- C'est vraiment nécessaire ?

Je dévisageais ouvertement le Tok'ra au visage hermétique. Ce bonhomme-là ne laissait pas filtrer grand-chose, et je pariais qu'il aurait été un très bon joueur de cartes s'il avait eu le caractère moins sombre. Allons, souris un peu, mon grand, on est entre amis... Je ne pu empêcher un sourire de profonde dérision fleurir sur mes lèvres comme je m'imaginais lui dire ces mots.
Le Goa'uld se nommait Aldec, et il jouissait d'un statut élevé parmi la Tok'ra. C'était en quelque sorte un tuteur pour moi, mais pas dans le sens où on l'entend généralement. Il était chargé de me surveiller puisque c'était lui qui nourrissait le plus de soupçons à mon propos, et j'en profitais évidemment pour lui causer le plus d'ennuis possibles. Je devais néanmoins admettre que sans ses connaissances diplomatiques et politiques, j'aurais été ennuyé.

Il n'avait cessé de me harceler à propos de ma fidélité envers la Tok'ra, et j'avais toujours répondu que je m'en moquais éperdument. Je ne me battais pas pour la Tok'ra, loin de là, mais contre les Goa'ulds. Cependant on n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace, et il retourna mon argument en soulignant que je devais donc me reposer sur les tau'ris par la même occasion. Et pour ce faire, je devais me faire connaître d'eux.
J'avais pris ça pour une plaisanterie, mais au vu du personnage, il y avait peu de chances. Par conséquent, il voulait que j'aille sur la Terre pour que je m'y fasse descendre.

Mais, au fond de moi, je savais pourquoi je ne voulais pas y aller. Car même s'ils n'étaient sans doute pas au courant, les hommes que j'allais voir là-bas étaient les frères d'armes de ceux que j'avais massacrés il y avait un certain temps déjà. Mais cet épisode troublé de ma vie ne saurait été effacé de ma mémoire, et tout Goa'uld que j'étais, j'estimais être le moins représentatif de la race.
Ce qui n'expiait pas mes crimes pour autant.

- Tu dois te rendre sur la Tau'ri, répéta Aldec d'une voix lasse.
- Ca j'ai bien saisi, il me semble, répliquai-je. Mais c'est ce que je vais y faire qui... m'échappe, disons.
- Tok'ra Yann !
- Ne me faites pas vos gros yeux, ça a tendance à me faire tout drôle entre les épaules.

Ca aussi c'était dur à avouer, mais c'était bien avec Aldec que je révélais le côté le plus aimable de ma personnalité, le plus vivant et chaleureux. Sans doute parce que la relation que nous entretenions ressemblait à tout, sauf à une relation entre deux Goa'ulds...

- Parlez au général O'neill. Présentez-vous, avec autant de sincérité que vous en êtes capable, railla-t-il avec une mine dégoûtée. Ne révélez pas d'informations sur la Tok'ra, j'ose espérer que vous êtes suffisamment malin pour ça.
- Je me le demande.
- Ne vous demandez rien, agissez. Tout de suite !

J'avais retenu une énième réplique aussi mordante que vide de sens pour tourner les talons et aller chercher un sac dans mes quartiers. J'étais resté une heure durant devant l'objet, incapable d'y mettre quoi que ce soit. J'avais finalement décidé d'aller me connecter à un ordinateur secondaire du complexe dans lequel je résidais pour me documenter sur la Tau'ri, d'une manière aussi générale que possible. Mon esprit aiguisé se découvrit une inavouable passion pour ces peuples, ces terres. Fascinant. Divinement fascinant.

Les jours se sont écoulés, et j'étais toujours là à visionner et écouter les informations, à les appréhender, les assimiler. Je dressais un tableau mitigé de la situation. Je pris alors conscience de ma faim. Je fis une descente meurtrière dans l'une des salles à manger de l'édifice avant de partir au pas de course pour le Chappa'ai. Là, j'y entrais les coordonnées de la Tau'ri.

Je refermais les boutons de ma chemise faite sur mesure pour m'accorder à l'allure locale. Je me passais une main dans les cheveux, rajustais la paire de lunettes de soleil sur mon nez, et m'entraînais à prononcer correctement tout en pianotant sur les touches.

- Hello boys... Hm, non, ça ne doit pas être ça. Voyons plutôt... Hi, guys !

Le roulement grave de la porte jaillit également sous la forme d'une dense décharge de particules bleutées.

- Tau'ri, me voilà, murmurai-je une fois juste devant le portail ondoyant, le visage beaucoup plus sombre.

Et, inconscient ou peut-être justement inconsciemment conscient de ce qui m'attendait, je fis un pas en avant.

Lorsque je traversai le Chappa'ai pour me retrouver de l'autre côté, je ne pu m'empêcher d'éprouver non pas de l'appréhension, mais bien une certaine impuissante stupéfaction. Le métal de la rampe percée par de petits trous renvoya un écho sec et froid lorsque les talons de mes chaussures claquèrent dessus. J'étais arrivé non pas en pleine cambrousse comme j'avais fini par croire qu'il était coutume chez les humains... mais bien dans un lieu bétonné sous haute surveillance. Des soldats étaient plantés ici ou là, tandis qu'un balcon - bien que son esthétique en méritât si peu le nom - encastré derrière une imposante verrière abritait un équipage qui me dévisageait avec des yeux curieux.
C'était une chose de plaisanter avec soi-même. C'en était une autre d'assurer la plaisanterie de l'autre côté du Chappa'ai.

Un homme finit par s'avancer, dans un uniforme que je reconnus comme civil... Il me tendit la main après m'avoir rejoint d'une démarche lente, comme soucieux de ne pas faire d'erreur.

Bonjour à vous et bienvenue sur Terre. Je suis Rodolph Layer, je remplace le Général O'Neill qui est indisposé.

Nous continuâmes de nous fixer dans le blanc des yeux pendant quelques instants. J'aurai pu paraître pétrifié ; en réalité, mon cerveau carburait à plein régime. J'avais la nette impression que nous n'étions pas en surface. L'environnement s'apparentait à un bunker, et plus on s'enterrait, moins nos activités étaient repérables. Du coup, les tau'ris avaient sans doute décidé d'installer leur Chappa'ai très loin sous la surface. Ce que je ne comprenais pas, c'est comment ils étaient au courant de mon arrivée, qui était venu sur un pur coup de tête.

Sauf si on se rappelle qu'Aldec est mon tuteur, évidemment. Ce sacré ronchon m'avait privé d'une arrivée en fanfare.
Je me creusais la tête pour trouver une réponse appropriée. Ca faisait un petit moment que je n'avais pas été en contact avec des humains, et la dernière fois que j'avais rencontré des tau'ris, nous n'avions pas vraiment taillé une bavette.

- Bienvenue en ma présence, répondis-je complaisamment. Je suis Yann Al'kalaï, je remplace Aldec qui est trop vieux.

La seule raison pour laquelle je lâchais sa main, c'est parce que je sursautais en entendant le grincement tranchant et métallique de cet iris qui se referma sur le Chappa'ai. Tout compte fait, je pense que pour l'arrivée impromptue et en fanfare, je serais repassé.

- Loin de moi l'idée de vous importuner avec des choses sans importances, mais je dois admettre que je suis fasciné par votre culture. Evidemment, d'un point de vue technologique personne ne vous envie, mais l'aspect social des communautés tau'ris est quelque chose d'époustouflant. Vraiment.

J'affichais un sourire maladroit, tirant sa gaucherie sans doute d'un manque d'habitude. Je savais que je lui présentais une façade comportementale très éloignée de mon âme véritable, mais pour le coup je ne savais pas sur quel pied danser.

Je ne remuais pas un cil à chaque phrase que le Tau'ri décidait de m'asséner. De l'un ou l'autre, soit il n'avait pas apprécié du tout ma remarque sur la technologie tau'ri, alors qu'elle était habilement enrobée de compliment, soit il ne le faisait tout simplement pas exprès et obéissait à une ligne de conduite consistant à me présenter ou à embellir la force de ses congénères. En réalité, je penchais personnellement pour un mélange des deux. La fierté que je décelais chez cet homme avait une espèce de chaleur candide et réaliste en même temps, qui malgré ses piques, me plaisait énormément. Il aurait pourtant dû savoir qu'une technologie supérieure ne donnait pas toujours la victoire. Les Goa'ulds l'apprenaient à leurs dépens dans leurs démêlés avec les tau'ris. C'était un piège que de se reposer sur l'orgueil de l'avancée, et j'espérais de tout coeur que les humains ne tomberaient jamais dedans.

- Al'kalaï, rectifia-je à voix basse. Yann Al'kalaï.

Je regardais les deux soldats du coin de l'oeil. Ils se postèrent un devant et un derrière nous, puisqu'avancer à quatre de front entre ces murs bétonnés n'aurait pas été une très bonne idée. Tout en marchant, je me demandais si ça avait été un réel éclair de lucidité que de venir ici. Il existait toujours au fond de moi cette empoignade violente entre le désir d'aider les tau'ris avant tout - avant la Tok'ra même - et la culpabilité d'être en leur présence. Je ne pouvais être sûr de rien quant à leur connaissance de mon passé puisqu'ils les tenaient sans doute d'Aldec. En revanche, le vieux Tok'ra lui-même n'en savait pas tout. Cependant, s'il n'était pas au courant de toute l'histoire de Yann Al'kalaï, il avait toutefois toutes les informations nécessaires au sujet de Delos...

Nous finîmes par arriver dans ce qui devait être le bureau de ce Layer. Une pièce relativement exigüe, si l'on comparait à ce qui me servait à moi de bureau. Je jetais un oeil aux deux soldats, me demandant s'ils allaient rester là éternellement.

- Vous m'avez parlé du Dédale, lançai-je d'un ton neutre.

Je n'étais pas un imbécile, et s'il y a une chose que je privilégiais avant tout dans cette guerre contre les Goa'ulds, contre les miens, c'était l'information. Je connaissais sur le bout des doigts les capacités du Prométhée, impensable hybride de technologie tau'rie mais surtout Asgard et Goa'uld. De ce que j'en savais, les humains tentaient maintenant de créer une flottille nouvelle d'un autre genre de croiseur, basé sur le Prométhée mais corrigé en quelque sorte et revu de manière bien plus Asgard. Malheureusement, je n'en savais pas plus, et il y avait une bonne part de spéculation déjà dans cette assertion.

- Je me demande bien en quoi il est si spécial, lâchai-je tout aussi innocemment.

J'allais essayer de le pousser à me révéler ce que je voulais savoir. Ce n'était sans doute pas très correct, et encore moins poli, mais après tout...
Il avait clairement mentionné - nommé surtout - ce vaisseau. Il devait être encore unique dans sa catégorie, et je redoutais que les tau'ris se reposent trop dessus. Il fallait donc que j'en apprenne davantage...

- Qu'il tienne seul face à un trio d'Ha'taks, c'est fantastique. Qu'il tienne seul face aux Ha'taks des seigneurs Goa'ulds, repris-je d'un ton plus sombre, c'est dramatique. Pouvez-vous en construire d'autres ? Pouvez-vous les attribuer à la guerre ? Avez-vous de quoi assurer et leur fabrication et leur entretien ? Pour être franc, Rodolph Layer, je l'espère de tout coeur.

Une mine. Cet homme était une mine d'informations. En tous cas, la première donnée nouvelle que j'enregistrais ne fut pas des moindres. Elle m'assomma légèrement, mais je me repris bien vite, me demandant si j'avais bien compris ce que le tau'ri venait de me révéler. J'acceptais machinalement la tasse qu'il me proposa avec un hochement de tête distrait, m'arrachant à ma stupéfaction pour me concentrer sur les paroles que ce fantastique personnage débitait sans s'arrêter.

- J'admets être agréablement surpris, confirmai-je avec un mince sourire.

Ainsi, la Tau'ri comptait aligner plusieurs vaisseaux de cette classe - BC-304 - et sans doute dans un futur relativement proche, à moyen terme vraisemblablement. D'ailleurs, en parlant de s'éloigner du présent, ne venait-il pas de me dévoiler, avec toute la nonchalance du monde, qu'ils avaient pu aller dans le futur ?
Intérieurement, cette seule idée me fit frémir et me glaça. De nombreuses pensées contradictoires m'assaillirent. Un tel atout conférait aux tau'ris un avantage extraordinaire. La capacité de se rendre dans une époque postérieure afin d'y récolter des connaissances était un pas de plus dans la tactique qui leur était propre, à savoir découvrir de nouvelles technologies non plus seulement dans l'espace, mais également dans le temps...

Je plongeais mes lèvres dans le liquide noir, plissant les yeux sous le fouet de la chaleur. Le goût immonde qui se déversa dans mon gosier le fit se crisper, ainsi que ma langue.

- Délicieux, commentai-je en reposant la tasse. Je me raclais la gorge. J'avoue que mon intérêt s'éparpille dans toutes les directions suite à vos propos. Vous avez réussi à aller dans le futur ? C'est intéressant. Extrêmement intéressant.

En même temps, cette idée n'était pas très rassurante. Je doutais même que la Tok'ra fut au courant, mais pour être honnête, je ne savais pas si je comptais l'en informer. Ces vieux grincheux ne pourraient pas s'empêcher de fourrer leur nez dans les affaires des tau'ris, ce qui provoquerait un télescopage de méfiance absolument catastrophique. Et personne n'avait besoin de ça.
En même temps, le fait de savoir que ces humains jouaient avec une telle puissance sans personne pour garder un oeil sur eux était véritablement angoissant. C'était comme laisser un enfant s'amuser avec l'Oeil de Râ... Au moins.

Ne restait plus qu'à espérer qu'il le pointerait dans la bonne direction.

- Si je me souviens bien, le Prométhée appartenait à la classe BC-303. Le Dédale appartient à la 304... sont-ils donc confectionnés sur une base très éloignée ou non ? La différence devrait être grande...

Et elle l'était sans aucun doute, mais il fallait déjà amorcer l'approche du sujet. Le tau'ri serait sans doute peu réceptif à mes questions sur le futur d'une part parce que c'était un sujet sensible - du moins était-ce ce que je croyais - mais aussi parce qu'à la manière dont il en avait parlé, je soupçonnais que cet incident avait été unique et peut-être même imprévu, il n'en savait donc certainement pas grand-chose. Mais en mesurant l'écart entre le Prométhée et le Dédale, j'avais une chance de mieux appréhender ce saut que les tau'ris avaient effectué.

Je me laissais surprendre par Layer, de la part duquel je n'aurai jamais anticipé une attitude non pas aussi brutale, mais aussi directe. Aussi étonnant que ça puisse paraître, je me reconnus d'une certaine façon dans ce comportement. J'avais entrouvert une fenêtre sur les connaissances dont je disposais, et tenaillé par sans doute la même soif de savoir que moi-même, le tau'ri s'était aussitôt engouffré dans l'interstice. Je me doutais que ce n'était pas pour les mêmes raisons, mais son intérêt était vivace et bien éveillé.

Une succession d'arguments et de contre-arguments vint se heurter dans mon esprit, comme deux parts de moi-même s'opposaient deux convictions radicalement différentes. D'une certaine façon, je me considérais toujours supérieur aux tau'ris, sans toutefois prétendre à un quelconque droit divin sur leur existence. Et de ce fait, je me voyais mal leur livrer des informations véritablement utiles, puisque personne, pas même eux j'en étais sûr, ne saurait ce qu'ils allaient en faire par la suite. Une nova, une explosion d'étoile, voire l'implosion de leur propre planète.
D'autre part, je voyais dans les tau'ris un espoir de mettre à bas la civilisation Goa'uld, de rayer ce fléau absolu du libre-arbitre et de la conscience. De balayer, une fois pour toute, ce système de formatage des mentalités au service d'une multitude de seigneurs engoncés dans leur propre chape de féodalité, emprisonnant par là-même toute la galaxie dans une ère de guerres intestines ou, pire, de vassalité unique au service d'un seul grand maître.

L'esclavage, implacable, irrémédiable, qui une fois instauré ne connaîtrait jamais de fin.

Je levais la tête vers Layer, rivant mon regard au sien. Sans pudeur, avec une mine sombre qui est mienne lorsque je m'apprête à faire un tant soit peu carte sur table, je plongeais derrière ces verres, derrière ces iris de tau'ri pour y mettre à nu sa conscience. Je ne lui donnerai pas d'information ; j'allais lui ouvrir la porte sur un univers dont il ne connaissait rien, et ce serait à lui de faire le pas.
Ce pas s'appelait la compréhension.

- Les Tau'ris sont d'une insolence sans borne, murmurai-je d'un ton glacé. Pourtant, ces mots ne le visaient pas. Ils se contentent d'envoyer des soldats par le Chappa'aï, vers une planète qu'ils n'ont pas encore explorée. Ils notent sa position, la cataloguent, et rentrent ensuite. Vous n'en êtes, du point de vue de la galaxie, qu'à une phase de repérage qui consiste à avoir un point de vue global de là où vous avez mis les pieds.

Je ménageais une pause, afin d'être sûr que nous soyons sur la même longueur d'onde.

- Cette activité dénote deux grandes faiblesses, l'une découlant de l'autre. Votre lutte contre les Goa'ulds est désespérée, car vous n'êtes qu'un grain de poussière face au règne Goa'uld. Une planète face à mille, dix milles autres planètes embrigadées d'une main de fer. Que l'on fasse exploser la Tau'ri, et je vous garantis que la Tok'ra seule ne réussira à rien d'autre qu'à saboter quelques Ha'taks. C'est de cette faiblesse-là que vous vient votre cécité de la galaxie. Mes congénères ne sont pas des imbéciles. Et la seule raison pour laquelle ils n'ont pas encore réduit la Tau'ri en cendres...

Je pris une rapide inspiration.

- C'est parce qu'il y a plus urgent à résoudre d'abord.

Je pianotais sur le bureau, non pas cherchant mes mots mais prenant le temps d'évacuer les pensées qui m'assaillaient.

- Les Goa'ulds ont un problème. Et c'est également notre problème.

Jusqu'ici, il m'avait écouter sans interruption. Le tau'ri semblait plus attentif que jamais.

- Anubis, le grand maître banni il y a un éon de cela, refait surface. Une figure montante, ancestrale presque, et rares sont ceux aujourd'hui qui ont vécu à son époque. Mais, quoi qu'il en soit, il est certain qu'il voudra asservir tous les maîtres. Et qu'adviendra-t-il de la Tau'ri lorsque les Goa'ulds seront unifiés sous la bannière d'Anubis ?

J'enchaînais rapidement, voulant à tout prix déchirer le voile qui aveuglait ce Layer. La Tau'ri n'était rien. Mais elle pouvait devenir beaucoup.

- C'est un de vos grand-pères, je crois, qui a dit qu'il fallait diviser pour mieux conquérir... à moins que ce ne soit l'inverse.

Je fronçais les sourcils, dubitatif.

- Enfin bref. Désunis, les Goa'ulds ne se préoccupent pas de calciner la Tau'ri, mais ensemble, c'est une question d'heures. Le nombre de soldats qu'ils peuvent vous opposer est colossal. N'ayez pas de doute que, si chaque tau'ri était un soldat, vous vous battriez encore en étant inférieurs en nombre. Le Dédale est seul face aux flottes interstellaires. Et, si vous vous battez pour la liberté de votre peuple, les Jaffas eux, tuent pour l'hégémonie de leur dieu. La lutte est inégale, fis-je en martelant les mots.

Elle pouvait devenir beaucoup. Elle le deviendrait.

- Mais là où le bât blesse, c'est que ceci est mon point de vue. Les Goa'ulds n'ont de la Tau'rie qu'une vague idée, même si ce ne sont pas des imbéciles, et surtout, ils se confinent dans leur vanité. C'est dans l'arrogance qu'il faut les briser et les vaincre. Je suis sûr que vous l'avez déjà constaté, ajoutai-je sans aucune trace de raillerie.

Je me laissais aller en arrière sur la chaise, croisant les bras derrière la tête. J'attendais que Layer digère cette vérité, me tenant à sa disposition si jamais il souhaitait avoir des précisions.