3 juin 2009, quelque part dans la jungle, Amérique Centrale.
Vincent courrait depuis de longues minutes. Les balles continuaient de siffler autour de lui et la fine pluie pénétrait la moindre parcelle de son corps. Arrivant au bord d’une falaise, il s’arrêta et se retourna, dans le but un peu vain de faire face à son agresseur. Celui-ci arriva et regarda Vincent avec un sourire narquois.
- Alors tu comptes faire quoi maintenant Vince… Tu ne peux pas nous échapper.
- Qui a dit que je comptais vous échapper ?
- Ho Ho !! Monsieur se la joue héros qui n’a pas peur de mourir hein ?
- C’est un peu ça connard…
Vincent saisit son M4 et tira une longue rafale vers ses adversaires qui ripostèrent de la même manière. Il sentit les balles pénétrer son corps et tomba doucement à la renverse, chutant du haut de la falaise. Je ne peux pas mourir ainsi… Le corps inanimé de Vincent tomba dans l’eau sombre et glacée du Guaranja.
- Je crois que ce gêneur à son compte…
- Ouaip.
- Rentrons. Le général doit nous attendre…
20 septembre 2009, hôpital naval de Bethesda, Maryland
Lorsque Vincent ouvrit les yeux, ce fut comme une renaissance. La clarté du jour l’éblouissait malgré l’heure tardive en cette soirée de fin d’été. Il bougea doucement la tête et regarda autour de lui. Rien… Une chambre d’hôpital tout ce qu’il y a de plus banale. Son premier réflexe fut de toucher son torse. Il se souvenait parfaitement avoir criblé de balles par ces types. Mais le reste n’était qu’un flou uniforme. Il ne gardait aucun souvenir d’avant ce moment, ni même d’après. Il chercha le bouton d’appel pour les infirmières et le pressa doucement. Quelques instants plus tard, une jeune infirmière, ou du moins quelque chose d’équivalent, pénétra dans la pièce.
- Bonjour Vincent… Je suis le major Sarah Bradford, du corps médical de la Navy.
- Bonjour… Major…
Vincent regarda doucement cette jeune femme. Brune aux yeux verts, sublime de par sa beauté, une prestance et un charisme exceptionnel, mais une certaine tristesse dans le regard, un semblant de mélancolie. Il la regarda un long moment avant de prendre la parole d’une voix peu assurée.
-- Quel jour sommes-nous ?
- Nous sommes le 20 septembre. C’est une magnifique journée vous savez… Comment vous sentez-vous ?
- Pas terrible major…
- Laissez tomber le major… Appelez-moi Sarah, c’est plus personnel. J’ai cru que vous n’alliez jamais vous réveiller.
- Moi non plus maj… Sarah. Pouvez-vous me dire ce qu’il s’est passé ?
- On ne sais pas grand chose, si ce n’est que l’on, enfin une patrouille militaire, vous a repêché baignant dans votre sang, quatre balles dans la poitrine et une autre dans la tête.
- Mon Dieu…
- Si extraire les balles du torse fut assez aisé, il n’en est pas allé de même pour celle de la tête. Mais l’hôpital militaire qui vous a récupéré a fait du bon boulot. La balle n’a touché aucune zone vitale. Néanmoins…
- Quoi miss Bradford ?
- Néanmoins celle-ci a touché la zone de la mémoire, la détruisant partiellement. D’après le scanner neuronique, vous avez perdu tous vos souvenirs. Vous êtes un homme sans passé…
- Mais comment vais-je faire ? Je veux dire je dois bien avoir une famille, des amis, une maison ?
- Rassurez-vous pour vous aider j’ai cela…
Sarah sortit un dossier noir de son trieur et la tendit à Vincent. Elle le regarda en souriant avant d’ajouter d’une voix douce
- Ceci contient toute votre vie… Enfin une grande partie.
Vincent ouvrit doucement le dossier et le parcourut silencieusement. Vincent Richter, né à Eastown, New Jersey le 4 août 1987. […] Études de droit à Yale, s’oriente vers une carrière d’officier de police. […] Après sa licence, intègre la Drug Enforcement Administration où il devient agent spécial. […] Affecté à diverses missions d’infiltration dont la dernière tourne mal. Officiellement décédé lors de cette mission. Vincent releva doucement les yeux et regarda Sarah d’un air interrogateur.
- Ça veut dire quoi ?
- Ça veut dire qu’officiellement Vincent Richter est décédé lors de cette opération spéciale. Voici votre nouvelle identité…
- N’êtes pas simple docteur hein ?
- Loin de là, joli cœur…
- Bien…
Vincent prit l’enveloppe tendue par Sarah. Il regarda avec attention le dossier et sourit doucement.
- Agent spécial Alexander Bradford, hein ? L’idée est de vous ?
- Non… Mais l’état-major de la Marine et la DEA pense que nous devrions vous maintenir sous couverture. Dorénavant, vous êtes mon époux mon cher… Et vous devrez agir comme tel.
- Ah… Et comment on fait ? Je veux dire… Ma famille, mes amis me reconnaîtront dans la rue si je les croise.
- Votre famille est morte il y a de cela 5 ans… Accident d’avion. Quant à vos amis, vous n’en aviez que très peu…
- Mais pas de femme ? Pas d’enfant ?
- Rien de cela… Juste moi pour le moment.
- Bonté divine, je sens que cette mission va être étrange…
- Oh oui. Mais mon rôle consiste à vous aider. Vous trouverez de quoi vous habillez dans la penderie. Rendez-vous dans 10 minutes à l’accueil… Ok mon chou ?
- Ouais, ouais… Ça devrait aller.
Sarah sortit de la chambre sans rien ajouter laissant Vincent dans l'embarras le plus profond. Bon sang... Il se passe quoi ici ? Pourquoi tout ce mic-mac ? J'espère avoir quelques réponses... et au plus vite !! Vincent se dirigea d'un pas lourd vers la penderie de la chambre, ignorant autant que possible les élancements douloureux dans sa poitrine. Il avait légèrement mal à la tête, mais ignorait si ce mal de tête était dû à la balle extraite de sa bonne vieille caboche. Il ouvrit la penderie et trouva à sa grande surprise, un costume noir avec chemise blanche, une tenue qui aurait été parfaite dans le film Men in Black 3. Il y avait aussi un kit complet de papier d'identité mais le détail qui le choqua vu le visage qui s'y trouvait. Celui-ci ressemblait à peu près au sein, mis à part les cheveux, d'un blond clair, et une certaine pilosité, qui évoquait une barbe de 3 jours. Il cru d'abord à une erreur mais lorsqu'il se retourna pour voir son visage il constata que ses cheveux étaient blonds platine, et qu'une barbe mal taillée se trouvait sur son visage. Il ne ressemblait plus du tout à l'homme qu'il était en rentrant à l'hôpital...
Vincent poussa doucement la porte de la chambre moins de cinq minutes plus tard, souriant grandement à Sarah. Celle-ci le regarda des pieds à la tête avec un air à demi amoureux, signe qu'elle avait dû passer de longues heures à ces côtés. Vincent rompit doucement le charme sans attendre, se sentant très vulnérable sans la moindre arme pour se protéger. Il la suivit au travers des couloirs avant de lui demander d'une voix douce et peu assurée
- On est sensés faire quoi maintenant ?
- Je dois te conduire au plus vite au Q.G., ordre supérieur du Chef des Opérations Navales...
- Ah ? Le CNO a quelque chose à voir avec mon dossier ?
- Comme tu as pu le constater, nous t'avons fabriqué un nouveau visage en plus de ton identité. Nous avons altéré ton ADN afin de faire ressurgir des caractères non exprimés sur le plan physique, ce qui a induit une nouvelle couleur pour les yeux ou encore pour les cheveux... Tu as aussi gagné en agilité et en réflexe grâce à la toute nouvelle simulation neuronale. Et pour ce qui est de ta masse musculaire, elle s'est aussi augmentée légèrement même si tu ne peux le ressentir encore.
- En gros vous m'avez génétiquement modifié...
- Tout à fait. Et cela dans l'unique but de changer ton apparence. En contrepartie, l'US Navy à un droit de regard sur tes faits et gestes car tu nous as coûté la modique somme de cinq cents mille dollars...
- Quand même... Mais je dépens toujours de la DEA non ?
- Ça c'est une des deux surprises auxquelles tu va avoir droit...
Ils entrèrent dans une grande Suburban noire, tout ce qu'il y a de plus banale. Une fois bien installés, celle-ci démarra et les conduisit en direction d'un lieu que Vincent ne reconnut pas, malgré quelques bribes de lieux. Ils n'allaient pas vers le QG de la DEA, ni même vers le Pentagone mais vers un autre QG, bien plus imposant de part sa grande structure vitrée... La NSA. C’était le QG de cette saleté d'agence. Vincent n'aimait que très moyennement la NSA et lorsqu'il aperçut le QG, il se tourna violemment vers Sarah...
- Le major Sarah Bradford n'a jamais existé hein ?
- On ne peut rien te cacher mon chou !! Alors tu es gentil, tu fais dodo et tu te tais...
Avant même qu'il puisse réagir, Vincent sentit une piqûre dans son bras et le monde disparut doucement dans un flou sombre et glacé…
Sujet: Une petite fanfic de base qui sera (surement) continuée... 
