulds. Tomber à plusieurs sur une cible. Cependant les planeurs de la mort étaient moins redoutables que les F 302 et les pilotes Jaffas étaient des fanatiques suicidaires avec une technique pas forcément élaborée. Par conséquent les chances des terriens n'étaient pas trop mauvaises. Lockhart, le plaisantin du groupe et surtout celui qui chantait le plus faux joua de sa célébre méche blonde et lança
- Ils vont s'écraser comme des moustiques chef! Vous savez si Emmerson a prévu des nettoyeurs de pare-brise ?
Alors que chacun gagnait les vestiaires pour se vêtir de sa combinaison anti-jai, un pari se lança pour savoir combien de temps la formation en V tiendrait avant d'être rompue par les Jaffas. Chacun avait à coeur de tenir son placement le plus longtemps possible. On leur rappela que leurs appareils étaient payés avec l'argent des contribuables et que par conséquent il n'était pas question de jouer les têtes brûlées. Ce refrain, Julia l'entendait depuis qu'elle était aspirante. Pourtant, contrairement aux rumeurs c'était bien dans la chasse que les soldats étaient les plus disciplinés. Le chef vint alors lui parler
« Becker, je vous informe officiellement que je serais votre partenaire de vol pendant l'attaque. Nous partagerons le même F-302, enfin à moins que vous préférez avoir quelqu'un d'autre ? »
La question était de pure forme, il s'agissait en fait d'un ordre indirect. Julia n'avait pas les moyens ni même l'envie de refuser. On pouvait dire qu'elle avait de la chance depuis le début. D'abord Sheppard, maintenant le Chef. Elle enfila les gants de feu David Finch en guise de porte-bonheur.
- C'est un privilège Monsieur.