Gros soupir lorsque la porte s'ouvrit. Il y avait bien quelqu'un dans ce fichu bureau à son plus grand regret. Lui ne lui rendit pas son sourire, on aurait plutôt dit qu'il allait assister à un enterrement particulièrement difficile. Le Ranger obtempera en suivant ses instructions ayant l'impression d'être prisonnier de cette chaise. Il avait déjà passé de nombreux tests avec des psychologues et à chaque fois, c'était un moment délicat. Il se savait scruter. Chaque geste, chaque parole étaient analysés et c'était bien cela qu'il détestait. Ajouté à cela que la personne cherchait à en savoir le plus possible de son intimité ou de ses pensées et voilà le rendez vous tant détesté chez le psychologue.

"Hum..." Cela suffit pour confirmer son identité avec un hochement de la tête. Il n'y mettait pas du sien et c'était un mauvais point pour le psychologue. Son seul but, repasser le plus rapidement possible cette porte et se retrouver libre dans le couloir.

Lui aussi observait les agissements de la jeune femme et avait notamment reconnu sa jolie photo sur la première page du dossier. Et le voilà désormais ouvert à la page "Dossier médical". Et voilà la deuxième question, son état actuel. S'il lui répondait sincèrement, elle risquait de ne pas apprécier.

"Je ne suis pas stressé... mais je n'aime pas ce genre de rendez-vous, Madame..." Bras croisés, le regard légèrement baissé pour ne pas croiser son regard, il attendait la question suivante. Bien décidé à ne pas en dire plus qu'il ne le fallait.

Et c'était parti pour un monologue qui n'en finissait plus. Il avait l'impression d'être à la place d'un gamin qui se faisait disputer par la maitresse d'école car il ne parvenait pas à trouver la solution ou qu'il n'avait pas fait ses devoirs. Ce n'était pas forcément encourageant pour la suite et si elle croyait que le mettre au pied du mur allait changer quelque chose.Et voilà maintenant que Rousseau voulait continuer l'entretien autour d'un verre... Ces psychologues et autres médecins, il les détestait et son impression n'allait pas en s'améliorant plus les minutes défilées dans ce bureau. Ils étaient arrogants, prétentieux et trop sur d'eux mêmes, croyant pouvoir tout résoudre par de belles paroles, d'avoir les solutions de tout.

"Non..." La réponse d'Eversman sembla résonner comme un coup de fouet dans l'air et mit fin à toute idée d'aller se détendre autour d'un verre. Il n'était pas pote avec la psychologue et cela ne ferait que déplacer le problème de lieu. Il n'agirait pas naturellement en se sentant scruter et analyser même autre part qu'entre ses quatre murs.

"Ce rendez vous aura lieu dans ce bureau ou il n'aura pas lieu... Et si vous désirez tant aller chercher un café, déclarez moi sain d'esprit et ce sera terminé pour les deux."

Belle preuve de l'esprit têtu et déterminé du militaire qui ne se laissait pas distraire par les nombreuses belles paroles du psychologue. Lui restait concentré sur son objectif, survivre à cet entretien et le passer le plus rapidement possible. Il était d'ailleurs calme n'ayant pas exécuté le moindre mouvement depuis le début de l'entretien qui semblait mal parti.

C'était le monde à l'envers... La psychologue semblait avoir perdu le contrôle de la situation et cela ne devait faire que deux minutes que l'ex Ranger était en place. Il ne s'était pas encore énervé bien au contraire et l'autre était déjà perdu. Il y avait de quoi se poser de nombreuses questions sur la compétence de celle ci mais pour une fois qu'il n'était pas en mauvaise posture, c'était plutôt plaisant même si très ennuyant. Et voilà son moment préféré, la grosse tâche d'encre sur du papier blanc. A la vue de celle-ci, Eversman ne put retenir un petit rire qui n'avait rien de bien rassuré. Cela ne ressemblait qu'à une seule chose : une belle grosse tâche et à rien d'autre... A la rigueur une tâche de sang ou de café.

"Une tâche..." Lui répondit il avec un sourire avant que la psychologue ne se lance dans une pseudo menace et surtout un nouveau monologue. Cette fois, cela ne le fit pas rire mais pas du tout et il n'y avait plus la trace d'un sourire aux lèvres et lorsqu'elle eut terminé son speech, il embraya de suite.

"Ne parlez pas de vie difficile pour une femme qui reste le long de sa journée derrière un bureau... Vous ne savez pas ce que sont des conditions difficiles donc ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas...Maintenant cessez de pleurnicher et faites votre boulot !"

La voix d'Eversman était devenue sèche car celle-ci commençait à lui taper sur le système. Elle était complètement incompétente et il perdait son temps dans ce fichu bureau. Au lieu d'améliorer son état, elle risquait plutôt d'arriver au contraire.

"Ajoutez aussi : est parti avant la fin de son entretien... Je vous laisse encore deux minutes de mon précieux temps pour me persuader que le Stargate Command n'a pas fait une grosse connerie en vous engageant, Madame..."