Une journée de plus... [PV : Chrystale.]

Arrivé au SGC : 18/07/2006

Niveau 24... 23... 22...
L'ascenseur montait lentement. Le grincement qu'il provoquait empêchait Ocelot de se concentrer et il soupira à de longues reprises. Encore une journée monotone pour le jeune homme. Encore une journée loin de son ancienne vie. Encore une journée...
Ses doigts caressaient le métal de son revolver posait dans le holster situé à sa ceinture. Il serrait les dents, se tenait droit. Être dans cette base, voir les mêmes têtes, ça ne lui plaisait pas. Dans son autre réalité, ce n'était pas comme ça, il sortait plus, on avait confiance en lui, aujourd'hui, il avait tout perdu.

Niveau 15... 14... 13...
Il avait besoin d'air, le Major ne pouvait plus tenir dans ses quartiers. La base se refermait sur lui, il avait l'impression de mourir à petit feu. Ses pires cauchemars lui revenaient la nuit, son passé le hantait, on l'accusait d'avoir abandonné sa réalité car elle était sur le point de mourir. Tous ses visages, ses frères, ses ennemis, ses conquêtes, son créateur.
Il déglutit avec difficulté, laissant un élan de tristesse le prendre. Ses jambes le lâchèrent un court instant et il tituba vers la barre en fer. Prenant appui sur celle-ci, il toussa.

Niveau 6... 5... 4...
Son visage était blanc, il tremblait. Ses yeux cherchaient un échappatoire, une solution pour quitter cette vie. Un instant, il pensa à dégainer son arme pour se tirer une balle. Mais le tilt familier lui rappela qu'il était arrivé.
Attendant l'ouverture automatique des portes, il ajusta son uniforme, plaça son revolver bien et remit droit son béret rouge. En sortant, il regarda deux gardes sur son côté gauche.

« Votre Identité, votre carte d'accès et votre autorisation. La voix grave du plus grand le fit sourire.

-Je suis le Major Revolver Ocelot, voici ma carte. Je n'ai aucune permission, je vais juste prendre l'air quelques instants. Je reste dans le périmètre. »

Il donna sa carte, le garde le laissa passer.
Ses pas le conduisirent vers un endroit reculé. Il remarqua des gros rochers. Se posant dessus, il soupira, fermant les yeux, il se reposa. Sa vie ne lui plaisait pas, car il n'avait rien sur quoi se rattacher. Son créateur avait un but, lui il n'avait plus rien.

Arrivé au SGC : 28/02/2009

Chrystale était de ces femmes qui ne rêvent pas d'une vie tranquille et douillette dans une jolie maison, avec un gentil mari, d'adorables enfants... Non, la seule idée de se trouver ainsi prisonnière tel un lion en cage battant rageusement de la queue en pensant à sa liberté perdue lui donnait la nausée. Le SGC également ces derniers temps ; le personnel bien que très professionnel restait aimable, il était possible d'accéder aux salles de tirs et autres activités quelque soit l'heure du jour ou de la nuit, les chambres paraissaient toujours assez propres... Que d'attention pour les soldats. Trop d'attentions pour elle.

Ce matin, elle se leva après une autre nuit écourtée par son manque d'activité physique. Qu'elle soit sportive ou sexuelle, Sayann avait besoin de rester active pour ne pas tomber dans un état de profonde asociabilité. Or depuis son retour de mission, les infirmiers -à qui elle n'avait, il faut l’avouer, pas beaucoup laissé le loisir de l'examiner comme il l'aurait fallu- la couvaient un peu trop à son goût, et elle se doutait bien que regagner sa tranquillité en jouant du katana était loin d'être la meilleure des solutions en ces lieux.
Elle se redressa sur son lit et, s'étirant longuement, laissa la couverture glisser sur son buste, découvrant sa poitrine nue sous les draps. Un petit frisson couru dans son dos pour se perdre à la base de sa nuque qu’elle massa machinalement. Ses yeux se posèrent ensuite sur la lunette scintillante de son sniper ; ce qu’elle pouvait s’ennuyer… La Chasse lui manquait terriblement. Les journées entières à l’extérieur, ses pas la manant loin des sentiers battus, avec pour seuls compagnons ses armes… Ou de simples sorties la nuit, enfourchant sa moto pour aller dans le premier bar qui croiserait sa route et où elle pourrait rencontrer un nouvel homme à croquer à pleines dents.

Repoussant les couvertures d’un geste nonchalant, Chrystale alla se doucher en vitesse et s’habilla légèrement : un court short blanc et un débardeur noir saillant. Elle attacha ses longs cheveux en une couette haute puis enfila des baskets de sport blanches. Sortant de ses quartiers, elle prit l’ascenseur en ignorant les appels alarmés des infirmiers trop aventureux qui la suivaient. Les étages défilaient trop lentement à son goût sur l’affichage numérique mais elle prit son mal en patience.
Premier étage. Enfin.
Lorsque les portes s’ouvrirent, l’abondante lumière du soleil pénétra l’habitacle, lui faisant légèrement fermer les yeux -le temps de les habituer au changement des lueurs artificielles qui parsemaient les couloirs pour la clarté du jour- quelques instants. Alors qu’un des gardes s’apprêtait à ouvrir la bouche afin de lui demander de décliner son identité le plus formellement du monde, elle passa devant eux sans même leur adresser un regard et se contenta d’articuler quelques mots sans ralentir l’allure.

- Soldat de première classe Sayann.

Elle ne leur laissa pas une minute de plus pour lui poser davantage de questions inutiles ; la jeune femme franchit les portes massives du bâtiment et partit rapidement en petites foulées régulières.

Après un moment passé à courir le long d’un petit sentier –le temps où elle restait visible de la base- elle s’éloigna du chemin pour s’enfoncer dans un bois à la flore relativement dense avant d’arriver à un espace dégagé où trônaient ça et la quelque rochers épars. Un endroit où la nature florissante et le doux chant des oiseaux appelaient au repos. Son regard balaya les lieux. Elle semblait seule. Chrystale fit quelques pas, cherchant une petite source d’eau qu’elle trouva sans mal à quelques mètres seulement d’elle et où elle se dés haltera. Puis une respiration se fit entendre, calme. Elle se redressa sans hâte et ses yeux azurs se posèrent sur un homme qui se tenait non loin, assis paisiblement sur un rocher, les yeux clos, tel un lézard profitant d’un agréable soleil matinal.
Il avait encore les yeux fermés, peut être ne l’avait-il pas encore remarquée ? Quoiqu’il en soit, elle l’observa sans souffler mot : un homme mince, élancé, marqué de quelques cicatrices, les cheveux blonds coupés d’e façon peu courante mais qui lui donnait tout de même un certain charme. Entre 20 et 30 ans, elle cru apercevoir une arme à son côté. Il n'était visiblement pas Américain.

Ne voulant pas briser le silence reposant qui régnait, elle resta muette, attendant de voir s’il ouvrirait bientôt les yeux ou non, auxquels cas elle passerait –probablement- simplement son chemin après un salut respectueux –en effet, au vue de sa tenue il s’agissait à n’en pas douter d’un officier du SGC, aussi ne tenait-elle pas forcément à s’attarder trop longtemps.

Arrivé au SGC : 18/07/2006

Le rocher avait beau de ne pas être confortable, Ocelot lui trouva un charme, il n'était pas entre quatre murs et le soleil venait se poser dessus. Il s'y installa donc, laissant ses pieds pendre.
Ses lèvres étaient closes, il n'exprimait aucun sourire, se contenta d'écouter le chant des oiseaux qui ça et là venaient se poser non plus de lui. Son cœur battait faiblement, il trouva un calme bien mérité dans ses rochers et il se doutait de ne jamais y être allé plutôt.
Les minutes passèrent, le temps semblait clair aujourd'hui, il pourrait profiter de la saison. Au moins, l'avantage du SGC, c'est qu'on leur assurait un confort optimal, plus que dans les régions désertiques de Sibérie où il avait passé une grande partie de sa vie.
Il se demandait si c'était pareil, en Sibérie, sur ce monde, dans cette réalité. Lui, il se souvenait vaguement d'un grand bateau, appelait Rosenrot par les habitants du village le plus proche, qui s'était immobilité dans la glace depuis des années. L'équipage était parti, et Ocelot s'y était installé avec son unité. Ce froid et ce calme lui manquait, il faisait trop chaud ici, le soleil tapait et il trouva à cet endroit des défauts.
Finalement, il était plus porté sur le blâme que sur l'éloge et son expression neutre passa rapidement à un rictus de mépris. Il caressait du bout de son doigt ganté le manche de son Colt. La faune et la flore le laissait en paix, personne à l'horizon. Si ce n'est un bruit de pas régulière, pam pam, pam pam, pam pam. Une petite foulée. Il se concentra, baissant la tête pour mieux entendre.
La personne s'immobilise, elle cherche sûrement quelque chose. Le court d'eau est déformé, le bruit n'est plus pareil. Cette personne boit. Puis un blanc, elle l'a sûrement remarqué.
Il arqua un sourcil, soupirant pour lui-même. Ses yeux s'ouvrirent tout doucement, la clarté le prit et il ne put voir le visage de ce qui s'apparentait à être une jeune femme. Après un court instant, il vit les vêtements, non militaire. Pourtant, dans le périmètre du SGC. Une femme avec une permission ? Ou comme lui qui profite d'une journée de repos ?
Son visage prend vie doucement, son torse se bombe d'air, ses yeux fixe de façon neutre la jeune femme et ses lèvres murmurent quelques commentaires.
Il finit par se lever, jugeant utile soit de se présenter, soit de montrer ses galons. Il dégaina son arme, la pointant vers la jeune femme avant de jongler, une fidèle habitude. Il posa deux doigts sur son béret et fit un petit salut militaire, suivit d'un Hum sec.

Ses pas l'amènent vers le centre de la clairière et il respire doucement, contrôlant son cœur.

« Je suis le Major... Revolver Ocelot. »

Sa voix était calme, grave mais pas trop, douce mais à la fois irritante si on se sent menacé.
La clairière était silencieuse, seuls ses éperons faisant un bruit métallique, suivit du fouettement du vent que créait la rotation de l'arme. Il poursuivit en se mettant légèrement sur le côté, arrêtant son arme.

« A qui ai-je l'honneur ? »

Son regard se posa sur celui de la jeune femme, avant qu'il ne la détaille de haut en bas, froidement, puis moins durement en remarquant les formes harmonieuses de la militaire. Il mit par faire tourner son Revolver de façon décontracté, jugeant une éventuelle menace, nulle.

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