MJ : Faux-semblants

- J’espère que vous êtes sûr de vous Michael. Parce qu’il est hors de question que mes hommes…

Le général s’interrompit brusquement, fixant un point derrière mon épaule gauche. Je me retournai alors et vis la cause de son mutisme soudain. Une des personnes convoquées au briefing venait d’arriver.

J’espérai que le nouvel arrivant n’avait rien surpris de notre échange.

Je fis un signe de tête au général. Nous reprendrions cette conversation bouillante plus tard. J’avais pourtant pensé que lors de nos derniers entretiens… plutôt houleux… j’avais fini par convaincre le général…. mais apparemment ce n’était pas tout à fait le cas… Son comportement durant le briefing serait révélateur. Je croisais les doigts pour qu’il ne change pas d’avis.

O’Neill invita à s’asseoir le nouveau venu et cinq minutes plus tard l‘équipe convoquée était au complet, fin prête pour le début du briefing. L’assemblée présente respirait la compétence. C’est avec une telle équipe que j’aurais aimé partir en mission… si seulement mon nouveau poste de responsable du personnel scientifique me le permettait… Au lieu de cela je croulais sous les dossiers et ne m’étais accordé qu’une seule petite sortie de la base au cours du dernier mois… et ce n’était pas pour accompagner une équipe SG en mission sur une planète hostile, mais pour aller boire un coup dans un bar de Colorado Springs un jour de déprime profonde.

- Tout le monde est là ? Très bien.

J’éteignis la lumière et lançai le vidéo projecteur qui projeta une image sur l’écran derrière le général. Celui-ci ne prit même pas la peine de se retourner pour y jeter un œil. Il gardait un air indéchiffrable, ce qui était plutôt mauvais signe pour moi.

- Comme vous pouvez l’observer, l’UAV que nous avons lancé nous a envoyé des images très intéressantes.

Les réactions de mon auditoire laissèrent entendre que tout le monde n’était pas de mon avis, mais je continuai sans dénuer répondre à aucune de ces remarques.

- Celle-ci nous montre une forêt constituée uniquement d’épineux ressemblant à s’y méprendre à des acacias. Il y en a à perte de vue. Au début nous avons pensé que cette planète était inhabitée bien que la présence même d’une porte des étoiles tende à prouver le contraire… Pourtant aucune trace de construction récente ou ancienne… enfin jusqu’à ce que nous tombions sur ceci.

J’appuyais sur ma télécommande et… rien ne se passa. J’appuyais frénétiquement sur le bouton réfractaire sans provoquer la moindre réaction du rétroprojecteur.

- Euh je… euh… je crois que c’est cassé…

Le général leva les yeux au ciel, m’arracha la télécommande des mains, puis, maugréant dans sa barbe, ouvrit le compartiment qui contenait deux piles AA et se mit à les rouler rapidement à l’intérieur de leur logement à l’aide de son pouce. Il appuya alors sur la touche incriminée.
Une nouvelle image s’afficha enfin. Toujours la forêt d’épineux, mais cette fois ci une anomalie frappait l’œil. Je remerciai le général puis continuai mon exposé.

- La façon dont est imbriqué le feuillage nous laisse à penser qu’il s’agit en fait d’une sorte d’abris, d’une toiture rudimentaire très certainement. Votre mission sera de rejoindre cet endroit qui se trouve à environ cinq kilomètres de la porte et de prendre contact avec un éventuel occupant. Si vous ne trouvez personne sur le site n’étendez pas davantage les investigations, la forêt est trop dense pour cela et le voyage qui vous attend particulièrement pénible. La température sur place frôle les 40 degrés et l’oxygène est plus rare que sur Terre. Ce sera comme si vous crapahutiez sur l’altiplano Chilien à 4000 mètres d’altitude. Des questions ?




[HRP] Voila petit post d’introduction. Dès que votre candidature est acceptée ICI, réagissez concernant la mission qu’on vous propose ainsi que concernant l’attitude étrange d’O’Neill et de Michael. Enfin n’hésitez pas à poser des questions à Michael et à faire connaissance entre vous avant d’arriver au briefing.

Comme toujours n’hésitez pas à m’envoyer un ou plusieurs MP si vous avez la moindre question

Pensif. Voilà le mot qui résumait mon état d’esprit. Il arrive un moment dans votre vie où vous faites le point. Des années que je faisais partie de l’armée, et un peu moins de temps pour le SGC. J’avais gravis les échelons un à un. J’avais incorporé comme simple soldat et me voilà colonel, commandant en second d’une unité d’élite. Que me restait-il d’autre à faire ? Le galon de général ? Il y avait encore du chemin pour ça. Ma vie personnelle était un désastre complet. Pas de femme, juste un enchainement de coup d’un soir. Une famille réduite à néant, et le peu que je connaissais ne me parlait plus. De ce coté là, il y avait du boulot, beaucoup de boulot.

-« On ne peut pas toujours être gagnant… »

-« Pardon ?! »

-« Nan, rien. »

Faut dire que les chiottes n’était pas forcément le meilleur endroit pour méditer. Finissant mon affaire, je sortais de cet endroit sordide, laissant mon voisin tout seul, pour me rendre ne salle de briefing. Une plombe que je n’étais pas parti en mission, j’espérais que mes réflexes n’étaient pas rouillés. Une fois dans la place, je saluais le général et je pris place observant les personne déjà présente. Anderson, qui allait nous faire le briefing et rester sagement sur Terre, ce qui n’était pas plus mal. Mais aussi McKay, mes nerfs allaient encore en prendre un coup et Johansen, un bon élément. Un plus tard, arrivèrent Gardner, que je ne connaissais pas et que j’allais surement devoir gérer, et Lang, que je connaissais très bien.

* Pas trop mal comme équipe.*

Le briefing commença, Anderson nous prouvant encore une fois son non-talent d’orateur. Le briefing était dans les tons forestier avec une histoire de cabane à vérifier. Rien de bien méchant, hormis dans conditions climatiques pas très faciles. McKay et Johansen posèrent leurs questions en premiers, je leur emboitais le pas directement.

-« Et si on trouve un habitant, on lui demande quoi ? »

Je ne voyais pas l’intérêt de s’occuper d’une personne dont visiblement le retard technologique était de 50 000 ans. Ans un coin de ma tête, j’évaluais ce dont on allait avoir besoin. Mission de reconnaissance basique, la dotation de base devrait être suffisante.

Décidément, la journée semblait réserver plein de surprises ! Et on en était qu’à la moitié à peu près… En route pour le SGC ce matin, il était tombé sur le docteur Rizzoli en pleine panne de voiture, et de portable ! Du coup, après avoir attendu le garagiste, il l’avait emmené jusqu’à la base, ce qui avait été l’occasion de discuter un peu et de faire plus ample connaissance avec elle. Il avait ensuite commencé sa journée de garde de la manière la plus banale qui soit, lisant les derniers comptes-rendus de mission et rapports d’incidents. Il mettait en effet un point d’honneur à se tenir informé autant que possible. En mission, un défaut d’information pouvait parfois être crucial. Après sa séance de lecture, il s’était ensuite rendu à la salle de sport pour son entrainement habituel. Et c’était là qu’était arrivé la deuxième surprise. Alors qu’il ne devait partir en mission que 3 jours plus tard, on l’informa qu’il devrait remplacer un collègue qui s’était blessé le matin même lors d’un échauffement… Le briefing était dans une heure… Du coup, Anthony prit quand même le temps de finir sa série d’abdos puis alla prendre une bonne douche histoire au briefing pas trop transpirant. ! Et à l’heure prévue, le voici face à la porte de la salle de briefing qui était entrouverte. Il entra, et se retrouva face à face avec le général et le docteur Anderson.

« Mon général, Docteur. » salua-t-il.

Se dirigeant vers les sièges, il eut aussi la bonne surprise de trouver Alicia, première arrivée ! Il s’assit à côté d’elle et vu qu’ils avaient encore 4-5 minutes avant le début du briefing, il lança un peu la conversation.

« Salut ! Comme on se retrouve ! Tu vas bien ? Tu sais un peu de quoi il s’agit ? Parce que je remplace, on m’a prévenu il y a tout juste une heure… »


Pendant qu’ils discutaient, les autres arrivèrent : la linguiste Helena Gardner, le colonel Fett… et le célèbre Rodney McKay ! Cette mission promettait, en sa compagnie !
Du coup, le briefing allait pouvoir commencer et Anthony se demanda un peu à quoi s’attendre vu qu’il était fait par le docteur Anderson. Il se remémora en effet le dernier briefing avec ce dernier où ils avaient eu droit à un exposé très complet sur le carré de Polybe. Comment pourrait-il oublier ce moment ! Le général aussi devait s’en rappeler.

Le docteur lança donc les diapos par une très belle image toute verte ! Une forêt digne d’Ushuai nature ! Apparemment cette photo était très intéressante… Jolie oui… intéressante ça reste à voir… Mais comme il devait surement avoir une raison pour dire cela…quoi que… Anthony attendit la suite. Après un petit problème de pile que, vraisemblablement, le chef des scientifiques ne parvint pas à résoudre sans la grande aide du général, un zoom arriva et ils purent en effet distinguer une sorte de toit.

Mc Kay s’exclama alors d’un air fier de lui que cela semblait avoir un lien avec la nanotechnologie.

« Pardon, je ne suis pas très au fait de tout ce qui est scientifique, mais nanotechnologie, ce n’est pas ce qui relève du microscopique ? Quel est le rapport avec ça ? » demanda Anthony au savant en désignant l’image.

Puis regardant à nouveau vers le général et Anderson : « De haut, comme ça, cette forêt a effectivement l’air très dense. Je suppose que vous avez aussi envoyé un MALP ? En plus des conditions que vous venez d’évoquez, on doit s’attendre à progresser difficilement ? Faut-il prévoir des machettes ou autres choses du genre ? »

- Pouvez-vous zoomer sur le feuillage je vous prie ?? On dirait que ça reléve de la nanotechnologie!

Je zoomai à fond, grimaçai, puis je réajustai mes lunettes et plissai les yeux. Rien dans cet enchevêtrement végétal ne laissait supposer une telle chose… mais il n’était pas question de le dire sous cette forme au scientifique… je l’avais appris à mes dépends depuis que je chapeautais les scientifiques de la base. Sa susceptibilité n’avait d’égal que son intelligence. Ce qui n’était pas peu dire…

- Euh… hum… peut être…

« Pardon, je ne suis pas très au fait de tout ce qui est scientifique, mais nanotechnologie, ce n’est pas ce qui relève du microscopique ? Quel est le rapport avec ça ? »

J’avais fait un léger signe négatif en direction de Lang pour lui faire comprendre qu’il ne fallait en aucun cas contrarier le scientifique, sous peine de représailles, mais à mon grand dam il termina sa phrase et McKay réagit promptement. Une fois la tempête essuyée, Lang continua :

« De haut, comme ça, cette forêt a effectivement l’air très dense. Je suppose que vous avez aussi envoyé un MALP ? En plus des conditions que vous venez d’évoquer, on doit s’attendre à progresser difficilement ? Faut-il prévoir des machettes ou autres choses du genre ? »

O’Neill ne réagit pas. Aussi je répondis à sa place après m’être éclairci la gorge, un peu gêné de l’attitude du général.

- Oui vous aurez besoin d’un équipement spécial pour pénétrer cette épaisse forêt d’épineux. Ne vous attendez pas à rejoindre votre objectif en quelques dizaines de minutes. Ce sera long et pénible.

- Qu'est-ce qu'on est supposé chercher à part d'éventuels occupants ? C'est préférable de le savoir maintenant parce que si les conditions sont si extrêmes que cela, il va falloir faire le plus vite que l'on peut. D'un avis médical, c'est possible de tenir pendant un court laps de temps dans un environnement appauvri en oxygène et chaud, quelques heures ...

- Euh… la mission consiste juste à détecter toute forme de présence autochtone passée ou présente. Vu l’aspect rudimentaire de leur technologie…

Sous le regard sans équivoque que me jetai McKay, je rajoutai promptement :

- … sauf s’il s’agit de nanotechnologie bien entendu, nous avons décidé qu’il vous faudrait un linguiste pour communiquer avec les autochtones et un scientifique pour analyser leur technologie. Les consignes restent de détecter toute forme de vie intelligente, de relever un maximum d’information puis de rentrer sur Terre où nous analyserons ensemble ces données. Où que vous en soyez, si le docteur décide de votre retour vers la porte pour raison médicale vous abandonnez tout et vous rentrez. Les conditions sont particulièrement difficiles et le docteur guettera tout effet indésirable de ce climat des plus spécial.

-« Et si on trouve un habitant, on lui demande quoi ? »

- Euh… bah… son nom pour commencer… mais ne vous inquiétez pas cela relèvera certainement du domaine de compétence de Gardner.

- Sait-on si cette planète était dans le giron d'un grand maître connu ou d'une quelconque entité supérieure ? Cela pourrait aider...

- Si cela avait été le cas, je vous en aurai bien entendu fait part. Mais le fait est que… ben… nous ne savons pas grand-chose de cette planète et vous devez vous attendre à tout… ou à rien…

Une fois le briefing terminé, chacun partit vaquer à ses occupations en attendant le départ fixé à 14 heures. Je me tournai vers le général pour reprendre la conversation là où nous nous étions arrêtés, mais il avait déjà rejoint son bureau. Je soupirai. Me le pardonnera-t-il un jour ?

***

Le vortex s’ouvrit avec son habituel explosion de couleurs bleutées. Je ne m’en lassais jamais. Du poste de commande, je vis l’équipe au complet entrer en salle d’embarquement puis lever la tête dans notre direction. Ils s’étaient tous équipés de façon à supporter les difficiles conditions de la planète. O’Neill saisit le micro près de lui :

- Bon voyage et….

Mais il ne termina pas sa phrase. Sans même un regard dans ma direction le général tourna les talons et quitta la salle de commande pour aller s’enfermer dans son bureau.

Etonnés du comportement de leur leader, les cinq membres de l’équipe disparurent lentement, un par un à travers le vortex. Le dernier à partir leva des yeux inquiets dans ma direction et je tentai de le rassurer par un timide sourire gêné qui eut certainement l’effet inverse de celui souhaité.

La porte se désactiva et je soupirai longuement. Je retirai mes lunettes de mon visage et essuyais mes yeux gonflés et brouillés par la fatigue. Toutes ces questions que je m’étaient posées avant de trouver le sommeil… Cela avait été la décision la plus difficile à prendre de ma carrière mais cependant si O’Neill avait refusé de me suivre je lui aurai obéi sans broncher. Mais voilà, ce n’était pas le genre de chance que l’on pouvait laisser passer… O’Neill l’avait compris et maintenant il m’en voulait de lui avoir donné ce choix Cornélien.

Je tournai à mon tour les talons pour me rendre à mon bureau ou une pile de dossiers m’attendait…





La suite : ICI

Mc Kay eut l’air de plutôt mal prendre la remarque d’Anthony sur la nanotechnologie. Comme si on avait attaqué son honneur même. Préférant calmer le jeu après cette malheureuse parole, Anthony laissa couler. Ils avaient d’autres à faire de plus important que de se chamailler comme des gamins à cause d’un ego mal placé. Surtout face au général, qui, en plus, n’avait pas l’air d’excellente humeur. Une fois qu’il pu en placer une face au scientifique, il se contenta de dire doucement :
« Ce n’était qu’une simple question, Rodney ! Je me renseigne, c’est tout ! »

Puis le briefing put reprendre son cours et d’autres questions furent posées.
Anderson les prévint bien que cette mission ne serait pas de tout repos en raison du climat et de l’environnement. Et bien espérons qu’ils trouvent quelque chose d’intéressant au milieu de cette jungle ! La moindre des choses c’est qu’Anthony avait déjà fait des missions avec plus d’informations ! La seule chose qu’ils savaient c’était qu’il faisait chaud et qu’ils allaient manquer d’oxygène, et aussi que c’était une forêt très dense. A part ça, on ne savait pas s’il y avait un peuple, on ne savait pas s’il y avait une influence Go’auld, ils devaient trouver ce qui ressemblait à une construction mais sans trop savoir… Mission découverte en gros. Et généralement dans ces missions, il n’y avait pas d’entre deux : soit il n’y avait strictement rien à voir et ils perdaient du temps pour rien, soit ça tournait mal ! L’heure des paris était venue…
Pour finir, Alicia leur fit quelques recommandations pour supporter les conditions et la dernière fit notamment sourire Anthony. Sans savoir pourquoi, il associait « Eviter de parler constamment » à Rodney… Peut être que pour lui, ça serait l’inverse, cesser de parler lui ferait avoir des vertiges !

Une fois la séance levée, Anthony partit directement s’habiller avec la tenue la plus appropriée pour ce type d’environnement et alla chercher son équipement habituel ainsi qu’une machette qu’il mit dans son sac à dos. Le voilà fin prêt à se rendre en salle d’embarquement où il retrouva les autres. Intérieurement, il maudissait un peu le pauvre (ou pas !) militaire qu’il devait remplacer. Il aimait toujours partir sur le terrain, mais avait depuis 2 mois enchainé les missions assez éprouvantes, physiquement ou psychologiquement. Quelques jours gardes et simples missions diplomatiques lui auraient parfaitement convenues pendant quelques temps. Enfin bon, pas le choix !

Le vortex s’ouvrit et ils purent traverser sur un « Bon voyage » d’O’Neil. Mais celui-ci sonnait bizarrement et lorsqu’il se retourna vers la baie vitrée de la salle de contrôle, le général avait déjà disparu. Etrange ! C’est vrai qu’il avait l’air tendu lors du briefing, mais Anthony avait mis sa sur le dos d’une contrariété du moment. Hors là, ce n’était pas l’habitude du général d’envoyer des équipes sur des planètes inconnues et de s’éclipser avant le départ.
Alicia aussi trouvait ça étonnant et lui fit remarquer.

« Oui, c’est vrai… Bon, après tout, c’est peut être un soucis du moment et quand on rentrera on retrouvera notre O’Neil habituel ! » Il s’avança vers la porte et juste avant de traverser, compléta d’un ton léger: « Eh, si ça se trouve ils ont arrêté la diffusion des Simpson à la télé ! Ça expliquerait des choses !