Lea poussa les portes du mess et s’y introduit. Elle se demandait ce qui arrivait à William. Il avait l’air… tendu. De plus, sans vraiment savoir pourquoi il lui semblait avoir entendu le mot fesses sortir de sa bouche. Son imagination devait lui jouer des tours. N’empêche qu’il venait de reformuler la même question qu’auparavant. Sans doute sous le choc des révélations qui lui ont été faites. Ou alors la faim...

Il y avait pas mal de monde malgré l’heure un peu tardive. Elle se dirigea vers le buffet tout en observant l’immense foule faisant la queue. Une dizaine de personne ! Certes trois fois rien, mais quand on a aussi faim qu’elle à ce moment précis, les petites attentes paraissent insurmontables. La jeune femme se plaça donc en bout de file en tapotant des talons. C’était bien simple, quand elle avait faim et qu’elle n’avait pas de quoi manger elle ressentait le besoin d’une cigarette. Ca avançait lentement, beaucoup trop lentement. Elle se demandait comment les autres supportaient l’attente. Elle se tourna d’ailleurs vers Beacker pour lui poser la question d’un ton exaspéré :

« Votre estomac ne crie pas famine ? »

Enfin elle arrivait devant les entrées. Pas beaucoup de choix à vrai dire. Une salade verte accompagnée de quelques dés de tomates ou alors deux œufs durs accompagnés d’une tranche de salami. Lea regrettait déjà son ancien mess où les choix étaient, comment dire, plus variés ? Spur faisait toujours la queue et ça commençait sérieusement à lui casser les pieds. Sa nervosité était telle que le sergent devant elle se retourna :

« Un souci soldat ? »

Spontanément et donc sans réfléchir comme à son habitude elle répondit en haussant la voix :

« Je meurs de faim ! » Puis se ressaisissant en se rendant compte de ce qu’elle venait de faire, Lea ajouta sur un ton plus léger : « euh, sergent. Je meurs de faim sergent. »

L’homme de couleur la regarda de haut en bas puis dans les yeux. Il cherchait à sonder la jeune femme, sans doutes pour y trouver quelque chose, Lea n’en avait aucune idée, la psychologie n’était pas non plus son truc. La file avança et le géant se retourna, mais pas sans que ses yeux eurent lancé des éclairs. Spur souffla un coup. Ce n’était pas le moment de se faire remarquer, pas dès le premier jour.
Les desserts étaient quant à eux un peu plus variés : tarte aux pommes, yaourt fruités ou nature ou encore mille-feuilles. Spur prit une part de tarte et avança. Comme plat on lui proposait du ragoût et de la purée de pommes de terre ou du poisson pané avec du riz. Elle opta pour le ragoût.

Une fois servie elle alla s’installer à une table pour quatre personnes. Elle observait la salle, le comportement des gens. Pas trop loin d’elle mangeaient deux collègues, une civile et un militaire, ils avaient l’air de bien s’entendre. Lea espérait qu’elle s’intégrerait bien ici, mais ça avait déjà mal commencé avec le sergent. Une fois de plus la jeune femme soupira, elle ne toucha pas à son assiette et attendit les autres.

William, assis face à Spur et à gauche de Roover, tentait d’analyser les dernières minutes. La jeune allemande ne semblait pas avoir relever l'attitude du SEAL mais le plus vieux avait soudain changer son regard. "Vive le malaise... ". Il préféra se concentrer sur ses oeufs et sa tranche de salami qu'il s'appliquait à découper pour les positionner entre deux tranches de pains agrémentées d'une sauce mayonnaise industrielle. "Y'a pas à dire c'est le grand luxe".

Beacker se souvenait que les cuistots avaient un sermon bien à eux à Coronado lorsqu'ils écrasaient la bouillie dans les gamelles : "Fermes les yeux, ça aura l'air meilleur". Sermon que chaque homme de la base appliquait avec grand soin. Alors du salami, des oeufs et du pain... Bienvenue chez Joël Robuchon.

Léa semblait assez déstabilisée par ses futurs collègues, et sa petite remarque à un supérieur hiérarchique devait y jouer pour quelque chose. Elle semblait assez spontanée dans ses réponses et sa façon de se comporter, analysant assez mal, visiblement, ce qui se passe autour d'elle. L'exact opposé du jeune américain qui passait son temps à observer, écouter, épier, analyser... A tel point que cela pouvait se montrer handicapant.

Roover commença à feuilleter des papiers qu'un sous officier lui avait amené quand il posa sa question. Beacker pris le temps de la réflexion. Il s'agissait à la fois de se montrer motivé et critique pour ne pas apparaître comme une tête vide suivant les instructions à la lettre. Il repensa à chaque mot et chaque signe de Roover et sa collègue depuis son arrivé. Une fois son raisonnement clair, il se détendit sur sa chaise et croisant les bras, menton baissé, commença l'exposé de son analyse...

"Je dois avouer que mon esprit de militaire terre à terre à du mal concevoir ce genre de programme. D'autant plus, que rien n'ai été éventer en temps d'années... Au vu des moyens mis à disposition, le programme doit être lancé depuis un certain temps. Et je trouve ça étonnant que personne n'en est parlé à sa femme qui en a ensuite parlé à une copine... Et même chez les gradés, il n'y à pas une rumeur. J'ai souvent pris plaisir à feuilleter de façon non officiel et discrète les mails des officiers avec mon unité et jamais il n'est fait mention d'un programme spatial militaire. Du moins de ce genre. Ce que je trouve d'autant plus remarquable, c'est qu’apparemment pas mal de nationalité son représentées. Miss Spur par exemple. J'ai vu des canadiens dans les couloirs, et à la table voisine il y a un anglais."

Willia pris une pause. Il n'avait toujours pas bouger d'un iota, puis après quelques instants repris.

"Pourtant malgré cette variété de personnel, le programme est sous commandement américain. Connaissant la politique allemande... Sans vouloir vous offenser Miss Spur. Connaissant par exemple cette politique, j'ai du mal à croire qu'il ne veuille pas avoir leur mot à dire. De même pour les français. J'en viens donc à me dire qu'il existe un bureau décisionnel international, ou tout autre instance correspondante. Ce qui me fait me poser une question... Personne n'essaye d'en tirer profit au détriment des autres. Les pays passent leur temps à s'engueuler pour des broutilles alors pour ça... Bref... Pour être clair, qui décide au final de ce que le personnel de cette base va faire ? Pourquoi ? et qui n'a pas le droit d'être au courant ? et pourquoi là encore ?"

Nouvelle pause...

Pour ce qui est de moi... Disons que mes objectifs sont de faire quelque chose d'utile en rapport avec mes compétences. Pour ce qui est de la porte, j'accepte votre offre de la voir en activité. J'avoue que mon scepticisme et ma curiosité prennent le dessus. Mais je ne dit pas que je ne vous crois pas, je dit que je ne crois que ce que je vois. Et ce que j'en pense vraiment. On aurait mieux fait de pas aller faire chier des races plus avancées en leur volant leur technologies. Après ce que j'en dit... Maintenant, je ne vais pas rester les bras croisés. Et pour ce qui est du matos, serait-il possible d'aller à l'armurerie pour savoir s'il faut que je demande des moyens à Coronado... Mon équipement est assez spécifique et je ne travail qu'avec ça. Habitude de terrain. Je pense que vous comprenez.

Après quelques minutes d’attentes, les autres rejoignirent Lea. Dès qu’ils furent installés la jeune femme se rua sur ses couverts. Attaquant ses œufs d’une voracité sans pareille elle remarqua un léger malaise entre Beacker et Roover. Que se passait-il encore ? N’y prêtant que peu d’attention elle termina son entrée.
Et voilà que c’était repartit, William avait à nouveau été remis à sa place par M. Roover. Le faisait-il exprès ?

« Bon déjà bon appétit »

« Merci ! » coupa-t-elle en parlant la bouche pleine.

Puis leur guide les assomma d’une nouvelle flopée de questions. Allons bon, ne pouvait-on pas manger tranquillement ? Entamant alors son plat principal elle écouta les propos de leur interlocuteur. Beacker répondit le premier. Il semblait assez pensif et la posture qu’il tenait fit sourire Lea. Elle trouva la remarque sur la femme qui raconte tout à sa copine relativement drôle et sortit la jeune femme de son stress.

Une fois que William eut terminé son récit et par la même occasion Lea son plat, la jeune allemande s’éclaircit la gorge et répondit :

« Tout d’abord vos éclaircissement m’ont été utiles, donc pour commencer merci. A vrai dire il y a peu encore je n’aurai même pas songé aux extra-terrestres. Ca m’a toujours paru… invraisemblable. Néanmoins ça ne me choque pas pour autant. Pour ce qui est de l’affectation je pense qu’elle va me plaire. Aussi avant d’être mutée ici je traversais, comment dire… une période d’ennui dans mon ancien boulot. Mais apparemment ici on n’a pas l’air de s’ennuyer ! »

Lea but une gorgée d’eau et s’éclaircit à nouveau la gorge. Elle réfléchissa un court instant et reprit :

« Je ne pense pas avoir mon mot à dire sur ce programme. C’est un truc de politiques, il faut bien que quelqu’un tire les ficelles »

Lea s’étonna d’avoir dit ça. Le pensait-elle vraiment ? Sans doutes que non.

« Pour ce qui est du programme en lui-même je n’ai qu’une chose à dire. Je pense que c’est le plus beau secret jamais gardé. Ce que je veux dire, c’est que je trouve que ce programme doit être une véritable expérience pour les gens travaillant ici. D’ailleurs j’ai hâte de commencer ! En parlant de ça, quand débutons-nous notre formation ? »

Lea attrapa son morceau de tarte et mordit dedans à pleine dents.

" Aurons nous l'occasion de rencontrer le général O'neil ? Vu ce que vous en dites, je trouverais intéressant d'avoir les conseils de quelqu'un qui connait parfaitement le programme. "

En effet, le premier homme qui avait traversé cette fameuse porte des étoiles devait avoir de bons conseils pour un bleu comme Becker.

"Et peut-être que nous devrions nous dépêcher d'aller voir cette porte, si une équipe doit rentrer incessamment sous peu. Non ? "

Bizarrement, le jeune homme sentait l'excitation monter en lui. Apparemment, Roover avait attisé sa curiosité.

[HRP : Post court j'en convient, mais je doit avouer que je n'était pas très inspiré. Je me ratraperait sur les prochain. Promis]

J'avais bien vu que ce que j'avais dis sur le Professeur Scorzi avait froissé la jeune femme, aussi du-je ajouter quelques mots quant à son intégration.

Je vous vois froissé ma chère, si son intégration n'a pas été simple ce n'est pas à cause du fait qu'il soit allemand mais pour des raisons disons plus personnelles. Bref.

Concernant le général je pense que vous pourrez le voir lors du briefing de votre première mission, en théorie c'est lui qui s'occupe des briefings des missions importantes et surtout celle des nouveaux arrivants. Après je ne sais pas trop si vous pourrez le voir en dehors des briefings, ayant énormément de travail je ne sais pas s'il sera disponible pour vous recevoir. Néanmoins qui ne tente rien n'a rien, vous pourrez toujours tenter de pendre rendez vous avec son secrétariat.

Mais il n'y a pas que lui pour vous donner des conseils, lorsque l'on vous fournira les accès vous pourrez vous renseigner sur les personnes ayant réalisé plusieurs missions, et en discutant autour de vous vous trouverez toujours des gens prêt à vous prodiguer conseils et avertissement.

Devant la volonté des deux jeunes gens je rangeais mes affaires et commença à me lever avant de poursuivre.

Bien, maintenant direction la porte pour notre dernière visite, il faudra montrer pâte blanche pour passer et en attendant l'équipe SG nous nous mettrons dans le poste de contrôle d'où vous pourrez voir convenablement la porte et son fonctionnement. Ok ? Alors c'est parti.

Nous nous mîmes donc en route pour la salle de contrôle, de nouveau dans l'ascenseur je ne disais rien. J'avais sous le bras mon dossier et je sifflotais tranquillement, rapidement je vérifiais le bon positionnement de ma carte d'accès et commença à me demander si les deux jeunes gens à mes côtés allaient toujours être aussi motivés quand ils reviendraient de leur première mission.... Ce que j'en sais c'est qu'on en revenait complètement changé et avec une envie d'y retourner renouvelé et renouvelable à chacun de nos voyages... Hélas je ne pouvais pas dire que cela était possible pour moi, à peine avais je le droit d'aller sur le site alpha... Et puis qu'allais je faire contre les goa'uld ? Leur balancer mes stylos au visage ? Voila qui en ferait rire plus d'un.

L'ascenseur s’arrêta et nous traversâmes de nouveau des couloirs ainsi qu'un ou deux check point avant d'atteindre enfin le centre de contrôle de la porte des étoiles. Discutant rapidement avec l'un des soldats j'appris que l'équipe allait bientôt arriver, en théorie du moins, aussi allais je prévenir mes compagnons.

En théorie ils devraient bientôt...

D'un coup nous entendîmes une phrase dans les hauts parleurs "Activation extérieure de la porte des étoiles ! " et des soldats vinrent se mettre en position tandis qu'après vérification l'Iris, porte d'acier, s'ouvrit et laissa la porte s'ouvrir violemment. De là nous avions pu voir un ensemble de cinq soldats sortir de la porte avec équipement et armes. Puis, naturellement la porte se referma et l'équipe quitta le hall pour le débriefing et les vérifications d'usages.

Arriver. Donc voila comment cela se passe, à chaque retour de mission chacun passe des tests médicaux pour vérifier qu'on ne ramène aucun parasite ou autre maladie sur Terre. Ensuite de quoi chacun passe au débriefing. Des questions ?

On avait fait le tour, il ne resterait plus qu'à aller à l'infirmerie pour finir de remplir le dossier médical et ensuite direction le camp d'entrainement pour les essais grandeur nature des armes et des techniques de combat du SGC ainsi que celles connues des Goa'ulds...

Edgar Roover:
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Lea Spur:
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William Beacker
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