Une bagarre, des coups de feu, un connard armé et une recrue séduisante… O’Neill se souvenait d’à peu près tout… Une part de lui voulait rester au lit mais l’autre voulait se lever et partir. Il ne savait même pas où il était… Il se rappela juste qu’il avait failli mourir, et ce n’était pas des conneries. Il s’était senti partir vers un autre monde et maintenant, son humeur sombre se demandait qu’est-ce qui l’en avait empêché. Quelqu’un avait sûrement dû le ramener et ses pensées allèrent à la recrue Redfield dont la voix résonnait toujours dans sa pauvre tête martelée. Puis il vit ces instruments médicaux et cette lumière blanche qu’il connaissait si bien mais qu’il détestait tant. Il était à l’infirmerie, génial… Cela fut une raison plus que suffisante pour motiver le Colonel à partir. Il se redressa et quitta ses couvertures, les jambes hésitantes. Saloperie ! On l’avait probablement drogué… Quelque chose lui dit aussi qu’il avait une transfusion de sang pendant son sommeil. Mais heureusement, il n’avait plus rien si ce n’est ses dernières forces qui le poussaient à le faire sortir d’ici, et il ne perdait plus de sang ce qui était une bonne chose. Un long bandage blanc habillait son bras blessé et ce fut assez gênant, dans un premier temps. Puis finalement, il commença à s’habituer et quitta le lit. En passant, il attrapa sa chemise hawaïenne toute tâchée de sang et à moitié arrachée. Il remit aussi son short qui avait changé en une couleur bizarre. Ca ressemblait à des tâches de sauces, ou de boisson… d’alcool sûrement. Concernant ce sujet, il ne se souvenait même plus de quel type d’alcool c’était et il n’était pas sûr qu’il avait bien regardé avant d’en abuser.
Il poussa le rideau blanc et jeta un œil dans la salle pour être sur que personne ne le repérerait. Sortir était la chose la plus difficile dans cette infirmerie, par contre quand il s’agissait d’y entrer c’était le contraire ! Personne en vue et tout était étrangement calme. O’Neill avança rapidement vers la sortie mais voilà que ses tongs claquèrent contre le sol de la pièce. Il poussa un juron et maudit ses claquettes quand, la seconde d’après, une infirmière des plus séduisantes fit son apparition.

« Non mais, qu’est-ce que vous faites là ? Retournez à votre lit vous devez vous reposer ! »

« Je me sens très bien. » Ronchonna-t-il avant de se diriger vers la sortie.

« Non vous devez restez ici ! Et je dois vous examiner. »

Jack s’arrêta quand l’infirmière l’attrapa par la manche. A cet instant précis, il ne savait pas qu’est-ce qui lui retenait de lui en coller une…aux fesses. Elle était tellement sexy dans sa tenue qu’il se demanda pourquoi il n’y avait pas fait attention plus tôt. Le Colonel s’en alla pour laisser sa place au prédateur caché qu’il était… Il prit ses grands airs de séducteurs gentleman et se rapprocha de la jeune femme, où quelques petits centimètres seulement vinrent les séparer. Il pouvait sentir le souffle de l’infirmière s’accélérer, sa poitrine se gonfler et ses jambes lutter pour tenir debout, immobile.

« Allez y, examinez-moi Docteur… Je suis au meilleur de ma forme et je meurs d’envi de vous le montrer… » Dit-il d’un ton sensuel au creux de son oreille. Son regard dévorait le corps de la jeune femme et sa mâchoire se mit en valeur pour montrer qu’il était prêt à en croquer un morceau… Tel un couple de primate, l’infirmière répondit à son regard de braise et se laissa tentée au jeu, d’une posture attirante et la mettant en valeur, prise au piège entre les bras musclés du grand….

« Colonel O’Neill… » Dit-elle dans un souffle, pendant que Jack rapprochait de plus en plus ses lèvres de celles de sa nouvelle conquête. « Colonel… Oh oui... Jack! »

Il crut l’embrasser, la prendre dans ses bras, la déshabiller et lui faire l’amour contre le mur, mais rien de tout ça ne se produisit à son plus grand regret.

« Activation extérieure non programmée de la porte des étoiles ! Une équipe médicale est demandée d’urgence en salle d’embarquement !! »

Walter venait de tout gâcher. L’infirmière eut un frisson et se retrouva toute gênée. Elle se sépara des bras du Colonel, s’excusa et partit rejoindre ses copines en salle d’embarquement. Bref, grosse déception sur ce coup là…
Jack eut le temps de lui demander qui l’avait amené à l’infirmerie et il reçut la réponse qu’il attendait. La recrue Redfield qui lui avait couru après pendant la bagarre s’était gentiment occupée de lui. Seulement, il ne pouvait pas continuer de vivre sans avoir pris la peine de la remercier et surtout, de lui demander où elle avait foutu les clefs de la voiture et son fusil à pompe bien aimé. Elle ne l’avait quand même pas oublié sur le champ de bataille ? O’Neill allait bientôt avoir une réponse.
Il prit l’ascenseur pour se rendre au 24e niveau et se dirigea vers les quartiers de la recrue. De temps en temps, une douleur lui revenait et il laissait pendre son bras dans le vide. A part avec ses habits légèrement pourris, il semblait en pleine forme sinon. Arrivé à destination où le nom de Claire Redfield figurait sur la porte, il toqua à plusieurs reprises.

« Il y a quelqu’un ? » Eut-il la politesse de demander, juste avant qu’il perde patience et n’ouvre lui-même la porte de la chambre…

Jack entra dans la pièce et prit soin de refermer la porte derrière lui. Il n'aurait pas imaginé trouver la recrue Redfield en pyjama, ou plutôt en robe de chambre, et il vit très bien qu'il l'avait gênée. Il se maudit à l'intérieur de lui d'être rentré sans même attendre qu'elle ne lui en donne la permission. Heureusement qu'elle n'avait pas été toute nue sinon... Sinon Jack l'aurait dévoré, et rien que là ça le tentait et il se détesta encore une fois pour penser à de telles choses dans de telles circonstances. Ce n'était vraiment pas le moment d'aller acoster la recrue et profiter du peu d'habit qu'elle avait sur elle pour passer un bon moment. Et même s'il jeta quelques regards discrets par-ci par-là sur la silhouaite de Redfield, dans cette situation, il resta étrangement calme. Quand elle lui demanda s'il avait soif, il répondit d'un léger sourire.

"Non, ça va aller. Je crois que j'ai assez bu aujourd'hui !" Dit-il en se remémorant ce qu'il s'était passé au bar de Fort Carson.

Il vint s'asseoir sur une chaise et écouta ce qu'elle lui dit. Elle fit la moral et Jack s'y attendait. Elle lui parla du russe et il se rappela alors qu'en effet, tout ça était à cause d'un russe ! Le Colonel avait presque oublié son agresseur pendant son inconscience... Toute cette bagarre avait causé des conséquences désastreuses, d'abord pour le bar qui avait été totalement détruit, mais aussi sur ceux qui étaient là-bas et qui avaient récoltés quelques bobos. Il se rappela alors qu'il devait récupérer certaines affaires qui lui appartenaient, la principale raison de sa venue.

"Eh bien, je voulais vous remercier. Pour m'avoir ramené au SGC..." Dit-il simplement.

Jack n'était pas doué pour les remerciements, surtout quand il les devait à une femme... Pourtant il n'était pas macho, seulement il avait tellement passé de temps à se débrouiller tout seul sans l'aide de quelqu'un, que se soit sur le champ de bataille ou sur Terre, qu'à force il ne pensait plus que quelqu'un pourrait lui venir en aide. "Marche ou crève", ce fut un peu ça, la façon de pensée de Jack pendant des dizaines d'années... Ca ne lui avait pas tout le temps réussit...

- De toute façon, je ne pense pas avoir à me mêler de cette histoire. Je sais qu'au cours de votre vie, vous avez affronter bien plus qu'une bande d'ivrognes armés de pétoires non ? Des extra-terrestres hostiles... Des monstres géants, des petits hommes verts... Non ?

"Oui il y a eu tout ça..." Ajouta-t-il, riant légèrement au ton qu'employait la recrue. Elle avait l'air décontracté malgré la présence de son supérieur, ce qui n'était pas le cas de la plupart des femmes de cette base quand elles venaient à voir le Grand Colonel Jack O'Neill ! Et c'est pour ça qu'il commençait à apprécier la recrue plus qu'il ne l'aurait pensé au départ quand il l'avait rencontrée, perdue dans les couloirs...

"A vrai dire, mon pire ennemi aura été... Ma famille."

Il y eut un court silence durant lequel Jack regarda Redfield de haut en bas en jouant avec sa bouche et son nez, avant qu'un détail n'attire son attention.

"Vous avez été blessé ?" Demanda-t-il en voyant le pansement à la jambe. Et ce pansement là, on ne le trouvait nul part sauf à l'infirmerie du SGC ! Cette blessure devait être récente et l'hypothèse la plus probable était celle de la baston du bar. O'Neill se demanda si elle avait eu ça en voulant le sauver de ce carnage, il espérait que non...