Léon Smith entra dans les vestiaires des hommes, la serviette enroulée autour du bassin. Il passa son doigt sur son bras, là où une profonde entaille se cicatrisait lentement. Il avait perdu des forces avec cette blessure survenue lors de la mission avec les Black Eagle. Une mission qui avait tourné au carnage d’ailleurs, et qu’il avait envi d’oublier rapidement pour passer à autre chose. Jamais il n’avait vu autant de sang versé dans une bataille dont la cause n’avait aucun lien financier ou économique avec le pays. Autrement dit, c’était la première fois qu’il se battait pour la liberté d’un peuple, bien loin des autres conflits régnants sur Terre et qui semblaient interminables.
D’une certaine manière, il avait enfin connu les vraies valeurs d’une guerre.
Léon fit craquer son cou et tourna sa tête autour de celui-ci pour l’étirer. Il se gratta le crâne presque chauve et ouvrit son casier personnel qui se trouvait devant lui. Il n’y avait personne d’autres dans la pièce, seul lui et l’humidité dégagée par les douches d’à côté.
Il s’empara de quelques vêtements mais attendit d’être complètement sec pour se changer. Sa main continua de fouiller au fond du placard pour prendre une petite boîte, qu’il ouvrit soigneusement. Il en sortit une photo, celle de sa mère juste avant qu’elle ne décède de son cancer. Il pensait bien qu’il la rejoindrait au paradis, durant cette putain de mission.
Quoiqu’il n’était pas certain d’une telle destination après sa mort. Après toutes les vies qu’il avait prises, il irait plutôt en Enfer. Cela lui fit penser qu’il allait devoir se confesser un jour ou l’autre, quand il aurait un peu de temps à perdre…
A peu près sec, Smith enleva sa serviette, dévoilant ses belles fesses musclées. Il enfila son pantalon et une chemise verte kaki, tout en ressuyant les dernières gouttes d’eau qui lui coulaient dans les oreilles.
A quelques mètres derrière lui, la porte de la salle s’ouvrit lentement et silencieusement. Deux ombres y pénétrèrent et une autre resta à l’entrée, surveillant le couloir.
L’anglais ne se soucia de rien, enlevant sa serviette pour boutonner sa chemise et ranger la photo de sa Soudain, quelqu’un lui mit un sac sur la tête et le fit basculer en arrière. Léon trébucha sur le banc qui était planté au milieu du vestiaire et fut plaqué au sol.
La surprise de cette attaque survenue de nulle part dans son intimité, au sein du SGC, le désarma complètement et il mit un certain temps à réagir. Mais bien trop tard… A peine se mit-il à genou qu’il reçut un coup dans les côtes, dans la mâchoire et dans l’abdomen.
Les deux hommes qui le tenaient s’acharnèrent sur lui, l’envoyant au sol et continuant de le ruer de coups. Frappé de toutes parts, Smith eut la respiration coupée et essaya de se protéger. Il reçut une semelle en pleine figure et un violent choc à l’arrière du crâne. L’image de sa mère lui revint à l’esprit avant qu’il ne ferme douloureusement les yeux et ne plonge dans le néant…
Les deux hommes du NID continuèrent à tabasser le membre des Black Eagle, qui était une cible prioritaire du « grand nettoyage » orchestré par le nouveau dirigeant de cette base.
L’un d’eux sortit subitement un flingue, prêt à exécuter Smith d’une balle dans la tête. L’autre l’en empêcha, détournant l’arme et attrapant son camarade par le col de sa veste.
« T’es fou ou quoi ?! Le coup de feu va alerter toute la base ! »
« Il faut s’en débarrasser putain !! » Répliqua l’autre, une véritable brute et armoire à glace.
L’autre homme réfléchit, jetant un coup d’œil vers l’entrée pour voir si la voie était libre. Leur troisième complice était toujours là, prêt à les avertir de la moindre présence indésirable.
« Pas tout de suite… Calme-toi… Tu vas m’aider à le porter, on l’emmène en taule. »
« Hein ? La taule de la base ? » La brute parut interloquée, reprenant lentement sa respiration. « Et que va dire le gardien ? »
« T’inquiète ! » Lui dit son collègue, un sourire malsain sur le visage. « Il est des nôtres… »
Les deux hommes se comprirent se sourirent tout les deux. Ils attrapèrent alors Smith, lui laissant le sac sur la tête afin que personne ne le reconnaisse dans les couloirs. Ils lui attachèrent les mains et le portèrent en dehors des vestiaires… vers la prison du SGC.
Sujet: Intrigue VI => Léon Smith