[HJ : désolé c'est vraiment nul ]

*Redfield... Non, pas là. Eversman ? Pareil...*

Tandis que l'ascenseur descendait lentement, le Général O'Neill lisait des noms sur le rapport de mission que Boba Fett lui avait rendu. Celui-ci concernait leur infiltration sur le vaisseau du goa'uld Svarog avec le tok'ra Martouf. Leur objectif avait été de faire échouer le sommet entre Svarog et Thot, deux goa'ulds discrets que Jack n'avait jamais eu l'occasion de rencontrer. Faut dire que malgré son expérience, il ne connaissait même pas la moitié des goa'ulds vivant dans la galaxie, juste les plus importants, ceux qui revenaient souvent au bord de la scène, ceux qui étaient assez puissant pour menacer la galaxie. Mais aucun d'entre eux n'étaient encore parvenus à leur desseins, pas même Anubis.

*Andrews… Eiden Andrews… Une interne…*

Oui, ça serait elle qu’il interrogerait. De plus, il semblerait que cette jeune femme avait eu le droit à son baptême du feu, avec une petite séance de torture qui plus est. Il était important pour le Général de savoir si tout allait bien pour l’interne, dans le cas contraire il ferait appel à un psy. Depuis le carnage sur Nebek, le nombre de personnel de mission avait largement diminué. Cette mission avait causé des nausées à ses supérieurs durant des semaines et le président lui avait personnellement avoué qu’il avait eu comme un deuxième trou du cul en voyant la liste des décès. Malgré ces paroles surprenantes venant du chef d’état, ça n’était pas amusant pour autant. Ces derniers mois, les conversations qu’il avait pu avoir au bout du téléphone rouge étaient des plus pénibles. Ce ne fut donc pas très étonnant de voir le Général prendre soin de ses hommes ces derniers temps, encore plus qu’auparavant. Il faisait surtout attention à leur moral et il lui arrivait parfois de les aider intimement, comme ce fut le cas avec Nathalie Wells, et bien d’autres encore. Pour redonner de la hargne aux héros du SGC, le Général n’hésitait pas à montrer ses propres faiblesses et jusque là ça avait assez marché. Et sa réputation d’officier attendri envers ses hommes ne pouvait que lui faire du bien.

*Eiden Andrews…* Se répétait-il sans cesse de sorte à ce qu’il se souvienne du nom une fois arrivé à l’infirmerie.

Il coinça le rapport du Lieutenant-colonel Fett sous son bras droit tandis qu’il sortait lentement de l’ascenseur, tenant fermement sa béquille avec son autre main. Se déplacer ainsi lui faisait mal au genou et un petit tour à l’infirmerie serait peut être l’occasion de demander conseil aux médecins. Il devait aussi penser à réclamer quelques médicaments pour le crâne, sa soirée avec Susan Winshester ayant laissé des traces dans son état psychique actuel.
Le long du couloir, il croisa quelques blouses blanches et militaires. Tout ce beau monde se déplaçait mécaniquement au sein du SGC et il arrivait parfois que Jack se demande ce qu’il pouvait bien faire. Simple curiosité, il aurait pu questionner tous les membres du SGC sur ce qu’ils faisaient de leurs temps libres, en particulier les militaires qui n’étaient pas en mission. Et oui, même si le personnel était réduit, ça pouvait arriver. Un Sergent croisa O’Neill alors que ce dernier n’était plus très loin de l’infirmerie.

« Mon Général. »

Jack rendit son salut à l’homme qu’il connaissait à peine. Mais en voyant son visage endormi, nul doute que le militaire devait s’ennuyer, à trainer dans les couloirs comme tout le monde à la recherche d’une activité pouvant susciter une once d’intérêt.

« Sergent, tout va bien ? J’ai cru voir quelques uns de vos hommes jouer aux cartes dans le placard à balais. »

« Je m’en occupe tout de suite mon général ! » Fit le Sergent, heureux de pouvoir s’occuper, avant de se retourner pour faire quelques pas et de se rendre compte du ton ironique qu’avait pris son supérieur.

Une fois les quelques derniers mètres franchis pour arriver dans l’antre des médecins, O’Neill chercha la dénommée Eiden Andrews. Ce ne fut pas difficile car l’endroit semblait très calme et reposant, pour une fois. Il remarqua la présence d’une femme, sûrement celle qu’il recherchait vu qu’il s’était renseigné (pour une fois) avant de se déplacer. Il s’avança vers l’interne qui commençait à lever les yeux vers lui.

« Interne Andrews ? Je peux vous parler deux minutes ? » Demanda-t-il avec un petit sourire rassurant. Puis il leva le rapport de mission qu’il tenait et le lui montra. « C’est à propos de votre dernière mission... Et aussi de mon bilan de santé, obligatoire bien qu’inutile mais ça, faut pas le dire… »

Elle pensa probablement avoir le droit à un interrogatoire, mais Jack n’était pas ici pour avoir un simple débriefing. Il était là avant tout pour qu’on lui fasse quelques tests et autres vérifications de sa santé. C’était obligatoire pour un Général et depuis la mort du médecin chef du SGC, il n’y avait pas pensé. Il allait donc profiter de ce bilan pour poser quelques questions, sûrement délicates, concernant les faits vécus par l’interne Andrews lors de sa dernière mission.

Bien qu’il connaissait l’endroit par cœur, il observa les alentours avec beaucoup d’attention, comme à chaque fois qu’il entrait dans un autre lieu. L’infirmerie, c’était l’antre du mal. C’était l’endroit où tout pouvait arriver, surtout au SGC. Il y avait déjà vu des blessés, mutilés et amputés, des fous, des prisonniers attachés au lit, et même une fois, une fusillade qui avait éclaté en plein milieu des docteurs et de leurs patients, mais ça c’était une autre histoire que Jack préférait oublier. Cette infirmerie avait connu pas mal d’évènements mais depuis le décès de son médecin-chef, elle avait perdu quelque chose qu’il n’arrivait pas à trouver. Ca manquait de motivation peut être. Faut dire qu’autrefois, Janet était très forte pour motiver ses troupes et pour sauver des hommes au bord de la mort.
Aujourd’hui, O’Neill faisait face à une interne et en l’observant attentivement, il ne pouvait ressentir qu’un profond ennui. Au moins, il n’y avait pas mort d’homme car la pièce était assez vide ou alors les patients dormaient, étant donné qu’il n’y avait pas beaucoup de bruits. C’était mieux comme ça malgré le brin de nostalgie qui pouvait envahir le Général.
Il laissa de côté cette émotion et répondit à la jeune femme.

« Et si on faisait les deux en même temps ? »

Sans demander confirmation, il partit s’asseoir sur un lit non occupé. Il avait pas mal de travail en ce moment et ne voulait pas perdre de temps ici. Quelques vérifications de son rythme cardiaque, peut être, et autres analyses pour vérifier qu’il était en forme, en plus de quelques questions, et il pourrait retourner dans son bureau pour préparer le briefing d’une équipe. Il attendit les consignes de l’interne alors qu’il commençait à feuilleter le rapport de Boba Fett.

« Dite-moi… Vous êtes tombé sur le pire des goa’uld à ce que j’ai cru comprendre. » Dit-il en essayant d’engager une conversation tranquille.

Jack n’avait jamais connu Svarog et ne savait pas s’il était plus mauvais que les autres goa’ulds. Il avait surtout dit ça pour rassurer la jeune femme et lui faire croire qu’il n’y avait pas pire que ce serpent narcissique et mégalomane au sein de cette galaxie. Dans tous les cas, le rapport de Fett énonçait bien un moment de torture et l’état de détresse d’Eiden face à autant de barbarie. C’était sa première mission et elle avait eu le droit à la totale. Heureusement, l’équipe SG n’avait subi aucune perte grâce à la magie des sarcophages, ce qui était déjà un point positif malgré toute cette souffrance.

« Vous vous êtes bien débrouillé pour votre première sortie. Je suis sûr que la prochaine fois, vous saurez faire face à nouveau au danger. »

O’Neill regretta aussitôt ses paroles car elles n’iraient probablement pas rassurer l’interne, mais juste lui promettre que le danger serait encore là à sa prochaine mission. Et souvent, trop de membres du SGC se rendent compte trop tard du danger omniprésent qui les menace en faisant ce travail particulièrement difficile, bien que passionnant (du moins quand il s’agit d’explorer d’autres mondes).

« Votre équipe est fier de vous, et moi aussi… Continuez comme ça. »

Quelques paroles encourageantes n’étaient pas de refus et feraient du bien à la bonne réputation, parfois immérité, attribuée au Général. Il était vu par ses collègues comme un chef soucieux de la bonne santé et de la vie de ses hommes et d’un certain côté, c’était le cas. Mais c’était aussi lui qui les envoyait mourir au champ de bataille. Un drôle de paradoxe…

Jack s’attendait à un sourire timide en guise de réponse, ce qui n’aurait pas été de refus pour éclairer le visage de l’interne et la rendre plus joyeuse. Mais à la place, elle tint à montrer son désaccord et même s’il était du même avis qu’elle concernant son rôle dans cette mission, il n’en laissa rien paraître. Il voulait avant tout qu’elle lui fasse un sourire, chose qui semblait difficile vu les circonstances. Pourtant le Général fantasmait pas mal sur les infirmières et aimait flirter avec elle (et cela lui rappelait pas mal de souvenirs du temps où il était Colonel) mais là il n’avait aucune envi de ce style là tellement la démotivation d’Andrews était contagieuse. Il attendit calmement et écouta la jeune femme, se demandant si elle avait vraiment profité de ses congés pour se vider la tête.

« Oui mais… »

Elle ne s’arrêta pas, déclarant cette fois-ci qu’elle ne voudrait plus jamais passer la porte des étoiles, ou tout du moins qu’elle avait l’impression qu’elle ne serait pas capable de tenter une nouvelle aventure. Mais pour le moment, Eiden Andrews semblait plus perdue et Jack profitera d’être là pour essayer de la remettre dans le droit chemin. L’interne ne parlait pas de démissionner mais le fait de ne plus passer la porte restait un problème car le Général avait besoin de tous ses hommes, même ceux de l’équipe médicale. L’importance d’un infirmier sur le terrain est devenue une évidence ces derniers temps. Andrews avait traversé une épreuve particulièrement dure mais c’est justement grâce à cette expérience que Jack comptait en faire une professionnelle pour les futures missions.

« Il faut aussi penser à ce que vous avez fait après… Ne vous focalisez pas sur votre emprisonnement car ça arrive à tout le monde d’être pris bêtement par l’ennemi, moi-même ça m’est souvent arrivé. » O’Neill n’avait aucun souvenir de ce qu’il disait mais continua.

« Si j’ai bien lu votre rapport et celui de Fett… » Dit-il, alors qu’il n’avait lu que celui du Lieutenant-colonel, et encore, seulement les passages importants…

« Vous vous êtes reprise en main alors que votre supérieur était mourant. Vous avez menacé de tuer Svarog et c’est pourquoi le goa’uld s’est enfuit. Vous auriez pu tenter de fuir à la place. Vous n’êtes pas restée tétanisé et vous avez pris une arme... Et vous avez secouru Fett... Je connais d’autres membres de cette base qui auraient désespéré et qui se seraient enfuis en laissant le Lieutenant-colonel à bord du vaisseau, en le croyant perdu pour de bon. Vous avez compris qu’il ne fallait jamais abandonner et c’est ça qui fait peur à nos ennemis. On est connu pour ça nous, les tau’ris… »

O’Neill sourit en repensant à toutes les fois où il avait été insulté par un Goa’uld ou un jaffa car il fallait avouer que les terriens étaient des ennemis durs à cuir, déterminés, et qui donnaient du fil à retordre au caractères des faux dieux.

« Et n’oubliez pas qu’on ne rencontre pas obligatoirement des serpents quand on passe la porte… On peut voir de jolies choses qui nous font rappeler pourquoi on se bat. La galaxie détient de nombreux trésors et nous n’en avons découverts qu’une minorité... Bon, vous me le faites ce bilan ? » Ajouta-t-il avec un léger sourire.

« Au faite, il me faudrait quelques petites choses… Un peu de somnifère ainsi que des médicaments pour les migraines… Pas trop fort, que je puisse encore travailler. Et aussi une boîte de bandage sinon mon corps va tomber en lambeau. »

Son sourire s’allongea même si l’état physique du Général était très sérieux et qu’il n’y avait rien de drôle, mais il fallait parfois plaisanter de ces choses là pour cacher la souffrance qu’il ressentait. Il avait changé de sujet pour permettre à Andrews de souffler un peu et de penser à autre chose, mais quand il sentirait l’occasion, il la questionnerait à nouveau.

Le Général pouvait voir sur le visage de l'interne qu'elle n'était pas sûre d'elle. Depuis sa mission, elle était perdue et baignait en pleine confusion, ne sachant plus quoi penser de tout ça. Cela fit le fit réfléchir sur le fait d'embaucher un psychologue à plein temps au SGC. Le dernier que Jack avait connu s'était littéralement enfui après une séance avec Boba Fett. Nul ne sait ce qu'il s'était dit entre les deux hommes mais connaissance le Lieutenant-colonel, ça n’a pas du porter ses fruits. Il hocha la tête quand elle l’invita à prendre ses aises, bien que ce fut difficile de se décontracter en la présence d’une si belle créature. Il fallait l’avouer, un sourire de plus sur le visage de l’interne et Jack aurait craqué mais celui-ci se faisait désirer une fois de plus et aucune blague lui venait à l’esprit pour arranger ça.

« No problem. »

Dit-il en commençant à déboutonner sa chemise et à enlever le t-shirt en dessous. Eh oui, le Général devenait frileux à force de rester dans cette base sans trop faire de sport. Au début, marcher avec sa prothèse et béquille avait été pénible et fatiguant mais maintenant, il se rendait compte que ça n’avait rien avoir avec les efforts physiques qu’il avait pu faire du temps où il partait en mission. Et même si y avait du chauffage, ça n’en restait pas moins une base souterraine. D’ailleurs, quand il fut torse nu, un pique de frissons lui traversa la colonne vertébrale. Il détestait cette sensation et remua les épaules pour se dire de se réchauffer.
Puis, il regarda son torse et ses jambes. S’il y avait une glace montrant ses fesses, nul doute qu’il aurait fait un malaise. Depuis sa convalescence, il avait gagné de poids et avait eu le droit à quelques surprises qui jusque là lui avaient été épargnées. Sa blessure avait permis à sa vieillesse de sa manifester physiquement et même s’il conservait toujours quelques atouts tels que ses abdominaux, il savait que le reste n’était pas à envier. Il avait attrapé des poignets d’amours, des rides sur le front et ses fesses toutes flasques tombaient dans le vide. Il ressentait la déchéance physique et une diminution inquiétante de son appétit sexuel. Mais tout ça, il devait le garder pour lui-même en attendant de voir le prochain psy... Ou le prochain chirurgien, qui sait !

« Je ne me suis pas rasé depuis un certain temps, j’espère que ça ne cause pas de problème. » Ajouta-t-il dans le ton de la conversation en observant la chevelure brune (ou blanche à certains endroits!) de son torse autrefois si sexy.

Heureusement, il avait pensé à prendre une sacrée douche après ce qu’il s’était passé avec Susan sinon ça n’aurait pas été propre. Des poils qui sentent le whisky et le parfum pour femme, ce n’était pas l’idéal pour aller se faire consulter.
Concernant sa jambe, O’Neill réfléchit à la réponse qu’il donnerait car bien qu’il ressentait une multitude de sentiments, il ne lui semblait pas avoir mal au sens de la douleur physique mais plutôt psychologique.

« Je ressens surtout des… picotements. Ca me gratte souvent et c’est assez pénible. Le médecin-chef m’avait procuré quelques produits à mettre sur le moignon pour éviter les infections et tout ça mais je ne suis pas sûr que ça ait vraiment d’effet. Je crois… Je crois que c’est dans ma tête que je ressens ces gênes, si vous voyez ce que j’veux dire. »

Jack était devenu fou depuis bien longtemps, tout le monde d’assez ancien au SGC le savait. Mais la particularité de sa folie, c’était qu’il s’en rendait compte et qu’il apprenait à vivre avec elle.

« Les somnifères c’est pour m’aider à dormir la nuit. C’est très pénible d’essayer de sommeiller avec une jambe en moins, croyez moi. Je suis quelqu’un qui bouge beaucoup dans mon lit et… Il m’est déjà arrivé plusieurs accidents à cause de ça. J’vous dis pas la galère… »

Il fit un petit sourire tout en regardant Andrew faire son travail. Elle lui avait demandé d’être à ses aises donc il lui racontait sa vie. Mieux valait parler de ça qu’attendre que l’interne ait fini son bilan, tout ça dans le calme total. L’infirmerie était déjà assez terrifiante comme ça pour se laisser en plus submerger par un profond silence gênant. Ca lui rappelait la fois où il avait flirté avec Janet avant qu’ils ne se mettent ensemble. C’étaient de bons souvenirs.

« Vous n’auriez pas des vitamines aussi ? Ca pourrait m’aider si je décide un jour de retourner dans la salle de musculation ! » S’exclama-t-il soudainement, tout en faisant balancer ses jambes dans le vide comme un enfant qui se faisait examiner par un docteur et qui attendait de pouvoir repartir jouer. Jack O’Neill était resté un de ses enfants là malgré tout ce qu’il avait pu traverser... Il aimait se sentir jeune et libre.

"Ne vous en faite pas je ne m'intéresse pas à votre pilosité mais à votre rythme cardiaque ou votre tension. Le reste je le laisse à vos conquêtes."

Si elle savait… Pensa-t-il alors qu’un long sourire s’afficha sur le visage du Général. Il n’était pas le seul à se sentir à l’aise apparemment ! C’était intéressant cet échange entre les deux personnes, ça faisait passer le temps plus vite tandis qu’elle s’occuperait de l’ausculter. Continuant sur cette lancée, il répondit alors avec une moue boudeuse légèrement exagérée.

« C’est plus si simple que ça… » Dit-il avec un brin de nostalgie dans la voix. « Vous savez pour qui on me prend quand je regarde des femmes comme vous dans la rue ? » Il laissa quelques secondes à l’interne pour réfléchir avant de finir, toujours d’un ton blasé.

« On me prend pour un vieux pervers. »

Puis il sourit à cette triste réalité bien qu’il exagérait un petit peu. Il savait qu’il n’était pas à plaindre, Jack avait eu une belle vie mais malgré tout, le temps commençait à lui manquer. Ses paroles auraient pu avoir l’air déplacé, venant d’un Général envers une interne, mais il osa dire tout de même ce qu’il voulait car il n’avait plus peur de rien.
Elle posa la pièce métallique froide de son stéthoscope sur son torse poilu, ce qui libéra en lui encore quelques frissons. Il écouta les sons à l’intérieur de son corps et Jack se contenta de respirer un peu plus fortement. Le reste suivit assez rapidement, prenant sa tension et vérifiant ses pupilles avec une petite lumière, sans qu’il ne sache ce qu’elle cherchait exactement en regardant dans son unique œil. C’était déstabilisant mais nécessaire pour vérifier sa santé donc il se plia à chacune des volontés de l’interne. Il n’était plus le Général, il était un patient parmi tant d’autres.
Elle déclara qu’un peu de vacances ne lui ferait pas de mal. C’était vrai… Depuis la mission suicide et sa blessure, O’Neill n’avait pas vraiment eu de repos. Il avait repris très rapidement le travail car il avait voulu être auprès de ses hommes après cette terrible épreuve qu’avait été Nebek… Après ça, il ne s’était pas senti dans le droit d’avoir des vacances… Quand il était encore Colonel, il n’aurait pas hésité à prendre des congés mais maintenant, pas mal de chose avait changé. Jack prenait ses responsabilités au sérieux même s’il commençait à s’avouer qu’un peu de repos ne serait pas de refus, ça en deviendrait même vital pour le vieille homme qu’il devenait petit à petit. Mais s’il n’était pas là, qui commanderait la base ? Un tas de questions venaient déjà l’assaillir alors qu’ils venaient tout juste de réfléchir à d’éventuelles vacances.
Quand Andrews parla de se remettre complètement sur pieds, le jeu de mot ne manqua pas de venir troubler le Général bien qu’il savait qu’elle avait fait de l’humour involontaire. D’ailleurs, elle commençait à reprendre goût à la plaisanterie et c’était une bonne chose.

« Si vous décidez de rester à la base et de ne plus partir en mission, alors effectivement, il faudrait mieux qu’on se revoit dans la salle de sport la prochaine fois… »

Il devait juste prendre son courage à deux mains. Pour l’interne, il avait fait exprès de mentionner sa décision concernant son envie de ne plus traverser la porte des étoiles, histoire de retourner dans ce sujet délicat et d’essayer de l’aider à sortir de sa phobie. Voyager par la porte, explorer d’autres mondes, ça ne signifiait pas rencontrer des goa’ulds. Parfois c’était le cas, et d’autres fois c’était même pire, mais il devait lui redonner espoir et beaucoup de motivation s’il voulait garder du bon personnel dans les mois à venir. Et la démission n’était qu’en dernier recours.

« Ok doc… » Répondit-il avant de reboutonner lentement sa veste, comme s’il faisait une pub pour les rasoirs gilette ou pour l’épilation à la cire. Enfin bref, encore une image sortant de son imagination débordante.

« Pourquoi avez-vous accepté ce poste au SGC, Andrews ? » Demanda-t-il subitement alors qu’elle se préparait à aller chercher les médicaments qu’il avait demandés. « Il y a bien des raisons qui vous ont poussées dans votre choix, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que vous ressentiez lorsqu’on vous a appris l’existence d’une porte des étoiles capable de nous faire voyager de planète en planète ? Ne me dites pas que vous n’avez pas voulu sauter sur l’occasion pour faire parti de cette aventure… De découvrir de nouveaux horizons, d’autres peuples… De savoir pourquoi on mérite de vivre dans cette galaxie… Tout ces belles choses qui m’ont poussées à continuer dans ce métier quoi ! »

Et pourtant, avec ses blessures assez importantes, il avait toutes les raisons pour baisser les bras et aller planter des choux dans son jardin. Au lieu de ça il tenait son poste et il le ferait jusqu’à ce qu’on lui dise d’arrêter ou que sa santé lui en oblige. Etant donné qu’il aimait bien écouter parlé l’interne, avec son humour discret, et que son bilan approchait probablement à sa fin, il en profitait un maximum avant de rompre les communications et de retourner se cacher dans son bureau, dans son antre…

O’Neill hocha la tête à chacune de ses paroles, sauf au moment où elle le flatta sur son physique. Mais il s’était rendu compte depuis longtemps que l’uniforme jouait un rôle dans un moment de séduction avec une jeune demoiselle, en particulier quand celle-ci était à la recherche de richesse. En tout cas, il se contenta d’un petit sourire avant qu’elle ne fit un bref résumé de sa situation, à voix haute. C’était justement pour entendre ce genre de chose qu’il était venu. Maintenant il était convaincu qu’il pourrait faire confiance à Eiden Andrews sur un champ de bataille, au beau milieu des cadavres, des blessés et des échanges de tirs.

"Je trouverais la force.. j'ai pas le droit d'abandonner juste parce que je suis tombé sur une enflure sinon c'est lui qui aura gagné en prenant le dessus sur moi. Et je suis pas ce genre de femme, je vais remonter la pente, je dois le faire. Je vais devenir meilleure et je me laisserais plus capturer. Cette marque sur mon visage elle partira et cette douleur dans ma tête aussi... hors de question que ce soit lui qui gagne...."

Jack voulait continuer sur cette lancée avant de partir. D’ailleurs, l’interne avait tellement été absorbée par ses propres paroles et pensées qu’elle en oubliait de lui ramener les médicaments qu’il avait demandé, mais peu importe. Il n’en avait pas besoin dans l’immédiat non plus. Il commença alors à se lever et à prendre sa béquille, ainsi que le rapport de mission qu’il avait pris la peine de transporter sous le bras bien qu’il ait servi à pas grand-chose, c’était surtout pour le style… Et aussi au cas où il aurait un trou de mémoire, assez fréquent chez les personnes de son âge. Il se tint droit devant l’interne et réfléchit à ce qu’il pouvait dire pour conclure cet échange. Il opta la pour un petit discours militaire improvisé car il ne savait dire que ça. Etre direct, avec un ton martial et une posture disciplinée… C’était comme ça que Jack O’neill remettait sa carapace de Général et qu’il retraçait les limites à ne pas dépasser avec son personnel sur le plan social.

« Vous avez raison, c’est comme ça qu’il faut réagir. » Dit-il en se grattant le cuir chevelu pendant quelques secondes. Puis alors il prit ses grands airs de commandant expérimenté, comme il aimait souvent le faire face aux petits jeunes, et déclara :

« Depuis que je suis là, j'ai vu la guerre sous toutes ses formes… J'ai vu des sauvages se fracasser le crâne avec des massues de silex. J'ai vu des planètes vidées de toute vie par des bombardements sanglants et par des guerres nucléaires… J’ai vu des monstres se prendre pour des dieux et massacrer toute une population par simple caprice… »

Il soupira, ne sachant pas trop ce qu’il dirait. Il observa le visage d’Andrews et vit dans son regard de la confusion, de l’ennui et un manque de confiance évident, mais malgré ça il aperçut une étincelle de détermination, ce qui lui permet de reprendre le fil de ses paroles avec beaucoup d’inspiration.

« J'ai vu des hommes se faire larguer vers une mort certaine, et triompher... »

Jack baissa le regard, pensant à l’inoubliable expérience sur Nebek, avant d’ajouter :

« Mais je n’ai jamais rien vu de plus incroyable que ça… La Porte des étoiles. L’exploration… Toutes ces cultures dans la galaxie. Ca nous fait rappeler pourquoi on se donne tant de mal. C’est l’essence de notre détermination et c’est ce qui nous différencie de nos ennemis. »

Il décida de mettre un terme à cette réponse bien militarisée. Il mit sa main pesante sur l’épaule d’Eiden et la serra fermement, sans lui faire de mal pour autant.

« Faut continuer comme ça. » Dit-il tout simplement avant de se retourner et de s’en aller vers la sortie.

Le Général savait qu’il reviendrait tôt ou tard, donc il ne lui fit pas de « au revoir » et se prépara à retourner dans son bureau pour reprendre le cours normal de ses activités. Juste avant de se glisser hors de la pièce, il dit quelques derniers mots à l’intention de la jeune femme.

« Vous me remettrez mon bilan et les médicaments que j’ai demandé sur mon bureau. Je serais là-bas quasiment toute la semaine. Et n’oubliez pas de prévenir votre supérieure… »

Il lui fit un clin d’œil complice, puis il disparût dans le couloir.

Jack O'neill est le plus grand séducteur de MS !

Les notes

Eiden Andrews :
-Orthographe / Conjugaison / Structure des posts : 3/4

-Cohérence dans les Posts : 2/3

-Respect des Règles de RP, de l’Intrigue Générale et des écrits du MJ : 3/3

Total : 8/10

Jack o'neill :
-Orthographe / Conjugaison / Structure des posts : 3/4

-Cohérence dans les Posts : 3/3

-Respect des Règles de RP, de l’Intrigue Générale et des écrits du MJ : 3/3

Total : 9/10