Sous le choc, Cassandra n'avait pas vraiment protestée, alors qu'en temps normal, se retrouver menottée comme une vulgaire prisonnière, dans sa propre base, l'aurait fait hurler de rage . Elle n'arrivait pas à comprendre... C'était le SGC, sans être SON SGC ! Et le pire ou le plus merveilleux : revoir Daniel en chair et en os, mais si indifférent... Comme s'il posait les yeux sur elle, pour la première fois ! Si ça se trouve, c'était le cas !
Cassandra tentait depuis une heure de réfléchir, en faisant taire les bonds de joie de son coeur .

*Mon dieu, faites qu'une seule fois encore, je puisse sentir ses bras autour de moi...* pensa-t-elle .

Cassandra n'avait jamais été porté sur la religion, loin de là . La situation exceptionnelle la perturbait au plus haut point . Elle avait l'impression que ces repéres si sûrs, la vie, la mort, l'honneur de l'armée, volaient en éclat . Pour la première fois de son existence, elle se sentait misérable et dépassée .
Qu'est ce qui c'était passé ? Cette question retournait sa cervelle, sans trouver une réponse cohérente . Enfin, la porte s'ouvrit, et c'est Daniel qui pénétra dans la pièce . Elle resta un moment sans voix, le choc de le voir ne s'atténuant pas . Il lui proposa du café, et Cassandra lui répondit d'une voix lasse :

Oui, merci, noir et sans sucre, comme d'habitude... Mais je crois que mes habitudes n'ont plus court, ici, n'est ce pas, Daniel ?

Sans s'en rendre compte, elle avait mis dans le son de sa voix, alors qu'elle prononçait ce nom, tout le désir qu'elle avait pour lui . Génée, elle détourna le regard . Les gardes partirent, et Cassandra dit avec une lourde ironie :

C'est une grossière erreur . Je peux t'immobiliser en moins de deux, et sans transpirer encore ! Mais je ne suis pas aussi bête, car moi aussi, j'ai besoin de réponse . Et je serai bien incapable de poser une main vengeresse sur toi .

Cassandra attrappa le dosier avec précision, et le feuilleta . Elle devint blème, au fur et à mesure de sa lecture . Sa vie était là, à quelques détails prés : ici, elle avait fini seconde à West Point, au lieu de major, et sa mère était toujours en vie, apparemment . Cassandra referma le dossier d'une main tremblante, et respira un grand coup . Il fallait qu'elle reste calme, et forte . Elle était une Pierson ! Oui, il fallait qu'elle se raccroche à cette réalité : elle était le lieutenant Cassandra Pierson, membre du SGC depuis plus de deux ans, la terreur des recrues et du cuisinier de la cantine, et qui aimait passionnément le Dr Daniel Jackson, mort en mission, et qu'elle pleurait depuis plus d'un an .

Je suis le lieutenant Cassandra Pierson, membre du SGC . Je suis née à Saint Paul, Minnesota, il y a 29 ans . Je travaille au SGC depuis deux ans , sous les ordres du Général Peterson . Il nous a envoyé mon équipe et moi, en mission, sur une planète envahie par le goa'uld Herr'ur . D'aprés le tok'ra Selmak, ce goa'uls avait mis au point une arme redoutable, que nous devions récupérer dans le vaisseaux mère . C'était presque une mission suicide . Grâce au Colonel O'Neill et au Colonel Fett, nous avons pu nous échapper, de justesse, et nous nous sommes retrouvé, sans comprendre comment dans une grotte, où il y avait une porte des étoiles . Gallegher a entré les coordonnées du SGC, et... Nous avons attéri ici ...

Elle le regarda bien en face . Daniel n'avait jamais été dupe de ses mensonges, ou plutôt, elle n'avait jamais été capable de lui mentir . Il y avait quelque chose de tellement pur chez lui ... Des larmes involontaires montérent à ses yeux, qu'elle essuya d'un geste rageur .

Souriant presque méchamment, Daniel considéra un instant la jeune femme avec dédain. Cette femme semblait avoir une familiarité certaine avec lui, mais lui même ne la connaissait pas. Elle était resté un instant sans voix, lors de son arrivée, avant de très vite reprendre ses esprits. Belle capacité de ressaisissement, pensa-t-il. Elle répondit d'une voix lascive lorsqu'il lui proposa un café. Daniel soupira. Pourquoi les gens mettaient-ils toujours de la mauvaise volonté lors des interrogatoires et déprimaient-ils avant même la première question ? Mais ce qui le surprit plus c'était la pointe de désir lorsqu'elle l'appela par son prénom. Il se ressaisit rapidement, faisant abstraction de cela. Il alla vers la cafetière et lui servit une grande tasse de café noir.

Voici votre café. Noir sans sucre, comme d'habitude..., dit-il en tendant la tasse à la jeune femme. Faire montre d'ironie dans une telle situation, voila malgré tout une belle maîtrise de soi, sergent Pierson. Ou lieutenant Pierson, qu'importe votre grade.

Daniel saisit la chaise face à son interlocutrice et s'assit dedans, étalant ses longues jambes sur la table. Il la regarda feuilleter le dossier, d'une geste presque chirurgical. Il essayait enfin de se concentrer sur son interrogatoire, mais quelque chose le perturbait. Une sorte d'attirance pour la jeune femme. Il essaya de chasser ces pensées de son esprit. Il devait se reconcentrer, qui que soit cette jeune femme. Il l'écouta réciter son speech, d'une voix dans laquelle on pouvait percevoir une quantité de sentiments. Lorsqu'elle eut fini, il la fixa un bref instant, la regardant essuyer des larmes furtives de ses yeux.

Et vous oubliez de préciser que je suis probablement l'homme de votre vie. Daniel reprit le dossier et le ferma doucement. Bien lieutenant. Maintenant nous allons jouer franc-jeu. Moi j'ai assisté à vos funérailles. Vous êtes enterrée au cimetière national d'Arlington en Virginie. Honneur nationaux, médaille d'honneur du Congrès. Mais le fait est que vous êtes là, devant moi, en chair et en os. Avouez qu'il y a de quoi perdre un peu la tête... Alors je vais vous poser deux questions. Qui vous a recréé ? Et dans quel but ?

Cassandra prit la tasse de café, en prenant bien garde de ne pas effleurer les doigts de Daniel . Elle savait qui si elle le touchait seulement du bout du doigt, tout son self contrôl s'envolerait . La tasse dansota dans sa main, et elle l'entoura rapidement de son autre main . Il fallait qu'elle se ressaisisse ! Elle but une gorgée du café, et le chaud liquide détendit un peu son estomac noué . Cassandra observa Daniel par dessus sa tasse . Elle vivait un rêve fou...Son bien aimé, assis devant elle, si proche qu'elle n'aurait qu'à tendre la main, pour... Non, non, non ! Ce Daniel là, n'était pas le Dr Jackson, elle devait bien se mettre ça en tête . C'était le Major Jackson qui n'avait jamais connu le Sergent Pierson, et encore moins le Lieutenant Pierson .

On ne fait pas de vieux os au SGC, sans maîtrise de soi... Major Jackson . rajouta-t-elle, avec une nette difficulté, comme si ce titre lui écorchait la bouche . Je préférerai Lieutenant . C'est idiot,je sais, mais j'y tiens . J'ai trop risqué ma peau pour me voir rabaissée .

Maigre bravade ! Cassandra releva le menton, défiant Daniel du regard . Bien vite, son courage fondit devant les yeux bleus calmes et assurés de son interlocuteur . Elle se rapetissa sur sa chaise, tentant de calmer les battements précipités de son coeur .
Le Major lui coupa le sifflet en lui répondant avec mépris . Elle resta bouche bée devant une telle audace . Il osait remettre sa parole en doute ?Comment pouvait il ? Une sainte colère la saisit, et elle se redressa sur sa chaise, comme une reine sur son trône .

Vous ? L'homme de ma vie ? Quelle idée ! dit-elle avec une ironie mordante L'homme de ma vie est le Dr Daniel Jackson, archéologue et égyptologue renommé, d'une intelligence et d'une culture hors du commun . Il est mort en mission, il y a un an .

Son menton se mit à trembler et elle se mit à déglutir, pour s'empêcher de pleurer davantage, mais pas un instant, ses yeux gris ne cillérent .
Elle haussa un sourcils interrogatif à la suite de sa tirade . Son enterrement ? Il était un peu tôt pour le cercueil ! Vraiment, c'en était presque drôle .

Si j'étais une affreuse coquette, je serai ravie de vous faire perdre la tête, Major ! Le fait est que JE SUIS Cassandra Pierson, et que je suis vivante . J'ai été crée par mes parents, le Colonel Aaron Pierson, et Elizabeth Wingfield Pierson, un magnifique soir d'été, parait il . Ils n'avaient d'autre but que d'avoir la fille qui leur faisait défaut, aprés deux turbulents garçons .

Si elle n'avait pas eu les mains menottées, elle aurait écartée les bras en signe d'impuissance . Au lieu de cela, elle haussa les épaules . Si elle ne la croyait pas que pouvaitelle faire ?

La nouvelle de "sa mort" heurta Daniel comme un uppercut. Cependant il n'en montra rien tandis que son cerveau réfléchissait à vitesse grand V. Lui, mort ? Un individu tel que lui ? Daniel ne doutait pas de sa consistance humaine, mais avoir survécu à 6 mois de prison irakienne ainsi qu'à plusieurs crashes semblait l'avoir immunisé contre la mort. Lorsque Daniel remit enfin de l'ordre dans ses pensées, il laissa échapper un léger grognement. A l'évidence, la jeune femme avait raison. Elle était bien ce qu'elle prétendait être à voir sa réaction. Cependant, il fallait se rendre à l'évidence, Daniel avait vu le cadavre, avait assisté à sa mise en bière et voilà qu'il se retrouvait nez à nez avec une femme, de surcroît splendide. Du point de vue de la jeune femme, il était mort depuis un an environ. Il se leva lentement se sa chaise et commença à déambuler dans l'étroite pièce.

Ok, ok, Cassandra. Il la regarda fixement, contemplait la silhouette de la jeune femme. Vous permettez que je vous appelle Cassandra ? Vu que nous allons devoir nous pencher sur le pourquoi du comment, autant débuter une relation sur de bonnes bases. Bien...

Daniel laissa échapper un soupir d'exaspération en essayant de remettre de l'ordre dans ses idées. L'impression de déjà-vu revenait. Elle était lié à cette jeune femme. Et si finalement il la connaissait vraiment ? Tu ferais mieux de te concentrer, Daniel, émit une petite voix dans sa tête. Il continuait de regarder fixement la jeune femme tout en se servant du café. Il s'arrêta juste à temps avant que sa tasse ne déborde. Il tourna le dos à Cassandra, fixant une glace sans tain, plus pour éviter de croiser son regard que pour masquer ses émotions. Buvant doucement, il prit la parole d'une voix légèrement tremblante.

Donc je suis sensé être le docteur Daniel Jackson. Archéologue c'est ça ? A priori, nous avons eu une relation. Je ne demanderai pas de détails, soyez rassurée. Quant à vous... Bon élément. Discrète mais bien notée par vos supérieurs. Une mission sous mes ordres. Un esprit vif, curieux... Et un charme certain. Il leva les yeux au ciel. C'est complètement absurde... Il fixait doucement la glace sans tain. Puis il se retourna vivement vers Cassandra. Dites-moi... Croyez-vous en une réalité alternative ? Une sorte d'autre monde, mais dans lequel chacun d'entre nous aurait eu un destin différent ?

Il but une nouvelle gorgée de café. En fixant la jeune femme, il commença un long speech.

Il est possible que vous veniez d'ailleurs... Suite à un dysfonctionnement de la porte. Je ne suis pas expert dans ce domaine, mais... Tu n'as pas l'air d'un réplicateur, bon sang. Et encore moins d'un Goa'uld ou je ne sais quelle autre race alien bélliqueuse. Et le fait est que nos "mondes" subissent des différences certaines. Daniel se tapa doucement la tête contre le mur. C'est complètement fou...

[HJ - Désolé Cassie, pas trop la tête à RP. J'espère que ça te suffira - HJ]

Daniel essaya de remettre de l'ordre dans son raisonnement. Il se trouva face à une situation peu commune. Et cela l'excitait au plus haut point. C'était pour ce genre de chose qu'il avait rejoint le programme Stargate. Il considéra un instant la jeune avant de laisser son regard divaguer dans ses yeux gris. Elle était particulièrement belle. Il essaya de se souvenir de la Cassandra qu'il avait pu côtoyer, mais rien n'y fit. Lui qui ne s'intéressait pas vraiment aux femmes... Voila qu'il se retrouvait à trouver l'une d'elle charmante. Il secoua la tête silencieusement, chassant ses pensées plutôt mal venues. Il parvint à se réactiver en entendait Cassandra évoquer l'artéfact goa'uld.

Hum... Connais-tu les capacités de cet artéfact ? Enfin le pourquoi de sa conception, son fonctionnement ?

Décidément, cet artéfact semblait peut-être au cœur de tout ce mystère... Une sorte de time device ? Daniel fut interrompu dans le cours de ses pensées en entendant le nom de Sam Carter. Il haussa un sourcil surpris avant d'étouffer un petit rire.

Sam Carter ? La femme de ménage ? Oui elle bosse ici, mais je ne vois vraiment pas en quoi elle pourrait nous être utile...

Son cerveau se mit à cogiter à cent à l'heure lorsque Cassandra évoqua les scientifiques. Le problème qui les intéressait aujourd'hui était un problème de théorie quantique non ? Enfin de mémoire, le pensait-il... Il saisit vivement la jeune femme par les épaules avec un large sourire.

Mais oui !! Je connais un scientifique capable de démêler cette situation. Un des plus éminents cerveaux de la base, malgré le fait que je ne peux guère encadrer les scientifiques. C'est le Dr Kawalsky. Je pense qu'elle peut avoir la réponse à cette intrigante situation.

Cassandra retint sa respiration, alors que Daniel la fixait dans les yeux . Elle vit une certaine lueur bien connue, dans le regard de son Daniel, lorsqu'il avait envie d'elle . Une vague de chaleur électrisante monta en elle . Enfin, Cassandra fut pleinement vivante, et ce, aprés plus d'un an d'engourdissement et d'attente . Un lent sourire heureux monta sur son visage . Elle s'humecta les lèvres pour lui répondre :

Moi, comment veux tu que j'y comprennes quelque chose ? Le Dr Calvario est plus à même de te répondre . C'est elle, la scientifique de notre mission...

Le rire de Daniel était si rafraichissant, c'était si bon de l'entendre encore ! Cassandra secoua la tête . Carter, femme de ménage ? Un tel cerveau ? Quelle pitié !

Ca va te paraître dingue, mais Sam est la physicienne la plus brillante de mon SGC, en plus d'être une excellente militaire .

Quelles autres différences entre leurs deux mondes ? Si ça se trouvait, le Major detestait ces affreuses chips au vinaigre, que l'autre appréciait . Et l'autre Cassandra pouvait avoir été discréte et effacée . Mais c'était difficile à croire !
Tout à coup, dans son entousiasme, il la saisit par les épaules . Cassandra ne pouvait bouger sous l'effet du choc... Ses mains sur elle . Elle connaissait dans les moindres détails les lignes de ces mains, qui empaumaient ses bras . Elle eut dû mal à l'écouter, tant son sang battait à ses tempes en un bruit mat et repetitif . Cassandra était soudain toute faible, la gorge séche, et s'éclaircit la voix pour lui répondre d'un ton hésitant .

C'est... C'est merveilleux, il faut aller la voir... Tout de suite, non ?

Cassandra était comme enracinée dans le sol, toute capacité de réaction anéantie .

(hj : pas de probléme, mon P'tit ! Dure reprise ?)

Daniel retira ses mains brusquement, et s'écarta . Cassandra eut presque froid, cependant elle respira un bon coup, histoire de retrouver un semblant de contenance . Elle se surprit à tirer et à lisser son uniforme comme une collégienne en faute .

* Il faut que j'arrête de me comporter comme si j'avais du fromage mou à la place du cerveau ! Je dois essayer de me barricader contre l'effet certain qu'à la présence de Daniel sur ma libido .* pensa Cassandra, un peu honteuse d'elle même .

Daniel était littéralement en train de torturer ce sergent, et Cassandra le regardait faire, amusée . D'habitude c'était elle qui était désagréable avec les bleus . Jamais elle n'avait vu Daniel être aussi caustique et dur... Cassandra réalisa qu'elle ne connaissait pas ce Daniel, et qu'il fallait qu'elle s'en souvienne, malgré l'évidente attirance qu'ils ressentaient l'un pour l'autre . Elle tendit ses mains vers le Sergent, en battant des cils, et lorsqu'il lui retira ses menottes, elle lui lança :

Merci, mon chou...

Le Sergent lui lança un regard noir, et par pure perfidie, elle lui fit un gracieux sourire . Cela la vengait pleinement de l'humiliation d'avoir été retenue prisonnière . Elle redressa la tête, et sourit à Daniel :

C'est une excellente idée, Major . Je suis littéralement entre vos mains, et je vous suivrais sagement, ainsi le Sergent n'aura pas à craindre de me voir fouiner dans la base... ou de se retrouver en Alaska !

Sur cette dernière pique à l'intention du pauvre Sergent, elle sortit royalement de la pièce . Au fond c'était revigorant, et son moral était nettement à la hausse . Elle marchait à côté de Daniel, accordant son pas à ses longues jambes, et bien vite ils marchérent de concert . Prés de lui mais pas trop prés . Toutes ses émotions étaient épuisantes... Son estomac se mit à grogner, et Cassandra eut un petit sourire contrit .

Je ne sais pas quelle réputation avait le Sergent Pierson... Heu... Dans mon monde, je terrorise régulièrement le cuisinier et ses aides, et j'obtiens ainsi, de délicieux sandwichs . Davis pourrait te dire qu'il ne faut jamais se mettre entre moi et le mess...

Cassandra leva son visage vers lui, et fit une fausse grimace féroce . Comme il était bon d'être soi même sans retenue ! Elle le dévisagea longuement, se repaissant encore de la vision de Daniel, à son côté . Puis, elle finit par lui poser la question qui lui brûlait les lèvres :

Pourquoi avoir choisis l'armée, au fait ?

Daniel sortit très vite de la salle d'interrogatoire. Il essaya de se rappeler mentalement ou était le bureau du Dr Kawalsky. Kawalsky... Daniel avait appris à ses dépends qu'il ne fallait jamais la lancer sur un problème de physique du continuum espace-temps, au risque de subir de longues, très longues, très très longues explications. Malgré tout elle était brillante et Daniel se demandait pourquoi elle n'avait pas plaqué le SGC pour un quelconque organisme de recherche gouvernemental, où elle aurait pu avoir un Prix Nobel ou une autre distinction pour ses travaux. Marchant d'un pas rapide dans les couloirs, il fut sorti de ses pensées par la question de Cassandra.

L'armée ? Depuis que mes parents, archéologues de leur état, sont morts dans un conflit sans nom le long de la frontière soudanaise. Une guerre civile. L'ONU et l'OTAN ont croisé les bras alors que des étrangers se faisaient découper à la machette. Mes parents étaient du nombre. N'ayant plus aucune attache je me suis retrouvé dans diverses écoles militaires et je me suis retrouvé un beau jour ici, franchement promu Major.

L'évocation de son passé serra le cœur de Daniel, qui soupira. Il avait appris la nouvelle un matin, le jour de ses huit ans. Son grand-père maternel aurait du le recueillir, au lieu de quoi il l'avait placé dans une sorte d'orphelinat. C'était ses bons résultats qui avaient éviter à Daniel de finir dans la rue... Il maudit un instant son grand-père, maintenant mort.

Le passé est le passé. On ne peut changer une chaîne d'événements, au risque de modifier le futur (Marty !! xD). Il sourit doucement. Et vous ? Pourquoi l'Armée ?

Cassandra écoutait Daniel avec attention . Ainsi sa vie était différente de l'Autre, et par conséquent, ses choix avaient été différents . C'était trés troublant, en vérité . Le fond de la personnalité était le même, mais l'histoire et les tumultes de la vie avaient fait de ce Daniel, un militaire, pur jus, en qui Cassandra se reconnaissait . Il y avait toujours eu une part du Dr Jackson, qui malgré son amour pour lui, lui avait échappé : sa passion pour les civilisations et les langues mortes . Or, avec le Major, ce n'était pas le cas . Ils avaient bien plus de points communs . Etait ce une trahison ? Ou son amour pour l'egyptologue n'avait été qu'un brouillon de celui qu'elle commençait à ressentir bien malgré elle, envers celui qui marchait à ses côtés ... Il y avait de quoi ficher un sérieux mal de crâne, et tomber dans des interrogations philosophiques dérangeantes . Cassandra écarta cela de son esprit illico .

Que te dire ? Je suppose que ça n'a pas dû être facile tous les jours... Oh, c'est beaucoup plus simple pour moi . Mon père était Colonel dans l'Us air Force, il est à la retraite maintenant . Mes deux frères sont aussi dans l'armée, alors... J'ai suivi le chemin tracé, même si mes parents n'étaient pas d'accord . Ils auraient préféré, que je devienne avocate, que j'épouse un brave gars bien de chez nous, et que je leur donne une tripotée de petits enfants . Je déçu ma mère . Il est presque heureux qu'elle soit morte, avant de voir à quel point je suis devenue une parfaite militaire !
Elle eut un petit rire . Mon Dieu ! C'est moi qui serais morte s'il avait fallu faire partie de l'amicale des bonnes paroissiennes, boire des litres de thé, en ayant des conversations insipides, tout en ayant l'air bien comme il faut ! Elle le dévisagea soudain, comme frappée d'une évidence .
Par pitié, Daniel, tu peux continuer à me tutoyer ! Je t'ai vouvoyé car ce Sergent était présent, et qu'il est bon de montrer que je reste sous tes ordres, mais maintenant...

Elle s'arréta et fronça les sourcils . Oui, ils étaient relativement seuls, sauf ses maudites caméras de surveillance ! Elle fit un signe de tête en direction de l'une d'elles . Non, jamais en paix ! Elle soupira et faisant attention de n'être pas dans le champs de vision de la caméra, elle lui caressa délicatement le dos de la main du bout des doigts, faisant taire le milliers de souvenirs qui remontaient à sa conscience . C'était le Major Jackson, c'était maintenant, et c'était nouveau ! Elle le désirait à en avoir mal, lui, et elle n'avait pas ressenti cela depuis cette insupportable ascension .

* Il faut que j'arrive à le séduire ! Allons, Cassie, tu ne peux pas avoir perdu la main avec les hommes !* pensa-t-elle, farouchement .

Elle retira sa main avec calcul, et lui lança un regard pensif, de ses grands yeux gris, tout en esquissant un sourire timide . L'offensive Pierson était en marche !

Daniel marchait aux côtés de Cassandra lorsque retentit l'appel dans la sonorisation. Allons bon, pensa-t-il. Ce général Turner était encore plus chiant que son prédécesseur. A faire des débriefings incessants. Un vrai pailleux. Enfin... Il devait faire avec. Le contact de la main de Cassandra fit un instant sursauter Daniel. Son rythme cardiaque augmenta, tandis que sa tête tourna légèrement. Se tournant doucement, il sourit faiblement à la jeune femme. Il devait rester maître de ses émotions et celà lui semblait bien difficile. Il retint à grand peine un soupir. Interrompant sa rêverie, il se força à lui parler d'une voix calme et maîtrisée.

Je dois aller à ce débriefing. Cependant tu ne peux pas te permettre de te promener librement dans le SGC. Il fouilla dans sa poche de veste et en sortit une carte magnétique, sur laquelle figurait plusieurs lignes de codes. Il la tendit à Cassandra. Voici le pass de mes quartiers. Le code est le troisième depuis le bas. Attends-moi là bas, nous irons voir le docteur Kawalsky après mon retour de débriefing.

Il tourna doucement les talons à Cassandra, la plantant là sans plus d'explications, essayant vainement de remettre de l'ordre au plus profond de lui-même.