hp : Merci pour cette petite parenthése musicale. C'es toujours trés agréable

"Bonjour, je m'appelle Héloïse Merveille et je ne suis pas d'ici, les technologiques terrestres je découvre vous voyez ? Je suis d'une autre planète, extra-terrestre ou alien comme vous dites ici apparemment... Vous faites du sport ? Comment s'appelle ce que vous avez aux pieds ? C'est dur ? Dangereux ?"

Mince! Un autre interrogatoire! Et Julia qui n'avait rien révisé se trouvait un peu prise de cours. Héloïse Merveille ? C'était mignon. On aurait plutôt dit un nom de scéne mais peut être était-ce courant sur la planéte de cette petite jeune-fille. La blondinette allait profiter du silence pour répondre mais déjà Héloïse enchaînait.

"Désolée si je pose beaucoup de questions... J'espère ne pas vous déranger du tout en vous harcelant de questions..."

- Non mais ça devrait aller ne vous en faite p...

"En plus de ça, je suis en prison, personne n'a confiance en moi, j'essaie juste avant de finir mes jours en prison d'essayer de me passer le temps lors de mes pauses à discuter ou prendre l'air. Je rigole quand on me dit que j'ai toute la vie devant moi, cela me fait plus rire que pleurer. En plus j'ai perdu tous les miens sur ma planète, je suis la dernière de mon espèce."

La pilote s'efforcait d'enregistrer la somme d'informations que la jeune-fille débitait. Prendre la parole maintenant semblait inutile puisqu'il semblait qu'elle en avait encore sous le pieds.

- Okay...

"Ohh, pardon. Je raconte trop ma vie, je n'aurais pas dû... Cela ne vous regarde pas... Déjà les questions c'était limite....."

Là Julia éclata de rire. Elle était trop mignonne cette petite Héloïse avec son aire "oups I did it again".

- D'accord Mademoiselle Merveille. Reprenons les choses dans l'ordre d'accord ?

La jeune-femme tapota le banc à côté d'elle pour l'inviter à s'asseoir aprés que les gardes lui aient fait signe que c'était bon. Ah jeunesse impatiente!

- Alors oui je vois que vous n'êtes pas d'ici et que vous êtes curieuse. Oui je fais du sport. Ca s'apelle des rollers et c'est aussi diffcile et dangereux que d'apprendre à marcher.

Voilà déjà pour les premiers points.

- Vous ne me dérangez pas du tout. Ca fait toujours plaisir de rencontrer de nouvelles personnes et d'apprendre les us et coutumes des Alliens.

Restait la partie la plus délicate à présent. Héloïse était en prison et ceux depuis un moment apparemment. Julia se demanda pourquoi les gratte-papiers qui leur servait de chefs ne prenaient pas une décision ? Ce devait être trés dur pour elle. Elle avait perdu sa planéte et semblait effectivement être une ado éprise de liberté, punie dans sa chambre.

- Je ne rentrerais pas dans les détails car je n'en ai pas l'autorisation, mais il ne faut pas faire un cas personnel de ce qui vous arrive. Tout le monde ici doit faire ses preuves et montrer patte blanche. Soyez tranquille vous ne resterez pas toujours en prison. Il vous faut juste être patiente encore.

Elle sourit

- Mais dites-moi, comment s'apelle votre planéte où les jeunes ne connaissent même pas le roller?

La planète de la demoiselle était Sergle. Ce nom ne disait rien à Julia. Non cela lui faisait juste vaguement penser au nom d'une maison de l'école de Poudlard...dont Hèloïse pouvait être sortie aussi d'ailleurs. Elle en avait la morphologie et peut-être même l'esprit malgré ses vingt ans. Elle paraissait si jeune!

- Vous avez raison je suis curieuse, très curieuse même. C'est sans doute pour cela que je travaille ici...Et je me rapelle qu'à votre âge j'étais comme vous. A vouloir être partout, à poser plein de questions. C'était plutôt chouette!

Sauf pour les malheureux qu'elle avait harcelé mais bon...si on voulait apprendre il n'y avait pas trente-six solutions. Héloïse lui demanda son nom

- Julia Becker. Mais vous pouvez m'appeler Julia.

Elle n'allait pas lui donner son sobriquet de pilote de chasse parce que ça ferait tout de même beaucoup.

"Je sais que je ne suis pas la seule à vivre des atrocités mais pour le moment rien ne s'arrange. Déjà remarquez je n'ai pas à me plaindre j'ai à manger et à boire. Je pense que je n'aurai jamais dû venir sur votre planète, tout à coup je me sens un peu comme un touriste malsain, je vous gène tous, j'aurais dû rester sur ma planète, même s'il n'y avait que mort au moins, liberté, il y avait."

La complainte de la mal-aimée Julia pouvait la percevoir à des kilométres à la ronde. Héloïse n'était pas rassurée et rien n'avait été fait pour lui faire changer d'avis. Cela lui rappela son exil et un peu Simon lorsqu'il poussait ses coups de gueule parce qu'il se sentait, se savait démuni face à une situation sans issue, sans possibilité de fin heureuse. Comme eux tous. La jeune-fille ne l'avait pas fait exprès mais elle venait de rappeler à la pilote six mois d'enfer.

C'est alors que la jeune demoiselle porta la main à son front comme si elle avait un violent accès de migraine. Déjà les gardes s'affairaient et Héloïse leur demandait de la laisser tranquille, que personne ne l'aimait etc...On aurait vraiment dit un enfant qui faisait sa crise. Mais peu importe. Si elle continuait comme ça, elle allait se retrouver dans une cellule médicale et ne plus pouvoir sortir DU TOUT. Même pour prendre l'air. La pilote regarda les géôliers qui voulaient l'emmener sans plus attendre.

- Un instant je vous prie.

La blondinette ne savait pas trop si il s'agissait d'une comédie ou si Héloïse était réellement en crise. Ce qu'elle avait perçu en revanche c'était le message qu'elle voulait faire passer.

- Héloïse écoutez-moi et prenez le temps.

Elle se plaça derrière la petite jeune-fille qui était assise sur le banc, l'entoura de ses bras et la serra. Julia savait que pour relaxer le système nerveux il était nécessaire d'appliquer une pression constante. Mais ce qu'elle ignorait c'était si Héloïse était faite comme eux. Elle lui glissa doucement, presque en chuchotant.

- Vous êtes quelqu'un de très courageux et brave. Voir votre planète disparaitre avec ceux que vous aimez a du être atroce. Pourtant vous avez su comment vous préserver ainsi que votre race et vous l'avez fait. Beaucoup à votre place auraient renoncé et se seraient laissés aller à la fatalité sans chercher plus loin parce que la tâche leur aurait parut trop immense pour pouvoir être accomplie. Et aussi parce que...ils n'auraient pas voulut voir plus loin que la destruction de leur monde.

De brefs mais nombreux moments de ses six derniers mois revenaient dans l'esprit de Julia. Ce renoncement, cette envie de tout envoyer paître, cette impression constante d'impuissance, de se battre pour des chimères.

- Sur tous les mondes humains il se passe la même chose Héloïse. Nous subissons des épreuves toutes plus difficiles les unes que les autres. Et lorsqu'enfin nous avons surmonté un obstacle, un autre encore plus grand se présente et vous savez pourquoi ?

Tout en parlant Julia cherchait à savoir si le rythme cardiaque de la jeune fille se calmait, si elle parvenait à se détendre.

- Parce que on a besoin d'être un peu démolis, d'avoir des entailles de ne pas être trop dure ou trop lisse pour prendre la mesure de ce qui nous arrive et être à la hauteur, puis devenir meilleur jusqu'à être accompli. Vous sortirez d'ici Héloise, et des gens vous aiment déjà je crois puisque d'autres avant moi ont du vous parler. Vous fascinez, vous interloquez. Personne n'est indifférent vis à vis de vous. Mais rien Héloïse n'arrive vite et d'un seul coup. Sinon on ne saurait pas apprécier ce que l'on obtient. Et sans être voyante pour un sous je peux vous prédire qu'une fois que vous serez sortie de prison des choses bien plus complexes ensuite vous attendent. Comme nous tous.