C'était le jour J. Le jour du rendez-vous chez le Général O'neill pour éclaircir cette histoire de vie conjugale que la jeune femme désirait avoir avec l'homme qu'elle aimait. Alicia n'avait probablement jamais vécu une journée aussi pire que celle-ci. La convocation avait été fixée à quatre heure trente. Jusqu'à cette heure critique, il fallait bosser, comme d'habitude en donnant son meilleur, mais c'était dur. Non seulement le stress était au maximum, mais les heures ne semblaient pas vouloir défiler. La journée semblait être plus longue et c'était mortel.
Tous les scénarios avaient longuement défilés dans la tête de la jeune femme, mais elle ne savait pas lequel elle et Franz aurait à envisagé ...

Bref, elle traita tous les dossiers qu'elle avait au programme de sa journée et essaya de ne pas trop regardé sa montre. Elle se concentra sur son boulot et finit sa journée comme à l'habitude en faisant de la paperasse. Elle fut tirée de sa concentration lorsque la porte de son bureau s'ouvrit et qu'elle vit Franz.

C'est déjà l'heure ...

Alicia soupira puis referma le dossier sur lequel elle bossait. Là, le stress venait de monter d'un cran encore. Elle retira sa blouse blanche de doc. C'était mieux de se présenter en uniforme militaire seulement. Lorsque Franz la prit dans ses bras, elle accepta cette marque d'affection puis hocha de la tête à ce qu'il venait de dire, mais elle n'était pas totalement d'accord avec la fin ...

C'est tout où rien. J'ai travaillé fort pour avoir ces galons, mais ne passeront pas avant toi, si jamais la réponse du Général s'avérait à être négative.

Elle le suivit et essayait de mettre tout en ordre dans sa tête. Peut-être serait-elle obligée de faire un renouvellement de carrière, mais c'était peu important, bien qu'elle tienne beaucoup à rester dans le programme. Cela avait donné un sens à sa vie de protéger son pays, de protéger la Terre. C'était un privilège, mais elle ne pensait pas être capable de faire tout cela si Franz n'était plus là pour l'épauler. Tout les deux avaient des rôles importants, tout les deux méritaient de rester.

Avant qu'ils n'entrent dans le bureau, Franz lui prit la main et Alicia sourit.

On ne peut plus reculer maintenant. Ca passe ou ca casse ...

Mais pour prouver qu'ils étaient professionnels, mieux valait ne pas arriver comme ca main dans la main. À ce moment, la secrétaire du Général arriva et leur dit qu'elle allait les annoncer. Elle entra donc dans le bureau.

Général O'neill, votre rendez-vous de quatre heure trente, le Professeur Scorzi et le Sous-Lieutenant Becker Johansen.

*Allez, on fonce * pensa la jeune femme.

Elle entra donc dans le bureau et se mit au garde à vous ... Elle avait la pleine maitrise de soi. Le corps bien droit, une position solide, un regard fixe, la jeune femme se devait d'attendre que la Général lui donne le droit de parler et de relacher sa position actuelle. POur le moment, elle était aussi immobile qu'une statu de pierre.

La journée était longue pour le Général, bien plus longue qu’à l’accoutumée. Il était arrivé à 6h au SGC et avait annulé un briefing pour cause de temps cataclysmique sur P2X-742, reporté jusqu’à ce que la météo soit plus adéquate pour une mission d’exploration réalisée dans des conditions correctes. Il avait donc passé sa matinée à régler de la paperasse, à signer par-ci par-là des documents, à donner son accord pour telle expérimentation, à lire des rapports et à approuver des travaux de renouvellement au niveau 14, le seul endroit de la base où on pouvait encore apercevoir les séquelles de la mutinerie menée par Riedel et Dablord, certains murs étant toujours percés d’impacts de balles, et la structure entière d’une pièce meurtrie par une explosion devait être soigneusement reconstruite. Un an après et le SGC gardait toujours de profondes marques de cet événement terrible, sans parler du Général, qui ne s’était jamais senti aussi trahi par autant d’hommes sous son commandement. Suite à ça, il s’était quelque peu renfermé sur lui-même. Il ne mangeait plus au mess avec ses hommes, mais dans son bureau, seul. Il ne rigolait plus autant qu’avant pendant un briefing, et les blagues foireuses avaient été enterrées du jour au lendemain, chose qui satisfaisait particulièrement les blouses blanches qui pour une fois, avaient l’impression qu’on les prenait au sérieux quand ils parlaient.
Après avoir englouti un sandwich, il avait été faire un tour dans les couloirs. L’ambiance n’était plus la même, mais de nouvelles têtes apparaissaient, de nouvelles recrues qui portaient en eux l’espoir d’un avenir serein pour une Terre perdue dans cette galaxie qui lui était hostile de toute part.
L’après midi s’était écoulé aussi lentement que le matin et mis à part Walter qui lui ramena un café, personne ne vint à sa rencontre. Quelques heures plus tard, la tête baissée, il s’était endormi sur son bureau lorsque la secrétaire passa sa tronche de vieille bique coincée dans l’entrebâillement de la porte.

« Général O'Neill, votre rendez-vous de quatre heure trente, le Professeur Scorzi et le Sous-Lieutenant Becker Johansen. »

Jack releva aussitôt la tête, se froissant les vertèbres du cou qui devinrent douloureux. Il remit en forme sa mèche de cheveux à l’avant et tira un peu sur sa veste kaki pour cacher les plis sous le bureau. En d’autres termes, il changea de look en quelques secondes pour avoir meilleure allure, meilleur posture et pour avoir l’air d’un véritable Général de l’Air Force et non d’un imposteur qui s’était retrouvé là sans le vouloir.


« Merci Madame Olsen, vous pouvez nous laisser. » La secrétaire fit un garde-à-vous tellement rallongé et tendu qu’elle en fit craquer ses vieux os. Elle les laissa seuls dans le bureau en refermant la porte derrière elle.

« Repos Lieutenant. » Fit-il à Johanssen, qui n’était encore que sous-lieutenant, mais il n’avait pas de temps à perdre avec les déclinaisons des grades, inutiles dans une telle conversation privée. [color=darkred]« Docteur Scorzi. »[color] Salua-t-il ensuite avant de les regarder, tous les deux, en se demandant pourquoi ils étaient là.

« Eh bien… Je vous écoute. »

Franz Scorzi avait été militaire à son arrivée au SGC, il était maintenant archéologue. Chose qu’avait déplorée Jack mais si tel était son souhait… Il avait une allure de militaire, le corps bien bâti comme il fallait, et était plutôt doué au tir. Il était dommage de s’être privé d’un tel élément mais un archéologue avec autant de compétences au combat, ça pouvait aussi être utile sur les zones d’opérations qui demandaient à être très prudent…

Grand père Mueller disait que les Hommes ne pouvaient être jugé que par leurs actes. Aujourd'hui je comprenais un peu plus la raison qui l'avait poussé à me dire cela, au lendemain de la disparition des miens... J'étais encore jeune physiquement, mais mentalement j'avais vieillis, comme si mon esprit été passé de l'enfance à celui de l'âge adulte en sautant l'adolescence et les expériences de la vie. Je les ai vécu ses expériences, mais pas comme les autres... Tant qu'il été là j'avais un cap, quelqu'un pour me montrer le chemin, mais après son cancer, et pendant plusieurs mois je me mis à faire tout ce que je m'étais interdis de faire, me souler jusqu'à aller à l’hôpital à 18 ans, sauter du haut des plus hautes falaises à 19, enchainer les descentes en hors piste à 20.... C'est seulement avec mon entrée à l'armée que je m'étais un peu calmé.... Un peu. Beaucoup de chose m'avait été enseigné là bas, avant que je les enseigne moi même à d'autres soldats qui, comme moi, avait un sacré problème...

Mais s'il y a bien une chose qui m'a dérangé... C'est la vision, les visions, qui m'ont suivis durant des mois après cette mission sur le vaisseau abandonné. Cela m'a permit de rencontrer Alicia, mais quelque chose est né en moi durant cette période... Le fait d'avoir eu un parasite en moi durant ce temps, et après son extraction... Où j'avais faillis y passer d'ailleurs. J'ai réalisé qu'il fallait que je prenne ma vie en main... Aujourd'hui il fallait que je mette les choses au point avec notre officier, et même si je n'étais plus militaire il restait le commandant en chef de la base et de ce programme... Mais j'avais surtout beaucoup de respect pour l'homme. Plus que pour le grade et la fonction qui l'occupait. Car avant tout c'était l'homme en lui même qui avait fait de ce programme quelque chose de stable, malgré les crises, les trahisons dont on pouvait encore sentir les séquelles partout, les guerres et les morts. Ce ne devait pas être facile pour lui, ne plus pouvoir partir en mission, devoir supporter la lecture de la liste des morts, des disparus, des prisonniers.... Au fond de moi j’espérais ne jamais avoir sa place... Je n'avais jamais visé un statut avec des responsabilités... Aujourd’hui je comprenais une nouvelle fois pourquoi....

Je saluais le Général et commença à écouter ses paroles, il semblait avoir eu une journée très compliqué... Ou il devait être crevé alors il fallait boucler cette histoire rapidement... Pour lui comme pour nous c'était la meilleure chose à faire.

Mon général, j'imagine que vous avez du entendre plusieurs rumeurs à propos de la relation que nous entretenons avec le sous lieutenant Becker. Je ne sais pas si vous y prêter attention, mais je peux, et dois, vous assurer qu'elles sont bien vraies. La raison pour laquelle nous venons vous voir aujourd'hui est simple, on voudrait mettre les choses au point avec vous, pour savoir se que vous en pensez et si cela entrainera des complications pour la poursuite de notre intégration au programme SG.

Je ne suis politicien, je ne manipule pas la langue de bois et j'ai quelques soucis avec la subtilité de l'anglais alors je vais tacher d'être franc, car je vous le doit bien général... D'autant que vous savez que je suis toujours franc... *et que je vous dois la vie aussii Pensais je sans le dire.

Nous nous sommes fiancé il y a maintenant quelques mois, en cachant notre relation aux autres, mais aujourd'hui nous avons décider de vous mettre au courant. Vous êtes le chef de ces lieux et si vous n'avez pas toutes les cartes en main comment pouvez vous diriger cette base ? Aussi voila où nous en sommes...

Je ne voyais ni ne savais quoi rajouter à cela, j'avais pas réfléchis à un discours à l'avance, tout ce faisait sur le tas.... Peut être que cela allait me causer du tord... Mais ce n'étais pas grave, car à l'heure actuelle seule une chose comptait pour moi.. Alicia.... En la regardant droit dans les yeux pendant un instant, je lui montrais que je n'avais pas peur... Qu'être avec elle était quelque chose de magique... Mais je crois qu'elle l'avait déjà compris...

Alicia relâcha sa position pour une posture un peu plus relaxe, bien qu'elle n'était vraiment pas relaxe. Elle était tendue comme jamais et pourtant il ne s'agissait que d'un entretien et non une mission. Ce qui stressait Alicia était aussi le fait qu'ils étaient en fin de journée et en général, ce n'était jamais le meilleur moment pour parler de chose délicates. C'est vrai, après une journée de boulot, la fatigue qui se met de la partie, les probabilités que l’interlocuteur soit intéressé et écoute activement était réduite, sans parler que c'est un sujet qui ne devait pas trop intéresser le Général O'neill.

Nous n'avons aucun désir de quitter nos fonctions, Général. Mais la situation est délicate, nous le savons, voila pourquoi nous sommes ici. Nous avons beaucoup à perdre en avouant notre relation, mais nous acceptons ces risques et surtout, nous voulons éviter le plus de conséquences possible.

Alicia marqua une pause. Si au moins elle avait eut une brève idée de ce que pouvait penser O'neill. Ils auraient éviter de marcher sur des œufs et de tout risquer. Pour Alicia, il n'existait que deux solutions possibles, mais elle ne voulait pas en choisir une et surement que Franz était du même avis.

Il y a plus d'un an maintenant que nous nous fréquentons, mais je peux vous assurer que rien de tout cela n'affecte notre travail. Nos rôles ici sont essentiellement professionnels et entre nous deux aussi.

Bon, certaines situations montraient le contraire, mais ils avaient fait du chemin depuis ce temps et avaient beaucoup muris. Ils ne partaient plus ensemble lors de missions et cela avait grandement changer les choses. Ils ne risquaient pas d'être dérangés lors des missions et de mettre d'autre vies en danger et tout faire rater.

Bien sur, la décision finale est la votre. En tant que militaire sous votre commandement, je devrai faire avec et la respecter. Nous vous demandons en gros nous faire confiance et de nous laisser continuer à nous fréquenter. Je n'ai pas un dossier vierge à mon actif en tant que militaire, mais les erreurs que j'ai commises m'ont beaucoup appris. Je sais que j'ai mis la vie de quelqu'un en danger parce que mes émotions ont pris le dessus sur ma raison, mais cela ne se reproduira pas.

La jeune femme essayait de ne pas montrer sa nervosité et de parler franchement, sans passer par quatre chemin. Il était temps de mettre les points sur les " i " et les barres sur les " t ". Parler directement et clairement, en somme.

Les voir entrer tous les deux avait fait naitre bien des soupçons sur les rumeurs qui circulaient déjà à propos de leur relation de couple, mais les entendre parler ainsi confirma toute cette histoire. Ils avaient au moins le mérite d’être honnête et clair envers lui, ce qui était déjà pas mal en soit. Johansen et Scorzi commençaient à faire parti des meilleurs éléments de cette base. Jack avait commencé à leur accorder toute sa confiance et n’hésitait plus à les envoyer sur les missions importantes car il avait conscience en leurs capacités.
Mais une chose était sûre maintenant : plus jamais l’archéologue ne partirait en mission avec le Sous-lieutenant. Le premier à parler fut Franz et c’est tout logiquement que le Général lui répondit.

« Vous parlez avec sincérité, docteur Scorzi, et je suis sur que vous agissez en tant que tel. Je sais reconnaître un homme d’honneur quand j’en vois un. » Répondit Jack en réfléchissant petit à petit à ce qu’il allait faire.

Devait-il les punir ou les virer ? Ils respectaient le règlement car l’un n’était pas militaire. Mais était-ce saint d’avoir une relation dans un tel endroit ? Pas vraiment… O’Neill l’avait appris à ses dépends. Entre sa relation compliquée avec Janet Frasier qui avait forcément eu un impact négatif sur son travail, sans compter la tentative de suicide de son vieil ami Paul Davis après sa déception sentimentale concernant une dénommée Winshester, sans parler de ces infirmières victimes du charme fou du Colonel Boba Fett et conquêtes d’un soir, qui se réveillaient le lendemain matin seules dans leur lit et qui revenaient travailler les larmes aux yeux, le moral en berne et le cœur brisé. Le Casanova du SGC, tel était l'image de séducteur de ce vieux Boby…
Ici, le Général faisait face à deux individus qui étaient amoureux, et fiancés depuis deux mois. Il ne cacha pas sa surprise quand il entendit ça car il n’avait pas reçu de carton d’invitation. Mieux vaut tard que jamais… Il reprit à la suite de quelques longues secondes de silence.

« Cependant, vous savez aussi bien que moi que vous ne pourrez plus partir en mission ensemble car à la moindre erreur, votre relation sera mis en avant et votre carrière terminée. »

*Sans parler de la mienne, mais ça au point ou j'en suis...* Pensa-t-il avec un certain amusement.

Alicia Johansen prit la parole ensuite en parlant clairement de leur désir de continuer à travailler en restant strictement professionnel. Jack n’en attendait pas moins mais une chose le piqua au vif dans ce qu’elle lui dit.

« Vous… Vous me demandez ? » Répéta-t-il mot pour mot après qu’elle eut fini.

« Vous me demandez de vous faire confiance ?? De vous laisser roucouler avec votre collègue en dehors de la base, j’imagine ? Vous me demandez, Sous-lieutenant Johansen ? » Ses doigts se crispèrent sur son bureau, et sa bouche n’avait pas vraiment la forme d’un sourire, mais plutôt son contraire. Son unique œil était fixé sur elle comme si elle l’avait trahi, de la même manière qu’il regardait la plupart de ses hommes depuis la fameuse mutinerie…

La mutinerie… Encore et toujours ce souvenir qui le hantait…

« Comme vous dites, vous êtes ensemble depuis plus d’un an. Et fiancés depuis deux mois. Vous venez me voir maintenant pour avoir ma permission… pour… pour quoi exactement ? Pour continuer à travailler comme si de rien n’était ?? Pour éviter que je ne m’étonne si madame est anxieuse pendant que monsieur Scorzi est en mission en territoire ennemi ? Encore heureux que la décision finale me revient ! Quel Général je ferais sinon… »

Jack se calma légèrement, se rasseyant au fond de son siège et ruminant la tête baissée vers son bureau. Ses doigts cherchèrent quelque chose à prendre et à casser, ne serait-ce qu’un stylo, mais il ne trouva rien à portée mis à part des couches de rapports précieux pour les bureaucrates du Pentagone. Ses mains se joignirent donc, unis dans ce moment de contrariété intense, les doigts s’agrippant les uns les autres comme pour éviter de couler.

« Je ne sais pas quelle erreur vous avez commise Johansen et j’veux pas le savoir, ça vaudrait mieux pour vous ! Surtout n’allez pas raconter tout ça à cet idiot tyrannique de Rasmussen, dont le bureau est à peine à quelques mètres d’ici, sinon vous êtes fichu et je ne pourrais pas grand-chose pour vous… » Il reprit calmement sa respiration et décida de relever ses yeux vers ses hommes, affrontant leur réaction comme un père désespéré par le comportement de ses gamins.

« Je me porterais garant de vous... Enfin je crois… Déjà qu’on manque de personnel qualifié ces derniers temps pour grossir nos rangs, alors si je devais me passer de vous pour cette broutille… Car c’est bien une broutille que votre histoire. Un détail dans votre vie professionnelle, rien de plus. Vous m’avez bien compris ? Faites vous discrets et ne me faites pas regretter mes choix. Ce n’est pas un conseil, c’est un ordre. Le message est clair ? Si c'est pas le cas, vous savez où la porte se trouve. »

Il s’était bien redressé dans son fauteuil pour paraître plus grand, et donc plus autoritaire. Il n’était pas d’humeur et cette annonce, dans ces conditions, n’avait rien changé bien au contraire.
Peut être était-ce de la jalousie... Celle de voir deux personnes vivre ensemble en harmonie en pratiquant le même métier, exactement là où lui avait échoué par le passé. Peut être s'attendait-il à avoir plus de justifications ou d'excuses... Peut être aussi était-ce un moyen de les mettre en garde, d’être dur pour être sûr de ne pas être déçu par leur comportement à l’avenir.
Mais il faisait avant tout son métier du chef du personnel du SGC, commandant de la base et premier responsable dans la défense de cette planète face aux goa’ulds. Parfois il fallait se montrer moins sympa avec ses hommes pour obtenir de meilleurs résultats, comme un coach avec son équipe de sport. Et là, même si pour le moment la carrière des amoureux ne risquait rien, Jack O’Neill n’avait pas du tout envi d’être sympa avec eux…

Alicia ne savait pas trop comment réagir aux réactions du Général et sincèrement, elle faisait des efforts impressionnants pour ne pas montrer sa nervosité. Elle s'attendait maintenant au pire. Elle et Franz s'étaient littéralement jeté dans la gueule du loup et ce dernier était e train de les dévorer tout cru. Aussi, elle commençait à se dire que c'était une mauvaise décision que de lui en parler. Peut importe, ce qui était fait ne pouvait être changé et fallait maintenant ramasser les pots cassés et essayer de tout réparer, du moins, le plus possible.

Avec tout le respect que je vous dois, je pense sincèrement qu'il est de mon devoir vous fournir mes excuses les plus sincères. Nous aurions du en parler plus tôt ...

J'accepte les conséquences de mes actes, mais j'aimerais que cela ne vienne pas ternir mon image en tant que soldat. Il n'y a personne pour qui j'ai autant de respect que vous, Général et je ne dis pas cela pour calmer votre colère. Je le dis parce que je le pense vraiment.

Ce n'était pas que des flatteries en l'air, c'était du vrai. Elle le respectait en tant que supérieur et avait une profonde opinion positive envers lui.

D'ailleurs, je vous remercie sincèrement de vous porter garant. Vous n'êtes pas obliger après ce qu'on a fait, mais vous nous faites confiance ....
Je vous jure qu'il n'y aura jamais de problème avec tout cela. Je sais faire la part et le professeur Scorzi aussi. Notre vie à deux c'est en dehors de la base, pas à l'intérieur. Jamais je ne manquerai à mes devoirs parce que je suis inquiète, je sais gérer mes émotions.

Alicia était consciente que c'était une histoire sans importance pour le Général, mais pour elle, ca avait de l'importance. Elle avait vu suffisamment la mort de près, pour savoir qu'il faut quelque chose ou quelqu'un pour s'accrocher et ne pas tomber. Ce qui lui permettait d'être aussi forte dans son métier et ce qui la poussait à vouloir défendre la Terre, c'était sa vie avec Franz. Elle voulait donner un sens à sa vie et elle l'avait trouvé.

La tête haute, le visage de marbre, bien qu'elle était un peu ébranlée par la situation, Alicia prit une grande respiration.

Désormais nous serons irréprochables, mon Général, quoiqu'il advienne.

Ils devaient maintenant prouver plus que jamais leur valeur et surtout, leur professionnalisme. La moindre petite embrouille pourrait faire chavirer le navire, navire qui basculait déjà un peu. Elle devait se détacher de tout une fois les pieds dans cette base et Franz devait e faire de même. lls devaient agir comme de simples collègues, agir comme ils auraient du faire depuis le début. Hors c'était impossible de savoir où, quand et avec qui on tombait en amour.

Les excuses, il les avait. Mais les actes ? Pouvait-il leur faire confiance à 100% ? Franz Scrozi et Alicia Becker Johansen étaient presque irréprochables, alternant les flatteries envers le Général, le pardon et les belles paroles concernant le Devoir de tout homme travaillant ici… Bien qu’il n’était qu’archéologue, Franz tenait ce genre de discours à haute estime, bien suivi par sa bien-aimée. Le Devoir était une chose importante aux yeux de Jack (enfin, à l’œil plutôt). C’était la seule chose qui le faisait tenir, qui le poussait à venir poser son cul sur ce fauteuil tous les matins… C’était son devoir qui avait fini par sauver son honneur.

Alors bien sûr, coupler cet engagement avec la vie familiale, ce n’était pas la meilleure idée du siècle. Mais l’amour pouvait parfois être imprévisible et frapper n’importe qui, n’importe où… Franz Scrozi serait-il plus compétent si on lui empêchait de biscoter avec le joli sergent ? Pas sûr du tout… Mais son engagement ne devait pas s’atténuer à cause de ses relations. Et Jack devait en être certain.

« Bien, je ne doute pas que vous serez irréprochables… Mais en gage de votre bonne volonté, je me sens obligé de vous imposer une première épreuve. » Dit-il en choisissant sagement ses mots.

« Si ce que vous me dites est vrai, alors je n’aurais pas à me soucier des décisions que je pourrais prendre à l’avenir pour l’un d’entre vous, durant une mission. Vous faites parti des meilleurs éléments de cette base maintenant et vous serez de plus en plus envoyés sur des terrains difficiles… Mais pour le moment, je veux juste que vous me prouviez que j’ai raison de vous faire confiance. »

Il prit un papier et un stylo, et nota quelques mots pour lui s’en souvenir dans les jours à venir.

« Franz Scorzi, vous irez travailler avec l’équipe du Docteur Newman sur P2Z-322. Vous lui donnerez un coup de main pour déterrer des fossiles de reptiles trouvés sur place. Paraitrait que ces bêtes possédaient un… Euh un quoi déjà… Un truc génétique… Patrimoine génétique ? Bref, des gènes hors du commun qu’il veut analyser à la base. Cela vous prendra plusieurs jours pour tout ramener. Pensez à prendre un sac de couchage. » Il nota tout ça sur son calepin.

« Et vous Johansen, je veux que vous alliez sur le Site Alpha pour apporter du matériel médical, aménager un peu l’infirmerie et faire des contrôles de santé aux réfugiés d’Abydos qui logent provisoirement là-bas. Veillez particulièrement à vous occuper de Skaara pour moi… Vous serez posté là-bas un mois. Inutile de dire qu’il ne vous sera pas possible d’appeler Scorzi à la radio tous les soirs. D’ailleurs, vous n’aurez aucun contact direct avec la Terre pendant ces quatre semaines. »

Il regarda les deux personnes, observant leur réaction. Ce n’était pas une punition, juste un moyen de tester leur amour envers leur travail, leur devoir… Evidemment, ce n’était pas négociable. Ce n’était pas une proposition mais un ordre que tout professionnel se devait d’exécuter.

Après tout, qu’est-ce que c’était un mois ? Ca passerait vite, même si leur activité ne serait probablement pas super passionnante. Ils effectueraient leur job sans râler, sans pleurer l’absence de l’autre et surtout, de manière irréprochable.
Ca pouvait être pire, et c’était là la moindre des choses…

« Je vous tiendrais au courant des détails techniques le moment venu. Si vous n’avez pas d’autres questions, vous pouvez vous retirer. »

J' écoutais attentivement ce que nous disait le Général, je ne savais pas trop ce qu'il allait nous réserver après le discours qu'on avait mené Alicia et moi. Peut être allait il nous mettre à l'épreuve, nous envoyer quelque part, nous mettre à l'épreuve ou je ne sais pas trop quoi. Ce qui était sur c'est que je restais tranquille le temps de voir ce qui allait nous tomber dessous.. Et finalement le couperet est tombé sur nous... Moi je partais en mission et Alicia partait sur le site Alpha, pendant un mois pour elle et quelques jours pour moi. En écoutant ce qu'il me proposait je compris que c'était un test, un ordre et quelque chose qui entrainait fortement nos carrières dans le programme...Je ne jetais pas un regard à Alicia, je ne voulais pas que le Général croient que nous avions des problèmes avec ce qu'il nous disait. Nous en discuterions un peu après, une fois sortie du bureau.

Je pris donc ma conscience professionnelle et acquiesça au dire du général, la mission pourrait être intéressante et que représentait un mois dans un vie ? Pour le moment rien, et puis si nous dissions non s'en était fini de nous, tandis que je finissais de réfléchir à ce qu'il venait de nous annoncer l'officier termina son discours. Je ne cessais de me dire que ce n'était qu'un mois, ce n'était pas la première fois que nous ne partions pas ensemble, j'avais moi même passé plusieurs semaine sur plusieurs sites sans aucun temps mort il y a quelques mois, et ça c'était très bien passé. Pourquoi ne serrait ce pas le cas cette fois aussi ?

Aussi quand le général nous indiqua que si nous n'avions rien à dire nous pouvions partir. Je saluais le Général et allait prendre la porte avant de me retourner pour dire quelques mots au Général.


Tout sera réalisé comme vous le souhaitez monsieur. Merci

Je sortis du bureau et attendis qu'Alicia me suivent dans le couloir, je ne savais pas trop quel allait être ce que nous avait dit le Général, et je ne voulais pas que quelqu'un entende ce que j'allais lui dire. Alors une fois dans l'ascenseur j'engageais le 24e étage, je me retournais vers la jeune femme et la regarder un petit instant.

Bon, on ne s'en sort pas trop mal non ? Bon je sais que ça va être difficile ce mois que l'on va passer loin de l'autre, mais si on arrive à passer cette épreuve là, je pense que le général nous oubliera un petit peu... Qu'est ce que tu en pense ? Ce qui es sur, c'est qu'au moins on a pas perdu notre boulot, et ça déjà c'est une bonne chose.... D'autant qu'on a pas eu à choisir entre nous et le travail...

Lorsque le Général fit mention d'une épreuve, la jeune femme resta attentive, surtout qu'il venait de dire "une première épreuve", ce qui laissait croire que ce n'était que le début. Ce n'était pas vraiment le résultat qu'Alicia aurait voulut, mais si c'était cela qu'il fallait pour prouver au Général qu'elle et Franz étaient efficaces dans leurs boulots respectifs et que leur relation personnelle ne serait pas un obstacle.

Lorsque le Général O'neill annonça que Franz partirait en mission sur un site archéologique, la jeune femme se demanda ce que pouvait bien être l'épreuve là-dedans. Il était partit plusieurs fois en mission pendant qu'elle était restée à la base, le contraire était également arrivé. Quelques jours, ce n'était pas grand chose ...

Elle regarda le Général prendre quelques notes, décompressant un peu, mais lorsqu'il prononça son nom de famille, la jeune femme comprit que ce n'était pas finit finalement. Elle attendait sa "sentence" en silence, écoutant ses directives ... Elle attendit qu'il ait fini de parler pour se faire une idée de la situation. Elle allait être mutée au site Alpha ... Ce n'était pas la plus réjouissante des nouvelles, mais bon, avait-elle le choix ? Non.

Effacant toute trace d'objection dans sa voix, elle répondit affirmativement au Général.

À vos ordres, Général. Je ferai en sorte de partir dès demain pour le site Alpha. Et n'ayez crainte, je prendrai personnellement soin de Skaara.

Ce ne serait pas un mois de camp de vacances, ni de boulot super motivant, mais s'il fallait cela pour faire ses preuves au Général, elle ne disait pas non.
Après un dernier garde-a-vous au Général, elle sortit avec Franz du bureau en silence. Elle n'était pas réjouie de cette décision et elle se demandait si c'était son passé d'erreur ou bien le fait qu'elle était militaire qui avait poussé le Général à lui donner une tâche éloignée plus longue.

Une fois dans l'ascenseur, Alicia regarda Franz ...

Il a dit une première épreuve ... alors il n'a certainement pas fini d'être sur notre dos. Je vais devoir partir demain alors je n'aurai pas le temps de passer voir Julia. Tu lui feras un salut de ma part ...

Arrivée à ses quartiers, au niveau 24, elle ouvrit la porte et resta sur le seuil pendant un instant.

Au moins on va se revoir pour les fêtes de Noel ...

La question qu'elle se posait était : Quelle serait la deuxième épreuve du Général ?