Un clic sur la barre de recherche google et Jack vit avec surprise des dizaines de pages contenant le mot qu’il cherchait. Le regard plein d’interrogation et de doute, il appuya sur le premier lien où le titre était le plus approprié. C’est ainsi qu’il fut pour la fois sur facebook, ou plutôt, sur la page d’inscription, la première étape vers la régression intellectuelle de cette jeunesse insolente. Autant dire qu’un frisson parcourut l’échine du Général à la vue des informations confidentielles que le site demandait. Et sans ça, il n’aurait accès à rien, pas même à une photo d’une de ses ex longtemps perdue de vue. Durant un bref instant, et après avoir compris la nuance entre « connexion » et « inscription », il entra son adresse mail de travail dans l’endroit approprié ainsi que divers éléments nécessaires à son entrée dans le réseau social le plus connu et utilisé du monde.
C’est alors qu’une phrase en rouge clairvoyant lui annonça qu’il n’avait pas rempli toutes les informations correctement, et ce fut avec un certain énervement qu’il appuya sur le bouton de souris pour revenir en arrière, deux fois sans faire exprès, et ce fut la page d’accueil google qui apparut à son plus grand étonnement. Perdant patience, il rapprocha une nouvelle fois le clavier de lui et commença à taper le mot « facebook » avec un doigt, d’une lenteur nullement comparable. Arrivé à la lettre k, quelqu’un tapa à la porte.

« Entrez ! » S’exclama O’Neill, résolut à essayer une prochaine fois si jamais une autre occasion se présentait, sait-on jamais…

Annabel Spence pénétra dans la pièce, bien habillé et en forme apparemment, portant un dossier dans ses bras comme une secrétaire sexy l’aurait fait dans un film X. Cela donna de drôles d’idées au Général mais son regard, habitué à dissimuler ses envies, ne le trahit pas une seconde, prenant l’air d’être sérieux, professionnel et tout à fait insensible à ses formes féminines.

« Vous avez l’air en forme ! » Ajouta-t-il après lui avoir annoncé qu’elle reprenait le service actif. « Bien, c’est une bonne nouvelle… hum, bah asseyez-vous deux minutes ! »

Non pas qu’il s’intéressait particulièrement à son état de santé même si une telle image ne pouvait pas faire de mal à sa réputation, surtout quand il avait été prévenu par divers médecins et psychologues de son état global après son retour de Nebek, mais la présence de cette charmante jeune femme dans son bureau était autre chose que trainer sur facebook pendant son temps libre. Jack ne perdait pas une occasion de se retrouver en tête à tête avec une femme qui en valait la peine.
Et quelle femme ! Ils avaient du aller loin pour la chercher… C’était là-bas qu’il avait perdu sa jambe, c’était là-bas qu’une quinzaine d’hommes et de femmes du SGC avaient péris, c’était là-bas que le Prométhée avait été détruit. C’était là-bas qu’ils avaient connu l’enfer. Et pourtant en prenant du recul, il ne le regrettait pas. Anubis avait encaissé un sacré coup, le Dédale avait remplacé le Prométhée et Spence, tout comme Bentley, avaient repris la vie qu’ils voulaient après avoir vécus des mois dans une prison ennemie. En fait, il n’y avait que les familles des défunts, les quelques supérieurs sensibles sur le terrain ce jour là et Jack lui-même qui avaient vraiment souffert de cette mission. Et en y repensant, perdre sa jambe n’avait été rien dans cette histoire, tout ce qui comptait était de voir Annabel Spence en pleine forme, sourires aux lèvres. Au moins là ça en valait vraiment le coup, du moins de l’avis personnel du Général. Il se demanda d’ailleurs si elle avait conscience de tous les sacrifices qui avaient du être faits pour la sauver, elle et Bentley.

« Je le lirais plus tard. » Dit-il avec une touche de lassitude dans la voix. « Oubliez que je suis Général et dites moi un peu comment ça se passe pour vous. Vous êtes sûr que vous allez bien ? Ce n'est pas une décision facile que vous prenez là... »

Cela faisait bizarre de se retrouver devant le Général et on aurait dit le comportement d'une petite fille lorsque ce dernier l'invita à s'assoir en face de lui. Doucement alors, elle se posa dans le fauteuil tout en regardant le dossier qu'elle venait de déposer sur le bureau. C'est alors que le général lui parla directement d'elle. Un peu surprise par ces questions, elle resta un petit moment décontenancé avant de reprendre ces esprits et d'esquisser un léger sourire.

"Oui oui, ça va bien. Je comprends que vous vous posiez des questions, surtout après les soucis que j'ai pu poser avant ma prise en charge ..."

Elle repensa alors au scandale qu'elle avait fait dans la cafétéria, aux longues séries de psychoses qui s'était déroulées à l'infirmerie ... Pauvres aides soignants, elle devrait aller les voir pour s'en excuser.

"Le NID m'a aidé à faire la transition psychologique mais je suis toujours des séances de rééducation pour mon dos et mes articulations. Tous les jours à la mine de Naqqadah m'a laissé quelques séquelles. C'est pourquoi j'ai été réaffecté à la base en tant que civile même si je ne suis pas sûr d'avoir garder mon statut militaire mais bon ... Ils m'ont jugé apte pour être conseillère sur les troupes d'Anubis et donner les renseignements qu'il faut sur ses méthodes mais je ne dois pas reprendre du service sur le terrain pour le moment. Donc si ils m'ont réaffecté, c'est que je dois être prête mon Général."

Elle se tenait les mains et avait presque l'impression de passer un test ou un entretien d'embauche. Elle ne savait pas vraiment quoi rajouter d'autres. Elle ne voulait pas retourner dans les "bureaux" du NID et on ne la laisserait pas rester seule chez elle vu tout ce qu'elle savait. Alors qu'une seule solution, revenir à la base. Et puis après tout, il fallait bien faire quelques choses, elle pouvait aider et rendre l'appareil à tous ceux qui avaient participer à la mission de sauvetage, qu'ils n'aient pas fait tout ça pour rien ...

Annabel Spence semblait réservée, discrète, enfermée dans une coquille, se souvenant probablement de terribles souvenirs passés dans la prison de l’ennemi. Jack espérait que sa personnalité n’avait pas été effacée par sa captivité et la torture qu’elle avait ardemment subie mais en voyant une pointe de courage et de volontariat dans son regard, cela lui donna de l’espoir sur son futur et sur sa réaffectation au SGC.

« Votre courage et votre volonté sont remarquables. J’en connais peu qui auraient accepté de retravailler ici après une telle expérience… C’est tout à votre honneur et ça nous sera d’une grande aide. »

Un peu de mots d’encouragements pour la remotiver. Elle devait surement mettre en doute ses capacités à tenir et à remonter la pente mais elle avait choisi de revenir la tête haute, un choix que Jack avait lui-même du faire par le passé.

« Le plus important n’est pas qu’ils vous ont jugé apte pour ce travail, mais plutôt si vous vous sentez à la hauteur. C’est ça le plus important et je vous fais confiance là-dessus. Je crois en vous et en votre potentiel. Vous avez relevé votre défi… je suis heureux de savoir qu’on peut encore compter sur vous. »

Jack lui aurait bien proposé un café mais malheureusement, il n’y en avait plus depuis ce matin. Walter avait annoncé d’un air défaitiste un retard sur la quantité de café pris par les transports ressourçant le SGC, une bien mauvaise nouvelle. Jack avait décidé de se priver de café donc, afin d’en laisser le plus possible à ses hommes au mess. C’était dans ce genre d’action là qu’on reconnaissait la valeur d’un Général, et Walter Harriman avait gonflé son torse, fier de servir un homme aussi grand, valeureux et plein de bonté envers son personnel.

« Les informations sur l’ennemi se font rares et sont pourtant de plus en plus importantes sur le terrain… » Il fit une pause, cherchant quelques belles paroles ou proverbe de guerre à prononcer avant de refermer finalement la bouche. Non, là comme ça, rien ne venait.

« Bon… » Il essaya de combler un vide avec une étrange impression, comme s’il faisait peur à la jeune femme devant lui. Ou peut être était-elle charmée, ce qui était aussi possible et même bien plus probable !

« Dois-je vous appeler madame Spence… ou Sergent Spence ? C’est comme vous le sentez, c’est à vous de décider, la paperasse sera remplie pour plus tard avec mon autorité. C’est à vous de choisir même si, dans votre cas, ce choix d’orientation serait plus symbolique qu’autre chose… »

Il croisa les mains et s’allongea un peu plus au fond de son fauteuil de cuir. Il la regarda dans le blanc de ses yeux, comme un prédateur au repos qui resterait vigilent… avec les femmes.

Jack essayait d’instaurer une bonne atmosphère pour aider la jeune femme à repartir d’un bon pied. Mais au fur et à mesure de ses paroles, il avait l’impression de faire le contraire, ne manquant pas d’apercevoir des lueurs de fiels et de peur dans le regard de l’ex militaire. Un instant de doute le parcourut au point de ne pas savoir quoi répondre, et il laissa Spence rétorquer de manière bornée qu’elle préférait devenir un robot sauvé de la casse plutôt qu’une survivante qui se bat encore pour des causes justes. Jack n’y était pas totalement contre même s’il manquait d’hommes sur le terrain depuis le carnage de Nebek, il comprenait que la personne qu’il avait en face de lui avait fini par voir de très près ses propres limites psychologiques et physiques. Il ne lui en tiendrait pas rigueur pour ça.

« Je conçois. » Répondit poliment le Général, joignant les deux mains sur la table, essayant de calmer un peu le jeu. « Vous n’aurez plus rien à craindre. Vous pourrez toujours travailler avec nous sans pour autant être envoyé sur le terrain, je vous en donne ma parole. »

O’Neill fut un peu déçu d’apprendre qu’elle préférait être considérée comme une civil, mais ce choix pouvait aussi n’être que temporaire, chose qu’il ne précisa pas histoire de ne pas fâcher à nouveau la jolie Spence. Il l’écouta aller jusqu’au bout et comprit qu’elle ne changerait pas d’avis, encore trop perturbée par les évènements de Nebek et guidée par ses sentiments de peur et de méfiance.

« Bien. Il n’y aucun problème vous pouvez compter sur moi. Vous serez affecté au SGC en tant que spécialiste et vous n’aurez aucun compte à rendre à l’armée et aux officiers supérieurs de cette base. Et si vous avez des problèmes lors de votre réintégration, n’hésitez pas à venir me voir. J’y tiens… » Ajouta-t-il avec beaucoup de sincérité.

Le sacrifice fait pour la sauver avait été tellement grand qu’il s’inquiétait beaucoup du bien être de la jeune femme. Il attendit la réaction de celle-ci avant de soupirer légèrement et de rapprocher un peu plus le rapport de lui.

« Bien, je lirais votre rapport d’ici peu. Mais n’oubliez pas que travailler au sein de la base ne signifie pas que ca sera une partie de plaisir. Mes supérieurs et moi-même voudrons avoir des résultats sur vos futurs travaux ici. » Il fit une petite pause, relevant la tête pour fixer Spence tel un prédateur.

« Ca sera tout. » Il avait dit ça au départ comme s’il la congédiait et mettait fin à ce bref entretien, mais le ton de sa voix avait laissé échappé un brin d’interrogation, comme si c’était pour lui demander si elle n’avait plus rien à lui dire sur quoi que se soit avant de reprendre bel et bien le service.

Jack comprenait très bien où elle voulait en venir. Avec sa captivité sur Nebek, ses séances de tortures… Elle avait pensé être au fond du trou et oubliée à jamais, et c’était lorsqu’elle acceptait de sourire à la mort qu’ils étaient venus la libérer, la réveiller de ce rêve, pour reprendre conscience de la beauté et de la cruauté de la vie. Cela avait pris du temps et la moindre seconde restée là-bas l’avait transformée et consumée encore un peu plus à l’intérieur d’elle. Maintenant, elle avait réappris à ressentir les choses, des sentiments primaires tels que la peur et la colère. Pas de besoin d’être psychologue pour avoir une idée du travail que ça demandait pour réapprendre à contrôler ses émotions, à être social et à redevenir ce qu’elle était avant d’être prise par l’ennemi. Peut être que Spence n’y arriverait jamais, probablement qu’elle serait changée à tout jamais mais c’était à elle de limiter les dégâts et de montrer qu’elle est toujours vivante, prête à faire reparler d’elle, même différemment.

« Ils étaient tous volontaires. » Répondit Jack avec un ton de fierté et de nostalgie à la fois, repensant à cette scène mythique en salle d’embarquement juste avant d’aller sur Nebek. Il revoyait le visage de tous ses hommes, prêts à partir au combat, et dont la moitié d’entre eux n’en sont pas revenus, courir dans le vortex pour affronter cet ennemi commun et défendre l’humanité…

« Tous ceux qui sont partis là bas l’ont fait pour une cause bien plus forte et importante que ce qu’il y a d'écrit dans les documents officiels. Il y avait beaucoup d’enjeu sur Nebek : Anubis, sa flotte, ses super-soldats… Et vous avec Bentley, n’avaient été que la goutte qui a fait déborder le vase. Nous ne pouvions plus ignorer cette menace encore plus longtemps. »

Elle s’en voulait du nombre important de pertes alors qu’elle avait voulu mourir à un certain moment de sa captivité. Sans compter le Prométhée qui avait été détruit. Et quand elle en vint à sa jambe, un léger frisson parcourut l’échine du Général quand il se remémora se mauvais souvenir. Un risque de guerre qui aurait pu lui être fatal s’il n’avait pas été rapatrié à temps.
Annabel culpabilisa et fit ses excuses.

« Ce n’est rien. » Rétorqua O’Neill. « Regardez-moi… » Il leva les bras comme pour se dévoiler à la jeune femme et pour qu'elle relève la tête.

« Je n’avais rien à perdre. Vous, si. » Ajouta-t-il de sa voix grave pleine de sens. La jeunesse, voilà ce qui était important à ses yeux, et lui n'était qu’une relique d’antan.

« Ce qui est fait, est fait… Vous devrez vous ressaisir maintenant. C’est tout ce qu’on vous demande... Faites de votre mieux. »

Jack se recala au fond de son siège, prêt à voir partir la jeune femme pour retourner sur internet et retenter de s’inscrire sur facebook. Il afficha un sourire sincère, peu joyeux mais se voulant encourageant tout de même. La réalité des choses était dure à accepter parfois. L’Etat Major s’était arraché les cheveux après la lecture des rapports de Nebek, mais les idées, elles, étaient bien plus importantes que toute cette paperasse. Les idéaux étaient à l’épreuve des armes ennemies. Ils resteraient gravés dans les mémoires au fil des âges…

« A vous de jouer. »

Jack O'Neill :
-Orthographe / Conjugaison / Structure des posts 4/4
-Cohérence dans les Posts 2/3
-Respect des Règles de RP, de l’Intrigue Générale et des écrits du MJ 3/3

Total 9/10

Annabel Spence :
-Orthographe / Conjugaison / Structure des posts 4/4
-Cohérence dans les Posts 2/3
-Respect des Règles de RP, de l’Intrigue Générale et des écrits du MJ 3/3

Total 9/10