Oslote avançait le long du couloir, il revenait de l'entretien avec le Général et devait rester à la base plus longtemps que prévu. À peine arrivée dans ses quartiers, il ferma la porte à clef, posa son sac et soupira, cela lui rappelait trop de souvenir, cette base, cette vie, cette terre. Il tourna en rond quelque instant, cherchant un endroit où se mettre. Il finit par arriver dans son lit, se couchant et cherchant un sommeil qui fut long à venir.
Le vent claquait sur le drapeau de la base militaire, situé en Sibérie, entre deux grandes montages enneigées. Le complexe, assez grand pour une base militaire standard, avait été abandonné lors d'un raid d'une milice appelait ultra-nationaliste. Cette milice, contre les actions du gouvernement de Russie sur le capitalisme dans le monde, voulait, depuis longtemps, prendre le pouvoir. Lors d'une attaque violente, reflétant le chaos d'une Russie d'antan puissante, les officiers supérieurs avaient décidé de battre en retraire. Pas loin de quarante militaire Russe mort, ainsi qu'une soixantaine d'ultra-nationaliste. Depuis, la base est occupé par la milice, qui la garde fermement contre le gouvernement, prouvant leur puissance.
La neige tombait le long de la montage, sur l'un des flancs, un côté reculé et sombre, se tenait, embusqué, un tireur isolé. Son canon, recouvert d'un camouflage neigeux, balayait les alentours. Devant lui se trouvait la base, sa structure en rectangle, construit à même la pierre de la montage, comportait dix tours. Les quatre plus grandes, situées sur les quatre sommets du rectangle, mesurées entre vingt et trente mètres de haut. La hauteur de ces perchoirs était considérable, d'ailleurs, c'est notamment grâce à ça que la base fut toujours bien protégée, la plupart des ennemis qui essayèrent de l'attaquer se firent vite repérer et tuer d'une balle dans la tête.
Les autres tours étaient disposées à intervalle régulier. D'abord, deux tours entouraient le seul portail que la base possédait. Celui-ci se trouvait sur le côté opposé à la montage, sur la largeur du complexe. Les autres tours, les quatre dernières, se trouvaient sur les longueurs, elles formaient entre elles un carré. Chaque tour faisait entre dix et quinze mètres, à peu près.
Le tireur fixait les différents tours de gardes depuis maintenant deux heures, il avait repéré le nombre de changement, le temps et la distance entre chaque rondes de gardes, il pouvait attaquer maintenant. Tenant son M21 entre ses mains fins et longs, il posa son doigt sur la gâchette, fixant de sa lunette le garde le plus éloigné. D'un revers de main gauche, il arma son fusil modifié, (au lieu d'être semi-automatique, l'arme est manuel), et pressa la détente. Le bruit fut camouflé par le silencieux, la balle siffla l'air et faucha sa cible. Le sourire aux lèvres, l'homme éjecta la douille, réarma le fusil, cherchant une nouvelle cible. L'avantage d'attaquer à l'aube, c'est que beaucoup de soldats dorment et l'autre parti est saoule. Il trouva sa cible, en haut d'une des plus grandes tours, il tire, un autre mort.
La balle éjecté, il se leva, scrutant l'horizon, il avait tué tout les gardes qui pourraient mettre sa mission en péril. Il récupéra les douilles, qu'il enfouira dans sa poche, pose son fusil à lunette prêt de son petit campement improvisé et sort son arme principal. Un P90 avec silencieux, visée laser. Il descendit rapidement la pente qui le séparait de la base, son regard se pose sur un homme en train d'uriner contre un des 4x4 garé devant le complexe. Sans scrupule, il tire, une balle en pleine nuque. Le soldat tomba dans sa flaque d'urine. La scène fit sourire l'homme qui continua. Il passa le portail, laissant derrière lui plusieurs corps. Son but était simple, tuer le maximum de milicien pour mettre la confusion dans les rangs ennemis afin d'abattre leur chef. Il continua son nettoyage de printemps donc, et quand il arriva dans une salle de contrôle, il entendit un portable sonner. Il décrocha, l'homme à la voix grave qui lui parlait, avait l'air apeuré, il lui dit qu'il arrivait avec le boss, il était là. Le tireur lâcha le portable, il courut le plus vite possible, sprintant entre les corps, passant le portail. Il remonta la pente qui le séparait de son camp. Il se coucha par reflex quand un bruit d'hélico se fit entendre. Trois UH-60L Mil Mi-17 sortirent de l'ombre. Le premier resta dans les air, survolant la base militaire, les deux autres se posèrent devant celle-ci. Les soldats sortirent, découvrant le massacre peu à peu. Alors qu'ils avançaient, un homme, grand, les cheveux rasés au millimètres près, tenant entre les mains un desert eagle en or sortait de l'hélico.
Le tireur prit son fusil, il visa, afficha un sourire.
« Imran Zakhaev... Tu es à moi cette fois. »
Sujet: Quartier du Lieutenant-Colonel Shakalaska