Blanc. Noir. Blanc. Noir. Blanc. Une succession de couleur, de flash lumineux intenses, l'incapacité de pouvoir voir sans flou, et ce mal de crâne qui l'endormait peu à peu. Où est-ce qu'il était ? Il ne le savait pas, il se demandait si ce n'était son jour, s'il n'était devant les portes du paradis à attendre son jugement. C'était le néant, il ne sentait même plus son corps. Seuls des murmures pourtant stridents parvenaient à ses oreilles, et il divaguait, ouais il divaguait, comme si il avait bu une bouteille de trop. La mission était-elle fini ? Peu importe, tant qu'on ne venait pas le faire chier pendant deux secondes.


Nathan se réveilla dans une salle toute blanche. Autour de lui du matériel médicale, la mission était donc fini, mais depuis combien de temps ? Il tenta d'écarquiller ses yeux malgré la douleur lui assénant des coups violents à la tête, une douleur indescriptible, il sentait drogué, ils avaient dû abusé avec la morphine, ce n'était pas un ours tout de même. Il était allongé dans un lit, sûrement dans l'infirmerie du SGC, le silence y régnait, un silence imposant, un silence de mort. Il posa une main sur l'accoudoir de son lit et poussa des quelques forces qui lui restaient pour se redresser. Il sentit soudainement un douleur vive au niveau du muscle pectorale et émit un gémissement de douleur avant de retomber sec en arrière. La souffrance, c'était quelques choses, même quand on avait de quoi la combattre, elle était toujours présente autour de nous. Il réessaya cependant avec toujours plus de convictions, et malgré ses blessures, il termina par se redresser sur son lit. En position assise, il pouvait désormais se rendre compte des perfusions plantaient dans ses bras et de ses affreux tuyaux dans son nez.

Putain de merde !

Il tira un coup sur le tube nasale qui était vraiment enfoncé profondément dans son corps. Il se frotta le nez satisfait d'avoir retiré toutes ses merdes de son corps et descendit de son lit d'hôpital plein de sérénité. Monumentale erreur, à peine son pied sur le sol qu'il s'écrasa lourdement la tête la première sur le par-terre glaciale. Il jura de nouveau, ce qui attira l'infirmière en blouse qui se précipita vers lui pour l'aider à se relever.

Mais êtes-vous aussi fou que ça, regardez l'état de votre jambe, vous ne pouvez pas marcher comme ça !

Écoutez madame, j'en ai rien à battre...J'ai pas que ça à foutre...

Elle le regarda avec un air sévère, puis tout en balançant sa chevelure blonde, elle ajouta d'un ton sarcastique en ramassa l'oreiller tombé au sol.

Eh ben on verra ça quand vous aurez rendu visite au Général...

Quoi il veut me voir ?

Eh bien depuis ce que vous avez fait...

Hinhin...Ça fait combien de temps que je suis ici ?

Elle fit le tour du lit et s'approcha d'un autre patient inconscient.

Plus d'une bonne semaine...

Quoi ?!


Il se regarda dans la classe. La barbe avait poussé, et caché désormais une bonne partie de son visage. Il resta figé comme ça, et se regarda attentivement dans la glace, droit dans les yeux. Il se scruta ainsi pendant quelques minutes, en se demandant s'il était bien le même. Il baissa son regard au niveau de son torse, désormais surmonté par des couches de bandes pour cacher ses blessures, de même que pour sa jambe gauche qui était maintenant muni d'une vraie attelle médicale. Il avança alors sa main vers un rasoir jetable et s'en saisit avec hésitation. Dans l'autre main sa mousse à raser, prête à l'emploi. Il afficha un sourire et ricana, il jeta finalement son rasoir dans le lavabo et sortit sa tondeuse à cheveux. Quelques minutes après, il était tout lisse, plus un poil, il pouvait pour la première fois de sa vie admiré la douceur de son crâne sans un cheveux sur sa surface. C'était un changement radical de son attitude, et surtout de son apparence.

Il prit une douche, et manqua à plusieurs reprises de se casser la gueule comme une merde à cause de sa putain de jambe blessé. Une fois ce travail colossale achevé, il dû faire face à un boulot encore pire que ça, se mettre des fringues dans sur la peau sans crier à la mort. Cela était digne des douze travaux d'Hercules, mais il se demanda si ses confrères s'en sortaient mieux que lui. Il se leva finalement à l'aide de ses béquilles et se dirigea vers le bureau du Général O'Neill. Dans les couloirs du SGC, tous les regards étaient tournés vers lui, Nathan sentait que tous s'étaient passés le mot après cette mission, peut-être avec des nuances mais il devinait très bien d'après les yeux furieux de certains qu'on lui avait mit une telle foire entièrement sur son dos. Il se contenta cependant d'ignorer ces menaces, même si en réalité il aurait sûrement été le premier à se jeter à la gueule de cette bande de cons.

Le Navy Seal arriva finalement à destination, non pas sans lenteur. Se dressant devant la porte, il vit le petit écriteau, le fameux bureau du Général. Il avança une main vers la paroi et tapa à deux reprises.

Nathan Hale, tel était le nom de l’invité de la journée. Un gaillard qui avait foutu la pagaille lors de sa première, et peut être dernière, sortie extra planétaire. Un homme avec un profil particulier et banal à la fois. Jack en avait vu passé des types de ce genre à l’armée, mais au SGC c’était une autre sauce, un autre problème plus délicat. Une chose était sûr… Il ne se plierait pas en quatre pour le garder ici. Il y avait déjà trop de fortes têtes ici chez les officiers pour en accepter une nouvelle, et une recrue qui plus est. Si l’homme causait trop de soucis, il devait virer. Le Général ne cherchera pas à se compliquer la vie, il avait pu l’âge pour ces conneries... Et puis en plus il n'aimait son prénom.

« Entrez ! » Fit-il au moment où des coups furent frappés à la porte. Surprise, surprise, le dénommé Hale était là, bien amoché et une mine affreuse, en compagnie de la bactérie la plus malsaine de la base, Rodolph Layer.

« Layer. Soldat Hale. » Après un salut respectueux et protocolaire, Jack prit conscience de l’infirmité du militaire et ajouta : « Je vous autorise à vous asseoir pour cette fois-ci. »

Le Général savait ce que c’était, que d’être blessé à la jambe. Et rester debout comme ça, même avec ses béquilles, ce n’était pas très agréable… Il fit donc signe à l’homme de s’asseoir et laissa Layer debout à côté. Après tout, Jack ne se souvenait pas l’avoir réellement invité.

« Bien soldat, je vous souhaite de vous rétablir au plus vite. En attendant, si vous êtes en état de répondre à nos questions… » Dit-il d'un ton calme et posé. Il prit un dossier qui figurait sur la pile posée sur son bureau et le plaça devant lui.

« Vous n’êtes pas jugé, pas encore en tout cas. Nous voulons juste savoir votre point de vue et pourquoi avoir agi ainsi. Avez-vous quelque chose à avouer avant, qui pourrait nous faire gagner un peu de temps ? Ou dois-je vous rappeler les charges qui pèsent contre vous, soldat Hale ? »

O’Neill ne voulait pas passer par quatre chemins. Si l’homme voulait se confesser et demander pardon, y aurait peut être un espoir pour lui. S’il faisait preuve d’insubordination, c’était fini. Et si jamais il venait à démentir les propos relatés dans les témoignages de ses collègues, ça serait sa parole contre la leur. Sauf que Jack connaissait Eversman, ainsi qu’Evans Dablord… S’il devait trancher pour désigner celui qui a raison dans l’histoire, il n’aurait aucun souci et ferait confiance à ceux qu’il côtoie depuis plus longtemps.


[Matt devrait poster après moi et on gardera cet ordre de "postage" pour le topic]

Hj : Désolé pour le retard.

Après un passage à l’infirmerie afin de vérifier la blessure et d’appliquer un nouveau pansement, Eversman prit la direction du bureau d’O’neill. Il s’y savait attendu mais cette petite vérification s’était avérée plus longue que prévu et vu que ses mouvements étaient assez lents, il lui fallut déjà quelques minutes pour parvenir jusqu’à l’ascenseur. C’était sa première réelle journée libre, c’était à dire libérer de l’infirmerie et il devait s’habituer à vivre sans faire de gestes rapides ou brutaux. Les infirmières l’avaient bien prévenus que si sa blessure se réouvrait, il risquait de déguster donc autant faire attention et éviter la position debout et par conséquence la marche.

Il avait eu de quoi réfléchir ces derniers jours entre la mission merdique, le cas Hale pour lequel il était convoqué et cette fameuse histoire avec Eiden. Dans l’ascenseur, il tenta d’ailleurs de faire le vide dans sa tête histoire de se concentrer sur sa convocation et ce qui allait autour. Après de longues minutes à avancer lentement, il finit par faire face à la porte du bureau du Général de la base. On parvenait à entendre des paroles mais pas à les distinguer, il espérait ne pas être le dernier et frappa à la porte attendant l’autorisation pour pénétrer à l’intérieur. Ses premiers espoirs s’effondrèrent en remarquant qu’ils étaient déjà là tous les trois.

« Mon Général, Monsieur, Hale… »

Eversman leur fit un salut réglementaire histoire de ne pas manquer de respect aux personnes présentes mais son regard se fit plus insistant envers le soldat. Quelque chose avait changé et au bout de quelques instants, il comprit que ce dernier venait de changer de coupe de cheveux, c’était même radical. Le Ranger finit par se tourner vers le chef militaire du SGC.

« Veuillez excuser mon retard mon Général, les soins ont durés plus longtemps que prévu… »

Cela avait dû commencer sans lui car tous les regards s’étaient retournés vers Hale comme attendant une réponse de sa part. Le Sergent resta debout n’ayant pas envie de paraître impoli envers ses interlocuteurs, déjà qu’il venait de se faire remarquer par son retard. Layer prit habillement la place entre les deux militaires afin qu’ils ne se retrouvent pas côte à côte vu que cette affaire les opposaient d’une certaine façon vu que les rapports d’Eversman et de Dablord étaient loin d’être très favorables à l’ex-recrue.

HRP : Dites-moi si cela vous convient ; ) je préviens juste ^o^

Rien de spectaculaire ne semblait se produire. En effet, aucune réponse, aucun geste, aucun bruit. Le Navy Seal se résigna à attendre, les caprices des supérieurs étaient parfois très chiants mais après tout c'était eux les officiers et pas lui pauvre soldat considéré alors comme une simple recrue de merde ayant fait foiré toute une mission et envoyé un cercueil à une veuve et ses gosses. Un vieil homme, m'enfin pas si vieux, à lunette fit alors son apparition au fond du couloir. Dans sa démarche, il paraissait un temps soit peu arrogant sous des airs de grand chef. Le soldat ne le reconnut pas car il ne l'avait jamais auparavant, en même pas une semaine on ne pouvait connaître tout le personnel d'une base, quelque en fut sa responsabilité au sein du programme. L'homme s'arrêta devant Hale, le salua poliment tandis que celui-ci le regardait d'un regard effaré la bouche entrouverte. Il frappa ensuite à une reprise sur la porte mais pénétra dans le bureau du Général sans rien attendre en retour.

Ledit Général était confortablement assis derrière son bureau. Malgré ses béquilles, Hale exerça le salut militaire, non pas par respect du supérieur, mais plutôt par habitude. Celui-ci l'autorisa à s'installer et le soldat hésita, pour lui cela paraissait comme perdre un bout de sa dignité, mais après tout on ne refusais pas une invitation comme ça. Ce qui ressentait de ces paroles ? Juste que c'était peut-être la dernière fois qu'on l'autoriserait à s’asseoir, et ça O'Neill l'avait bien noté dans son annonce. Le Navy Seal sautilla sur bien valide, tira une chaise, et s'installa maladroitement en posant une béquille sur le côté. Le Général prit ensuite quelques dossiers, mais n'en garda qu'un seul, toujours d'un air peu plaisant.

« Vous n’êtes pas jugé, pas encore en tout cas. Nous voulons juste savoir votre point de vue et pourquoi avoir agi ainsi. Avez-vous quelque chose à avouer avant, qui pourrait nous faire gagner un peu de temps ? Ou dois-je vous rappeler les charges qui pèsent contre vous, soldat Hale ? »

Eh bien je m'attends fortement à ce que l'on me dise que tout ce qui s'est produit résulte de ma seule faute, à ce que je sache, excusez mon impolitesse, je ne suis pas le seul à avoir merder sur ce coup là. En réalité, qu'on me dise que je sois coupable ou pas, cela n'a aucun effet sur moi. Je veux dire...J'ai tellement pris l'habitude que l'on me punisse pour insubordination...

Il fut interrompu dans son discours par quelqu'un ayant tapait à son tour à la porte. Ce quelqu'un c'était Eversmann. Il salua "protocolairemment" les trois hommes même si son regard semblait attentionné envers Hale. Le Navy Seal continua donc son discours.

Où est-ce que j'en étais...Ah oui, je disais, j'étais dans un régiment à l'époque, un régiment où l'armée y foutait toutes les merdes de notre si beau pays. Pas pour leur donnée une seconde chance. Oh non ! L'oncle Sam n'était pas aussi fou. A quoi bon envoyé des hommes de qualité alors que l'on avait de la chair à canon sous les mains, prête à se faire déglinguer les premiers sur le front. Bien sûr y avait pas que des ex-détenus dans ce régiment, y avait des hommes biens, mais bon de vous à moi, faire la différence entre un tel et un tel, on n'a qu'à les foutre dans le même sac à merde.

Il fit alors la grimace en touchant le pectoral, sa blessure piquait légèrement.

Personne ne suivait les ordres directes, on sait donc résigner à retirer les grades dans ce régiment, au moins on était tous égaux malgré nos passés divergents, le gouvernement a lui aussi laissé tomber l'affaire. Voilà pourquoi il m'arrive de me montrer irrespectueux envers mes supérieurs hiérarchiques, parce que vu les choses qu'on m'a fait faire par pure connerie de ses ordres directes émanant de ces putains officiers...Je suis coupable, en effet, mais je pense l'être autant que les autres...

[Stp Hale, les actions et pensées indirectes, c'est en italique. Et c'est pas nouveau... La prochaine fois, j'lis pas ! =) Merci.]


Nathan Hale, avec ses yeux de rottweiler imprévisible, prit enfin la parole devant le Général et le petit comité qui participait à l’entretient : Layer et Matt Eversman qui venait d’arriver et qui avait été poliment excusé pour son retard. Le soldat expliqua, ou du moins, raconta, l’origine du pourquoi du comment qu’il était comme ça… Bref, une histoire à en faire un film que Jack aurait adoré suivre s’il était en retraite, bien assis dans son canapé. Là il n’avait pas le temps pour ces conneries. Il pouvait tolérer certaines choses, mais à condition que les explications tiennent la route… Comment savoir s’il pouvait faire confiance à cet homme ? Comment savoir s’il disait la vérité et si cela justifiait néanmoins de telles actions ? O’Neill s’attendait à n’importe quelle défense, sauf celle du martyr qui était tombé dans la mauvaise unité pendant sa glorieuse carrière. Ca arrivait à plein d’homme, Jack y comprit, mais ils n’en sortaient pas de là avec le cerveau et le cœur en moins. Ils avaient continuaient d’exister, tels des hommes civilisés et non comme des bêtes vivant à l’instinct.
Quand Hale termina son discours antipatriotique, Rodolph prit la parole de son air hautain, comme s’il parlait à un gamin… Un grand gamin.
O’Neill aurait préféré qu’il se taise et qu’il le laisse réagir en premier mais c’était trop tard. Il attendit qu’il finisse sa petite poésie pour prendre la parole, histoire de multiplier les avis et les points de vue sur cette histoire.

« Attendez… » Dit-il d’abord en cherchant dans le dossier du soldat. « Qui a autorisé un trou du cul pareil à venir dans ma base ?? »

Il sourit intérieurement, ayant bien insisté sur le « MA base »… Et voilà comment les mots et les phrases diplomatiques de Layer partaient en fumée en l’espace d’une seconde. Hale serait surement furieux et touché dans son égo surdimensionné, et c’était le but.

« Plus sérieusement… Comme l’a dit Monsieur Layer, le SGC a ses règles et il faut s’y faire. On ne ressemble en rien aux autres branches de l’armée… Et même si vous êtes le militaire le plus talentueux de cette planète, vous n’êtes pas encore l’homme le plus fort de cette galaxie. Vous n’êtes qu’un novice… Votre expérience dans notre lutte contre l’ennemi est… Vierge. Et quand je parle de l’ennemi je parle du vrai adversaire extraterrestre, celui qu’il faut craindre et qui profiterait de toutes vos erreurs pour vous trucider, vous et vos coéquipiers sur le terrain ! »

O’Neill commença à s’énerver quand son regard dévia sur Matt. Ce dernier était blessé et c’était un miracle qu’il soit revenu vivant vu l’homme qu’il avait sous ses ordres. C’était le bon moment pour en faire un petit récapitulatif. Le Général ouvrit le dossier et lit le post-it qui était collé sur la première page, juste en dessous de la photo d’identité du soldat Hale, au temps récent où il avait encore des cheveux.

« On vous accuse de vous être dressé contre un sous officier et d’avoir fait preuve d’insubordination, d’avoir agressé l’un de vos coéquipier et pour finir… D’avoir déserté votre poste. Vous savez ce qu’on faisait aux déserteurs dans le temps, soldat ? » A la suite de cette question rhétorique, il prit un ton plus calme.

« Il est bien dommage que je n’ai pas de peloton d’exécution à portée de main. » Il vit le regard menaçant et la grimace embarrassée de Layer, mais ne s’arrêta pas là.

« Vous êtes au SGC, soldat Hale. Vous faite parti des meilleurs des meilleurs… Comme je l’ai dis, nos règles sont différentes et nous pouvons êtres tolérables mais là je crois que vous êtes un cas désespéré… Dommage, on aurait eu besoin d’homme comme vous pour combattre l’ennemi Goa’uld mais à chaque fois, il faut qu’on tombe sur des gosses à la psychologie instable, et j’en ai marre !! Vous pensiez être unique ? Bien c'est pas le cas ! Si y a bien quelque chose qui va nous faire perdre cette guerre, c’est ce genre de truc ! J’en ai ras le cul ! »

Il tapa fortement du poing sur la table, s’installant un peu plus dans son fauteuil en cuir. Avant que Hale ne puisse se défendre, Jack tenait à ce que Matt dise quelque chose, s’il avait un truc à dire sait-on jamais, qui viendrait appuyer ses dires… Ou un petit commentaire sur le cas de Hale peut être.

« Qu’en pensez-vous Eversman ?! »

Hj : j'interviens ;-)

« Ce n’est pas à une simple recrue qui participe à sa première mission de se la jouer solo dès les premières minutes et de planter l’équipe !!!! Tu voulais quoi ? Nous éblouir par tes super capacités de soldats ? Raté, tu nous as démontré qu'on avait affaire à un incapable !»

Eversman ne pouvait pas rester silencieux devant les paroles de Hale qui limite était en train de justifier ses actes pour le bien de l’équipe. Il était parvenu à attendre que celui-ci finisse et s’était de suite exprimé avec une furieuse envie de lui coller un poing en plein visage pour aller plus vite lui aussi.

« Depuis quand un soldat choisit il de partir en éclaireur sans même en parler avec l’équipe ?!! Depuis quand un soldat décide t-il seul ce qui est bon pour l'équipe ? Le Sergent Dablord a fait ce qu’il a pu pour ramener l’équipe en entier à la base, il n’abandonne pas l’un des nôtres contrairement à toi ! Tout a merdé par ta faute, Hale ! Ta faute !!!»

Le Ranger était tourné vers le soldat, il avait limite oublié la présence d’O’neill pour régler ses comptes et seul Layer l’empêchait réellement d’aller lui en mettre une car ce n’était vraiment pas l’envie qui manquait. Les poings de Matt étaient serrés, il tentait de se contenir mais cela devenait vraiment difficile avec de tels propos.

« Faciliter les objectifs… N’importe quoi… Tu nous as plutôt plombé nos objectifs en en rajoutant un autre, retrouver Hale et le ramener ! On aurait pu t’abandonner sur cette planète pourtant le reste de l’équipe est venu te chercher et un de nos gars y est resté ! Pour toi et tes chevilles gonflées à bloc, un gars est tombé au combat !!!»

Ayé, le soldat était parvenu à mettre hors de lui Eversman ce qui était quand même exceptionnel car il fallait souvent un bon moment pour qu’il s’énerve vraiment mais là cela en était trop, vraiment trop. Son regard était des plus noirs et il ne lâcha plus sa cible des yeux, tranquillement assise sur sa chaise.

« Ne t’inquiète pas pour le reste de l’équipe, j’étais chef d’équipe et j’assume les erreurs de mes coéquipiers, Lang & Dablord, et les miennes mais tu as de la chance, je te laisse assumer les tiennes car j’appelle pas coéquipier, un homme qui se la joue solo… »

Eversman soupira longuement histoire d’évacuer un peu la pression avant de croiser les bras pour tenter de se calmer un peu.

L’un rejetait la faute à l’autre, et le débat n’en finissait pas avec ces têtes de mules. Tout le monde avait craqué dans cette histoire, Eversman manquant d’autorité sur le terrain, celle qui faisait la grandeur des vrais officiers, et Hale qui avait préféré faire cavalier seul, ce qui était inacceptable lors des missions extra-planétaires. O’Neill écouta attentivement les deux partis et vit la mine effaré de Layer, qui n’était pas habitué à résoudre ce genre de problème. Il envisagea un test psychologique. Il se souvint d’une fois où on lui avait fait passer un test de ce genre… Un médecin lui avait présenté plusieurs feuilles avec des tâches noires difformes dessus. Il lui avait demandé ce qu’elles représentaient pour lui. A chaque tâche, Jack voyait une chose différente : l’une était un hélicoptère de combat, l’autre était Homer Simpsons, et encore une autre semblait être l’image de son fils jouant au baseball, avant qu’il ne décède. Mais pourtant, à chaque réponse qu’il formulait, Jack ne faisait que mentir. Jamais il ne dirait la vérité et n’exprimerait son imagination à un pauvre docteur manipulant ses patients et les transformant en légume. Le Général, qui n’était que Sergent à cette époque, avait donc sorti des réponses toutes autres : la première tâche représentait un nuage, la deuxième une belle petite fleur et la troisième, un joli petit papillon. Le psy de l’époque l’avait regardé d’un air idiot, doutant de la véracité de ses propos.
Et il n’y avait eu aucune suite à cette mascarade. Jack était donc plutôt contre un test psychologique bien que ce Hale avait effectivement un grain. Mais était-ce la meilleure solution pour le soigner ? Il pouvait le faire mais ça ne serait qu’une perte de temps à son avis. Reprenant la parole, il voulut mettre les points sur les i.

« Que ça soit clair, ce genre de situation ne doit plus se reproduire. Etant donné les versions différentes, je ne veux pas prendre le risque de faire de mauvais choix. Cependant… » Il insista bien sur ce dernier mot. « Je connais d’autres officiers qui n’auraient fait qu’une bouchée de vous, Nathan Hale. »

Il étira sa jambe valide et se repositionna bien dans son grand fauteuil, profitant de chaque seconde pour voir l’air douteux de Layer s’abattre sur lui. Jack n’en avait que faire du civil, c’était un problème d’ordre militaire et c’était à lui d’avoir le dernier mot à ce sujet. Il avait le choix entre le virer et le garder, mais le surveiller de très près. Et O’neill préférait voir cet individu causer des problèmes à l’ennemi plutôt que de le virer et de le mettre en prison, comme si elles n’étaient pas déjà assez remplies, ou même de le relâcher à la rue et d’en faire un possible vagabond criminel. Il prit alors sa décision.

« Je veux bien vous laisser une chance de vous rattraper… Vous devrez la saisir si vous voulez rester. Mais à plusieurs conditions... » Il s’entrelaça les doigts, réfléchissant à ce qu’il pourrait lui faire faire.

« La première, est que vous devrez accomplir des travaux d’intérêts généraux, supervisés par monsieur Layer ici présent. » Jack ne lui demandait pas son avis, appréciant pleinement le fait qu’il restait le chef malgré tout. « La deuxième, est que vous devrez vous présenter tous les matins au Caporal Stinson pour une rééducation de votre état physique au plus vite, ainsi qu’un réapprentissage du sens du devoir. Vous devrez obéir à tous ce qu’il vous dit, prenez ça comme un test, pas comme une punition. » Il connaissait maintenant l’état d’esprit de Hale et voulait le caresser dans le sens du poil, lui gueuler dessus et l’intimider ne servait à rien pour le moment, Jack espérait plutôt que l’homme se rendrait compte de ses erreurs et de la chance qu’il avait de rester encore parmi eux.

« Et voici la dernière… » Dit-il en notant tout sur un post-it pour ne pas oublier dans un futur proche. Il regarda ensuite Hale d’un air autoritaire, qui se voulait non négociable.

« Quand Eversman et vous serez rétabli de vos blessures, et afin de terminer votre rééducation, vous serez tous les deux envoyés au camp d’entrainement pour une remise à niveau et évaluer vos compétences en équipe. Vous devrez travailler à deux et nous prouver que ça peut marcher. Eversman, je compte sur vous pour laissez une chance à Hale de se racheter. Vos carrières ici dépendront peut être de vos résultats communs, surtout pour vous soldat Hale. Je désignerais un officier qui prendra en charge cet entrainement. Je laisse le doute planer quant à une éventuelle présence d’Evans Dablord. » Laisser Matt avec Nathan lors de cet exercice serait peut être mieux. Si Dablord serait là, les conditions ne seraient pas les même et pourraient être défavorables à Hale, bien que Jack ne doutait pas de l’honneur et de l’honnêteté du jeune Eversman.

« Quelqu’un à un commentaire à faire ? » Demanda le Général.

Hj : Je réponds vu qu’après pas sur d’avoir internet / Hale j'ai rien contre toi hein, juste ton perso

Eversman ne décolérait pas, il suffit d’un regard échangé avec Hale pour lire dans ses yeux la même envie de lui en mettre une. Tant mieux au moins cela serait réciproque. Les deux chefs de la base prirent la parole les uns après les autres et ce fut la dernière condition d’O’neill à la réintégration de Hale qui le laissa abasourdi quelques instants ce dont profita le boulet de service pour faire un commentaire.

« Hé Hale, arrête ton show et ferme la ! »

De suite le Sergent se tourna vers le haut gradé désignant de la main Hale.

« Et après une nouvelle insulte, vous voudriez que je fasse équipe avec cet homme ? Il n’a rien d’un militaire ! Et encore moins d’un homme du SGC… »

Pour Matt, il était clair qu’il ne ferait pas l’entrainement avec cet homme ou alors il ferait tout pour lui plomber ses résultats car il était hors de question de le voir réintégrer la base quitte à devoir subir une sanction par la suite. La dernière décision d’O’neill risquait aussi de faire couler le sang, le Sergent se voyait très mal faire équipe avec cet individu sans que tout ne vire à la baston générale voir plus. Les deux ne pouvant se voir, cela risquait de se transformer à OK Corral.
En fait, plus les secondes défilaient plus l’envie de détruire la carrière militaire de Hale en faisant l’entrainement le plus lamentable de l’histoire du SGC lui venait en tête. Il pouvait toujours trainer à l’arrière ou même lui faire les mêmes coups en décidant de faire cavalier seul dès le départ. Toutes ces idées ne cessaient d’apparaître dans l’esprit d’Eversman et se traduisait par un petit sourire malicieux sur son visage. Néanmoins il risquait de prendre cher lui aussi, était il prêt à prendre le risque de tout arrêter pour un soldat ? Pas sur… Le mieux rester de ne pas prendre part à cet entrainement et après une bonne minute de silence, Eversman brisa le silence pesant qui s’était installé.

« Mon Général, avec tout le respect que j’ai pour vous, trouvez quelqu’un d’autre pour cet entrainement… »

Peu importe les conséquences de sa dernière phrase mais autant éviter un bain de sang inutile.

Jack s’était bien fait comprendre, mais les deux hommes devant lui étaient loin d’être de ceux qui hochaient systématiquement la tête au moindre mot qu’il prononçait. Hale voulait être au même niveau d’égalité concernant les grades à l’entrainement. Jack secoua la tête en guise d’un « non » bien ferme. Il fallait remettre un peu d’ordre à toute cette histoire et les grades étaient trop souvent oubliés en mission pour être ignoré une fois de plus. Hale serait sous les ordres d’Eversman.

« L’entrainement sera surveillé par cameras et micros, le moindre abus d’autorité sera noté. Les grades comptent dans n’importe quelle situation, surtout pour des jeunots comme vous. » Dit-il en réponse à Nathan, juste avant que Matt ne pète son steak.

Avec tout le respect qu’il lui devait… Il refusait de participer à cet entrainement de remise en forme. Pourtant le ranger en aurait bien besoin car s’il comptait retrouver le terrain sans passer par la case entrainement, il n’allait pas faire long feu une fois devant les goa’ulds. O’Neill regarda l’homme d’un petit sourire qui se voulait moqueur et un peu surpris par sa réaction. Il ne se rendait pas compte qu’en réagissant comme ça, il perdait du crédit à ses yeux. Rodolph prit par à la discussion et prit même la défense du Général en tentant d’établir un semblant d’autorité. Le civil, qui se croyait dans le monde des bisounours, essaya d’être le plus radical possible sans chercher à comprendre plus. C’était un peu étonnant le connaissant mais Jack se doutait que cette affaire commençait à l’agacer, tout comme lui d’ailleurs.

« Vous l’avez bien entendu ? » Demanda le général après le départ de Layer.

« Cet homme est peut être un incapable mais c'est quelqu'un de réaliste. Nous avons besoin de discipline. »

Il garda bien à vue d’œil ses post-it et fit signe à Hale que c’était terminé. Il pouvait repasser quand il voulait, mais plus tard, Jack ne voulait pas passer plus de temps sur ce débat et il semblait ne pas avoir complètement refusé son offre. De toute façon il n’avait pas le choix, sa tête était ciblée et au moindre faux mouvement, elle exploserait et plus personne n’entendrait parler de lui au SGC.

« Disposez soldat. Nous en reparlerons… Peut être ! Eversman restez ici deux minutes… » Ordonna le Général au Sergent, n’ayant pas oublié son petit écart de langage pendant ce petit entretient… Il avait deux-trois mots à lui dire.

Sous ses propos, Eversmann hurla de rage, entre provocation et insulte. Le Navy Seal avait des sentiments fort à l'égard du Ranger, il aurait préféré que ceux-ci deviennent plus positifs mais c'était Eversmann qui ne semblait pas vouloir que cela ce passe comme ça. Il avait osé dire que la requête du soldat était une insulte. A qui ? A sa personne sûrement, et après dire qu'un certain se la joue solo alors qu'un autre se prend pour le nombril du monde, c'était n’importe quoi. Le sergent ne paraissait pas content de savoir que Hale allait prochainement réintégrer une équipe, comme si à lui tout seul il était une menace, c'était sa première mission, il n'avait pas le droit au bénéfice du doute ? Et puis cette foire, c'était à Eversmann de régler le problème et non pas de faire une petite sieste tandis que d'autres se farcissaient des pruneaux au soleil. A la base Nathan n'avait rien à reprocher à l'encontre de Matt, mais au fur et à mesure, en observant bien ses réactions et son attitude, il était comme les autres, un gros branleur de première, un lécheur de chiotte de merdeux de ranger, à croire que si le nom donné aux bottes des militaires n'avaient pas une connotation péjoratif pour le corps militaire portant le même nom. C'était plutôt lui qui n'avait rien à foutre dans l'armée, s'emporter pour si peu, manquer de respect pour autrui, avec une détermination têtu digne d'un gamin. Il ne semblait pas vouloir de Hale pour un entraînement mais celui-ci en avait rien à foutre.

Puis ce fut Layer qui prit la parole, mais le Navy Seal n'en écouta pas un mot. Pour qui il se prenait ce type ? Un civil qui plus est. Un chercheur de merde de première et en plus arrogant à souhait. Nathan se contenta d'admirer ses béquilles avec un petit sourire en coin, avec la prétention de dire "cause toujours tu m’intéresse". Il quitta ensuite la pièce. Soulagé par ce départ, le soldat put revenir à ses petites affaires. Le général prit alors la parole, et refusa d'un ton radical sa simple requête, cela était bien dommage mais il fallait faire avec car tôt ou tard il retomberais sur un empoté de première de sous-officier à peine décorer et bon à nettoyer la pisse des urinoirs avec la langue. Cette seule pensée le fit rire intérieurement, il voyait déjà Eversmann nettoyait les latrines couteau-fourchettes dans les mains, romantique n'est-ce pas ? O'Neill lui fit alors signe de sortir tandis qu'il ordonnait à Eversmann d'attendre un peu. Nathan ramassa ses deux béquilles et s'aida à se relever avec, il fit un salut militaire et se dirigea vers la sortie. Mais avant il s'arrêta à la hauteur d'Eversmann et lui murmura à l'oreille, sans croiser son regard, quelques paroles douces dans un ton calme :

T'es vraiment con tu sais, j'essayais juste de paraître quelque peu amicale mais il semble que le problème ne vienne pas de moi, mais bel et bien de toi. Franchement, si t'as vraiment envie de me dégager de l'armée, à ton aise, je ferais pareille pour toi. Des tortures j'en ai subi pour mon pays, je ne suis pas un déserteur, donc je peux te dire que je n'ai pas peur de la prison, alors s'il faut que je te butes, parce que j'en ai buté des types, pour te ramener la paix intérieur...pas de problème...

Il quitta alors le bureau le sourire aux lèvres. Il espérait juste que ce petit discours allait faire effet, ce n'était pas des menaces bien au contraire, juste de quoi lui faire comprendre que quand on joue avec le feu, on se brûle les doigts.

La requête de Hale refusée fit apparaître un mince sourire vainqueur sur les lèvres d’Eversman qu’il ne se priva d’exhiber en direction de son cher collègue mais il disparut en apprenant que l’entrainement serait filmé. Non pas qu’il avait un souci avec cela mais c’était plutôt avec le fait de participer qui le gênait fortement. Layer en rajouta une couche avec un semblant d’autorité, rappelant notamment son statut comme si chacun n’en était pas au courant malheureusement puis quitta le bureau comme un prince.
Matt se demanda même si il n’allait pas réapparaître quelques instants plus tard pour refaire sa glorieuse entrée mais rien et ce fut au tour d’O’Neill de rappeler la discipline nécessaire dans toute armée avant de lui ordonner de rester et à l’autre de déguerpir.
Les deux hommes étaient donc amenés à se revoir dans un futur proche même si Eversman n’avait pas abattu toutes ses cartes dans ce domaine car contrairement à la recrue, il avait quelques potes au Stargate Command et il était peut être temps de faire jouer ses relations.

D’ailleurs l’amour était tel entre eux que Hale prit la peine de lui murmurer quelques douces paroles au coin de l’oreille auxquelles il répondit de suite.

« Oula, je tremble… Mais bizarrement j’ai plus peur de me retrouver avec ta nouvelle coupe de cheveux, que de toi… D’ailleurs tu devrais profiter de ton temps libre pour faire tes valises car jamais plus tu ne repasseras la Porte des Etoiles, Recrue Hale… » lui répond-il tout en faisant un simple geste avec ses doigts à quelques centimètre du torse de la recrue, comme si il chassait un simple moustique. Après tout vu l’état du soldat, une simple poucette aurait raison de lui.

Après cet échange rapide de gentillesse, Hale déguerpit pour le laisser seul face au Général. C’était toujours plus impressionnant de se retrouver seul face au Commandant de n‘importe quelle base, Eversman aurait bien voulu se redresser pour se montrer sous un meilleur angle mais son dos n’appréciait déjà pas d’être resté en position debout si longtemps donc autant ne pas en rajouter. Le Ranger ne savait pas pourquoi l’officier avait choisi de le garder dans son bureau, peut être pour lui dire que Hale était un gros con ? Non, tout le monde le savait déjà… Ou alors qu’il ne ferait pas l’entrainement ? Matt l’espérait… Quoique maintenant avec la nouvelle provocation de la recrue, l’envie de lui faire manger un peu de boue était plaisante.

Jack avait beau avoir un œil en moins, il n’était pas aveugle et avait très bien deviné que les deux hommes s’était envoyé une petite pique avant de se séparer. Hale débarrassa la pièce de son corps endommagé et laissa Matt seul avec lui. Ce dernier était aussi blessé mais O’Neill ne l’invita pas à s’asseoir, ce petit tête à tête ne durerait pas longtemps. Il se leva de son siège en cuir, celui qu’il avait chèrement défendu afin qu’il ne tombe pas entre les griffes de Layer lors de son arrivée à la tête du SGC, et contourna le bureau pour venir se planter devant le Sergent.

« Ce n’est pas une punition vous savez. Prenez ça comme une chance de vous mettre en valeur et d'utiliser le potentiel de cet individu. Exploitez ses qualités de militaire, il doit sûrement en avoir. Et pas ses qualités d'homme, qui doivent être limitées je vous l'accorde... Si vous réussissez l’entrainement vous serez récompensé, vous avez ma parole... Vous êtes un bon garçon Eversman, je le sais. Et je sais aussi que je peux vous faire confiance... »

Jack n’aurait jamais cru dire ça auparavant. Plutôt solitaire, sûr de lui et n’ayant pas pour habitude de compter sur les autres avant d’arriver au SGC, la tendance s’était finalement inversée avec le temps. Il avait appris à faire confiance avec son personnel, parfois de jeunes gens… Principalement quand ceux-ci étaient partis combattre à ses côtés, sur Nebek notamment. Il ne serait pas là sans eux. Il avait appris à vivre au quotidien avec et regrettait quelques fois d’être séparé d’eux pour les missions et les bonnes parties de bouffe au mess. Etant général, il avait un poste à tenir et des obligations strictes à respecter…

« Mais ce genre de chose ne doit plus se reproduire, vous m’avez bien compris ? L'autorité, ça s'apprend. La démagogie aussi. Vous allez faire parti des vétérans de ce personnel, ceux qui ont eu la réussite qu'il fallait pour survivre sur un champ de bataille. Vous devrez montrer l’exemple et vous comporter comme tel… » O’Neill était sérieux, il en avait assez de jouer au maitre d’école qui convoquait dans son bureau deux sales gosses qui se disputaient. Il n’avait plus l’âge pour ces conneries.

« Un jour viendra où je ne serais plus là, Eversman. D’une manière ou d’une autre… » Dit-il d’un ton larmoyant légèrement exagéré mais bien présent.

« Un jour viendra où cette base aura besoin d’homme comme vous… Des jeunes prêts à se sacrifier pour contrer l’ennemi et protéger la planète. Quitte à perdre votre propre personnalité et votre humanité… Et ce jour là, vous aurez besoin de plus qu’une logique implacable pour voir clair en vous... »

O’Neill s'éloignait un peu du sujet. Il faut dire qu'il avait un mauvais pressentiment sur l’avenir. Probablement l’effet de la vieillesse… Et il comptait être sûr que s’il venait à disparaître de la circulation, la relève serait assurée, par Eversman ou par n’importe quel autre homme valide qui renoncerait à ces chamailleries de recrues et à son amour-propre pour servir les intérêts de cette planète. Dieu savait à quel point elle était menaçait. A n’importe quel moment elle pouvait subir une attaque, de l’intérieur comme de l’extérieur, et tout le monde devait se préparer à cela… Pour cette raison, la question de la discipline et de l’autorité n’avait pas à se poser ici. C’était la base de leur organisation.
Enlevez-là, et il n’y en restera plus rien…

Le Général se déplaça pour faire face au Sergent, cela le rendait un peu plus nerveux car l’homme pensait obtenir de nouveaux reproches sur sa conduite ou même sur son attitude en mission ou même en général. Il avait déjà causé quelques torts depuis son affectation et là une nouvelle fois, il se faisait remarquer. Sa surprise fut totale lorsqu’O’Neill se mit à parler, cela devait se lire sur son visage. Celui-ci n’était pas dur bien au contraire et Eversman l’écouta attentivement jusqu’à la fin, sans se permettre de l’interrompre tel un apprenti devant un sage. Même si la fin lui avait un peu échappé mais peu importe, l’essentiel n’était pas là.

Il faut dire que l’homme n’avait jamais été très habitué aux compliments. Pas bon à l’école, élève plutôt dissipé. Il ramenait plutôt des heures de colles et des sales notes que des bulletins de premier de classe. La seule chose qui l’intéressait était le sport mais à moins d’être un grand champion, on ne peut pas en vivre ou en faire sa vie. Sa seule vraie réussite, c’était son intégration chez les Ranger ce qui l’avait surement sauvé de tomber dans la criminalité. Là bas aussi son caractère bien trempé avait fait des siennes mais on lui avait appris les notions d’ordre, de respect et d’équipe.
Le Sergent baissa la tête quelques instants pour bien assimiler les mots d’O’Neill, trouver ses mots avant de la relever juste après, le regard cette fois plus intense.

« Mon Général, je suis honoré d’avoir votre confiance. » annonça t’il en croisant le regard de l’homme espérant lui montrer qu’il était on ne plus sincère. « Et je ferai tout pour ne pas vous décevoir. »

Le Ranger soutient le regard de son supérieur quelques instants avant de soupirer légèrement pour continuer sur sa lancée. Maintenant qu’il avait commencé autant annoncer ce qu’il avait sur le cœur en ce moment précis.

« Je ne me suis pas engagé dans ce projet ou même dans l’armée pour les récompenses, la gloire ou autres médailles… Je suis ici pour servir mon pays, protéger ma planète… Je haïs le Soldat Hale ainsi que la personne mais je vais tout faire pour que cet entrainement soit réussi. »

Pour cela, il allait falloir passer outre sa haine et sa colère pour l’entrainement et cela risquait d’être très difficile. D’autant qu’avec les petites douceurs échangées, le feu de la haine avait été encore un peu plus attisé. Il n’y avait plus qu’à espérer que les permissions atténueront un peu le tout même si Eversman était loin d’être très confiant pour la suite. Il avait un certain soucis avec l’autorité, ou du moins celle qu’il était censé faire passer autant en parler à cet homme qui croyait en lui.

« Certains sont fait pour être des chefs, pour mener leurs hommes à la victoire. D’un simple discours, ils parviennent à motiver comme jamais leurs troupes… Pas moi… Diriger, prendre les bonnes décisions en quelques instants, montrer l’exemple, ce n’est pas pour moi, cela ne fait pas partie de moi… » Dit il d’un ton sérieux marquant une petite pause avant de reprendre. « Je ne suis pas de ceux qui ont cette aisance à l’oral, cette autorité naturelle qui fait que dès qu’ils commandent, chaque soldat obéit sans même y réfléchir. Comme vous-même, le Colonel Narah pouvait avoir… De ceux qui donnent l’exemple… Je ne suis pas de cela mon Général bien au contraire… »

Eversman est un soldat et non un chef. Il tentait de l’expliquer comme il pouvait à O’neill, espérant que ce dernier pourrait comprendre qu’il n’avait aucune envie d’être cet autorité. Celui-ci ayant terminé, plaça ses mains dans le dos, se redressant comme il put pour ne pas souffrir davantage attendant en silence les mots du Général. Lui qui n’aimait pas parler venait de s’épater.

Eversman était le genre de mec qui n’avait pas sa langue dans sa poche. Beaucoup se serait dégonflé et aurait acquiescé sans dire un mot devant le Général. Mais pas lui… Il avait des choses à dire et n’hésitait pas à les faire valoir. C’était une qualité, mais aussi un défaut, que Jack aimait beaucoup. Lui-même était déjà passé par là, au point d’en faire une image de marque durant sa longue carrière… Il voyait dans le regard de Matt toute la fougue qui l’avait habitée bien avant de devenir le chef de cette base.

« Je ne vous demanderez pas de commander des hommes et de les envoyer au combat. Mais je pense qu’un jour vous y serez obligé… Ca viendra naturellement car vous n’aurez pas le choix. Vous DEVREZ prendre des responsabilités. » Le Général insista bien sur ses derniers mots.

Il jeta un coup d’œil sur les médailles et autres distinctions honorifiques accrochées sur le mur de son bureau. Non pas qu’il se vantait d’en avoir autant, mais il se rendit surtout compte de l’importance du sens du devoir, même si au final il ne gagnait rien de personnel dans tout ça. Jack n’avait jamais rien demandé en retour si ce n’était qu’on lui fichait la paix le moment venu. Peut être ce jour arrivera tôt ou tard… Il n’y pensait pas vraiment. Tout ce qui comptait c’était qu’il remplisse son devoir et de répondre présent dans toutes les situations dangereuses. Il donnait son corps et sa motivation pour ce boulot et ne s’en cachait pas. C’était tout ce qu’il était au fond de lui… Un éternel guerrier.

« Allez-vous reposer. La route est encore longue pour vous au sein de cette base… Je sais que vous ne me décevrez pas. »

D’un geste, le Général O’Neill l’invita à disposer. Il fit demi-tour pour regagner son siège en cuir et s’y poser lourdement, tel un vieil homme fatigué rentrant de chez lui après une dure journée. Il observa Eversman s’en aller, espérant avoir fait le bon choix pour lui et Hale.
Il avait pris un risque. Un risque calculé. Soit il perdait lamentablement son pari… Soit il emportait le gros lot avec ces deux là et faisait d’eux de meilleurs soldats mais aussi de meilleurs hommes…
Seul l’avenir le dira.