MJ Exil - S - La lumière au bout du tunnel [Matt / Annabel]

Arrivé au SGC : 13/01/2009

19 juin 2012.
Il commençait à faire chaud, après ces trois heures de marche. Boussole sur le Nord, ils avaient déjà traversé une partie de leur chaîne de montagnes locale, qu’ils connaissaient désormais très bien, avant de continuer à travers les bois, le tout dans une ambiance très tranquille. Surtout, maintenant, ils apercevaient enfin ce qu’avaient repéré certains auparavant, ce qui justifiait l’envoi d’une telle expédition… L’expédition en question, au total sept personnes, était composée du sergent Spence, du lieutenant Eversman, des docteurs Lipz et Dablord, de Susie Elighton, du caporal Kayne, le tout soigneusement mené par le major Ryan, lui-même extrêmement motivé par ce qu’ils allaient peut-être pouvoir découvrir. Car en effet, si déjà avec cette chaleur la fatigue pouvait clairement se faire sentir, la motivation revint bien vite lorsqu’ils arrivèrent enfin en bas de leur destination.

- Comment on fait pour monter, maintenant ? s’enquit le toubib, profitant de l’arrêt pour boire de l’eau et ranger sa veste dans son sac.

Une centaine de mètres sous cette imposante tour en pierre construire au sommet d’une montagne, ils ne voyaient toutefois pas vraiment de moyen de rejoindre l’entrée de l’édifice. Celui-ci était bien sûr capital pour le groupe, car depuis le laboratoire alien qu’ils avaient découvert il y avait de cela plusieurs mois, c’était la première construction qui attestait enfin réellement de la présence actuelle ou passée de créatures intelligentes, les terriens n’étant cette fois-ci plus du tout sous influence de nanorobots. Alors on se mit à faire le tour de ces montagnes, les parois rocheuses étant bien trop verticales pour être escaladées. Ils avaient même la chance que leur parcours suive le chemin d’un fleuve – celui qui avait inondé leurs F-302, d’ailleurs –, leur permettant ainsi de se ravitailler avec de l’eau fraîche sans problème. Et ce fut même sur ce fleuve où, s’ils ne trouvèrent pas le chemin de la fameuse tour, trouvèrent peut-être quelque chose de bien plus intéressant…

Etaient en effet arc-boutées au-dessus du cours d’eau, entièrement en pierre, les ruines d’un jadis glorieux pont. Peut-être pas glorieux par sa taille, peu imposante, mais il semblait en tout cas rassembler en ce lieu l’idéologie de tout un peuple, là où parfois on passait pour traverser et rejoindre, sans doute, la tour qui les intriguait. Mais s’ils ne voyaient plus nulle trace de chemin sur cette rive, l’autre rive, elle, était bien plus intéressante sur cet aspect, car s’enfonçait en effet au Nord-Est, à travers la forêt, une route pavée, dégradée mais encore visible.
La forêt était dense ; très dense. Les rares animaux, peureux face à une soudaine activité, s’enfuyaient sur leur passage ; quant aux autres, ils ne devaient sans doute même pas sortir la tête de leur tanière. Le tout était ainsi rendu très calme, et cette ambiance à la Alice au Pays des Merveilles était encore amplifiée par la fraicheur permise grâce à l’épais feuillage. A moins, peut-être, que ça soit grâce à la ville qu’ils découvrirent, moins d’une heure après, au centre d’une clairière formée contre le gré de la Nature… ?

Devant eux, à gauche, à droite et un peu partout, étaient en effet érigés de nombreux édifices délabrés, abandonnés depuis des siècles. La Nature avait depuis partiellement repris ses droits dessus, et si la ville semblait s’étendre dans toutes les directions et était par conséquent peut-être interminable, il était en tout cas sûr qu’ainsi dissimulée, ils n’auraient eu aucune chance de la trouver à tâtons.

- Explorer tout ça va nous prendre des semaines ! Tom, tu prends Lipz, Elighton et Kayne et vous allez, euh… ben… par là, et puis nous on va aller… par là. Ca convient à tout le monde ?

Les séparations faites, Evans suivit ses deux camarades à travers les rues de cette ville inconnue. L’hypothèse la plus probable était bien sûr qu’elle appartenait aux aliens qu’ils avaient « aperçus », mais comme les surprises avaient été déjà été relativement nombreuses sur cette planète, tous trois restaient méfiants vis-à-vis de ce qu’ils pouvaient découvrir. Jusque-là ce n’étaient que des ruines, qui ne correspondaient en fait pas à grand-chose pour des terriens, et il fallait bien avouer que tout ceci était bien trop nouveau pour qu’ils comprennent réellement ce à quoi ils avaient affaire. Du coup, la seule chose qui semblait vraiment intéressante parmi tout ceci, était l’entrée d’un souterrain, clairement identifiable au milieu de ce qu’il restait d’un quelconque édifice.

Arrivé au SGC : 07/02/2009

19 juin 2012
En pleine expédition pour changer... Déjà trois heures qu'ils étaient en train de marcher, enchaînant les kilomètres avec pour objectif de rejoindre une sorte de tour érigée par la civilisation de cette planète. L'état des chaussures d'Evers n'arrangeait pas vraiment son humeur, celles ci ne cessaient de frotter contre la peau et c'était loin d'arranger son humeur. Quoique personne ne s'était encore pris de remarque désagréable, l'homme se contentait de suivre le groupe gardant son souffle et s'abreuvant à la moindre pause. Le Lieutenant avait bien essayé de se faire remplacer par Anthony mais les officiers commençaient à être rare sur le campement.
Lors des multiples pauses destinées à faire le point sur leur localisation ou tout simplement pour souffler, Eversman observa ses camarades. Eux, ne semblaient pas souffrir tant que cela de cette expédition alors que lui était déjà tout en sueur avec l'impression d'avoir couru un marathon.

Impossible pour lui de retirer sa veste, des frissons survenaient et là il appréciait franchement ce contact sur ces épaules. Reniflant bruyamment, Matt mit ça sur le compte de la fatigue mais surtout sur une espèce de grippe qu'il devait couvrir depuis peu. Il ne pouvait pas non plus mettre cela sur le surmenage, ces derniers jours il avait été nettement moins actif à cause d'un fichu mal de tête mais il avait tenu à assurer ses gardes, peu importe l'état. Un coup d'oeil vers le soleil, déjà haut dans le ciel. Celui ci, cela faisait vraiment plaisir de le revoir après les inondations, les tempêtes... Bref cette fameuse tour qui les intéressait tant était en vue mais inaccessible.

La trouille de se retrouver face à une bête inconnue suffit à Eversman pour le maintenir attentif, fusil d'assaut entre les mains durant la traversée de la forêt. Nouvelle découverte, une sorte de ville abandonnée à dame nature. Laissant les scientifiques et les amateurs de vieux cailloux discutaient entre eux, le Ranger se rapprocha de quelques pas en direction de l'est, le doigt sur la gâchette. Il avait l'impression d'avoir vu quelque chose mais il n'y avait rien.

« Lieutenant ? »

Kayne s'était approché de sa position, l'arme levé lui aussi dans la même direction que celle de Matt. Le caporal alternait les coups d'oeil entre la cible et l'officier jusqu'à s'arrêter à ses côtés.

« Non, rien... J'ai cru voir quelque chose... » Ce dernier laissa son arme retombée le long de sa sangle avant de se frotter les yeux puis le front. Il avait pourtant été certain de sa vision et là rien... Et toujours cette impression de chaud froid. Il faudrait vraiment qu'il pense à prendre quelques jours de congé le temps de laisser passer cette fichue grippe. Il suivit les autres en approuvant la décision de Dablord de se séparer se mettant en route.

« Tu peux pas te passer de moi.. » Remarque destinée à Dablord pour sa répartition des groupes. L'exploration reprit, sa surveillance aussi. Hors de question de retomber sur un gorille-araignée ou une momie-grenouille ou un tyrannosaure géant. Il avait eu son compte de ce côté là. Bon allez des ruines, des vieux cailloux, rien d'intéressant quoi... Ah si Spence venait de tomber sur un truc intéressant, l'entrée d'un souterrain. Un regard vers ses coéquipiers du jour avant d'activer sa radio.

// On vient de trouver l'entrée d'un souterrain... Surement le seul truc intéressant de la zone et comme Spence insiste, on va faire un petit tour à l'intérieur... // Matt se sentit obligé de reprendre son souffle après cette phrase. Marre de ce fichu rhume !!! La suite du programme ne faisant plus aucun doute, il se rapprocha de l'entrée avant de se tourner vers ses collègues.

« Les dames, d'abord ! »

Arrivé au SGC : 24/05/2007

La cadence de marche avait finalement atteint un rythme de croisière acceptable pour ses jambes. Voilà trois heures qu'on l'avait désignée une nouvelle fois pour un petit brun d'exploration. A se demander ce qu'elle pouvait vraiment apporter au groupe à crapahuter dans tous les sens depuis le début de toute cette histoire. Ou bien ils l'aimaient bien ... Mais pour le peu qu'elle s'exprimait. Surement son point fort après tout. Bref, le chemin avait été long et les discussions rares. Son rhume avait finit par se calmer, elle ne faisait plus que renifler de temps à autres, après des jours à ne plus pouvoir respirer et à tousser comme un camionneur. Bref, le retour du soleil était un point essentiel de l'expédition, après les jours, voire les semaines de plus, de vents et de tornades, un peu d'air chaud et de luminosité était grandement appréciable. Il ne manquait plus que de la poussière saturant l'air ambiant et elle se sentirait presque de retour à .... La voix d'Evans s'éleva parmi le groupe, posant un problème presque évident. Annabel éleva son regard en suivant les courbes de cette tour, apposant sa main au dessus de ses yeux. Même si la paroi le permettait, elle n'aurait jamais tenté l'escalade sans matériel adéquat pour rejoindre la base de l'édifice. Le temps que tout le monde prenne un temps pour se reposer et se désaltérer, Annabel en profita pour retirer sa veste abimée pour la mettre dans sa sac et ainsi se retrouver en débardeur noir. Elle préférait ne pas boire un peu car elle sentait le fait d'aller se soulager ailleurs et la dernière fois qu'elle l'avait fait, faisant ainsi s'arrêter ses camarades, elle avait été assommée, cocconnée et faillit être dévorée. Donc pour le coup, elle allait éviter de répéter l'histoire. Donc tout le monde se remit en route, contournant ainsi la falaise qui posait problème et dans le nouvel arrangement du groupe, Annabel se retrouva aux côtés d'Eversman. Et lorsque ce dernier se mit à renifler d'un coup, elle ne put s'empêcher de sursauter légèrement avant de comprendre d'où provenait ce bruit.

"Courage, t'en as encore pour quelques jours avant que ça se calme. Le plus chiant, c'est le manque de mouchoirs ..."

Oh ça pour leur avoir manqué ... Pourtant, ce petit morceau de papier si insignifiant était parfois tellement essentiel. Bref, le chemin ne fut pas très long jusqu'à rejoindre une ancienne construction au-dessus du fleuve et lorsque la décision fut prise de traverser, elle s'y risqua à plusieurs fois en tâtonnant du pied avant de s'avancer sur les restes de pierre. Mais elle se retrouva en un seul morceau sur l'autre rive, comme le reste du groupe et le chemin repris au travers d'une forêt dense. Chemin assez tranquille et rapide jusqu' à une petite clairière où tout le monde finit par se poser pour admirer la vue. Voilà, ils avaient enfin fini par trouver un signe de vie, de civilisation sur cette planète. Malheureusement, vu l'état de ce qui ressemblait fortement à une ville, des dizaines, voir des centaines d'années s'étaient écoulés depuis la visite du dernier habitant. Evans décida alors de la répartition des équipes d'exploration. Par contre, elle ne comprit pas vraiment elle se retrouvait toute seule avec les deux mêmes alors que les autres se retrouvaient à 4. Une fois l'autre groupe éloigné, elle se posta devant les deux jeunes hommes et les toisa à moitié du regard.

"Vous m'aimez bien ou ..."

Ils s'étaient déjà mis en marche, la zappant à moitié. En même temps, elle ne préférait pas connaître la réponse. Des cailloux, des ruines mélangés aux arbres. Son P-90 bien en main, son regard vacillait de droite à gauche, imitant les gestes de ses collègues. Et alors que son regard était tourné vers la cime des arbres ayant repoussé dans des maisons, son pied buta contre la pierre et elle finit par s'étaler par terre. Après moultes ronchons et insultes en tout genre, elle se releva et découvrit devant elle une sorte d'escalier qui semblait amener à un souterrain.

"Hey les gars !!"

Et alors qu'elle se relevait pendant que les deux autres la rejoignaient, elle se rendit compte que sa rangers droite, qui avait percuté la pierre en question, faisait un énorme sourire. Un juron de plus accompagna le constat que sa chaussure avait rendu l'âme. Elle voyait déjà Evans arriver avec ses gros sabots et blablater pendant des heures sur le fait d'y aller ou non. Elle avait sacrifiée sa chaussure et le fait d'aller un peu à l'ombre, elle ne savait pourquoi, l'attirait beaucoup plus que de rester à l'extérieur. Mais Eversman eut la même idée qu'elle apparemment et il prévint le reste du groupe qu'ils descendraient à l'intérieure. Elle s'avança alors vers l'escalier, sa rangers claquant légèrement contre la pierre, le canon de son P-90 levé.

"Quel gentleman ... Mais n'en profite pas ..."

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Evans ne fit aucune remarque pour dissuader ses compagnons de pénétrer à l’intérieur du souterrain. On pouvait même dire qu’il était parfaitement d’accord avec eux, et que s’il y avait bien quelque chose à explorer dans la région c’était bien cela. Après tout le laboratoire alien du désert était sous terre – ou plutôt, « sous sable »…

// Bien reçu, répondit simplement Ryan par radio. Soyez prudents. //

P-90 à demi-levé devant lui, le docteur Dablord marcha aussitôt sur les traces d’Annabel en la suivant à travers les marches. De la pierre, de la roche… Cet ancien escalier était pour ainsi dire aussi étroit que celui qu’ils avaient déjà connu. Il descendait d’ailleurs assez profondément sous la surface, en ligne droite, et le trio avait depuis bien longtemps quitté le champ d’action du soleil local lorsqu’il mit ses pieds sur la dernière marche. Evans alluma alors sa lampe torche, pointant son arme dans toutes les directions, mais ce ne fut que lorsqu’il fit quelques pas qu’il s’aperçut que le sol était loin d’être identique à celui du laboratoire : il s’agissait en effet cette fois-ci plutôt d’une sorte de marbre, une pierre assez lisse et terne qui réévaluait sérieusement l’importance du souterrain. Il y avait par ailleurs, au-delà de cette pièce circulaire à la voûte marquée, quatre couloirs allant tous dans une direction différente. Et pour aiguiller les visiteurs, aucune indication.

- Règle numéro un : ne jamais retourner en arrière, lâcha soudain le toubib pour tenter de trouver un dicton à suivre. Alors, sans demander l’avis aux autres, il avança vers un des deux couloirs faisant face à l’escalier – celui de gauche, puisqu’étant plus proche de lui. Suivi par Matt et Annabel, Evans longea ainsi les murs du souterrain, au plafond comme d’habitude relativement voûté, tournant assez franchement sur la droite. Le couloir, dont la hauteur était beaucoup plus confortable que dans l’usine, ne dura cependant pas bien longtemps puisque très vite ils arrivèrent devant une porte déjà ouverte. La pièce qu’ils découvrirent alors, relativement grande, n’avait rien de bien exceptionnel, si ce n’étaient des ordinateurs comme ils en avaient déjà vus, mais cette fois à la pelle. C’était en fait un genre de salle multimédia ; une salle de maintenance ou quelque chose comme cela…

Ne sachant pas utiliser ces systèmes, ils décidèrent de faire demi-tour pour revenir une autre fois avec des techniciens du Dédale, qui auraient sûrement bien plus de chances de comprendre le fonctionnement de l’informatique alien. Retour dans le hall, donc, et direction le couloir en face : tournant toujours sur la droite, ils découvrirent cette fois-ci un étrange placard circulaire sur leur gauche, un autre identique un peu plus loin, et sur leur droite une pièce qui, si elle était cette fois plus petite que la précédente, avait l’air plus proche du centre névralgique du complexe. En outre de nombreux claviers étaient disposés face au mur, où sommeillaient divers écrans de surveillance. Evans appuya tout de même sur quelques boutons, histoire de tenter quelque chose, mais rien ne se passa : l’alimentation, visiblement en panne, était complètement absente, des salles aux couloirs.

Alors pleinement concentré sur ces systèmes qui ne daignaient pas fonctionner, le médecin sursauta lorsqu’un des deux autres éternua derrière lui, sans savoir lequel était responsable.

- Dites, tous les deux, commença-t-il en se retournant vers eux. Comment vous faites pour être tous malades en juin, alors que ça va faire deux mois que la température n’a pas baissé ?

Si l’une était dans le même état que lors de l’évacuation du campement, l’autre, lui, semblait bien plus atteint. Evans se souvenait en effet avoir vu à plusieurs reprises Matt frissonner, alors que lui-même avait failli mourir de chaud lors de la marche. Et quand on savait que d’habitude il était le premier à se déshabiller, surtout quand il y avait des femmes devant qui fanfaronner, il y avait de quoi se poser des questions…
Ce fut finalement lorsque le lieutenant se plaignit une fois de plus de son état, se grattant visiblement le pied à travers sa ranger, qu’Evans décida de faire quelque chose. Non seulement pour le fameux « fanfaron », mais aussi pour lui qui détestait particulièrement entendre ses patients se plaindre lorsqu’ils n’avaient pas une blessure par balle. Ainsi, puisque de toute façon ils devaient se reposer un peu à l’ombre et qu’ils avaient toute la journée devant eux, ils n’avaient rien à perdre à faire une pause dans cette salle supposée de surveillance – pause dont allait profiter le médecin pour examiner ses compagnons l’un après l’autre.

Première victime de l’obsession du toubib d’être tranquille : Annabel, dont le cas prendrait sûrement moins de temps. De toute façon ce n’était pas bien compliqué : elle était comme cela depuis des mois et savait parfaitement ce qu’elle avait, alors la seule chose qu’eut à faire le civil fut de confirmer son diagnostic et de lui dire d’attendre ; attendre d’être de retour au camp pour qu’il puisse lui faire tester une plante aromatique découverte il y avait encore peu, et qui avec un peu de chance calmerait efficacement son rhume. Et cas numéro un « réglé », il pouvait passer au second :

- Ça fait longtemps que t’es comme ça ?

Son sac posé à quelques pas derrière lui, Evans palpa le cou de son ami, regarda sa gorge et prit son pouls radial. Il venait d’ailleurs, après des fouilles fastidieuses, de sortir la lampe de poche de son sac lorsqu’il remarqua que Matt avait enlevé sa chaussure, tâtant apparemment toujours à peu près au même endroit. Et de toute évidence, le bord du pied était rouge et enflammé.

- C’est quoi ça ? Une coupure ? Elle date de quand ? Parce qu’elle est loin d’être cicatrisée, là…

En fait la blessure était même clairement infectée. Malheureusement Evans était loin d’avoir rempli son sac médical, ayant préféré le décharger en partie en prévision de ce qu’ils pourraient trouver à la tour. Alors la seule chose qu’il pouvait faire en attendant, c’était lui bander son pied et lui fournir de l’aspirine. Au moins sa chaussure ne le frotterait plus et il n’aurait plus mal à la tête un moment, au moins le temps de rentrer au camp…

- Je te soignerai ça dès qu’on sera rentré. Essaie de ne pas t’enfuir de l’infirmerie, je risquerais d’oublier.

Pause terminée. Après une demi-heure de statisme, ils repartirent de la salle de surveillance en empruntant le couloir de droite – couloir qui les ramena finalement dans le hall. Il ne restait donc plus qu’un chemin intéressant à suivre : une fois de plus, celui d’en face. Ce couloir-ci se changea d’ailleurs peu à peu en corridor, ses proportions augmentant avec la distance. Et peu de temps après, là encore, ils atteignirent un nouveau corridor tournant sur lui-même, contournant sans doute une immense salle circulaire. Mais cette fois-ci ils n’eurent même pas le dilemme de la direction à suivre : d’où ils étaient ils apercevaient en effet sur leur droite une arche conséquente, marquant sans aucun doute la séparation entre un couloir et… une surprise alien, quoi. Avec les autres, Evans s’approcha de ce qui s’avéra être une très lourde porte, croisement entre les portes blindées du SGC et les sas de sécurité des bureaux du NID. Il y avait par ailleurs, de l’autre côté de la porte, un cadran mural où différents symboles étaient dispersés autour d’un cercle similaire à celui de validation d’un DHD. Evans appuya sur un bouton au hasard : aucun effet. Ni bruit, ni alarme, ni couleur flashy accompagnant chacune des pressions…

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On reprit le chemin. On alla tout droit, où le couloir semblait s’arrêter : la pièce, d’une taille relativement normale pour une fois, était remplie de caisses sûrement dans la même ambiance que les célèbres « Dragées Surprises de Bertie Crochue », certaines jonchant même le lit de ces quartiers originellement « de repos ». Comme pour les Kinder, la surprise était à l’intérieur, mais impossible de savoir si elle serait bonne.
Finalement on n’y toucha pas et on fit demi-tour. Cette fois-ci le trio suivit le corridor, pour se retrouver la seconde suivante devant une nouvelle porte blindée dont le logo, central, était loin d’être inconnu aux terriens…

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La porte, entre-ouverte, n’opposa aucune résistance lorsqu’Evans fit rentrer la partie gauche dans le mur, tandis qu’Annabel faisait de même avec la partie droite. Et une fois une série de trois-quatre marches descendue, ils arrivèrent au sein même d’un centre de commandes conséquent : latéralement, la pièce comportaient de très nombreux claviers se faisant face ; au centre, une sorte de carte interactive désactivée, pouvant aussi bien servir de plan de bataille spatiale que de simple plan des environs ; et enfin, au fond de la salle était disposé un immense poste de commande s’étalant sur toute la longueur de la pièce. Bref : des boutons dans tous les sens, et Evans aurait bien été incapable de savoir à quoi ils pouvaient servir – surtout qu’il n’y avait toujours aucune lumière. Il décida tout de même de tenter de régler ce problème à la fois primaire et prioritaire, appuyant sur tous les boutons qui lui tombaient sous les doigts dans l’espoir de trouver le bon. Et cette technique hasardeuse se révéla finalement fructueuse, puisqu’aussitôt de nombreux écrans apparurent dans toute la pièce, lévitant au-dessus des claviers. L’hologramme central, au niveau de la carte interactive, fit aussi son apparition, bien que le fonctionnement semblait bien trop complexe pour être adapté à leurs besoins : il décrivait en effet actuellement seulement les plans du complexe dans lesquels ils se trouvaient, dont ils avaient finalement déjà exploré une bonne partie. De plus, histoire d’effacer un peu la noirceur du précédent tableau, des diodes s’allumèrent dans tous les couloirs, un long conduit incandescent se trouvant en fait en haut et en bas de chaque mur et faisant office d’éclairage sans interruption.

- Je commence à me dire que Sheppard avait raison… admit Evans en observant autour de lui, posant par la même occasion son sac au sol. L’impact du tissu sur le pseudo-marbre fut alors souligné par un long tremblement dans le complexe, comme si le souterrain avait décidé de se refermer sur lui-même parce qu’ils étaient entrés. Et surtout, revers de la médaille de cet éclairage : au-dessus de l’écran principal se trouvait un voyant vert, central par rapport à la pièce. Et bien sûr, le voyant clignotait à intervalles réguliers…

- Euh… comment on fait pour éteindre ?

Il appuya de nouveau sur le bouton qui avait enclenché l’activation du complexe ; aucun résultat. Alors sans tarder, il prit sa radio pour contacter leurs compagnons se trouvant en surface :

// Lipz, ici Dablord. Rejoignez-nous à l’entrée du souterrain, on a besoin de vous pour un problème… technique. //

Mauvaise nouvelle : pour toute réponse leur parvint un long grésillement, similaire à celui qui avait résulté de l’orage magnétique.

- Les ondes ne doivent sûrement pas passer à travers toute cette pierre… Remontons, ça sera plus simple.

Sortant de la salle de contrôle, ils allaient partir sur leur droite lorsqu’une série de bruits étrange attira leur attention sur la gauche. Cela provenait du couloir du fond, sur la droite…
Sur les talons d’Annabel, Evans marcha alors prudemment en direction de la source de tout ce vacarme, P-90 bien en main. Jaugeant l’état d’esprit de ses compagnons du coin de l’œil – et en particulier celui de Matt, qui semblait bien à côté de ses pompes depuis le début de la journée –, il pénétra dans ce nouveau couloir avec méfiance, anxieux de ce sur quoi ils allaient tomber. Dans les films d’horreur, c’était bien simple : c’était soit un monstre, soit un objet qui était tombé par terre. Et pour le coup, si c’était un alien…

Le vacarme s’amplifia soudainement, laissant sortir de l’ultime pièce de repos une cinquantaine de chauve-souris. Ou du moins cela y ressemblait, car elles s’enfuirent aussi vite qu’elles avaient déclaré leur présence. Evans baissa alors son arme, soulagé. Enfin… il l’était jusqu’à ce que le sol tremblât à nouveau. Ses yeux se posèrent alors sur une fissure au plafond, juste au-dessus d’eux, qui doucement s’élargissait… Il croisa d’ailleurs le regard d’Annabel, à quelques pas devant lui, qui dut penser la même chose. Il voulut tirer Matt en avant pour le protéger de ce qui était en train de se passer, lui qui par malchance avait perdu tous ses réflexes le jour où ils découvraient enfin quelque chose d’utile. Malheureusement les réflexes du médecin ne suffirent pas à compenser ceux du Ranger : le plafond s’effondra bien avant qu’ils pussent se mettre en sécurité.

Arrivé au SGC : 07/02/2009

Au fur et à mesure de l'avancée dans ce souterrain, le Lieutenant se demande vraiment ce qu'il fiche là. Il n'aspire à rien d'autre que de retrouver son lit ou au moins faire une pause où il pourra enfin fermer les yeux. Etant le plus gradé, cela aurait dû être lui qui guide le petit groupe, qui se trouve à l'avant à prendre les décisions et là, le Ranger est bon dernier. Et encore, il ne fallait pas compter sur lui pour l'arrière garde. Pourtant il déployait de gros efforts mais la grande majorité était destiner à ses fonctions vitales, le maintenir éveiller et le faire continuer à avancer. Rester attentif, il essayait pourtant mais sa concentration demeurait très faible. Au moins, Eversman n'était pas en train de psychoter sur les bêtes qu'ils pouvaient rencontrer à chaque coin de couloir et avait confiance en les deux pour le guider. L'homme était avare en paroles préférant économiser son souffle pour continuer à avancer.
Plus les minutes s'enchainaient, plus Matt se demandait s'il ne devrait pas remonter à la surface. Il n'était qu'un boulet suivant péniblement les deux devant lui et le fait d'être dans cet état l'agaçait mais il ne pouvait faire mieux. Pourquoi ? Ce fichu rhume !!! Et ce pied qui ne cessait de le gratter n'arrangeait pas son humeur, il était d'ailleurs en train de frotter son autre pied contre ce dernier lorsqu'Evans l'interrogea sur son état.

"Rhume..." se contenta t-il de répondre mais Evans avait une soudaine envie de jouer au docteur à plusieurs mètres sous le niveau de la mer. Chose qui parut étrange même à un Eversman à quelques pourcents de ses capacités. "On verra ça après..." Non, Dablord en avait décidé autrement et le Ranger abandonna n'ayant pas envie de s'emporter pour si peu, cela ne ferait qu'augmenter son mal de crâne. Celui ci se laissa donc lentement tomber au sol s'adossant à la paroi pour pouvoir retirer sa chaussure, si on pouvait encore l'appeler ainsi et gratter avec ses ongles son pied. Un frisson le parcourut de nouveau l'obligeant à remonter la fermeture de sa veste presque au maximum. Tête plaquée contre la paroi, Matt n'était vraiment pas loin de fermer les yeux en plein terrain inconnu et l'arrivée du médecin l'en empêcha. Heureusement pour lui...

"ça va passer..." Quoique cela faisait déjà quelques temps qu'il n'était pas très bien mais même sa proximité avec une docteur n'avait pas arrangé son attirance vers l'infirmerie ou les soins. C'était bien parce qu'il était à demi KO qu'il permettait à son ami de faire son auscultation mais aussi parce qu'il aurait droit à de nombreuses remarques incessantes. Ce dernier le questionna sur l'état de son pied.

"Je sais plus, un bon moment...C'est à cause de cette chaussure, ça frotte, c'est chiant..." Il n'avait pas pu prononcer cela d'une traite ayant besoin de reprendre son souffle. Les soins prodigués, le trio se remit en route lui demeurant toujours à l'arrière laissant les deux prendre les rênes. C'était limite s'il tenait encore compte de son environnement se contentant d'éclairer ses pas voir parfois de se retourner. Au moins, ils ne pouvaient pas se plaindre de ses grognements ou de n'en faire qu'à sa tête, il suivait docilement voir même un peu trop pour que soit vraiment normal. Profitant d'une nouvelle pause tandis qu'Evans était en train de bidouiller, il se rapprocha d'Annabel.

"Tu peux me prêter un peu d'eau ?" Et oui, Eversman avait déjà vidé sa propre gourde à force de s'en verser sur le visage et d'en boire. La Sergent lui transversa alors un peu du précieux liquide tandis que l'autre passait un appel radio oubliant où ils étaient. Enfin il était temps de rebrousser chemin pour retrouver les autres. Soupir de soulagement. Quelques minutes plus tard, un sinistre craquement n'indiquait rien de bon. L'homme leva les yeux vers le plafond, remarquant à son tour la fissure. Le temps que son esprit au ralenti ne donne l'ordre à ses jambes de se mettre en mouvement, Dablord était déjà en train de le tirer par le bras. Trop tard. Un grand bruit se fit entendre, l'obscurité se fit, l'homme se retrouva au sol sous l'impact de nombreux rochers protégeant son crâne et puis plus rien.

Un long moment plus tard, le Ranger finit par ouvrir les yeux l'espace d'un instant de les refermer. Son esprit se remettait lentement en marche, lui faisant d'abord comprendre qu'il respirait de nouveau avant que les multiples signaux de douleurs ne montent jusqu'à son cerveau. Il y en avait tellement qu'il ne parvenait même pas à se focaliser sur leur localisation se contentant de lâcher quelques gémissements plus ou moins sonores. Sa tête semblait prête à explorer et cela peu importe le peu d'aspirine ingéré. Sa main droite se dégagea pour se porter sur son crâne puis son visage sentant ce liquide chaud sur sa pomette. Il y avait des rochers partout. Pas de traces des autres.

"SPENCE, DABLORD !!!" Il réitéra son cri à plusieurs reprises, les mots se répétant en écho, espérant entendre une réponse qui ne venait pas. L'instinct de survie prenait le dessus sur la fatigue, il devait se dégager de là. Son autre main fut libérée de l'emprise de la roche et il s'attela à retirer celles autour de lui. Ses gestes étaient assez lents malgré sa volonté d'accélérer le mouvement. Une pierre après l'autre, essayant de se hisser hors de son sarcophage de pierre qui lui parvenait maintenant aux hanches. Un cri lui parvint alors, il stoppa tout mouvement espérant l'entendre de nouveau et cette fois féminine rompit le silence morbide de la pièce.

"ANNABEL ! PAR ICI ! DABLORD !!!" Toujours pas de nouvelles de ce dernier. Cela commençait sérieusement à l'inquiéter. Le Sergent finit par se faufiler jusqu'à lui l'aidant à se dégager. Il la remercia d'un regard, soulagé qu'elle soit dans un bon état mais l'inquiétude pour le docteur grandissait de secondes en secondes.

"ça ira... Faut qu'on trouve Evans." Tout en finissant ses mots par un rictus dû aux dernieres contusions en date.

Arrivé au SGC : 24/05/2007

La lumière semblait décliner au fur et à mesure que le groupe descendait les marches, Annabel en première. Cette position de "meneuse" lui semblait étrange, elle qui préférait toujours assurer les arrières. Une fois arrivée "en bas", elle cligna des yeux, essayant de s’habituer à la pénombre et c'est à cet instant qu'Evans sortit sa lampe torche.

"Elle marche encore la votre ? Vous êtes bien chanceux ..."

Bref, Annabel prit tout de même les devants, Matt ne semblant pas être dans la même dimension que la leur. Orientée par le faisceau lumineux de Dablord, Annabel tournait son regard de droite à gauche, de haut en bas.

"Vous savez, c'est dans ce genre d'endroit et de situation qu'une bestiole pas très catholique arrive au plafond et ..."

Elle s'arrêta lorsqu'elle vit les bottes d'Evans quitter la pièce en direction d'un couloir, sur la gauche. Elle regarda Matt, surprise, mais comme il semblait suivre le mouvement sans faire la moindre contestation, elle se décida à suivre aussi. De toute manière, cela faisait depuis quelques temps déjà qu'elle avait observé un sacré relâchement dans la hiérarchie et l'organisation du camp, chacun vacant plus ou moins personnellement à ses occupations, elle la première. Bref, comme Matt ressemblait de plus en plus à une larve, elle le rattrapa assez rapidement et prit donc la place de 2e dans la nouvelle colonne d'exploration. Les pièces, les couloirs et les découvertes inutiles s'enchainèrent. Du vieux matos qui ne fonctionnaient plus depuis des centaines d'années, très intéressant. Et puis Evans qui commençait à toucher à tout. Puis Matt éternua d'un coup, ce qui l'a fit à moitié sursauter. Evans se retourna, et elle désigna du doigt le protagoniste de l'affaire, comme pour se déculpabiliser. Mais il lui fit le reproche de leur état de santé. Il décréta alors de faire une pause et d'en profiter pour les examiner. Annabel fronça les sourcils, sachant parfaitement que si elle n'était pas déjà guérie, c'était à cause de la fatigue cumulée qui empêchait son organisme d'éradiquer les derniers microbes et Evans parvint au même constat. Du coup, lorsqu'il se concentra sur Matt, elle en profita pour s'asseoir dans un coin, sortir un bout de viande de son sac et commença un petit pique-nique improvisé.

Finalement, Evans finit de s'occuper du blessé et la marche fut reprise. Encore des couloirs et des pièces. Une porte blindée sur le chemin, grande ouverte mais avec un panneau de contrôle étrange. N'ayant pas vraiment le matériel adéquat pour étudier ces symboles, ils décidèrent de passer leur chemin Et puis ils tombèrent peu de temps après sur une 2e porte mais celle-ci était légèrement entrouverte. Bien sûr, comme Matt avait pris le poste de "Larvette du jour", ce fut à Annabel de laisser son P-90 pendouiller sur son côté afin de mettre toutes ses forces dans le fait de repousser la partie droite dans le mur. En reprenant son souffle, elle observait l'air hagard de son compagnon et l'envie subite de lui en mettre une en pleine poire survint, pour le réveiller, lui redonner du punch. Mais Evans reprit les devants et Annabel fut bien obligée de suivre, renfrognant ses envies. Ils arrivèrent finalement dans une grande pièce, ressemblant à un centre de commandement et alors qu'Evans partait mettre ses doigts partout, Matt vint voir la jeune femme, lui réclamant de l'eau. Elle lui tendit alors sa gourde, le regardant de haut en bas.

"Fait gaffe, sinon dans 10 min, tu vas jouer à la gonzesse qui emmerde tout le monde."

C'est alors que la lumière fut, Evans continuant de bidouiller tous les boutons qui lui passait sous la main. Le temps de s'habituer à cette soudaine luminosité, Annabel en profita pour partager un sujet avec son compagnon du moment.

"Tu crois qu'il est en manque pour toucher à tout ce qui bouge comme ça ??"

Allez savoir si il y avait un lien direct ou non entre l’abstinence et le fait de laisser ses mains se balader partout comme ça ... Pas le temps d'avoir de réponse qu'un long tremblement se fit sentir. C'est alors qu'Evans les appela à l'aide, un voyant vert s'étant mis en route.

"Vous les mecs, vous pouvez pas vous empêcher de toucher à tout comme ça ... Vous feriez mieux de vous touchez la nouille, ça vous calmerait plus souvent ... Bon allez, on s'en va."

Evans en profita alors pour contacter l'autre groupe par radio mais elle ne fut pas étonné de ne recevoir aucune réponse. Quand une emmerde arrive, elle n'est jamais seule. La décision fut prise de remonter à la surface et alors qu'ils sortaient de la salle de contrôle, un bruit étrange se fit entendre sur leur gauche. Et voila, elle le savait, la bête qui allait leur sucer le sang dans d'atroce souffrance. Bon, plus qu'à aller voir, et le fait d'avoir les lumières désormais faciliterait surement l'action. Déterminée à casser des dents, Annabel avança, P-90 levé, cran de sureté retiré, mode rafale activé. Et alors qu'elle s'apprêtait en rentrer dans la pièce d'où provenait les bruits étranges, un nuage noir en sortit précipitamment, rasant le plafond. Elle mit un peu de temps à comprendre ce qui venait de se passer mais lorsqu'elle vit les deux zigotos rassurés, elle se dérida. Pas bien longtemps car un nouveau tremblement parcourut les couloirs et un léger craquement pas très rassurant se forma au dessus d'eux. Relevant doucement le regard, comme si chaque geste pourrait créer une catastrophe, elle finit par découvrir une zébrure sur le plafond, juste au dessus de leur position. Le temps de regarder ses compagnons pour attester qu'elle ne rêvait pas, le craquement s'amplifia et empêcha à la jeune femme de prévenir Matt, dont Evans poussait déjà la larve. Elle était trop loin d'eux pour les rejoindre, elle décida alors de se jeter en avant mais elle reçut tout de même des pierres un peu partout, ce qui eut pour effet de la mettre K.O.

Cette odeur, cette poussière de roche, qui brule la gorge, qui sature l'air ambiant de sorte qu'on ne voit plus qu'un nuage devant soit. Elle avait déjà connut ça, bien trop longtemps. Et pourtant, elle s'y croyait encore, dans ce boyau de mine. Encore un éboulement. Mais pourtant elle en était revenue de tout ça, n'est-ce pas ?? Elle entendit crier, mais elle ne discerna pas le mot ni ne reconnut la voix. Etait-ce les gardes ou un autre esclave ?? Ces muscles lui faisaient mal mais elle réussit néanmoins à se relever assez facilement. Et au plafond, un trou béant et là tout lui revint en mémoire. Bien sur qu'elle avait quitté Nebek ... Bref, elle entendit de nouveau ce cri et se rapprocha lentement d'un tas de pierre, essayant de ne pas glisser sur l'une d'entre elle ou de faire s'écrouler encore un truc.

"Matt ??? C'est toi ?? Evans ???"

Silence ... Puis un autre cri. Bon, plus qu'à creuser alors ... Prenant pierre après pierre en les rejetant derrière elle, elle finit par voir la main, puis le visage de Matt. Il l'a prévint aussitôt qu'il fallait trouver Evans. Elle reprit alors son souffle en se frottant le front alors que Matt la rejoignait au dessus du tas de pierre.

"Je te préviens, je fais pas de bouche à bouche."

Et la recherche reprit, les pierres valdinguant derrières les deux militaires, à la recherche du médecin.

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Gros mal de tête. Il avait certainement dû boire toute la nuit pour se retrouver dans cet état, ne sachant même plus où il se trouvait. C’était sombre, tout noir, et l’odeur était épouvantable. Une sorte de reste des fumées aromatisées des discothèques… Pour dire vrai, cela puait carrément. Cela lui piquait le nez, et sans qu’il puisse voir il savait déjà qu’il n’appréciait pas l’endroit dans lequel il se trouvait. Et même si ses oreilles bourdonnaient, il percevait une sorte de mouvement alentours, comme si on retournait sa chambre dans tous les sens alors qu’il était patiemment en train de décuver… Une légère flexion des doigts – ah, il retrouvait ses réflexes. Et peu à peu, il refaisait surface, sentant au fur et à mesure de plus en plus poids sur lui. D’ailleurs le mouvement se rapprocha subitement, et des formes tout d’abord relativement floues apparurent dans son champ de vision. Ces formes se précisèrent ensuite en silhouettes, et finalement il reconnut près de lui Matt et Annabel.
Ok, c’était bon ; il se souvenait.

Merde, comment faisaient-ils pour se mettre dans de pareilles situations à chaque fois ?! C’était dingue ! Au moins cette fois-ci c’était assez original ; Evans n’avait jamais testé l’ensevelissement auparavant. Ah, en fait, si : sur Leonis ; mais le contexte était complètement différent puisqu’il s’agissait d’un attentat à la bombe. Heureusement cette fois ses coéquipiers le débarrassèrent relativement vite des pierres qui l’étouffaient, et il put ensuite essuyer de sa main le sang qui coulait de son front. La poussière ambiante le fit alors tousser à plusieurs reprises, et il se redressa enfin pour dégager le reste de son corps des décombres. Enfin… Ca, c’était ce qu’il aurait voulu, parce qu’en fait la réalité était toute autre :

- Merde, putain ! Je sens plus mes jambes !

Évidemment, il ne pouvait pas plus les bouger. Par conséquent, tiré par ses amis, il essaya de se hisser en-dehors de ce capharnaüm – sans succès. L’amoncellement de... « plafond », en fait, rendait impossible toute excursion au bout du couloir. Pour l’instant Evans était coincé là, allongé sur le sol, et s’il n’avait pas mal c’était loin de le rassurer. Pas de sang visible à l’horizon, mais vu le poids que devaient supporter ses jambes c’était parfaitement compréhensible. Et pour couronner le tout, bien sûr, les pierres qui le bloquaient étaient bien trop lourdes pour être dégagées à la main.

- On… On a besoin d’aide… Voyez si vous pouvez pas dégager un espace suffisant pour que l’un de vous rejoigne l’autre côté…

Et dire qu’encore la veille, il se réjouissait d’avoir eu la chance d’échapper au sort qu’avaient connu Eiden, Anthony, Annabel, Julia, Simon, Sheppard, Turner, McClane, et tant d’autres… Eh bien voilà qui rééquilibrait efficacement la balance.

Arrivé au SGC : 24/05/2007

Déplacer les pierres, les faire glisser sur le côté, s'érafler les mains en allant trop vite, elle connaissait tous ces gestes, l'ayant déjà fait plusieurs fois des mois auparavant. Mais cette fois ci, ils n'étaient pas des centaines de prisonniers dans un boyau d'extraction, il ne s'agissait pas d'esclaves dont la perte était acceptable et dont la survie ne dépendait que de leurs efforts. Même Matt, étant dans le coltard, donnait toutes ses forces dans le fait de dégager l'espace, à la recherche d'une tête blonde. Et bientôt, une touffe de cheveu avec une main apparurent. Soulagée que le jeune homme reprenne ses esprits, n'ayant du coup aucunement besoin de sacrifier sa personne, Annabel commença à dégager l'environnement du blessé, essayant par la même d'amoindrir le poids reposant sur son corps. Mais arrivé au niveau de son bassin, les pierres se révélaient bien plus imposantes et elle se demandait, que même si ils arrivaient à les faire bouger, l'éboulement se maintiendrait ou ils auraient le droit à une nouvelle avalanche. C'est alors qu'en pleine réflexion et étude de la stabilité que le médecin déclara ne plus sentir ses membres inférieurs. Pou le coup, son esprit dévia sur le fait qu'il ne sentait plus TOUS ses membres inférieurs ou seulement les jambes ?? Bref, elle revint auprès de Matt et de Evans, enlevant son sac, ayant soudainement chaud à cause de l'effort physique et de l'urgence de la situation. Elle remarqua que Evans n'avait plus le sien malheureusement et décida de ne plus rien toucher autour de lui afin de ne pas abimer sa colonne vertébrale ou d'empirer la situation avec ses jambes.

"Bon je vais essayer de me frayer un passage, je l'ai déjà fait auparavant donc je m'en sortirais mieux que toi."

Elle regarda alors Matt dans les yeux et lui donna une claque afin de le réveiller. Puis elle regarda sa blessure au front, voulant vérifier si elle était assez grave pour qu'il s'endorme ou assez bénigne pour le maintenir en éveil. Puis elle prit sa veste qu'elle plia en 3 et la glissa sous la nuque d'Evans. Fouillant dans son sac à la recherche de sa gourde, elle prit un morceau de bandage dans celui d'Evans et le mouilla légèrement, avant de redonner la gourde à Matt.

"Tenez-vous compagnie, ça vous évitera de vous endormir. Je vous prend une lampe torche, comme ça il vous en reste une 2e au cas où."

Se saisissant de l'arme de Matt, elle prit la lampe qu'elle glissa dans la poche de son pantalon, s'assura que son couteau était toujours en place à sa cheville puis s'avança vers le tas de roches, commençant à repérer un endroit où les pierres n'avaient pas de pression entre elles et donc qu'il serait plus aisé de déplacer. Au bout de quelques secondes, elle trouva un passage, elle mit alors le bandage mouillé sur son nez et sa bouche, le nouant derrière sa tête et commença à enlever les pierres, les passant à Matt pour ne pas qu'elles tombent sur Evans. Assez rapidement, elle put s'avancer dans l'espace dégagé, à la force des bras et du dos, n'ayant pas vraiment encore d’appui pour les pieds. Mais alors qu'elle commençait à ramper, elle se rendit compte que son bassin était récalcitrant à avancer. Après quelques efforts pour surmonter ce petit "soucis", elle dut se résigner à demander de l'aide ...

"Matt ....... Tu peux me pousser ?? "

Elle s'attendait à ce qu'il se positionne derrière ses pieds mais elle ne savait pourquoi, elle soupçonnait qu'il choisisse son postérieur, encore accessible, pour lui donner l'impulsion adéquat.

Arrivé au SGC : 07/02/2009

Retenant l'envie de remercier sa sauveuse d'un bouche à bouche, Matt s'extrait des gravas avec plus ou moins, d'ailleurs plutôt moins, de facilités ajoutant de nouvelles ecchymoses à ses mains et bras. Pourquoi fallait il qu'ils se retrouvent toujours dans des situations pas possibles ?! Ce truc avait peut être des centaines d'années et dès qu'ils pénètrent à l'intérieur, il s'effondre. C'était à en devenir dingue. Bref pas le temps de réfléchir davantage à cette poisse continue, il fallait dégager le Dablord maintenant. Lui était quasi de recouvert de pierres et ils durent les déplacer les unes après les autres. Cela devait être bon maintenant. Et non... Impossible pour lui de bouger ses jambes.
Là, Eversman manqua de peu de tomber. ça commençait à en faire beaucoup pour lui aujourd'hui. Déjà qu'il n'en pouvait plus dès la marche mais alors là l'effort des rochers l'avait rendu dans le même état qu'une course en sprint. Il ruisselait de sueur, bouche ouverte pour reprendre un peu de souffle et pourtant était loin d'avoir très chaud. Lui ne cherchait plus d'explications quand au mauvais fonctionnement de son corps aujourd'hui. Leur tentative pour tirer Evans de là échoua tout comme celle pour retirer les plus gros rochers. Il fallait de l'aide mais le temps que Matt propose quelque chose, le Sergent venait de le gifler pour le réveiller.

"Hey !" Pas plus élevé qu'un murmure. Annabel prenait les choses en main, c'était d'autant mieux. Son fusil d'assaut n'était plus d'aucune utilité sans sa lampe, le canon était tordu, il le balança un peu plus loin après avoir pris la peine de récupérer le chargeur qu'il rangea dans son gilet tactique. Après une tape sur l'épaule, Matt aida à dégager un chemin pour Spence. C'était la plus apte pour trouver une issue, la plus fine et la plus en forme aussi. Celle ci se retrouva coincer, la situation aurait pu être comique si Eversman n'était pas autant dans le gaz. Il dût retirer son gilet tactique, sa main s'arrêta sur sa radio qu'il retira de son emplacement avant de se rapprocher de celle ci comme il pouvait.

"Attrape la radio..." Le bras tendu à l'extrême pour qu'elle puisse s'en emparer à en se contorsionnant. Une fois l'objet transmis, le Ranger profita de la charmante superficie qu'offrait le popotin de Spence pour la pousser de toutes ses forces. Par chance pour elle, son pantalon reste en un morceau. Quoique Eversman n'avait pas profité du contact pleinement réalisant tout juste son geste. Il lui souhaita bonne chance dans un murmure, le souffle étant un bien précieux avant de retourner auprès de Dablord.

"Tin, tu abuses Evans..." Revenant aux côtés du blessé, Eversman récupéra la lampe torche de ce dernier lui trouvant une place correcte afin qu'elle les éclaire sans qu'il n'ait à la tenir, coincée entre deux rochers. Cette fois, c'était un coup de chaud qui le prenait et ne pouvant lutter contre son corps, il n'eut pas d'autres choix que de retirer sa veste qui trouva sa position sur l'environnement local. Bon à lui de prendre soin de son ami, d'habitude la situation était inversée. D'une main plutôt froide, le Ranger ouvrit le gilet tactique du médecin pour lui permettre une meilleure respiration mais aussi de ne pas avoir trop chaud. Quoique allongé ainsi entre les pierres... Bref il récupéra aussi sa radio qu'il positionna à ses côtés. Installé à côté du Docteur, le Lieutenant rapprocha de lui cherchant ce qu'il pouvait faire pour l'aider.

"Qu'est ce que je dois faire ?" Vu son état, il préférait demander avant de se lancer dans un soin. "Ou tu préfères qu'on fasse une nouvelle tentative ?" dit il en désignant les gros rochers qui bloquaient les jambes. Déjà qu'avec Spence, ils n'avaient pas bougés alors avec lui...

Arrivé au SGC : 13/01/2009

C'était troublant. Il savait que ses jambes étaient dans un piteux état, et pourtant il n'éprouvait aucune douleur, même pas des démangeaisons. Et peu à peu, cet état de fait l'inquiétait. Il connaissait le corps humain, et les traumatismes étaient sa spécialité : si le problème était aussi grave qu'il le craignait leur temps était compté – enfin... surtout le sien, quoi. Il allait vite falloir réagir et trouver une solution, au risque que la seule qui apparaisse soit une opération sur place... Mais avec quel matériel ? Et surtout, personne ici n'avait les qualifications requises pour mener un tel travail... Il savait qu'Annabel avait suivi quelques études médicales au début de sa formation – superviser le fonctionnement du SGC avait ses avantages –, mais elle était loin d'avoir les connaissances nécessaires. Quant à Matt la question ne se posait même pas : vu son état réussir à décapiter un ver de terre serait déjà un exploit.

- Merci, dit-il à Annabel lorsqu'elle prit le soin de soulager sa tête. En revanche, en retour il ne fit pas part de ses pensées concernant l'urgence médicale, trouvant qu'elle aurait déjà bien à faire à se frayer un chemin jusqu'à la sortie ; pas la peine d'encombrer ses pensées avec ce problème. D'ailleurs, ce problème, c'était bien la seule chose à laquelle il pensait alors qu'il fixait le reste du plafond, attendant patiemment que les autres trouvent une solution. L'air était quasi irrespirable, la lumière totalement absente dans cette section du complexe, isolée par l'éboulement... C'était réellement une catastrophe, surtout quand on pensait au fait que Tom ne savait pas du tout où se trouvait l'entrée du souterrain, et qu'aux dernières nouvelles ils n'avaient rendez-vous ensemble qu'en fin d'après-midi... Autant dire que le temps que l'autre groupe se rende compte de leur absence, ils seraient sans doute tous morts d'asphyxie.

Alors que Matt se positionnait non loin de lui, l'inquiétude commençait à se lire sur le visage du médecin. Totalement inutile, cette fois-ci il ne pouvait rien faire pour sauver la situation ; cela le dépassait complètement. Et quand le Ranger lui demanda ce qu'il pouvait faire pour aider, Evans ne sut que hausser les sourcils, ceux-ci revenant aussitôt en position « situation désespérée, on est tous foutus ».

- Il faudrait... il faudrait... un... Il réfléchissait, essayant de rester concentré sur ses connaissances et non sur son propre état. … un anticoagulant... Ouais c'est ça, un anticoagulant...

Malheureusement, ce qu'il demandait se trouvait dans son propre sac, lui-même resté en salle de commande, ce qui voulait dire que même le peu dont il avait besoin, il ne pourrait pas l'avoir... Mais de toute façon c'est peut-être mieux comme cela, parce que s'il faisait une hémorragie, l'anticoagulant poserait peut-être plus de problèmes qu'il n'en résoudrait...

- Putain Eiden n'est jamais là quand on a besoin d'elle...

Le moral baissant peu à peu, sans vraiment le vouloir il accusait la petite-amie de celui qui se trouvait à ses côtés. Et pourtant elle n'était en rien responsable de ce qui leur arrivait, et Evans le savait, mais comme c'était une des patients les plus critiques qu'il avait eu à gérer depuis leur arrivée sur cette planète, cela semblait logique qu'en retour il attende la même chose là qu'il se trouvait lui-même en très mauvaise posture.

- C'est décidé : si on s'en sort, je prends des vacances !

Toutefois, à peine eut-il fini sa phrase que de nouveaux tremblements se firent sentir, signe que le complexe était en partie déstabilisé. Des petites pierres commencèrent alors à rouler et à tomber, et alors qu'Evans allait dire à Matt de prévenir le troisième membre du trio du danger que cela pouvait représenter pour elle – à savoir être ensevelie –, d'autres morceaux plus importants commencèrent à bouger et à glisser. La pression sur les jambes du médecin changea alors du tout au tout, le faisant soudain hurler de douleur. Sa main gauche vint alors contre sa bouche, et il mordit son poing de toutes ses forces pour lui faire oublier cette souffrance. Car à présent il avait finalement extrêmement mal, et ses yeux, en pleurs, en disaient long sur son désir de morphine.

- Re... Regarde... dans mon gilet tactique... J'ai peut-être une dose de – il retint un cri de douleur, ses yeux perlant toujours plus de larmes – de morphine...

Arrivé au SGC : 07/02/2009

"Je le trouve où ton anticoagulant ?" Réponse immédiate, dans mon sac. Super... La situation était grave et le seul médicament pouvant l'aider était inaccessible. Sa mini insulte auprès d'Eiden passait aussi bien qu'une lettre à la poste du côté du Lieutenant qui ne chercha même pas à la défendre. D'ailleurs c'était se demander s'il avait réellement compris sa phrase car il se contenta d'effectuer deux petites tapes sur l'épaule du blessé.
Eversman était en mode "économie d'énergie", c'est à dire plutôt mou, évitant tout geste qui n'était pas strictement nécessaire gardant le restant pour les fonctions vitales. Extirper un peu d'air respirable par exemple. La parole était considérée comme demandant de bouger la mâchoire, la langue donc jugée superflue. Les yeux à moitié clos, la tête appuyée contre une roche, le Ranger se contenta de lever le pouce à l'affirmation sur les vacances et n'eut pas le temps de répliquer quelque chose que de nouveaux tremblements se firent ressentir. Au moins, cela le sortit quelque peu de son état larve. Encore de la poussière mais surtout d'autres morceaux se décollaient du plafond ou des structures supérieurs. Comme il put, Matt se pencha au dessus du blessé espérant le protéger de son corps. Raté, Evans était en train d'hurler à lui transpercer un tympan, son geste s'était révélé inefficace à part écraser davantage le blessé. Super, le Eversman aujourd'hui...

"Evans, arrête..." Mains plaquées contre le crâne, luttant contre son fichu mal de tête, Matt n'espérait qu'une chose que le toubib cesse ses hurlements. Des poignards semblaient lui transpercer la tête de part en part et elle n'allait pas tarder à exploser. D'autres supplications, murmures pour un retour rapide au silence se firent entendre, tous à l'encontre du blessé. C'était le monde à l'envers et complètement absurde. La requête à peine formulée, sa main fouilla le gilet tactique d'Evans, trouvant le Saint Graal qu'il administra directement au niveau du haut de cuisse. c'est là qu'il remarqua l'apparition du sang, aussi bien sur l'uniforme de Dablord qu'au sol. Cela le laissa stupéfait quelques instants, le mal de crâne passant au second plan.

"Evans..." Tout en prononçant le prénom, Matt réalisait la gravité de la situation. Il voulut le signaler, lui demander ce qu'il faudrait faire mais aucun son ne sortit de sa bouche et cela à plusieurs reprises. "Evans" Sa voix n'avait plus aucune assurance et trahissait bien sa vision. "Faut que... faut que je... faut que je..." Panique du côté du Ranger. "Garrot, faut que je te fasse un garrot..." Cédant une fois de plus devant l'ampleur de la situation, l'homme chercha un objet pouvant convenir avant que sa ceinture ne lui vienne en tête. Complètement à l'ouest le bonhomme. Serrant de toutes ses forces, il s'efforça de mettre en place la compression bientôt rejointe par la ceinture d'Evans sur l'autre cuisse.

"Tu peux pas rester là... Te faut des soins...Faut compresser la plaie...Faut que je te sorte de là..." Seule conclusion dans l'état d'Eversman qui se mit immédiatement à l'extraction de pierres cherchant à pousser les plus grosses. Et voilà Spence qui est de retour et qui a besoin d'aide, pour changer... Vraiment penser à des vacances. Va donc l'aider à se sorir de là avant de reprendre son travail d’extraction de pierres.

Arrivé au SGC : 24/05/2007

L'avancée se révélait plus difficile qu'elle ne l'aurait pu imaginer, l'espace laissé entre chaque roche changeant rapidement d'orientation et de largeur. Heureusement qu'elle n'était pas claustrophobe, sinon elle aurait pété un câble depuis longtemps. Elle faisait ce qu'elle pouvait mais l’incertitude de pouvoir ressortir se faisait de plus en plus grande. A chaque mouvement elle se griffait, ou se cognait, se retrouvant dans des postures assez étranges et extrêmement inconfortable. De plus la radio que Matt lui avait passé commençait à l'handicaper plus que de raison dans ses mouvements. Et plus elle se battait contre la roche, plus une sensation, ce sentiment revenait, grandissait. Cette frustration, cette inquiétude, cette insécurité. Les larmes lui vinrent d'un coup, comme si elle cherchait à rejeter tout ce qui remontait en elle. Et même le bout de tissu qu'elle avait mis devant sa bouche et son nez pour la protéger de la poussière, l’étouffait, lentement. Alors elle décida de s'arrêter et de reprendre son souffle. Afin d'économiser les piles de sa lampe, elle décida de l'éteindre. Elle se retrouva dans le noir, posée comme elle le pouvait, respirant comme elle le pouvait, l'espace où elle se trouvait n'étant pas exceptionnellement large. Ce calme parfait semblait presque irréel, seul sa respiration faisait écho autour d'elle. Un frisson lui parcourut l'échine et lui fit baisser la tête, ses mains se resserrant autour des pierres qu'elles tenaient. Comment faisait-elle pour se retrouver dans de telle galère ?? Qu'avait-elle fait au monde, à l'univers pour avoir à endurer autant d'épreuves ?? Elle avait envie de tout laisser tomber, de rester en place et d'attendre ... Le manque d'air, la faim, la soif, n'importe quoi en fin de compte.

Mais non, elle n'eut pour seule réponse qu'un nouveau tremblement. Elle rouvrit les yeux d'un coup, apeurée par ce qui allait se passer. Les secondes parurent des minutes alors qu'elle sentait les roches bouger sous ses pieds, sous ses mains, sous son corps en contact avec elles, entendant des cracs tout autour d'elles. Par chance ou le contraire, allez savoir, le passage devant elle se referma sans la transformer en bouilli mais elle sentit tout de même une pression supplémentaire autour de sa cage thoracique. Les vibrations se turent pour ne laisser qu'un hurlement parcourir les trous d'air encore présent. Elle mit un peu de temps avant de réactiver un muscle, se demandant si son environnement direct était de nouveau stable ou non. Aux premiers essais, elle se rassura et vu ce qu'elle pouvait voir devant elle, elle n'avait plus qu'une seule solution, revenir sur ses pas et rejoindre les autres. Mais alors qu'elle amorçait sa marche arrière, elle sentit une pointe appuyer sur son dos. Forcément, les roches avaient bougés et pas forcément dans la meilleure des positions. De toute manière, si elle ne voulait pas moisir ici ou finir à moitié en compote en se vidant de son sang, fallait bien qu'elle bouge. Et puis, son dos avait déjà connu pire ... Alors le plus doucement possible, elle se mit à se faire glisser en arrière, sentant la pointe remontée peu à peu le long de sa colonne vertébrale, lui arrachant quelques rictus au passage. Elle finit bientôt par la sentir sur son cuir chevelu mais elle ne put empêcher son masque de fortune de s'y agripper et à tomber devant son regard.

La marche arrière fut plus difficile que l'avant. Elle sentait beaucoup plus les roches contre sa peau, son t-shirt s'étant relevé jusqu'à sa poitrine à cause du mouvement. Du coup, elle sentait de plus en plus de piqures et de griffures et au bout de quelques minutes, elle finit par ne plus rien sentir, l'organisme s'y faisant tout simplement. Et finalement, ses pieds finirent par ne plus trouver appuies.

"Matt ???"

Le pauvre ne devait apercevoir qu'une paire de rangers en piteux état mais pour le moment, elle avait besoin de cette aide car déjà qu'en avant, elle avait eu du mal, mais en arrière, elle ne savait pas trop comment elle pourrait se débrouiller. Au bout de quelques secondes, elle sentit une pression autour de ses chevilles et l'impulsion nécessaire fut donnée.

"Hey attend !! Pas si vite !! Je suis serrée comme une sardine dans une boite de conserves là ..."

Et enfin la délivrance. Une fois à terre, elle prit une grande inspiration, la plus grande qu'elle put, puis rendit la lampe torche à Matt, s'essuyant le front.

"Ca a bougé et du coup, plus possible d'avancer. Je crois qu'on a plus qu'à attendre."

Sauf qu'avec un rayon lumineux, elle découvrit la mine affreuse d'Evans. Alertée par ce teint si blanc, elle vint s'agenouiller auprès de lui, prit la lampe torche non loin d'elle et éclaira en direction des rochers retenant prisonnier les jambes du médecin.

"Ben au moins tu les sens maintenant, c'est déjà une bonne nouvelle hein ..."

Mais vu les gouttelettes de sang qui semblaient se répandre sur le sol, ils n'auraient pas des heures avant de se retrouver à 2. Bref, Matt s'était remis à bouger les rochers pour dégager Evans. Elle remit alors la lampe torche où elle l'avait prise puis se rapprocha d'Evans pour voir si elle pouvait faire quelque chose. Elle remarqua alors les ceintures entourant les cuisses du médecin. Elle décida alors de prendre la gourde auprès d'elle, proposant de l'eau au blessé et s'assit. Mais alors que son postérieur touchait enfin le sol, un bruit de plastique pas très rassurant se fit entendre dans sa poche. Y plongeant sa main, elle en sortit des morceaux de radios.

"Heu ... Quelqu'un aime bien les puzzles ??"

Elle avait du se faire écrabouiller pendant le tremblement.

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Les supplications de Matt n'avaient strictement aucun impact : Evans avait mal, et à partir de là ce n'était plus la raison qui commandait. Ce fut d'ailleurs tout juste s'il sentit l'injection de morphine, et la présence de l'analgésique dans son organisme mit un certain temps à faire son effet. Les yeux fixant un point fixe au plafond, il n'espérait qu'une seule chose : que la douleur disparaisse et que les choses reviennent comme avant. Et quand le Ranger l'appela à plusieurs reprises pour il-ne-savait-quoi, Evans réagissait à peine, concentrant toutes ses forces sur le fait de supporter l'insupportable. Même la prononciation du mot « garrot » ne provoqua chez lui aucune réaction, l'homme à mi-chemin entre l'état de choc et de la folie meurtrière de quelqu'un visant à débarrasser sa tête d'une simple araignée. Il se laissa même enlever sa ceinture sans broncher, ne jetant aucun regard vers le bas de son corps.

- Faut... faut serrer plus fort...

Il tremblait de tout son long, et seule la poussière ambiante pouvait encore dissimuler son teint livide. Quant aux paroles de Matt, à vrai dire il n'y prêtait même plus attention. Seule l'énergie que mettait le lieutenant à déplacer des pierres atteignit Evans, qui se sentit alors obligé de lui faire économiser des forces :

- A... arrête... Même si t'arrivais... à ouvrir un... un passage... il vous faudrait... au moins trois heures... pour me transporter... jusqu'au camp... Et j'ai pas... j'ai pas trois heures...

Le retour de Spence passa à ce moment inaperçu. Car si la douleur diminuait peu à peu grâce à la morphine, toutes les molécules de son corps tremblaient. Il sentait son front en sueur, et pourtant il avait de plus en plus froid. Et quand Annabel constata la « bonne nouvelle » que constituait le fait de sentir ses jambes, le toubib n'eut pas le moins du monde envie du rire – plutôt de lui extirper les viscères un à un pour les donner à manger à des porcs.

- J'vais... J'vais t'péter les rotules... tu vas voir... si tu les sens...

Néanmoins il accepta l'eau proposée sans faire de caprice, se redressant difficilement pour avaler correctement. Il reposa ensuite sa tête quasiment dans un soulagement, se sentant bien trop faible pour lutter à la fois contre le mal qui attaquait le bas de son corps, et à la fois contre les contractions qu'il fallait faire pour garder la tête aussi droite. Et alors que les deux autres cherchaient toujours un moyen de les faire sortir, les pensées du docteur n'allèrent qu'à une seule chose : ce qu'ils avaient découvert juste avant de se faire surprendre par cet éboulement.

- 'Faudra... faudra penser... à envoyer Wo... Wolowitz... ici...

Il revoyait toute la pièce dans le moindre détail : les ordinateurs, les écrans, les hologrammes, le voyant vert... La technologie de ces aliens était de toute évidence bien plus avancée que celle des terriens, et étant donné ce qu'il avait déjà vu à bord du Dédale, Evans était certain que ce complexe abritait tout ce que l'équipage espérait tant depuis leur arrivée sur cette planète : de quoi, simplement, rentrer sur Terre...

- L'holo... gramme... est prévu... pour la navigation... spatiale...

Il s'arrêta dans son explication, pleurant cette fois bien plus de tristesse que de douleur.

- Vous allez... rentrer... sur Terre...

Arrivé au SGC : 07/02/2009

Super, une radio en état de miettes... Et une sale nouvelle de plus qui aurait dû le rendre furax et il fallait qu'Evans en rajoute une autre.

"Arrête...Accroche toi..." Eversman s'accorde une pause, le temps pour lui d'essuyer la sueur de son front avant de se remettre au travail aux côtés du Sergent. Pas question de s'arrêter avant de parvenir à une issue, peu importe s'il devait se crever à la tâche. La poussière ou la soif les tueraient de toute façon autant se rendre utile. L'esprit de Matt n'était concentré que sur l'extraction, c'est à dire attraper une pierre et de la déplacer par tous les moyens pour qu'elle débloque un passage. Entre deux roches, il n'entendit pas les paroles d'Evans où du moins son cerveau choisit de ne pas les interpréter, déjà suffisamment de tâches à accomplir.

Au bout de quelques minutes, il dût se rendre à l'évidence qu'il ne pouvait pas continuer sans faire une pause. Annabel le remplaça à la tâche, le laissant s'effondrer aux côtés du blessé, la bouche ouverte à la recherche de souffle. Un regard d'envie envers la gourde, il se retient de ne pas se ruer dessus pour la vider d'une traite et se contente de porter ses mains sur son crâne. Le mal de tête était toujours bien présent et n' avait pas diminué d'intensité. Cumulé avec la fatigue, il n'était pas très loin d'être victime de nausée. Et voilà qu'Evans part en plein délire de retour sur Terre.

"Et on va... aussi revenir au...campement. Et avec toi..." Pas question non plus de l'abandonner, coincé entre les rochers. Ne laisser personne derrière. Telle était une des devises des Ranger et il n'était pas près à laisser abandonner un ami. Le voir ainsi, en larmes, le visage crispé par la douleur était loin d'être plaisant. Il aurait donné beaucoup pour pouvoir le soulager un peu mais il ne disposait plus de morphine.

"Il te reste de la... mor...morphine ?" Maigre espoir qui disparut immédiatement avec la réponse négative de celle ci. Evans allait devoir faire avec. Une main se posa de nouveau sur l'épaule du blessé tandis que l'autre restait sur son crâne. S'il fermait les yeux, le sommeil l'emporterait dans les secondes suivantes. Son corps ne cessait de lui envoyer des signes trahissant un besoin de repos imminent.

Arrivé au SGC : 24/05/2007

Les fesses contre terre, le dos contre l'amas de rochers, la peau qui la piquait d'un peu partout ... Elle voyait bien qu'elle s'était écorchée les bras à ramper mais elle avait bien connut pire que ça. Et là pour le moment, elle préférait faire attention à ne pas renverser toute sa gourde sur la tête d'Evans alors que ce dernier essayait de boire tant bien que mal. Elle souriait encore de la réplique du jeune homme par rapport à ses rotules. Oui, elle avait trouvé sa réflexion vraiment drôle et elle n'était pas loin de se laisser aller à un fou rire mais vu la tête de déterrés qu'elle avait en face d'elle, l'ambiance s'en trouvait légèrement refroidi. Elle reboucha alors la gourde tranquillement, passant son regard espiègle vers Matt. Il suait de partout et elle ne put s'empêcher de plisser les yeux, un rictus animant ses lèvres, lorsqu'elle s'imaginait l'odeur qui devait émaner de son corps. Elle revint alors sur Evans et remarqua qu'il avait vraiment une sale mine. Et comme elle l'avait fait pour Eversman, elle se décida à gifler son compagnon à terre, espérant ainsi lui remettre les idées en place. En même temps, c'était devenu une sorte de remède contre la douleur ... Joshua aurait pu en témoigner s'il avait été présent. Rien de mieux qu'une bonne gifle pour remettre l'esprit en alerte !

"Hey ... On se reprend ..."

Matt expira ses dernières forces et vint s'affaler non loin d'Evans, laissant un trou béant dans le tas de pierres. Annabel se releva et vint remplacer l'homme à la tâche mais elle préférait prendre son temps, ne voulant pas s'épuiser trop vite. Et alors qu'elle faisait attention à retirer les bonnes pierres sans se faire tout s'écrouler une nouvelle fois, elle entendit les deux autres fondre en larmes et paniquer à moitié. Ca pour sur, elle était tombée sur les gars les plus dures de la Terre, le mâle alfa par excellence ... Elle se décida alors à arrêter de travailler, se posa tranquillement pour reprendre son souffle, et les regarda calmement.

"De une, pour pouvoir rentrer sur Terre, faudrait que les autres nous trouvent, de deux que tout le site ne nous tombe pas sur le coin du pif et de trois, qu'on arrive à faire fonctionner les engins là-bas."

Son regard dévia en direction du plafond, sa tête venant se poser contre son poing, une certaine nostalgie venant animer ses pupilles.

"Et puis, qu'est-ce qui t'attend sur Terre ?? Des amis ?? De la famille ?? Ils nous croient surement déjà tous morts, le SGC a du nous porter disparut et plus le temps passe, plus les gens se font une raison. Et puis, la mort n'est pas une punition ... Je la verrais plus comme une délivrance."

Arrêter de souffrir mentalement et physiquement, ne plus rien ressentir, ne plus être vraiment ... Pour elle, c'était un cadeau qu'elle attendait depuis Nebek. Mais le destin ou la chose qui semblait diriger sa vie, ne semblait pas avoir les mêmes dessein pour elle. Elle reposa alors ses yeux sur Matt, puis sur Evans, remarquant enfin ses larmes. Elle connaissait ce désespoir, cette résignation contrainte, elle l'avait ressentit et elle l'avait déjà éprouvée auprès de Joshua.

"Et puis merde quoi !! Vous êtes des mecs ou des tafioles ?? On va te sortir de là Evans alors tu te reprends ou moi j'arrête de creuser parce que je vais pas bosser pour un mec qui se laisse crever ..."

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Loin d'être totalement ancré dans la réalité, son esprit divaguant à loisir, Evans ne comprit absolument pas le geste d'Annabel. Qu'espérait-elle donc accomplir de cette façon ? Le remettre instantanément sur pied ? Qu'il puisse, subitement, retrouver toute sa forme et ait pour la gêne occasionnée une force surhumaine qui lui permît de remettre tout le couloir en ordre ?! C'était juste complètement dingue, et pour le coup le médecin se dit qu'il était peut-être plus ancré dans la réalité que la jeune femme...
Vint ensuite le moment où, contre toute attente, Annabel – toujours Annabel – préféra rogner l'espoir qui habitait ces lieux plutôt que de faire face à la vérité. Il était vrai, d'ailleurs, que depuis le début elle s'était toujours plus ou moins laissée porter par les événements, et peut-être qu'elle préférait finalement largement cette planète à la Terre... Mais tout de même ! Ils n'avaient jamais eu de matériel aussi performant à leur disposition depuis qu'ils avaient quitté le Dédale ! Peut-être même n'avaient-ils jamais eu de matériel aussi performant du tout, car après tout les aliens qui avaient bâti tout ceci devaient bien être quelque part... Et il n'y avait aucun corps.
Préférant ne même pas répondre lorsque le sergent accusa ses deux compagnons de baisser les bras – elle les traita de « tafioles », exactement –, Evans se terra dans le silence, ses idées errant çà et là sur leur situation et ce qui avait bien pu les amener à cela . Et tremblant de tout son corps, ne pouvant retenir ces légères convulsions involontaires, il repensa à Leonis, la mission la plus catastrophique de sa vie. Le contexte était largement différent, la situation n'avait rien à voir entre l'un ou l'autre cas, et pourtant les similitudes semblaient bien nombreuses... Rester enfermé dans un endroit clôt, sombre, seul, à subir la douleur tout en tentant de rester conscient et de garder un espoir... Il ne manquait qu'une pendaison pour parfaire le tableau – l'explosion ayant déjà été largement reprise avec cet éboulement.

- Je n'ai... Je n'ai jamais cru... en Dieu... ou en une quelconque forme... de religion... Je me suis toujours dit... qu'après la vie... ça s'arrêtait net... et que c'était fini... Mais aujourd'hui, j'aimerais tellement... croire... qu'il y a bien quelque chose... après... Que ce n'est pas... la fin...

Qu'importe l'avis d'Annabel ; de toute façon lui n'avait strictement rien d'autre à faire. Et s'il n'y avait jamais vraiment réfléchi auparavant, si d'habitude il avait toujours su au fond de lui que rien n'était fini et qu'il vivrait encore longtemps après, cette fois il sentait que c'était complètement différent. La Mort était en train de venir le chercher, et tandis qu'il avait bien du mal à prononcer la moindre phrase sans émettre un cri de douleur, il se disait, plus que jamais, qu'il avait encore bien des choses à faire, ici et sur Terre. Il n'avait pas atteint ses objectifs, et peu à peu le chemin se dérobait sous ses pieds...

- Je veux pas mourir, Matt...

Arrivé au SGC : 07/02/2009

"Ferme la, Annabel..." Pas la peine de leur rappeler la situation merdique dans laquelle ils étaient, ni leur retour impossible sur Terre ou le fait d'être déclarer disparu. Le Ranger eut l'impression que son cœur se serra en imaginant l'officier sur le palier de la maison de famille, sa mère ouvrant la porte et apprenant la nouvelle... Stop, il s'arrêtait là pour le moment, pas la peine d'imaginer le reste de la scène, c'était largement suffisant.

"Spence, au boulot... J'ai aucune envie de rester enfermer ici..." Le ton de sa voix n'était pas beaucoup plus élevé qu'un murmure. Il ne se sentait vraiment pas bien, le mal de crâne ne passait pas et ses forces ne lui revenaient pas malgré la pause. C'était vraiment étrange ce qui lui arrivait, cette impression d'être arrivé au bout de ses forces. Eversman avait déjà ressenti cela au bout d'une marche forcée lors de ses classes mais là rien n'était pareil, l'effort n'était pas surhumain et pourtant vu son état... Et voilà qu'Evans en rajoute une couche, non ce n'était plus possible pour Matt. Ce dernier chercha à se remettre sur pied, s'aidant en s'appuyant sur les rochers aux alentours.

"Oula..." Toujours une main sur le crâne, l'autre l'aidant à s'équilibrer. Cela n'allait pas fort...

"Allez on s'y remet...et Evans, tu vas pas mourir...On va sortir de là... On va te ramener." Pas question de rester là à écouter les supplications d'Evans. Non il ne le pouvait vraiment pas. Seul moyen pour qu'il cesse, parvenir à dégager un passage suffisant donc au travail. Dans son état, il aurait été plus judicieux de rester assis, à parler avec le blessé, lui tenir la conversation pour qu'il reste éveiller le plus long possible mais ce serait prendre Evans pour un faible. Non le médecin était fort et il avait besoin que les deux le sortent de là.

Arrivé au SGC : 24/05/2007

"Non".

Elle n'avait dit aucun mot lorsqu'Evans avait souhaité une vie après la mort ou lorsque Matt lui avait ordonné de la fermer et de reprendre le travail. Elle n'avait rien dit de ce qu'elle savait et de ce qu'elle avait vécut personnellement. Elle s'était tout simplement tut, ressassant ses souvenirs et ses cauchemars en silence. Mais Matt dépassait les bornes avec sa patience et avait coupé court à l'action d'Eversman de se remettre à déplacer les roches. Elle fixait le sol devant elle et releva un regard noir et déterminé envers le lieutenant. Son ton n'avait pas été agressif, loin de là, il avait juste été ferme. Et devant l'incompréhension du jeune homme, elle se leva, tranquillement, s'époussetant le pantalon au passage.

"J'ai déjà assez creusé comme ça."

Bien sur, elle ne parlait pas de la situation actuelle mais de la somme de travail qu'elle avait pu accumuler dans les mines de Nebek. Et là pour le coup, elle avait les mains et les bras griffés de partout et comme elle l'avait dit quelques secondes plus tôt, elle n'allait pas bosser pour quelqu'un qui se laissait mourir. Elle s'avança alors, passant devant Matt et laissant Evans derrière elle, se rapprochant de son sac. Elle se baissa pour le prendre dans ses mains et se retourna pour le lancer vers Matt.

"T'as qu'à regarder si il y a du C4 dedans. Une petite dose suffira à faire un passage et à le délivrer."

De toute manière, soit il serait délivré, soit il y passait. Dans le pire des cas, il partirait sans lente agonie. Laissant sa main descendre jusqu'à sa poche, elle en sortie la lampe qu'elle avait pris sur l'arme de Matt avant de chercher un passage dans la roche. Elle entrouvrit les lèvres pour faire une dernière déclaration à Evans, lui dire qu'il n'y avait rien après la mort, que c'était le vide, qu'on ne ressentait plus rien, le noir total, sans référence de temps, sans surprise, sans réflexion de l'esprit. Comme lorsque l'on s'endort le soir, sauf qu'on ne se réveil jamais. Enfin, normalement. Elle avait été ramené à la dure réalité contre son gré. Mais au dernier moment, elle se dit que les mettre au courant ne servait à rien. Elle n'était même pas sure qu'ils sachent qu'elle était morte là bas ... Elle ne voulait pas polémiquer et jouer à celui qui avait pu souffrir le plus. De toute manière, beaucoup penserait qu'elle était pessimiste, mais elle se trouvait juste réaliste, terre à terre face à la dureté de la vie.

"Je t'aiderais à tout installer, mais je ne creuse plus."

Et de toute manière, si ça ne lui plaisait pas, il se trouvait une pièce au bout de ce couloir, qu'ils n'avaient eu le temps d'explorer encore et elle se ferait un plaisir d'aller y jeter un coup d’œil.

Arrivé au SGC : 13/01/2009

L'hémorragie n'avait pas été arrêtée. Malgré les efforts d'Eversman, les deux garrots ne suffisaient pas à limiter la perte de sang, et celle-ci réduisait considérablement l'énergie du médecin. Evans, peu à peu, sentait ses forces se disperser. En plus de la douleur, qui regagnait en intensité avec le temps qui s'écoulait, inexorablement, il devait faire avec la disparition progressive de la lucidité. Le monde autour de lui s'embrumait, et il avait bien du mal à se concentrer sur ce qu'il se passait. Quand ses compagnons parlaient, seuls quelques murmures parvenaient à ses oreilles, et autant dire que ces silhouettes de paroles ne trouvaient chez lui aucun sens. Si son corps était toujours là, perdu dans les décombres d'un complexe alien, au beau milieu d'une planète oubliée du reste de la galaxie, son esprit, lui, perdait doucement du terrain sur le monde réel. Il divaguait, hallucinait presque. Des objets ou des personnes n'étant pas censées se trouver là, prenaient pourtant vie sous ses yeux. L'heure n'avait pour lui plus aucune importance, car sans le vouloir il se laissait porter comme dans un rêve, revivant même des souvenirs vieux de nombreux mois...

- Envoyez une... une équipe... de sécurité...

Parfois il retrouvait subitement toute sa lucidité, se débattant alors d'autant plus avec son propre corps. Il gesticulait, tentait de trouver une position confortable, fuyait la douleur comme il le pouvait. Mais lorsqu'enfin il voulut protester contre l'utilisation de C-4, leur stock se résumant maintenant seulement à quatre pains, seul un faible cri sortit de sa bouche. Celle-ci, de plus en plus sèche, n'avait pas meilleure mine que ses yeux, à moitié clos. Le regard vide, il était finalement rare qu'il prononçât la moindre phrase cohérente, et ce même s'il aurait voulu signaler à ses camarades que provoquer une explosion à cet endroit les tuerait forcément tous.

- Matt...

Seul un faible murmure arrivait désormais à sortir de sa bouche. Et en ayant aussi froid, tremblant de tout son long, de la sueur perlant sur tout son visage, c'était déjà un miracle qu'il arrive à signaler sa présence autrement que par une série de sons indescriptibles.

- Matt...

Sa main, fébrile, cherchait maladroitement celle de son ami, le contact direct étant à ce stade bien plus explicite et réconfortant que des mots peut-être vides de sens...

- Il y a... une dette... dont je ne me suis touj... toujours pas... acquitté... J'ai... sur mon compte... plusieurs dizaines... de milliers de... de dollars... Assure-toi que... que cinquante mille... reviennent... au... au... docteur... Michael... And... Anderson... Et garde le reste... pour toi...

Là, il était lucide. Et pour tout dire, il espérait franchement que Matt le prendrait assez au sérieux pour honorer sa demande et lui rendre ce service, tôt ou tard.

Arrivé au SGC : 07/02/2009

Il fallut plus que quelques instants pour qu'Eversman comprenne les grandes lignes de la situation et assimile la réaction du Sergent. Celle ci refusait de continuer de creuser et proposer plutôt de passer à l'explosif. Cette solution semblait folle, inadaptée à la situation actuelle à moins de vouloir en finir dans un superbe suicidaire collectif à quelques mètres sous terre. Sans même chercher plus loin, il lui renvoya le sac qu'elle rattrapa facilement sans faire le moindre commentaire, Evans venant d'attirer son attention par un simple contact tactile.
Matt n'en avait pas fini avec la jeune femme, il lui renvoya son charmant regard noir avant de s'occuper de leur blessé posant un genou à ses côtés, bientôt rejoint par le deuxième pour consolider un équilibre très précaire.

"Je t'écoute..." Tout en parlant, le Ranger posa à son tour sa main sur celle de son collège pour lui montrer qu'il était là, qu'il était proche. La voix d'Evans était des plus faibles, le forçant à se rapprocher pour le comprendre et encore vu son esprit embrumé, il avait l'impression que cela n'avait ni queue, ni tête et pourtant cela semblait important pour son ami qui lui serra davantage les doigts.

"50 000 $ pour Anderson...OK." Quand à savoir qui était ce fameux mec... Son ami devait être en plein délire et avait besoin d'être rassuré d'où la répétition de dette. Il oubliait juste que les distributeurs automatiques étaient très loin d'ici. Ne lâchant pas sa main, Matt jeta un coup d'œil vers les membres toujours emprisonnés. Il continuait de perdre beaucoup de sang sans qu'ils ne puissent faire quelque chose de plus c'était lui le Doc. Celui qui était capable d'opérer un soldat avec une cuillère à soupe, de sauver des vies tout simplement...

"Je te savais pas si riche, Dablord..." murmura t-il tout en portant sa main libre sur crâne gardant le contact de l'autre. Il fallait prendre une décision et bien sur c'était sur lui que ça revenait. Spence ne voulait plus creuser, son ami perdrait trop de sang. Le reste du plafond ou des niveaux supérieurs pouvaient leur tomber dessus à tout moment. Cette analyse de la situation prit de plus de cinq minutes qui n'aspirait vraiment qu'à deux choses, tous sortir de là et se reposer. Après une respiration un peu forcée, le Ranger tourna la tête vers Annabel.

"Occupe toi du C4... Fais ce qu'il faut...Qu'on sorte de là, d'une manière ou d'une autre"

Arrivé au SGC : 24/05/2007

Le sac lui revint en pleine poitrine et elle le retint contre elle alors qu'elle voyait Matt s'abaisser vers Evans. Elle était trop loin pour comprendre ce qu'ils se disaient et puis de toute manière elle s'en fichait royalement. Mais de voir Matt agenouillé aux côtés d'Evans, des souvenirs insoutenables d'elle et de Joshua lui revinrent en tête, se revoyant des dizaines, peut-être même une centaine de fois s'agenouiller à côté de lui, essayant de le réconforter alors qu'une fois de plus il succombait à ses blessures. C'est pourquoi bien vite elle détourna le regard, bien plus perturbée par ses souvenirs que par la scène qui se déroulait sous ses yeux. Mais plus vite qu'elle ne l'aurait pensé, elle entendit la voix dure du lieutenant, lui donnant presque l'ordre de tout s'occuper. Avant son séjour chez les Tok'Ra, elle se serait retournée et lui en aurait collé une entre les 2 yeux pour l'avoir traité ainsi. Bien sûr c'était son supérieur hiérarchique, mais pour le moment ils se trouvaient dans la même galère et il ne faisait rien d'autre que de se lamenter sur son sort. Quel meneur d'hommes !!! Mais bien heureusement pour lui, Sorrens avait eu le temps de lui reposer l'esprit de ses sauts d'humeur et c'est en renfrognant ses envies qu'elle s'abaissa pour poser le sac à terre et fouiller à l'intérieur pour voir s'ils avaient du C4.

Au bout de quelques secondes, elle sentit les bords rectangulaires dans sa main et ressortit un pain entier avec son détonateur. Bien entendu, elle savait qu'un pain complet serait beaucoup trop pour ce qu'elle pensait faire. Alors elle sortit son couteau attaché à sa cheville et commença à couper une tranche dans le petit pavé, d'une taille qu'il lui semblait suffisante. Remettant son couteau en place, elle posa le détonateur sur le petit morceau et se rapprocha des deux compères, donnant au passage la commande à Matt et se posant devant le mur de roche, cherchant le parfait endroit pour poser la charge. Le parfait endroit qui pourrait délivrer le médecin sans pour autant lui réduire les jambes en bouillie. Bientôt, elle trouva un endroit acceptable quant à ses exigences et pris bien soin de poser la charge convenablement. Cette étape enfin terminée, elle s'accroupit à côté d'Evans et malgré son caractère rude et sec de l'instant, elle souleva sa tête avec une infinie délicatesse afin de reprendre sa veste posée sous sa nuque.

"Matt, donne moi tous les vêtements ou tissus que tu pourras."

Dépliant sa veste, elle vint la poser sur le tronc du médecin, essayant de protéger un maximum son corps. Même si cela n'empêcherait pas une roche de plusieurs kilos de lui tomber dessus, au moins ça limiterait les petits cailloux de pénétrer dans ses blessures ou de l'abimer encore plus. Elle eut tout de même un peu plus de tissus et elle essaya de les incorporer entre les pierres reposant sur les jambes du blessé, afin d'amortir au maximum le choc. Puis elle se retourna, prit la gourde entre ses mains et proposa de l'eau à Evans, afin qu'il puisse s'hydrater un minimum avant que la pièce ne se remplisse à nouveau de poussière. Puis elle se releva, prit tout ce qui était "futile" dans les prochaines minutes et les apporta dans la pièce au bout du couloir. Revenant vers le duo, elle s'accroupit de nouveau mais derrière la tête d'Evans, posant ses mains sur son épaule droite.

"On aura que quelques secondes pour agir. Dès que tu appuies sur la commande, il va falloir le tirer en arrière car tout risque de s'écrouler. Prend n'importe quoi pour te protéger le visage, ainsi que le sien."

Elle se mit alors en position, ses doigts se crispant autour de l'épaule du jeune homme, attendant que Matt s'installe à ses côtés pour s'occuper de l'épaule gauche. Plus qu'à attendre le bon moment pour agir désormais ...

Arrivé au SGC : 13/01/2009

Les couloirs se ressemblaient tous. De la pierre ne se dégageaient que quelques lignes colorées, suivant apparemment un chemin déjà tracé depuis longtemps. Alors que certaines se séparaient, d'autres se rejoignaient, avant tour à tour de disparaître sous des portes bleutées, et condamnées. Les inscriptions qui figuraient sur ces accès étaient codées, incompréhensibles pour tout nouvel arrivant. Et tandis qu'il progressait à travers ce décor, Evans sentait le froid peser sur ses épaules, tout comme le silence, omniprésent. Les couloirs étaient totalement vides, et lui était seul.

L'explosion le réveilla en sursaut, ses yeux devant aussitôt se refermer pour échapper aux débris et à la poussière ambiante. Violemment tiré en arrière, il ne put alors que se laisser glisser vers la salle de repos à proximité, celle qui se trouvait au bout du couloir. Il ne comprenait pas exactement ce qui était en train de se passer, mais de toute évidence ils avaient réussi à le dégager. Ses jambes étaient-elles encore en état de fonctionner ? Le médecin l'ignorait. En fait, il n'avait même pas la force de se redresser pour regarder. Peut-être valait-il mieux : le bas de son corps pouvait très bien être dans un état tel qu'il était difficile de soutenir sa vision – et de toute façon, il fallait être honnête, il ne pouvait strictement rien faire pour lui-même. Ce fut ainsi qu'il ne sut trop comment, il se retrouva allongé sur un de ces fameux lits du complexe, dont on venait de retirer les caisses se trouvant au-dessus. Son oreille, momentanément attentive, apprit à cet instant que si la charge l'avait libéré des décombres, cela n'avait pas suffi à ouvrir le passage. Fallait-il donc utiliser une seconde charge, plus puissante ? Étant donné les très nombreux tremblements qui avaient aussitôt suivi, c'était extrêmement risqué. Et surtout, pour le moment, le plus urgent étant sans doute de vraiment stopper l'hémorragie du docteur, maintenant qu'ils avaient enfin un espace dégagé où s'activer...

La carte de visite accrochée à son cou indiquait, à côté de sa photo, son titre et son nom : « Docteur Evans Dablord ». Ni « N.I.D. » ; ni « U.S.A.F. ». Seuls ces trois mots figuraient au-dessus de ses vêtements, ceux d'un civil tout ce qu'il y avait de plus ordinaire : des baskets, un jean, une chemise bleu foncé, et une simple cravate bordeaux aux rayures blanches et saumon. Aucune veste ; simplement un porte-documents, rempli de dossiers au degré de confidentialité le plus bas. Instinctivement, sans se débarrasser de ses papiers, il avançait à la recherche de quelqu'un ou quelque chose en particulier. Aucune précipitation dans sa démarche ; il prenait en fait tout son temps. Et s'il ne savait pas du tout où il allait ni ce qu'il était censé faire, il sentait que sa présence était attendue.

On finissait de lui bander les jambes. C'était sommaire, cela ne l'aiderait pas beaucoup, mais au moins il avait tout de suite bien meilleure allure. Il ne manquait plus qu'un beau costume, et il pourrait retourner à Washington sans souci... – en tout cas c'était un beau rêve, n'est-ce pas ? Il ne savait pas combien de temps s'était écoulé depuis qu'il avait une fois de plus perdu connaissance, mais au moins il n'avait pas eu à penser – et non « panser » – à ses blessures tout pendant qu'on stabilisait son état – car parler de « soins » était peut-être exagéré sans matériel approprié … Et si à cet instant il était bien trop affaibli pour ne serait-ce que penser à pleurer, comme il avait pu le faire quelques minutes voire quelques heures plus tôt, il était en revanche parfaitement conscient qu'il ne tiendrait plus encore très longtemps. Surtout, toutes ses pensées allaient à l'avenir : celui où il ne serait plus de ce monde, celui qui serait fatalement « posthume » par rapport à lui. Allait-il finalement symboliser, dans l'imaginaire collectif, la folie de Riedel, la sienne ou celle de tous les agents du NID réunis ? Allait-on cracher sur lui comme sur tous les politiques qui osaient venir mettre leur nez dans les affaires du Programme ? Il y avait en tout cas une chose qui était sure : si mourir n'était même plus une option, il avait toujours la possibilité de faire en sorte que ses idées perdurent, d'une façon ou d'une autre...

- Ne... Ne... les... laissez... pppas... train... ner... mon... nom... ddddans... la... b... boue...

Ses yeux cherchaient ceux de Matt, en quête du dernier réel soutien dont il disposait. Cet ami auquel il s'était tant confronté, aujourd'hui était là pour lui, et ce malgré toutes les crasses qu'ils avaient pu se faire l'un l'autre. Mais c'était peut-être justement cela qui faisait toute la solidité de leur amitié, car cette dernière avait su perdurer en dépit de tout ce qui s'était passé. Un ami qui, bizarrement, avait sur son visage, sous les nombreuses couches de poussière, des taches peu communes...

- Sept... Sept... Sept...

Le mot auquel il pensait se perdit alors dans sa gorge, celle-ci se lançant soudain désespérément à la recherche d'oxygène. Ses muscles se contractaient tous en vain, l'air manquant de plus en plus dangereusement. Son cerveau criait à l'aide, mais aucune phrase, ni aucun mot, ne parvenaient à être formés, tant son corps monopolisait son énergie pour trouver une solution...

Un seul accès était ouvert. Après quelques marches menant sur sa gauche, une étrange lueur émanait d'une pièce d'où provenait aussi un bourdonnement régulier. La salle en question, dont le plafond était bien trop haut pour être visible, était remplie d'une centaine de gens, si ce n'était plus. Quelques têtes lui semblaient familières, alors que celles des derniers rangs étaient trop floues pour être distinguées. Au centre de tout ceci, un anneau haut de plusieurs mètres, formant en son sein un horizon bleuté. Arrêté au milieu de la salle d'embarquement, Evans ne faisait aucun mouvement, se contentant simplement de fixer ce qui était devant lui. Et alors que le Site Alpha avait été sa première destination, la fermeture de la Porte des Étoiles marquait la fin de sa vie.

Arrivé au SGC : 24/05/2007

Ni une ni deux, dès que l'explosion retentit elle poussa de toutes ses forces sur ses pieds, en basculant son poids en arrière et d'un coup, elle sentit le corps inerte glisser sur le sol. Le plus vite possible, elle marcha en arrière, reculant reculant jusqu'à toucher le mur de fond du couloir. Elle ne voyait rien mais ce n'était pas grave, tant qu'ils se retrouveraient à l’abri dans la salle. Là, elle sentit Matt lâcher prise car elle du supporter entièrement le poids d'Evans.

"Aide moi à le poser en hauteur !!"

Un jet de lumière apparut alors et elle vit Matt mettre la lampe entre ses lèvres avant de saisir les épaules du doc pendant qu'Annabel s'occupait de ses jambes. Et c'est à cet instant qu'elle se rendit compte que la pièce était rempli de lit. Parfait. Une fois Evans mis à plat sur un matelas poussiéreux, elle leva sa cheville jusqu'à son postérieur pour saisir son couteau plus facilement et une fois ce dernier bien en main, elle l'inséra sous le plie du pantalon d'Evans, au niveau de ses chevilles, et de plusieurs coups secs, elle remonta jusqu'à ses cuisses, faisant la même opération sur l'autre jambe. Elle se trouva néanmoins gênée par les ceintures installées par Matt. D'un coup vif, elle les délassa et les envoya valser à travers la pièce, comme si elle avait fait ça toute sa vie. (Je t'avais dit que je te mettrais à poil xD)

"Donne moi la gourde d'eau ... Et regarde s'il y a des bandages propres dans le sac."

Avec tout ce sang séché, coagulé ou en train de s'échapper des plaies, de la poussière et des petits éclats de roche, elle n'arrivait même plus à faire la différenciation entre la peau blanche du doc, et ses poils colmatés dans la mouise. Dévissant d'un geste la gourde d'eau, elle lava comme elle put les jambes abimées et ces gestes lui rappelèrent ceux des médecins qui intervenaient sur les victimes de mines au Kosovo ... Bref, c'était un autre temps ça aussi ...
Les bandages propres commençaient à se faire attendre alors, les mains pleines de sang, elle se retourna vers Matt.

"Matt !!! Bordel !! Tu te réveilles oui !!"

Elle eut pour réponse qu'un tas de tissus d'une couleur douteuse, plus très blanc quoi mais en même temps, elle n'avait pas le luxe de faire la fine bouche, Evans non plus. Elle prit ce qu'il y avait et commença à bander fortement les jambes du Doc, l'une après l'autre, terminant le tissu par une sorte de noeud improvisé mais qui semblait tenir bond. Au bout de quelques minutes à 100 à l'heure, elle put enfin se poser et respirer, restant à regarder les deux jambes bandées, attendant de voir si tout se tenait ou si il fallait recommencer. Mais après une ou deux minutes d'attente, tout semblait être bien. Elle se rapprocha alors du visage d'Evans et lui mit deux petites gifles, histoire de le sortir du cirage.

"Allez, on se réveille la belle au bois dormant"

C'est alors qu'il ouvrit les yeux et commença à émerger. Annabel vint alors chercher Matt et lui montra de la main d'aller surveiller son copain. Pour sa part, elle allait s'asseoir et commencer à réfléchir à comment sortir de cette pièce. Elle n'avait pas envie de retourner dans le couloir pour savoir s'il y avait un passage qui c'était créé car elle savait très bien, vu les bruits d'effondrements qui avaient suivis l'explosion, qu'il n'y avait rien d’intéressant là bas. Et alors que Matt jouait à la nounou, elle remarqua dans un coin qu'il y avait des caisses. Peut-être qu'il y aurait des choses utiles, genre des boites de conserves ou du matériel médicale ... Qui sait ?? Lentement, car elle commençait à sentir ses muscles protester contre ses efforts, elle se releva et se dirigea vers les caisses et une fois arrivée à leur hauteur, les ouvrit pour regarder à l'intérieur. Après deux-trois repêchages d'objets inconnus, elle se résigna à ne plus fouiller. Alors quoi ?? Ils allaient tous finir ici ?? A crever de faim, de soif, d'asphixie ou à cause de la puanteur du corps en décomposition d'Evans ?? Elle aurait aimé une mort plus rapide ... Ben en même temps, elle avait toujours son couteau après tout ... Puis un nouveau tremblement qui déstabilisa les caisses qu'elle avait bougé et quelques unes finir par tomber au sol, laissant apparaître sur le mur une grille. Bingo !! Elle n'aurait plus à supporter les ronchons et pleurnicheries du lieutenant.

"Matt ... Je reviens ..."

Sans attendre de réponse, elle s'agenouilla devant la trappe, l'ouvrit dans un bruit strident de métal rouillé, alluma sa lampe torche et s'engoufra dans le petit tunnel.

[HRP : bon je m’arrête là, pas le temps d'aller plus loin ... Matt t'as qu'à décrire la suite, ça ne me gène pas. Je modifierais demain si besoin est Rolling Eyes

]

Arrivé au SGC : 07/02/2009

Une grande respiration, un dernier regard vers sa coéquipière et le Lieutenant appuya sur ce fameux bouton. Rien ne les arrêta dans leur mouvement, chacun solidement accroché à l'épaule de Dablord. Ni le bruit assourdissant, le nuage de poussière ou la chute de nouvelles pierres. Non ce qui comptait était le dégagement réussi du blessé. C'est une fois ce dernier hissé sur un lit qu'Eversman réalisa que sa tête allait littéralement explosée. Cela combinait à la vue des blessures suffit à le faire rendre son dernier repas ayant eu l'ultime reflexe de retirer le masque devant sa bouche avant de vomir ses tripes.
Et l'autre qui lui gueulait dessus une fois de plus. Sadique...

"Déchire... mon t-shi..." Même pas le temps de finir sa phrase, il venait de d'être pris d'un nouveau haut le cœur. Livide sous une belle couche de poussière et à peine remis, le Ranger se mit à la recherche de pansements ou ce qui pourraient servir en tant que tels. Aussitôt il les envoya à Spence qui se chargeait des soins le laissant se remettre quelque peu de ses émotions. Puis ce fut à son tour de rester aux côtés du blessé. Eversman jeta un regard vers les jambes bandées, l'image des blessures repassant devant ses yeux puis ses yeux croisèrent ceux de son meilleur ami. Sa main se referma aussitôt sur l'autre restaurant ce contact entre eux. Un geste rapide du bras pour balayer cette poussière de son visage.

"Evans... Accroche toi... S'il te plait..." La voix et les paroles d'Evans n'avaient rien de rassurants et renforcèrent le contact entre eux. "Evans, tu vas... t'en sortir. Accroche toi !" répéta-t-il une nouvelle fois. Le voir ainsi souffrir sans ne rien pouvoir faire était atroce. S'il avait pu échanger sa place avec lui, il l'aurait fait sans hésiter. Spence s'éloignait à la recherche d'un trésor perdu dont il se fichait éperdument. Lui n'était focalisé que par la souffrance de son pote. Une première larme fit son apparition bientôt suivi d'une autre. Il ne pouvait les retenir.

"Tu peux pas... abandonner. J'ai besoin de toi !" Dablord ne pouvait pas lâcher, pas maintenant. Il avait toujours été là lorsqu'Eversman en avait eu besoin et le contraire était aussi vrai. Parfois, ils avaient pu avoir quelques violents désaccords mais ils étaient toujours parvenus à se retrouver quand il le fallait. Chacun connaissait l'autre, ses réactions, son caractère de merde. Il n'avait jamais vu ces signes d'abandon chez le médecin, c'était cela qui lui faisait vraiment peur. Non, personne ne trainera dans la boue, personne ne lui manquera de respect.

"Je te le jures, Evans..." A peine venait il de prononcer ces quelques mots qu'Evans en prononça d'autres qu'il ne comprit pas. Il lui demanda de répéter mais celui ci semblait à la recherche d'un souffle perdu, incapable de reprendre sa respiration et agité de nombreux mouvements.

"Evans ! Evans ! " Impossible de le maintenir en place, il était trop agité. "ANNABEEEEEEEEL !!!" Son cri se répercutant sur les parois espérant que le chevalier blanc, couvert de poussière débarque le plus vite possible mais c'était déjà trop tard. Evans était désormais immobile, le regard vide ce qui contrastait nettement avec les minutes précédentes. Il n'était plus de ce monde tout simplement. Spence revint mais il était trop tard, celle ci se lança dans un massage cardiaque écartant le lieutenant du passage. Celui ci essayait de parler mais ses lèvres remuaient dans le vide, ses yeux restaient rivés sur son ami continuant de reculer manquant de se casser la figure à cause d'une vieille caisse vide et se laissa lentement tomber sur ses fesses, adossé. Son petit monde venait de s'écrouler.
Les minutes défilaient les unes après les autres et rien ne changeait. Rien ne le ramènerait maintenant et pourtant Spence s'acharnait encore et toujours. Les larmes étaient de retour de son côté, incapable de contrôler ses émotions réalisant peu à peu l'importance d'Evans à ses yeux alors qu'il venait de le perdre.

"C'est fini...fini..." Déclara-t-il au bout d'un très long moment après un très long soupir. Très lentement, il leva les yeux vers le sergent. Les larmes avaient dessinés un sillon de part et d'autre du visage passant outre la poussière. Il ne chercha pas à le dissimuler, il se fichait complètement de ce que pouvait penser Spence. Il ne chercha pas à maintenir ce lien entre eux se contentant de poser sa tête contre la paroi. Evans avait été la première personne rencontrée au Stargate Command, celui qui lui avait permis de rentrer dans le programme, celui qui lui avait sauvé la vie. Bref surement une des meilleures rencontres qu'il avait pu faire.
Avec un peu de chances, tout cela n'était qu'un sale cauchemar et il allait se réveiller, Evans à ses côtés. Fermer les yeux fut des plus faciles, le Ranger était allé jusqu'au bout de ses forces et le repos était une délivrance pour lui. Annabel ne le laissa pas s'enfuir dans les bras rassurants de Morphée, le ramenant brutalement à la dure réalité. Il avait froid, torse nu contre la paroi et voulait se reposer de nouveau mais Spence en avait décidé autrement. Elle essaya bien de le prévenir de sa découverte mais son esprit était ailleurs, hors service pour aujourd'hui. Celle ci essaya de le relever, de le remuer un peu mais il refusait de décoller ses fesses du sol.

"Je partirai pas... sans lui..."

Si Spence désirait insister, un coup bien placé et elle ferait ce qu'elle veut d'Eversman. Il n'était pas en état de résister. (A voir comment on fait le transport.). La fin du tunnel était en vue, encore quelques mètres... S'en était trop pour le Lieutenant qui s'écroula après une marche ratée. Il avait puisé dans ses réserves pour le retour et lui demandait davantage était impossible. Ce dernier venait de perdre connaissance. L'autre équipe, contactée par radio arriva très rapidement sur les lieux prenant les choses en main. Un mort, un hors service et une proche de la crise de nerf. Journée de merde...Un brancard de fortune fut construit pour transporter le médecin tombé, le Lieutenant hissé sur les épaules d'un des militaires...

Hj : Annabou, faut qu'on se mette d'accord sur certains points pour peaufiner.

Arrivé au SGC : 24/05/2007

L'espace était vraiment étroit mais il suffisait pour une personne de taille moyenne marchant à quatre pattes. Bien vite, elle arriva devant une autre grille mais ne pouvant pas se contorsionner pour amener ses pieds devant et ainsi donner un bon coup de pied mais pas la place pour tout ça. Alors comme elle put, elle donna des coups bien placés avec ses mains et finis par débloquer la grille. Bien contente de s'échapper une bonne fois pour toute de cet espace confiner, elle se saisit de son couteau à la cheville et le prit en main, la lame vers le bas, prête à se défendre, et commença à explorer la pièce où elle venait d'arriver. Le faisceau lumineux de sa lampe torche ondulant de gauche à droite, elle finit par apercevoir une porte de sortie qui était grande ouverte. Bon, autant se dépêcher et aller chercher les deux autres, même si elle ne savait pas vers où menait cette porte, au moins ils ne seraient plus bloquer dans l'autre trou à rat. Prenant une grande inspiration, elle se ré-engouffra dans le petit tunnel et alors qu'elle avait fait la moitié du chemin, elle entendit Matt crier puis l'appeler. Comprenant l'urgence de la situation, Matt ne criant pas comme une fillette souvent, elle se dépêcha de terminer les derniers mètres qui la séparaient encore des deux hommes et finit par arriver dans la salle pendant que Matt restait hagard devant le corps d'Evans. Elle se rapprocha alors et vit que la cage thoracique ne se soulevait plus, même difficilement.

Elle poussa Matt pour se rapprocher du visage du doc alors que sa main cherchait la veine à son poignet. Rien ... Assez rapidement, elle monta sur le lit, enjambant le corps inerte, et commença un massage cardiaque, assez énergique. Et au bout de 3-4 coups, elle se stoppa, bloquée par le fait qu'il fallait lui faire du bouche à bouche. Le temps qu'elle se décide, elle continuait de masser. Mais elle savait très bien que si il n'y avait pas d'air dans les poumons, le massage ne servait à rien. Néanmoins, prendre ce visage entre ses mains et poser ses lèvres sur les siennes ... Il s'agissait d'Evans bon sang !!! Elle ne pouvait pas, même si c'était pour lui sauver la vie ... Alors elle passa du massage au coups de poings en pleine poitrine. Si elle continuait ainsi, elle finirait par lui casser les côtes mais elle ne savait pas quoi faire d'autre. Et c'est à ce moment là qu'elle entendit les mots du Lieutenant. Fini .... Oui. Elle s'arrêta dans son effort, reprenant son souffle, toujours à califourchon sur la dépouille. Elle tourna alors son regard vers l'autre et s'étonna de le voir dans un tel état. Elle hésitait entre la compassion et l'énervement. Etait-elle devenue si dure, si impersonnelle que toutes les émotions du genre humain lui étaient égales ?? Bref, elle descendit du lit, ne regardant en rien ce corps devenu vide d'âme, puis se rapprocha du ranger, ayant fermé les yeux.

"Allez lève toi ..."

Elle lu donna de légers coups de pieds dans la cuisse afin de le bouger un peu.

"Je pense avoir trouvé une sortie ..."

Pas de réponse. Elle avait envie d'avoir un sac ou quoi que ce soit d'autre pour lui remettre les idées en tête. Cette léthargie chronique commençait réellement à lui faire sortir les yeux de la tête.

"Matt !! Bordel !! Faut qu'on parte d'ici !!"

Et la seule chose qu'il trouva à dire, c'était qu'il ne laisserait pas le corps d'Evans ici. Alors d'une, il fallait qu'elle se trimballe l'abruti à bout de force, mais en plus, faudrait qu'elle traine le macchabée. Elle soupira fortement. Combien d'autres étaient restés en arrière, à l'endroit où ils avaient succombé et qu'on avait enterré une boite vide sur Terre ?? Pourquoi on ferait un traitement de faveur pour celui là ?? Matt ne disait plus rien et il lui faisait pitié à se mettre dans un état pareil. Elle savait très bien qu'elle n'avait qu'à le trainer et il ferait ce qu'elle voudrait. Et elle repensa à Joshua. Sans rajouté un mot, elle alla chercher son sac et en sortit une corde, présente dans chacun d'entre eux. Elle commença alors à saucissonner le mort, laissant un bon bout trainer à terre.

"Bon alors viens m'aider."

Le jeune homme finit par se relever et à l'aider à poser le corps d'Evans par terre, proche de la grille. Une fois ce dernier en place, elle prit le bout de la corde encore libre et l'enroula autour de la taille. Elle s'engouffra la première dans le tunnel et traina le corps derrière elle jusqu'à l'autre bout, suivie par le ranger. Une fois de l'autre côté, ils découvrirent avec joie qu'un escalier remontant à la surface se trouvait sur la droite en sortant de la pièce. Elle voyait bien que Matt n'était pas bien mais il tint le coup jusqu'à apporter le corps d'Evans au dehors. Que c'était bon de respirer enfin l'air pur et de revoir la lumière du soleil. En se retournant vers Matt pour savoir comment faire pour la suite, elle se rendit compte qu'il était affalé par terre, inconscient. Elle se retrouvait seule, au beau milieu de ruines. Et comme d'hab', démerde toi la blondasse .... Si ça continuait comme ça, elle finirait par frapper quelqu'un ou bien se dessaper et courir toute nue au travers des arbres. Contrôlant un minimum ses envies primaires d'exploser, elle se rapprocha de Matt et chercha à le réveiller. Mais cette fois-ci, il ne reprit pas connaissance. Elle se mit à le fouiller et trouva le 2e talkie, qu'elle actionna rapidement en appelant le Major Ryan à la rescousse.

Au bout de cinq minutes, elle vit l'autre groupe arrivé et elle les regarda la rejoindre, assise sur un gros caillou, Eversman et Evans allongé par terre, non loin d'elle. C'est en voyant la tête des autres qu'elle se rendit compte qu'elle était couverte de sang avec deux mecs à ses pieds.

"Heu nan nan c'est pas moi hein ..."
"Rapport Sergent ... Et tout de suite !!"

Alors que les autres prenaient soin du ranger et construisait une civière de fortune pour le doc, Annabel raconta toute l'histoire, de A à Z en éliminant les pleurnicheries diverses des deux comparses. Elle sentait bien que le major conservait des doutes mais pour le moment, elle était la seule encore consciente, donc pas d'autre choix que de la croire. Bref, une fois que tout fut prêt pour le transport, le groupe se mit en route pour rentrer au camp.