Finalement, la jeune extraterrestre avait bien réussi son coup. Elle avait surpris le Major et vue dans son regard que son semblant de phrase Tauris avait porté. Même si elle n'était pas correctement dite, Davis avait compris les informations essentielles. Il semblait même heureux, une fois la surprise passée, que Alix ait fait cet effort pour lui. Pour la jeune extraterrestre, s'exprimer dans la même langue que celle de Davis n'était pas chose aisée, du moins pour le moment. Mais Alix apprend vite et en écoutant les autres membres du SG dont le Major parler, elle comprenait de mieux le sens de chaque mot et la place de chacun dans une phrase. En revanche, il ne fallait pas lui parler de CUD ou de compléments. A cela, elle ne comprenait cure. Non seulement elle n'y comprenait rien mais n'en voyait aucun intéret si elle parvenait à construire plus ou moins bien les phrases. Elle ne s'attendait pas à bien parler leur langue directement en arrivant sur cette planète. Néanmoins, pour une jeune personne qui était arrivée depuis peu sur cette planète, elle se débrouillait de mieux en mieux, à condition que l'on daignait lui parler. Elle ne risquait pas de progresser si les gardes passaient leur temps à l'ignorer, c'était leur travail, elle s'en rendait compte. Ils n'étaient pas là pour faire la causette mais au contraire pour surveiller les extraterrestres qui passaient plus ou moins du temps dans la base secrète du SG. Il n'était pas certain que tous soient digne de confiance et ne cherchent pas à percer les secrets du monde Tauris.
Il n'était pas certain non plus que Alix soit réellement une de leur alliée. Après tout, rien ne leur disait qu'elle ne se révolterait pas à un moment ou à un autre et ne chercherait pas à tuer le plus de monde possible sur son chemin. Si elle avait travaillé pour les Goa'ulds, cela aurait pu être l'un de ses missions. Éliminer le plus de monde possible, surtout les gradés et ce général estropié aurait fait partie des victimes. Cependant, comme elle ne travaillait pas pour eux, au contraire, ils avaient cet ennemi en commun, elle ne ferait pas de bain de sang. Hormis s'ils cherchaient à l'enfermer ou à la retenir de partir de cette planète. Partir... Alix en avait elle encore envie ? Avait elle envie de repartir à la recherche de sa famille ? Tellement de nouveaux changements étaient survenus ces derniers temps, que voulait elle faire maintenant.
En regardant Davis, elle ne trouvait plus de réponse à ces questions.

Je suis heureux de l'apprendre.

Alix était heureuse aussi. Même si elle devait retourner voir le médecin le lendemain. Il y avait toujours ce risque d'infection qui planait au dessus de sa tête. La jeune femme espérait que tout allait bien. Maintenant qu'elle avait la certitude que Davis s'intéressait à elle et qu'elle sentait ce sentiment de plus en plus réciproque, elle regrettait d'avoir arraché ses points de suture à trois reprises et de risquer, de par ce fait, une infection au niveau de ses brûlures. Alix s'en voulait d'avoir agit comme une enfant gâtée et désobéissante. Pour une fois dans sa vie, elle aurait du écouté les médecins et obéir sagement. Ce qui était fait était fait, elle devait maintenant attendre d'avoir le résultat du médecin. Ne voulant rien gâché de ses bêtises, même si elle avait honte, Alix comptait les révéler à Davis et parler de sa prochaine visite chez l'un de médecin du SG.
Alix regardait Davis. Elle voyait bien dans son regard qu'il s'apprêtait à dire quelque chose. Alors, elle attendait. Mais comme une jeune femme amoureuse et fleur bleue même s'il ne fallait pas le lui faire remarquer, Alix ne quittait pas Davis du regard. Elle le dévorait littéralement des yeux et ne pouvait s'en détacher. Ce qui était tout aussi réciproque de la part du Major. Il risquait de bien s'entendre tous les deux.
En se faisant cette réflexion, Alix sentit Davis prendre sa main gauche, il semblait avoir peur de la droite. Les pansements n'avaient rien d'engageant, elle devait bien le reconnaitre. Davis la regarda dans les yeux puis lui déclara :

Alix, depuis que je t'ai rencontré, je ne vis plus que pour toi. Tu es mon âme, mon corps, mes pensées, mes rêves et mon existence. Tu as transformé ma vie et je veux transformé la tienne.

Bon... Ça s'est fait ! Alix devait quand même reconnaitre que Davis avait l'art de tourner ses phrases. Même si elle n'avait pas tout compris. En décortiquant un peu ses propos, elle saisissait petit à petit ce qu'il avait voulu lui dire. Et puis, Davis avait cessé de parler, laissant le temps à la jeune femme de comprendre ce qu'il venait de lui dire. Il comprenait mieux que quiconque comment elle fonctionnait.
Alix ne comprenait pas tellement comment elle avait pu transformer la vie du Major. Elle possédait si peu d'imagination pour ce genre de chose ! Elle ne voyait pas ce qu'elle avait de spécial hormis parler avec le Major. Ses paroles faisaient remonter à sa mémoire des vestiges de la dernière mission qu'ils avaient effectué ensemble. Notamment ce qui s'était déroulé lorsqu'ils avaient été enfermé tous les deux et quand la jeune femme avait perdu le contrôle d'elle-même. Elle avait voulu tuer le Major mais il n'avait répliqué qu'une fois, au moment le plus critique. Il s'en était terriblement voulu et l'avait embrassé à ce moment là. Elle était alors revenu à elle. Alix s'intéressait au Major, il était attentif et prenait soin d'elle depuis qu'elle avait débarqué sur cette planète. Elle ne pensait pas pour autant qu'il était tombé amoureux d'elle avant qu'il ne l'embrasse puis lui avoue.

Je serai fier et honoré d'être l'homme avec qui tu passeras ta vie.

Alix ne savait pas quoi répondre. Deux idées lui venaient à l'esprit :
Si elle répondait oui, qu'elle était d'accord pour passer sa vie avec lui, cela voulait dire qu'elle ne quitterait plus cette planète. Avait elle envie de quitter la Terre ? Elle ne savait plus. Et si jamais elle souhaitait la quitter, Davis la suivrait il ? S'habituerait il à une vie sauvage sans aucun confort ? Étrangement, elle n'y croyait pas. Il était tellement habitué à sa petite vie. Elle ne voulait pas non plus tout bouleverser mais elle n'était pas sure d'être capable de s'habituer facilement à son mode de vie, à autant de confort et de solidarité. Leur vie se passerait ici, dans un endroit aussi étriqué ou avait il une maison, un appartement quelque part en dehors de cette base. Alix ne tiendrait pas longtemps enfermée dans ses quatre murs. Il lui fallait de grands espaces verts pour se sentir bien.
Si elle répondait non, elle se rendait malheureusement et lui aussi par la même occasion. Elle repartirait et ils ne se verraient plus. Alix en souffrirait trop. Finalement, la réponse était déjà toute trouvée.
Alix allait lui répondre qu'elle était d'accord. Mais elle serait malheureuse quand même si elle devait rester enfermée au SG. Elle avait besoin d'air pur, de grand espace et d'une vie en dehors de cet endroit. Elle se sentait prise de claustrophobie à trop rester dans la même pièce, alors y passer sa vie même si cela voulait dire la passer avec Davis, la ferait dépérir trop rapidement. Elle voulait être avec lui, vivre à l'extérieur de la base, quitte à y travailler en tant que militaire, mais elle ne voulait pas vivre et travailler dans le même endroit. Seulement, est ce que Davis accepterait ses conditions ? D'un côté, il n'avait pas le choix s'il souhaitait garder sa nouvelle compagne longtemps à ses côtés...

Il y avait un autre problème qui se profilait à l'horizon, ou plutôt une non compréhension de certaines choses : Alix ne savait pas du tout ce que Davis attendait elle dans leur couple. Ne sachant même pas ce que voulait dire être en couple, ni les obligations qui s'en suivait, elle ne savait pas ce que Davis voulait d'elle. Tout naturellement, tout comme jusqu'à maintenant, elle risquait simplement de se laisser guider et de voir ce qui allait advenir de leur relation, son évolution. Cependant, elle comptait quand même lui faire comprendre que c'était la première fois qu'elle se retrouvait dans cette situation. Toutes les notions de vie de couple, sortie de couple et désirs sexuels lui étaient totalement inconnu. Elle ne savait pas si Davis en avait conscience. Jusqu'ici, le jeune homme avait pris son temps pour approcher et gagner la confiance de Alix, mais cela ne démontrait pas tout. Il pouvait se montrer pressant par la suite alors qu'elle ne savait rien faire du tout !
Quoiqu'il en était, elle ne pouvait plus laisser le silence s'installer entre eux. Elle réfléchit encore un peu au condition qu'elle comptait poser et à ce que Davis attendait. Elle n'y trouvait toujours aucune réponse.
Alix préféra reprendre la conversation en Néerlandais, ce serait plus simple pour se faire comprendre :

De eerste keer dat ik in deze situatie weer bevind, ben ik me weet niet wat jij van mij verwacht. Maar als men moet zijn samen leven, wil ik niet dat het in deze basis is, kan ik niet
(C'est la première fois que je me retrouve dans cette situation, je ne sais pas ce que tu attends de moi. Mais si on doit vivre ensemble, je ne veux pas que ce soit dans cette base, je ne peux pas)

Alix espérait avoir été assez clair et précise dans ce qu'elle voulait dire. Elle se retrouvait totalement désemparée face à cette situation. Elle regrettait un peu d'avoir quitté ses forêts. Mais en regardant Davis, elle ne regrettait plus rien. Même si elle ne savait pas à quoi s'attendre, ni ce qu'elle allait découvrir aux creux de ses bras, elle n'avait pas si peur que ça.

Elle allait avoir un peu de mal à s'y habituer mais s'y ferait vite. Ce reflet brillant sur ses oreilles n'était pas habituel pour elle. Il ne le serait surement jamais. L'or coutait cher et Alix ne voulait voir Davis se ruiner pour elle. Elle n'était matérialiste qu'avec son arc, le reste, elle pouvait s'en passer. Même de ses vêtements, elle pouvait vivre nue sans complexe. Dormir sur des feuilles mortes ne lui avait jamais fait peur et chasser sa nourriture encore moins. Elle n'avait besoin que de son couteau et de son arc pour se forger des flèches et abattre ses proies. L'eau chaude, c’était futile. L'électricité plus encore. Et la télévision, elle n'en parlait même pas. Alix avait vraiment du mal avec la vie sédentaire, mais elle comptait s'y faire, pour lui. S'il faisait des efforts pour la garder près d'elle, elle pouvait lui rendre la pareille en s'adaptant à son monde. Mais ce n'était vraiment pas facile du tout ! S'adapter à une telle vie demandait du temps et du temps, elle n'en avait pas tellement. Enfin, elle si, mais lui non. Il ne pouvait pas prendre tout le temps dont elle avait besoin pour l'aider à appréhender cette future vie. De ce côté là, elle devait en bonne partie se débrouiller seule. Ce serait égoïste de sa part que de demander à Davis de passer plus de temps avec elle. Elle devait se contenter de ce qu'elle avait. Et finalement, elle avait déjà de la chance d'avoir ce qu'elle avait. Elle avait abandonné sa vie de sauvage pour une vie posée auprès de quelqu'un qui s'occupait d'elle. Alix ne se souvenait pas avoir eu auprès d'elle quelqu'un qui s'occupait d'elle autant que Davis le faisait. Dans le miroir, tandis qu'elle regardait encore l'effet des boucles d'oreille sur sa peau d'albâtre, elle l'observait en même temps. Avec son nouveau look de sauvage, il allait bien ensemble. Mais ils étaient à l'opposé l'un de l'autre physiquement parlant. Il est plus grand qu'elle, plus âgé aussi même si elle ne savait pas de combien d'années. Son visage était marqué par les années alors que le sien restait lisse. Alix n'était vraiment pas vieille. Cette différence entre eux ne la dérangeait absolument pas, ce n'était pas cela qui l'attirait chez lui. Il possédait la musculature caractéristique des militaires. Pour faire simple, il était plutôt fait de ce côté là. Alix, en revanche, était vraiment fine, à la limite trop mince pour sa taille et elle était si petite dans ses bras. Elle en avait presque l'impression d'être fragile et une petite chose à protéger, il n'y avait vraiment qu'avec lui qu'elle acceptait de se sentir aussi faible. Elle qui détestait que l'on voit comme une faible petite chose sans défense. C'était pour cela qu'elle avait développé un fort instinct un fort instinct de survie et qu'elle se défendait si bien en cas d'attaque. Il est vrai qu'elle aurait pu se laisser dépérir il y a cinq ans de cela, du moins c'est ce qu'elle croyait, lorsqu'elle avait réussi à s'échapper du vaisseau en pleine attaque intergalactique. Elle avait vécu tellement de choses atroces depuis qu'elle était petite. Son corps en portait de nombreuses traces. Elle ne comptait plus le nombre de cicatrices qui striaient son corps de marques blanches. Ça faisait un peu ton sur ton sur son corps blanc et malgré cela, elles ressortaient incroyablement bien. Tellement qu'elle en complexait mais seulement en présence de Davis. Avec les autres, elle s'en moquait mais elle ne voulait pas qu'il la regarde comme une bête curieuse ou pire, comme un monstre. Un coup dans le miroir la rassura un peu. Davis aussi portait des cicatrices visibles. Notamment cette balafre sur sa joue gauche. Alix se demandait toujours d'où elle venait mais n'avait pas osé lui poser la question jusqu'ici. Elle sentait d'instinct que le sujet était délicat. Et si elle l'abordait pour lui, la question pourrait lui être retournée. Serait elle alors capable de lui expliquer qu'elle avait été torturée ? Au moins, avec la tunique qu'elle portait, son dos n'était pas visible. Lorsqu'elle savait voir Davis dans la journée, elle évitait de porter des vêtements qui découvrait trop son dos. Ses jambes, elle s'en moquait, porter un haut décolleté aussi mais son dos et ses trop nombreuses cicatrices, cela, elle aimait un peu moins. Un jour, elle savait qu'il la verrait nue et sans aucun artifices, et ce jour là, elle n'échapperait pas à ses questions. Elle ne pourrait pas passer sa vie à fuir.
Mais les cicatrices n'étaient pas les seules choses qu'ils avaient en commun. Ils avaient besoin l'un de l'autre mais elle ignorait pourquoi.

Lui l'aimait, il le lui avait déjà dit plusieurs fois. Elle, non, en revanche, elle n' arrivait pas à le lui dire en retour. Avait elle peur de lui avouer ? Et quelles en seraient les conséquences ? Peut-être que ce n'était pas à lui qu'elle avait peur de se l'avouer mais à elle-même tout simplement. Lui dire serait voir s'envoler sa dernière protection contre lui. Avait elle totalement confiance en lui pour aller jusqu'à ce point. Avait elle encore seulement besoin de se protéger contre lui. Elle ne le connaissait pas comme on devrait connaitre l'homme qui partage sa vie. Elle ne connaissait rien de lui, mise à part son nom, son grade et l'endroit où il travaille ainsi que ce qu'il y faisait. Mais cela voulait aussi dire qu'elle partageait l'un de ses plus secrets. Même ses parents ne devaient pas savoir où il travaillait. Alix avait fait les choses à l'envers. Elle avait appris les secrets de l'homme avant d'apprendre les bases sur cet homme. Le monde à l'envers. Mais lui que savait il sur elle ? Certainement pas grand chose finalement... Elle ne savait pas trop en fait. Ni ne savait pourquoi elle était attirée vers lui. Elle avait besoin de lui, il était son pilier sur la Tauri. Elle ne connait rien de cette planète, avec lui, elle pouvait tout comprendre. Ce serait dur mais c'était aussi pour cela qu'elle l'aimait... En fait, oui, elle l'aimait bel et bien. Autant que lui l'aimait, elle ne pouvait le dire. Étant plus discrète sur ses sentiments à son égard. Elle ne comprenait pas et ne pouvait pas expliquer les sentiments qu'elle avait vu naitre en elle depuis l'arrivée de Davis dans sa vie. Il y avait de l'angoisse. De l'angoisse de se dire qu'elle l'aimait mais aussi l'angoisse d'être abandonnée par lui un jour. C'était cela le problème, elle avait peur d'être seule alors qu'auparavant, elle avait peur d'avoir de la compagnie. Davis bouleversait tous ses repères et le seul qui lui restait fixe c'était lui. C'était à n'y rien comprendre. Alix avait peur, en lui révélant ses sentiments, de le voir fuir. Mais puisque c'était lui qui lui répétait qu'il l'aimait, avait elle réellement des raisons d'avoir peur ? Le nœud dans sa poitrine allait il s'envoler quand elle lui dirait qu'elle aussi, elle l'aimait. Car finalement, il ne connaissait pas grand chose d'elle. Déterminée cependant, elle se dit qu'il fallait qu'elle tente le coup. Quitte à être abandonnée autant que ce soit avant de trop s'attacher à lui. Même si elle était déjà bien plus mordue qu'elle ne le croyait ou ne voulait se l'avouer.

Cette façon qu'il avait de la regarder. Elle avait l'impression d'être plus précieuse encore que les boucles qu'elle portait.

Tu es magnifique. Elle te vont très bien.

Alix avait peur en taquinant Davis sur son air de sauvage de le vexer. Elle ne le connaissait pas si bien que cela et ne savait où s'arrêtait son humour et où commençait sa fierté. Apparemment, c'était un homme d'humour. Avec elle en tout cas, avec les autres, elle s'en moquait un peu. Sauf avec les femmes pour avouer la vérité. Alix serait elle jalouse ? A bien y réfléchir, elle ne craignait pas grand chose dans la base du SGC, il n'y avait pas tellement de femme à travailler dedans. Bien au contraire, c'était plutôt une grande majorité d'homme et dans sa vision de la vie, elle n'imaginait pas que l'homosexualité puisse exister. Il ne fallait pas la croire homophobe, elle ne le savait pas tout simplement, n'en avait jamais rencontré jusqu'ici. Ses connaissances sexuelles étaient bien, voir trop, limitées. Vivre comme une recluse de la société depuis toute petite ne l'avait pas aidé à en apprendre plus là dessus. Cela l'inquiétait aussi un peu quand elle voyait Paul la regarder avec autant d'intensité. Mais la chaleur qu'elle ressentait dans son corps lorsqu'ils s'embrassaient faisait vite disparaitre la peur que ce contact engendrait.
Elle adorait le voir sourire. Elle ne s'en lasserait jamais et pourrait tout inventer pour continuer à le voir sourire. Davis prit la main de Alix et l'entraina vers le lit. Elle le suivit de bonne grâce et s'assit lorsqu'il le lui proposa. Elle le regarda un peu surprise mais point nerveuse, elle ne s'était pas attendue à cette situation. Son visage perdit son sourire et devint sérieux. Elle n'aimait pas trop cela. Après une profonde inspiration, il commença son discours qu'elle tenta de suivre tant bien que mal.

Tu dois savoir que le SGC n'est pas mon lieu de résidence permanent. J'ai un appartement à Colorado Springs.

Le sujet avait l'air si sérieux qu'Alix aurait préféré qu'il s'adresse à elle en Néerlandais. Elle aurait eu moins de mal à le comprendre. Il utilisait des mots qu'elle ne connaissait pas trop. Elle avait bien compris que Paul ne vivait pas au SGC, pas comme elle en tout cas. Il avait des quartiers dans lesquels il passait parfois des nuits. Parfois. Les autres fois, il quittait tout simplement la base. Colorado Springs, ce nom lui disait quelque chose. Si elle se souvenait bien, c'était la première sortie qu'elle avait faite en dehors de la base. C'était même avec lui qu'elle y était allé, dans un grand parc. Elle y avait d'ailleurs appris qu'un pays possédait la même langue natale que la sienne. Proche en tout cas, à défaut d'être cent pour cent identique. C'était également lors de cette sortie qu'avait débuté la relation qu'elle avait aujourd'hui avec le Major.
Alix mit plus de temps que d'habitude à essayer de comprendre ce qu'il voulait lui dire. Elle ne connaissait ni le mot résidence, ni le mot appartement. Mais la négation concernant le SGC et la ville de Colorado Springs l'aidait à fabuler sur le sens de ses propos. Lui proposait il de retourner là-bas ? Et pour combien de temps ?
Avant qu'elle n'ait pu lui demander d’éclaircir un peu ses paroles, il reprit.

Veux tu venir avec moi. Veux tu venir vivre avec moi ?

Alix n'eut même pas le temps d'être incrédule. Comme s'il avait peur de sa réponse, Davis l'embrassa avec plus d'intensité que d'ordinaire, lui coupant rapidement le souffle. La tête vide, elle ne put que répondre à son baiser, le prolongeant et l'accentuant. Il était rare qu'il l'embrasse comme cela, sa demande devait être vraiment importante et terrifiante par certains côtés. Mais trop occupée à d'autres affaire, Alix n'y réfléchit même plus. Pourtant, Davis devait attendre une réponse mais elle allait attendre encore un peu. Libérant ses mains des siennes, elle les enroula autour du cou de Davis, l'attirant plus contre elle. Si elle n'y prenait pas garde, elle allait tomber à la renverse avec son poids. Le lit les rattraperait s'il n'y avait que cela. Ils ne se feraient pas bien mal. Rompant leur étreinte pour reprendre son souffle, ce serait bête de mourir étouffer si vite, elle déposa sur ses lèvres des baisers aussi légers que des papillons. Elle pouvait maintenant réfléchir, l'esprit à peu près calmé, au sens de ses paroles. Cette fois ci, elle avait tout compris et n'aurait pas besoin d'éclaircissement quant aux autres paroles finalement. Davis voulait qu'elle vienne vivre avec lui dans un truc nommé appartement à Colorado Springs. Il lui proposait de venir avec lui en dehors de cette base. Alix était folle de joie, elle qui rêvait tellement de sortir de cette base en avait maintenant la possibilité.
Ayant du mal à aligner deux mots cohérents, elle du s'y reprendre à deux fois avant de pouvoir lui répondre... En Néerlandais. L'émotion lui avait fait oublier de traduire le sens de ses paroles.

Jawoord, natuurlijk dat ik het wil... Ik houdt van
(Oui, bien sur que je le veux... Je t'aime)

Même en Néerlandais, il arrivait à comprendre ce qu'elle lui avait dit. L'avantage d'être bilingue. Alix souriait tellement qu'elle allait s'en péter les zygomatiques !